CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE
Quant à la langue anglaise (première langue
scientifique), son introduction dans le contexte sociolinguistique
algérien durant les années quatre-vingt-dix, où elle a eu
l'opportunité d'être enseignée dès la
quatrième année primaire au même titre que la langue
française, a échoué. Elle n'a eu aucune chance devant un
français ancré dans la réalité sociolinguistique
algérienne (Derradji, 2001 ; Ounis, 2012). En dépit de
l'échec de cette expérience, l'anglais n'a fait que de gagner de
la place au sein de l'enseignement supérieur du pays. D'abord, à
l'aide des partisans de la politique d'arabisation qui visent la promotion de
la langue anglaise (Baala-Boudabia, 2012, p.267). Ensuite, suite à la
demande des chercheurs algériens qui ne cessent de constater la
dominance de la langue anglaise dans les manifestations scientifiques
internationales. Enfin, grâce au développement des
coopérations américano-algériennes en proposant,
premièrement, des échanges culturels entre les universités
des deux pays, et deuxièmement, une formation dans les
universités américaines aux meilleurs bacheliers algériens
(Ibid., 2012, p.269).
À partir des deux situations scientifiques
présentées supra (la situation internationale et la situation
algérienne), nous constatons une certaine tendance, au sein de toute
communauté scientifique, à favoriser l'emploi de l'anglais comme
seule langue scientifique. Cette tendance vers le monolinguisme conduit
inévitablement, à reléguer les autres langues (le
français, l'allemand, le russe, l'arabe...), donc leurs
communautés, à un second rang. En gros, ce qui veut dire rendre
ces communautés dépendantes de la langue et de la
communauté anglaises (Hamel, 2008a, p.87).
I.1.3. La science et l'enseignement supérieur comme
champ sociolinguistique
En partant de l'idée que le langage est l'outil
principal de toute activité scientifique, Hamel (2008a ; 2008b)
conceptualise un modèle
11
|