4.3 Epidémiologie
descriptive des cas de diarrhées aiguës
3.2.3. Facteurs
intrinsèques de la morbidité diarrhéique
3.2.3.1. Age
En moyenne, les diarrhées aiguës ont le plus
concerné les 12 à 35 mois (50,1%), suivis des 0 à 11 mois
(42,8%) (Tableau VII). Il n'y avait pas de différence significative
entre les 12 à 35 mois et les 0 à 11 mois. Salou au Burkina Faso
(55,5%) [92], FohomTayou au Mali (57,8%) [28], Coulibaly en Côte d'ivoire
(51%) [17],Maaroufi en Tunisie (46%) [47]ont retrouvé une
prédominance des cas de diarrhées aiguës chez les 0 à
11 mois. La prédominance des cas chez les 12 à 35 mois pourrait
s'expliquer par :
- L'autonomisation progressive et le contact fréquent
de l'enfant de plus d'un an avec l'environnement envoyant souvent à la
bouche tout ce qu'il trouve, pourraient expliquer l'incidence importante des
cas de diarrhées aiguës [2]. Au cas où cet environnement est
insalubre la diarrhée se fera de plus en plus fréquente.
- Les mauvaises pratiques du sevrage conduisent
également au risque de diarrhée aiguë. Les
difficultés d'accès à l'eau et à l'assainissement
conduisent à un manque d'hygiène corporelle et surtout
alimentaire des enfants augmentant le risque de diarrhée.
- De même, certaines pratiques alimentaires
discriminatoires privent les enfants après le sevrage d'aliments
constructeurs [58,66] tels que la viande, (riche en fer) [19,26], les produits
laitiers (riches en fer également, vitamine E, vitamine A et Zinc)
diminuant donc leur résistance face à la diarrhée [83].
Les 36 à 59 mois ont représenté environ
7% de notre échantillon. Les proportions de diarrhées aiguës
chez les 36 à 59 mois étaient significativement
inférieures de celles des 12 à 35 mois et de celles des 0
à 11 mois. Cette faible proportion pourrait s'expliquer par le
renforcement de l'immunité acquise de l'enfant grâce au contact
avec les germes et à la vaccination.
3.2.3.2. Sexe
Une prédominance du sexe masculin (57,9%) a
été retrouvée dans notre étude avec une
différence significative entre garçons et filles (Tableau VIII).
La prédominance des garçonsa également été
rapportée par Salou au Burkina Faso (58,1%) [92], FohomTayou au Mali
(56,7%) [28] et Rehbinder 60% [90] en France. La prédominance du sexe
masculin serait due à une grande sensibilité des garçons
aux infections et à la malnutrition bien que l'anthropométrie
moyenne soit peu différenciée entre filles et garçons
à cet âge [71,76]. En outre, des pratiques discriminatoires dans
le recours aux soins en faveur des garçons pourraient être mises
en cause. Elles seraient dues à la préséance du
garçon par rapport à la fille dans le choix des naissances, dans
le droit de succession et le droit de propriété mais aussi au
manque de pouvoir de décision des mères [100]. Ainsi donc `le
sexe est le support de différence psychologique, sociologique tout aussi
importante que les différences génétiques
elles-mêmes [41].
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