2.
EPIDEMIOLOGIE: SITUATION DES MALADIES DIARRHEIQUES
2.1. Monde
Les maladies diarrhéiques constituent l'une des
principales causes de morbidité et de mortalité chez les enfants
de moins de 5 ans. En effet, selon l'OMS, 1 300 000 enfants meurent chaque
année des conséquences d'une diarrhée, essentiellement
dans les pays pauvres. C'est la deuxième cause de décès
(après le paludisme) chez les moins de 5 ans. Quatre-vingt pour cent de
ces décès surviennent au cours des 2 premières
années de la vie, le pic d'infection étant entre la
première semaine de vie et l'âge de 18 mois dans les Pays En voie
de Développement (PED). Avant l'âge de 5 ans, un enfant
présente 3 à 9 épisodes diarrhéiques par an.
Plusieurs facteurs concourent à la fréquence
importante et à la gravité des diarrhées en milieu
tropical :
- difficultés d'accès à l'eau potable,
- prévalence élevée des agents
pathogènes dans l'environnement,
- coinfection avec la rougeole, infection VIH/Sida,
- intrication avec la malnutrition aiguë et les
avitaminoses,
- association avec la drépanocytose, les
schistosomiases [5].
2.2. Afrique
La situation des maladies diarrhéiques varie d'une
région à une autre, d'un pays à un autre et parfois
même à l'intérieur d'un même pays.
Au Mali : Les enfants de moins de cinq
ans font au total 4 à 5 millions d'épisodes de diarrhée
par an. Environ 57% des décès dans cette tranche d'âge sont
associés à la diarrhée [85].
Au Sénégal : L'incidence
des maladies diarrhéiques est de neuf épisodes par enfant de
moins de 12 mois et par an. Elle est de 6,5 épisodes chez les enfants de
1 à 4 ans [88,92].
En Côte-d'Ivoire : On compte six
épisodes annuels par enfant en milieu rural contre cinq épisodes
annuels par enfant en milieu urbain [92].
En Algérie : Elles sont
considérées comme la première cause de mortalité
infantile et la deuxième cause de morbidité après les
infections respiratoires aiguës. L'incidence annuelle est de 2,5
épisodes de diarrhée par enfant et par an soit 10 millions de
cas. La répartition des cas est saisonnière avec un pic estival
[86].
A Madagascar : En 2008, la
diarrhée constituait la deuxième cause de consultation dans les
centres de santé (OMS), et 22 % des décès des enfants
étaient dus à des maladies liées à la
diarrhée [57].
2.3. Burkina Faso
Les maladies diarrhéiques et la malnutrition,
constituent la deuxième cause de décès des jeunes enfants
après le paludisme.
En 1986, les décès par la suite de
diarrhée ont représenté 36% des décès chez
les moins de 5 ans [85].
En 1990, les maladies diarrhéiques constituaient la
deuxième cause d'hospitalisation chez les moins de cinq ans avec un taux
de 21,4% [60].
De 1996 à 1999, la prévalence de la
diarrhée est passée de 31,4 % à 20,0 % parmi les enfants
de moins de 5 ans. Cette prévalence était particulièrement
élevée chez les enfants de 6 à 11 mois (28,8 %) et 12
à 23 mois (31,3 %) [59].
Suivant les recommandations de l'OMS, le Burkina Faso a
adopté la stratégie de Traitement de Réhydratation par
voie Orale (TRO) et la vulgarisation des Sels de Réhydratation par voie
Orale (SRO). Malgré cela la lutte contre la déshydratation n'est
pas une pratique très répandue. De 1993 à 1999, la
proportion des femmes ayant recours à la TRO à l'occasion des
épisodes diarrhéiques est passée de 7,7 % à
seulement 18,9 % en 1996 et 18,2 % en 1998-99. Cependant, on constate un
pourcentage relativement élevé d'enfants ayant reçu un
supplément de liquide pendant leur épisode diarrhéique de
42,9 % en 1993 à 36,5 % en 1998-99 [50].
Les SRO et les améliorations nutritionnelles ont
probablement un impact plus grand sur les taux de mortalité que sur
l'incidence de la diarrhée. L'allaitement maternel et une meilleure
hygiène devraient jouer un rôle en même temps sur la
mortalité et la morbidité.
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