2.3. La mauvaise organisation des
parents comme cause de leur participation passive
Presque tous les parents (86%) ne se sont pas sentis
impliqués dans la mise en place du CDE selon la figure 11. Cela a
d'ailleurs agi sur leur volonté d'initier eux-mêmes les
démarches d'inscription de leurs enfants sur le programme. Aussi
plusieurs conjoints n'ont-ils pas été informés avant
même que leur enfant soit inscrit sur le projet (Tableau 9). Cette
situation peut rendre ceux-ci mécontents et réticents à
participer aux activités du centre. Il est difficile dans ce contexte
d'obtenir l'engagement des parents pour les actions du CDE. Même s'il
existe, le comité des parents n'est pas connu de plus de la
moitié (52%) des parents (Cf. Tableau 10). Par conséquent, ces
derniers ne connaissent aucun membre du comité et n'ont aucune
idée sur l'organisation des parents. Une analyse approfondie montre que
ce pourcentage peut être revu à la hausse lorsqu'on s'en tient aux
données du tableau 11. Ce tableau fait voir en effet que de ceux qui
connaissent le comité (qui doit plus les organiser), ceux qui n'en sont
pas membres et qui prétendent connaître tous ses 9 membres ne
représentent que 26,16%.
2.4. Des effets pervers du niveau
de participation des parents sur les résultats du CDSP
Le niveau de participation des parents influence les actions
exécutées dans le cadre du CDSP et par là, la situation
des enfants.Le peu d'intérêt accordé par les parents aux
activités du centre explique le fait que près du tiers des
enfants soit en retard au centre pour les activités de samedi (Cf.
Tableau 12).
Les effets du problème de participation se ressentent
aussi dans le domaine de la santé des enfants. Le tableau 14 le montre
si bien,en révélant que de l'ensemble des enfants, 53,57%
souffrent fréquemment du paludisme et67,86% de maladies
liées aux parasitoses intestinales. Il s'agit des maladies qui peuvent
être évitées ou dont le taux de prévalence peut
être réduit, grâce à la pratique de l'hygiène
par les parents et à leur grand soin à l'égard des
enfants.Le cas du paludisme est expliqué par la figure suivante.
Source : Enquêtes
de terrain, mai-juin 2016.
Figure 16 :
Répartition des enfants selon qu'ils dorment sous moustiquaire ou
non
Cette représentation montre que 53,57% des enfants
dorment sous une moustiquaire toutes les nuits, ce qui n'est pas le cas pour
les autres enquêtés qui représentent 46,43% de
l'échantillon. Cette situation explique pourquoi certains enfants
tombent malades régulièrement.
Le problème n'est pas sans influence sur le fait que
39,29% des enfants n'aient pas accès à 3 repas par jour
d'après les informations du tableau 15 ; quand bien même
cette situation est davantage liée aux conditions de vie
socioéconomiques dans les ménages.
La courbe de tendance ascendante des échecs que
présente la figure 11 témoigne de l'effet de l'insuffisance de
suivi scolaire des enfants par les parents à la maison (Cf. figure 8).Ce
manque de suivi s'observe plus chez les petits enfants, c'est-à-dire les
élèves du primaire comme le montre si bien la figure suivante.
Source : CDE KADÈS
- Fiches synthétiques des résultats scolaires (Années
scolaires 2012-2013 ; 2013-2014 ; 2014-2015).
Figure 17 :
Représentation des courbes des échecs scolaires des enfants sur
trois ans selon le niveau scolaire
Cette figure montre que la courbe de tendance des
échecs a commencé à monter considérablement en
2014-2015 pour les deux niveaux ; ce qui n'est pas le cas pour les deux
premières années (2012-2013, 2013-2014). La stabilité de
la courbe et même son caractère descendant (au niveau du primaire)
de 2012 à 2014 peut s'expliquer par l'extériorisation des
résultats immédiats de l'action nouvelle menée. Mais les
effets ont commencé à se faire ressentir dans l'année qui
a suivi. Les parents n'ayant pas suffisamment été
impliqués pour comprendre que le CDE a toujours besoin de leur apport,
commencent à participer aux actions sans grand engouement.
D'après l'Assistant social du CDE KADÈS, un des résultats
à réaliser dans le cadre du CDSP est d'obtenir annuellement au
moins 80% de réussite scolaire des enfants scolarisés (standards
de CIT). La figure 17 montre que la réalisation de ce résultat
est menacée par le taux d'échec des enfants du primaire qui se
hisse déjà à 20,19% en 2014-2015. Les élèves
de CM2 sont détachés du niveau primaire parce qu'ils
bénéficient plus, à ce stade, du suivi rapproché de
leur enseignant.
La participation passive compromet aussi les résultats
attendus suite à la réalisation des CIV. Les données du
tableau 13 confirment cette analyse. Selon ce tableau, plus de la moitié
des enfants (64,29%) affirme que ce dispositif qui leur a été
offert par le CDE à travers un CIV n'est pas (ou plus) utilisé
dans leur ménage. Cette situation s'expliquerait par le manque de
volonté chez de certains parents, la mauvaise utilisation du
matériel par d'autres, mais aussi par des difficultés
exprimées par nombre de parents dans la mise en place et l'utilisation
correctes du dispositif.
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