CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
I.2.1. Définition
Il existe plusieurs définitions de la notion de
qualité, car celle-ci se définit en fonction des
paramètres sur lesquels est construite l'évaluation. D'ailleurs,
lorsque l'on évoque la notion de qualité de la langue, il faut
savoir par rapport à quelle langue la mesurer, de quelle langue en
est-il question (langue écrite/langue orale) et de quel type de
communication s'agit-il ? (individualisée/institutionnalisée,
pour reprendre les qualificatifs de J-C. Corbeil).
Pour ce qui est du linguiste Pierre Chantefort, dans un
colloque portant sur la qualité de la langue au Québec en 1979,
il distingue deux types de qualité tout en affirmant qu'il inscrit son
initiative dans une approche générative-fonctionnelle
(l'école chomskyenne). Il apporte qu'il existe deux sens de la notion de
qualité : « D'un côté la qualité est la
conformité à un ensemble de règles qui rendent compte des
énoncés grammaticaux d'une langue et excluent les autres, c'est
la qualité intrinsèque ou norme objective ; de l'autre, la
qualité se rapproche du sens qu'a ce mot dans la langue de tous les
jours, par exemple quand on parle de « bon français » ou
« de langue correcte », c'est la qualité externe que recouvre
largement la notion de norme sociale. » (1980)
Pour le premier type, « la qualité
intrinsèque », qui repose sur la notion chomskyenne de
grammaticalité, consiste à conserver les énoncés
appartenant au français (qui respectent les règles normatives) et
à rejeter ceux qui n'appartiennent pas au français. Chantefort
ajoute que la grammaticalité dépend à la fois de la
compétence et de la performance. En effet, la compétence renvoie
au jugement de grammaticalité porté par le locuteur sur
l'énoncé en fonction de sa conformité par rapport au
respect des règles grammaticales. Quant à la performance, elle
porte sur le jugement d'acceptabilité de l'énoncé. Ce
jugement fonctionne par degré, car il dépend
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