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à‰tude de l'effet des coupes sur la croissance et l'utilisation d'eau chez deux espèces fourragères cenchrus biflorus roxb et zornia glochidiata reichenbach (ex de candolle)

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par Moussa Oumarou Abdoulaye
Universite de Maradi - Master  2013
  

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ABSTRACT

To investigate the impact of grazing (simulated by shoot cuts) on biomass production, two forage species, Cenchrus biflorus and Zornia glochidiata were grown on plots and in pots and subjected to shoot cuts at different levels (3cm and 5 cm from soil surface). On the other hand, the effect of grazing on drought tolerance was evaluated in Cenchrus biflorus by assessing the response of transpiration to the diurnal variation of vapor pressure deficit (VPD).

Results showed that the biomass production varied in response to shoot cuts depending on the species, the culture system, the level or number of cuts. Overall, biomass production increased significantly especially in plots for cuts at 5 cm compared to those at 3 cm and the control treatment. In addition, transpiration of Cenchrus biflorus was highly increased in response to the VPD increase. Shoot cuts significantly reduced transpiration, whatever the level, largely because they reduce leaf surface. We concluded that moderate grazing (cuts to 5cm) can improve biomass production and allow better adaptation to water deficit as they significantly reduced water loss through transpiration.

Keywords: Cenchrus biflorus, Zornia glochidiata, biomass, vapor pressure deficit, cutting the aerial parting, grazing.

INTRODUCTION

Le Niger est un pays sahélien appartenant à une zone d'Afrique semi-aride, avec un climat qui se caractérise par l'alternance de deux saisons aux caractères fortement contrastés : une saison humide courte (2 à 3 mois) et une saison sèche longue (9 à 10 mois). Au cours des dernières décennies, ces régions ont connu une forte variabilité annuelle et spatiale de la pluviosité; ce qui s'est traduit par une tendance à l'aridité progressive du climat (Banoin et al. 1996) avec de graves conséquences notamment dans le domaine de la production animale liée à la rareté de fourrage. La sécheresse de 1973-1974 a décimée près de la moitié du cheptel nigérien (MAE, 1992). Ces changements climatiques ont beaucoup modifiés les systèmes de production agropastoraux, en particulier les règles de gestion des ressources naturelles par les populations (Thébaub B., 1999). Ces modifications ont été accentuées par un taux de croissance démographique de 3,5% (Rapport Nations Unies, 1996) entraînant une extension des terres de culture au détriment des aires de parcours. L'élevage est de type extensif, donc fortement dépendant de la végétation naturelle. La zone sahélienne connaît de profondes mutations et, avec la sécheresse qui y sévit depuis plus d'une décennie, on assiste à une dégradation graduelle des écosystèmes et une diminution de surfaces pâturables. Dans ce contexte, un intérêt particulier devrait être porté sur les espèces locales ayant une bonne valeur fourragère et adaptées aux conditions pédoclimatiques du Sahel. Cependant, l'utilisation de telles espèces nécessite une meilleure connaissance de leur biologie et de leurs mécanismes de régénération et de croissance. C'est dans ce cadre que s'inscrit la présente étude qui concerne deux espèces fourragères Cenchrus biflorus Roxb et Zornia glochidiata Reichb ex DC, très appréciées par le bétail. Ces espèces ont fait l'objet de quelques études mais, malgré une excellente valeur fourragère et une relative adaptation à la sécheresse, la biologie de ces espèces n'est pas encore très bien connue. A ce titre, la sélection d'espèces fourragères est encore nécessaire pour rehausser la valeur des pâturages naturels ou créer de nouveaux pâturages ensemencés. La légumineuse (Zornia glochidiata) constitue à cet égard une excellente plante fourragère du fait de sa teneur élevée en protéines et en vitamines et de sa capacité à fixer l'azote atmosphérique par suite d'une association symbiotique avec les bactéries du genre Rhizobium. Ainsi, elle est souvent utilisée pour l'amélioration des pâturages (N. Mbaye et al. 2002). La graminée Cenchrus biflorus constitue aussi une excellente plante fourragère du fait de

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sa teneur très élevée en matières minérales (protéine, lipide, Ca, K...) et en acides aminés qui sont des éléments très importants pour l'alimentation du bétail (FAO, 1970). Le travail présenté dans ce mémoire étudie quelques paramètres relatifs à la réponse de ces deux espèces au broutage simulé et au déficit hydrique. L'objectif est d'apporter des éléments permettant une meilleure compréhension des stratégies de résistance au déficit hydrique et au broutage par ces espèces. Le mémoire est articulé en quatre grandes parties. La première partie comporte une synthèse bibliographique sur la taxonomie des deux espèces fourragères, leur écologie ainsi que leur importance. La deuxième partie décrit le matériel biologique et les méthodes utilisés, ainsi que les protocoles d'essais, les dispositifs et les conditions de culture appliqués. La troisième partie est consacrée aux résultats obtenus et la dernière partie englobe la discussion générale des résultats et les principales conclusions.

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I . PREMIERE PARTIE: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

1. Caractéristiques bioécologiques de Cenchrus biflorus

1.1 Systématique et description botanique

Cenchrus biflorus est une plante de la classe des Monocotylédones, ordre des Cypérales et de la famille des Poaceae. C'est une graminée annuelle, en touffes lâches, à tiges (chaumes) ascendantes jusqu'à 1 m de haut. Les feuilles sont alternes, simples et entières ; la ligule est constituée d'une ligne de poils ; le limbe est linéaire, plat, de taille 2-25(-35) cm × 2-7(-10) mm, et l'apex filiforme. L'inflorescence est une panicule spiciforme de 2-15 cm × 9-12 mm, avec 1-3 épillets enserrés par un involucre de soies hérissées. Le rachis est anguleux, sinueux ; involucre ovoïde, de 4- 11 mm de long, portant de nombreuses épines. Les épines internes sont érigées, soudées à la base, à poils dirigés vers le bas sur l'apex piquant et recourbé. Les épines externes sont plus courtes et étalées. L'épillet est lancéolé de 3,5-6 mm de long, aigu, composé de 2 glumes et généralement de 2 fleurs ; les glumes étant plus courtes que l'épillet. La fleur inférieure mâle ou stérile, a un lemme aussi long que l'épillet et membraneux. La fleur supérieure bisexuée est à lemme aussi long que l'épillet, légèrement coriace ; avec 3 étamines, un ovaire supère, glabre à 2 stigmates poilus. Le fruit est un caryopse (grain) comprimé dorsalement, de 2-2,5 mm× 1,5-2 mm.

Le genre Cenchrus comprend environ 20 espèces dans les régions tropicales et tempérées chaudes, essentiellement en Afrique et aux Amériques. Il est très proche de Pennisetum, qui se distingue par ses soies involucrales internes non épineuses et libres jusqu'à la base. Les épillets épineux de Cenchrus biflorus s'accrochent aux poils des animaux et aux vêtements, facilitant ainsi amplement leur dispersion. Cenchrus biflorus a une photosynthèse en C4. (Burkill, et al., 1994).

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