RESUME
Une étude a été menée à la
station de Farako-Bâ dans la région des Hauts Bassins au Burkina
Faso en vue d'évaluer les effets de la variété du
maïs « Espoir » sur les performances de croissance des poulettes
et de ponte des poules.
L'étude a concerné trois traitements (maïs
« Espoir » : T1, maïs « SR21 » : T2, maïs «
CPAVI » : T3), avec trois répétitions.
Un total de quatre-vingt-dix (90) poulettes âgées
de 11 semaines sélectionnées sur un effectif de 500 poulettes de
souche Isa-Brown ont été aléatoirement reparties à
raison de 10 poulettes pour chacun des 09 lots.
Les poids moyens des poules à l'entrée en ponte
ont été : 1351,0 g pour T1, 1280,8 g pour T2 et 1281,0 g pour T3.
En fin d'expérience, les poids moyens relevés étaient de
1566 g pour T1, 1485 g pour T2 et 1506,0 g pour T3. Quant au GMQ moyen, il
était de 10,0 g pour T1 ; 9,0 g pour T2 et 9,0 g pour T3. Le poids moyen
des oeufs à la 29e semaine d'âge était de 56,6 g
pour T1, 54,1 g pour T2 et 55,0 g pour T3. Par ailleurs les pics de ponte
étaient : T1 (78,57 %), T2 (65,71 %) et T3 (67,14 %). Les indices de
conversion au niveau de la ponte étaient : T1 (2,1), T2 (2,2) et T3
(2,2). Il n'y avait pas eu de différence significative entre les
traitements pour la consommation moyenne d'aliments, le poids moyen des
poulettes le GMQ, l'IC, le poids moyen des oeufs, le taux de ponte, le
diamètre des jaunes d'oeufs, l'indice de conversion sur l'ensemble des
périodes. Par conséquent T1 (maïs « Espoir ») a
montré une différence significative sur certaines périodes
par rapport aux deux autres traitements pour le poids moyen des poulettes, le
poids moyen des oeufs et le taux de ponte. En outre T1 et T3 ont montré
une bonne coloration du jaune d'oeuf tandis que le traitement 2 a donné
une coloration blanchâtre du jaune d'oeuf.
Ces résultats laissent entrevoir que la
variété de maïs « Espoir » serait une alternative
intéressante pour la croissance des volailles et la production d'oeuf en
quantité et en qualité.
Mots clés : poulette, pondeuse,
maïs, croissance, oeuf.
ABSTRACT
A study was conducted to Farako - Bâ in the Hauts basins in
Burkina Faso to assess the effects of maize variety "Hope" on the growth
performance of pullets and laying hens. The study involved three treatments
(corn "Hope»: T1, corn «SR21» T2, corn «CPAVI " T3), with
three replications.
A total of ninety (90) 11 weeks old pullets selected on a herd of
500 pullets Isa -Brown strain were randomly distributed at 10 pullets for each
of 09 lots.
The average weight of hens laying eggs at the entrance was
1,351.0 g for T1, T2 and 1280.8 g 1281.0 g for T3. End of the experiment, the
average weights were recorded for T1 1566 g, 1485 g for T2 and T3 1506.0 g. In
average daily gain, it was 10.0 g for T1, T2 and 9.0 g to 9.0 g for T3. The
average egg weight at the 29th week of age was 56.6 g for T1, T2 and 54.1 g to
55.0 g for T3. Moreover, the peaks spawning were: T1 (78.57 %), T2 (65.71 %)
and T3 (67.14 %). The conversion indexes at spawning were: T1 (2.1), T2 (2.2)
and T3 (2.2) report. There was no significant difference between treatments for
the average food consumption, the average weight of pullets ADG, IC, average
egg weight, laying rate, the diameter of the yolks eggs, and feed conversion
over all periods. Therefore T1 ( corn "Hope" ) showed a significant difference
in some periods compared to the other two treatments for the average weight of
chickens , the average egg weight and laying rate . In addition to T1 and T3
rose good color egg yolk while treatment 2 gave a whitish egg yolk.
These results suggest that collect the maize variety "Hope" would
be an interesting alternative for the growth of poultry and egg production in
quantity and quality.
XII
Keywords : pullet, layer, maize, growth, egg.
1
INTODUCTION GENERALE
Situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso
a pour mamelles nourricières l'agriculture et l'élevage (CILSS et
al., .2006). Les secteurs de l'agriculture et de l'élevage
fournissent à eux seuls plus de 30 % du Produit Intérieur Brut
(PIB) et assurent 80 % des exploitations totales.
Le secteur de l'élevage est un des piliers majeurs de
l'économie du Burkina Faso de par sa contribution au PIB estimé
à 12 %. Il constitue la deuxième ressource du secteur primaire
avec 27,2 % de sa valeur ajoutée (Ambassade de France au Burkina, 2006).
Dans ce secteur, l'aviculture est fortement pratiquée avec 36 419 908
têtes (MRA, 2009). Parmi les volailles élevées, la poule
occupe le premier rang avec un effectif estimé à 27 619 130
têtes soit 80 % de l'effectif des volailles (MRA, 2004). Dans un pays
où la grande majorité souffre de malnutrition, où
l'alimentation humaine est surtout glucidique, donc
déséquilibrée, il est urgent de couvrir les besoins en
protéines animales en assurant une production massive et rapide. La
viande et les oeufs de poules fournissent des protéines (SANON, 1999;
OUEDRAOGO, 2003) mais aussi de l'énergie. L'oeuf fait partie des
denrées alimentaires d'origine animale les plus riches en
protéines et renferme en proportion équilibrée tous les
acides aminés indispensables (VERVACKETAL et al .,1983). En
plus de ces produits, la poule nous fournit la fumure organique. Une pondeuse
produit en moyenne 180 g de fumier par jour (AUBERT, 2006). Elle contribue
ainsi à la lutte pour l'équilibre alimentaire qui est un des
objectifs assignés aux secteurs de l'agriculture et de l'élevage
du Burkina Faso (KAGONE, 1999).
Au nombre des obstacles majeurs qui freinent le
développement de l'aviculture en Afrique, se trouve l'insuffisance en
alimentation (DAHOUDA et al., 2009). Au Burkina Faso, cette carence
est plus marquée au niveau des protéines d'origine animale qui
apportent les acides aminés indispensables (HIEN et al.,
2011a). Les sources protéiques d'origine animale sont habituellement
représentées par les farines de poissons, de viande ou de sang et
sont presque toujours importées (FARINA et al., 1991).
Au Burkina Faso, les oeufs de poules pondeuses sont moins
appréciés par la population qui trouve que ces oeufs sont moins
savoureux avec une coloration blanchâtre du jaune.
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Ainsi, la couleur du jaune d'oeuf est un facteur très
important qui touche la sensibilité des consommateurs qui ont une
préférence pour les couleurs plus foncées du jaune d'oeuf
allant du jaune à l'orange jaune (HASIN et al, 2006).
La variété jaune de maïs est la plus
préférée en raison de son taux légèrement
plus élevé de protéines plus particulièrement en
acides aminés essentiels (lysine et tryptophane) facilement assimilables
par l'homme et les animaux. Elle contient de plus la xanthophylle pour la
coloration du jaune d'oeuf (MPOUOK, 1999).
La variété de maïs « Espoir » qui
fait l'objet de notre étude est une variété riche en
lysine et en tryptophane d'après une étude menée par
OUATTARA (2012) sur le lapin. Ces acides aminés bien assimilables par
les animaux et l'homme, font de la variété une source importante
de protéines utiles à l'alimentation des volailles. Le maïs
occupant une part importante dans la formulation de leurs rations alimentaires,
la variété de maïs « Espoir » pourrait alors
constituer une alternative dans la couverture partielle des besoins
protéiques indispensables. Cela pourrait ainsi réduire l'apport
en protéines animales qui coûtent chères entrainant une
diminution du coût de production. C'est dans cette optique que s'inscrit
la présente étude ayant pour thème « Effets de la
variété de maïs « Espoir » sur la
productivité des poules pondeuses »
L'objectif général de l'étude est
d'appréhender l'apport des protéines du maïs dans
l'alimentation des poules pondeuses et en particulier chez la pondeuse de
souche Isa Brown. Pour ce faire deux objectifs se dégagent :
> évaluer l'effet de la variété de
maïs « Espoir » sur les performances zootechniques au niveau de
la croissante des poulettes et la ponte des poules ;
> évaluer l'effet de la variété de
maïs « Espoir » sur la qualité des oeufs.
Deux hypothèses de recherche se dégagent à
cet effet :
> la variété de maïs « Espoir »
donne de meilleures performances zootechniques au niveau de la croissante et la
ponte des poules ;
> la variété de maïs « Espoir »
améliore la qualité des oeufs.
Le présent document s'articule autour de deux axes :
> une première partie portant sur la synthèse
bibliographique qui présente la filière avicole au Burkina Faso,
le maïs, l'alimentation et la nutrition des pondeuses ;
> une deuxième partie portant sur l'étude
expérimentale qui traite du matériel et méthodes, des
résultats et discussion.
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
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