CHAPITRE PREMIER. LES GENERALITES
Pour mieux cerner notre étude, nous allons
procéder par la définition des concepts y fréquemment
utilisés. Il s'agit des concepts : « démocratie,
citoyenneté et participation» Donc, ce premier chapitre est
structuré autour de deux sections ; dans la première nous
allons définir le concept de démocratie, parler de ses
caractéristiques, principes essentielles ainsi que les types des
démocraties ; dans la deuxième section nous allons parler de
la citoyenneté, des ces différents facettes en RDC et la
participation.
SECTION 1. LA DEMOCRATIE
Nous n'avons pas fait une étude entier sur la
démocratie, qui à elle seule peut constituer des tonnes
d'ouvrages, nous l'avons juste définit, parlés de ses
caractéristiques dans le premier paragraphe et au deuxième
présentés quelques typologies et enfin le dernier paragraphe nous
avons fait un bref aperçu de la démocratie en République
Démocratique du Congo.
§1.NOTION
1.1. La définition de la démocratie
La définition de la démocratie a de tout temps,
en dépit des expérimentations historiques observées
constitué une des tâches les plus hasardeuses de la recherche et
de la théorisation. Pour tenter ou risquer une définition, les
penseurs se sont toujours inspirés dans un premier temps de
l'étymologie grecque du concept avant d'essayer dans un deuxième
temps d'y inclure les résultats de la pratique politique occidentale.
Etymologiquement, le terme « démocratie »
apparu à Athènes, provient de démos (peuple) et de Kratein
(commander, exercer le pouvoir ; gouverner). L'étymologie sera enrichie
par les conquêtes des diverses luttes menées par les peuples
occidentaux contre l'absolutisme monarchique, achevant ainsi de donner à
la démocratie le cadre théorique et institutionnel qui lui est
aujourd'hui presque universellement reconnu.14
Depuis bien d'années, le vent de la
démocratisation secoue fort la politique mondiale à tel point que
d'un bout à l'autre du globe, la politique subit sa pression. Toute
l'histoire de la démocratie prouve que c'est un mouvement qui jamais ne
s'arrête car, pour les hommes qui la suscitent, c'est un bien. Elle
n'est pas seulement une formule d'organisation politique ou une modalité
d'aménagement des rapports sociaux, elle est une valeur. « Et c'est
cette valeur (inaliénable vocation des hommes à prendre leur
destin tant individuel que collectif) qui constitue l'unité profonde de
ce que la clarté de l'analyse, on appelle les différentes
conceptions de la démocratie.
En Europe Occidentale, la culture démocratique date de
longtemps. Selon C. POUTHAS, elle date de 1848 bien que ses prémices
soient apparentes depuis fort longtemps. Il précise que la
période qui s'étend de 1848, aux alentours de 1860 a
imprimé sa marque dans l'histoire et parce qu'elle a détruit et
commencé à construire. Elle s'ouvre au fracas des
révolutions, elle entraine l'Europe, on peut dire même le monde,
dans une suite de convulsions belliqueuses, inaugurées par le
libéralisme, elle a un point de départ précis, mais elle
n'a pas de termes, car les faits qui forment l'histoire du monde après
1860 ont leur source dans ces douze années. Ces faits liés
étroitement sont la démocratie et l'économie capitaliste
». 15
Aujourd'hui, l'Europe occidentale est libérale,
industrialisée et s'oriente de plus en plus vers la démocratie.
Son système tend à inclure la liberté dans les relations
de commandement à obéissance inséparables de toutes les
sociétés organisées. En plus de cela, le peuple seul
reste souverain dans le choix de ses représentants. Il s'ajoute aussi
le multipartisme devenu monnaie courante dans cette partie du globe.
14 N'GBANDA NZAMBOKO H., Afrique :
démocratie piégée, éd. Foulibre,
Paris, 1993, p.23.
15 POUTHAS C., Démocratie et capitalisme
(1848 - 1860), Paris, PUF, 1948, p.1.
L'Amérique du Nord, à l'instar de l'Europe
Occidentale, s'est dotée d'une véritable démocratie.
Celle - ci est le produit d'une longue histoire. En effet, si l'on voulait
caractériser d'un mot l'adoption par les Etats - Unis du système
de la démocratie gouvernée, il faudra savoir qu'elle s'y est
introduite sous une forme peu démocratique. Georges BURDEAU souligne
que rien n'est plus éloigné de l'esprit d'une constitution
véritablement démocratique que le texte adopté à
Philadelphie en 1787. Il dit ensuite que même si la structure politique
était peu démocratique, la société l'était
profondément.16 C'est grâce à cette
contradiction que la démocratie a réussi en Amérique, car
si l'homme Américain n'avait été foncièrement
démocrate, les institutions auraient à la monarchie ou peut
être à l'anarchie. C'est ainsi que J. M BESNIER (17)
ajoute en disant que la philosophie américaine n'a vraiment pas besoin
de puiser le modèle démocratique chez les Européens, la
démocratie est devenu selon lui, comme la rosée au matin,
naturellement, de simple fait que les hommes sont nés égaux et se
ressemblent.
L'auteur français Alexis de Tocqueville évoque
comme raisons ayant milité en faveur de la démocratie en
Amérique :
1. La situation géographique de l'Amérique. Elle
est loin du continent Européen habitué aux guerres ; ce qui a
permis au peuple Américain à vivre dans une certaine
stabilité, base de toute démocratie ;
2. Les lois du pays : ces lois découlent de la forme
fédérale. Certaines lois fédérées
amoindrissent certaines dispositions fédérales qui ne sont pas
conformes aux intérêts des Etats fédérés.
Cependant, en Afrique, depuis le début des
années 1990 le vent de la démocratisation souffle partout dans le
continent. Les contestations se multiplièrent dans plusieurs pays pour
exiger les réformes démocratiques qui, jusque là,
étaient sous
16 BURDEAU G., Traite de science politique tome
1, Paris, LGDJ, 1970, p.594.
17 BESNIER J. M., Tocqueville et la
démocratie, Paris, Hatier, 1995, p.62.
les régimes autoritaires incarnés pour la
plupart par des juntes militaires. Ces régimes étaient
caractérisés par la concentration des pouvoirs dans
l'exécutif incarné par le père de la nation, le guide
suprême, à travers une constitution taillée sur mesure.
Comme corolaire, les droits civils et politiques y sont sacrifiés au
profit, semble-t- il, des droits économiques, sociaux et culturels dont
on peut s'interroger sur la réalisation effective. Autrement dit, ces
régimes à quelques rares exceptions, ne se sont pas
préoccupés du bien être des populations et par
conséquents, le continent battait et continue à battre dans
certains pays le record de la régression et du mal :
réfugiés, luttes fratricides, épidémies,
exilés, politiques, corruption, détournement.18
Dans son ouvrage « L'homme et la
Politique », Martin SEYMOUR LIPSET définit la
démocratie comme « un système politique qui,
à l'intérieur d'un complexe social, permet le renouvellement
légal du personnel dirigeant, et comme un mécanisme social qui
permet à une très grande partie de la population d'exercer une
influence sur les décisions importantes en choisissant les
responsables ». Cette définition largement
inspirée des travaux de l'économiste américain Joseph
SCHUMPETERS et du sociologue allemand Max WEBER(19).
Cette définition nous est proche, par rapport à notre
étude, la démocratie participative.
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