1.3.2. Les relations enseignants/étudiants
Le taux d'abandon dans les formations ouvertes et à
distance est élevé, comparé à l'enseignement en
présentiel. Les raisons qui expliquent ces abandons sont « d'une
part, un enseignement tout électronique, sans aucun contact physique
avec les tuteurs et, d'autre part, une mauvaise gestion de l'information
»29. Ainsi, certains étudiants des programmes
d'enseignement à distance expriment des sentiments d'isolement, un
manque d'autonomie et d'autogestion ainsi qu'une diminution de niveaux de
motivation qui conduit souvent au décrochage.
La solution à ce problème réside dans
l'humanisation et le développement des interactions entre enseignants et
étudiants et entre les étudiants eux-mêmes. M. Linard
corrobore cette thèse en expliquant dans son article que «
l'histoire des technologies éducatives a montré que
l'interactivité des machines ne suffisait pas à l'apprentissage.
La connaissance est d'abord une activité de relations entre des sujets
et des objets, la médiation humaine permet à l'apprenant de
dépasser l'information donnée, d'entretenir sa motivation et
d'accéder à l'autonomie »30.
Dans le cadre de la FOAD de l'UASZ, les enseignants sont
eux-mêmes chargés de tutorer leurs cours, ce qui crée une
proximité et des interactions entre les enseignants-tuteurs et les
étudiants. Par ailleurs, la FOAD de l'Université n'est pas
actuellement entièrement à distance. Ainsi, les rencontres
physiques entre enseignants-tuteurs et étudiants sont fréquentes.
Les étudiants sont inscrits à d'autres cours en
présentiel. Dès lors, ils sont souvent présents sur le
campus et rencontrent physiquement les enseignants-tuteurs. Le recours au forum
et à la messagerie pour des échanges entre enseignant-tuteurs et
étudiants est relativement faible. Le contact physique est encore
privilégié, surtout avec les lenteurs de la connexion Internet,
dues à un débit encore très faible. Une partie des
enseignements étant encore faits en présentiel, les
étudiants sont souvent dans le Campus universitaire et peuvent
facilement rencontrer physiquement les enseignants.
1.3.3. Les activités coopératives et
collaboratives
Toute activité de groupe présente à la
fois un aspect coopératif et un aspect collaboratif. François
Galichet, dans son article intitulé « conception de base pour
l'enseignement en ligne »,
29 Dumont Chantal. « Relations
enseignant-enseignés : Les aspects psychoaffectifs »
30 Linard, M. « La nécessaire
médiation humaine »
36
introduit une distinction entre travail coopératif et
travail collaboratif. « Le travail coopératif correspond à
une concertation aboutissant à une division et une répartition
des tâches, qui sont dès lors exécutées chacune par
un membre du groupe. Le travail collaboratif va plus loin et implique une
concertation à tous les stades du travail, de la conception
générale à la réalisation de tous les
éléments de la production »31. Les
activités coopératives et collaboratives visent à rompre
l'isolement dans la formation à distance. Elles permettent une
compréhension en profondeur des thématiques après
débats et argumentations entre différentes personnes.
L'apprentissage coopératif privilégie les communications
interpersonnelles et le débat collectif. Il s'agit de travailler
ensemble, de créer quelques chose de nouveau à travers la
coopération et la collaboration, de rassembler les compétences
individuelles au bénéfice de la communauté, le tout
dépassant chaque partie32.
A l'Université Assane Seck, les activités
coopératives et collaboratives se font actuellement principalement en
présentiel. Les étudiants sont tous présents dans le
Campus et préfèrent faire les travaux lors de rencontres
physiques entre les membres des groupes. Néanmoins, la plateforme,
à travers le forum et la messagerie, est utilisée pour faciliter
la communication, le partage de certaines informations mais également
pour rendre les travaux. Le choix des groupes se fait très souvent par
les étudiants selon leurs affinités. Dès lors, le travail
collaboratif est privilégié dans les équipes.
Dans la réalisation des activités globales
(exercices et activités de synthèses) les enseignants de l'UASZ
proposent très souvent des travaux en équipe, ce qui a
été une forte recommandation des experts lors des formations.
« L'interaction dans le groupe est source de progrès cognitif
même si elle a lieu avec un partenaire moins avancé dans le
domaine considéré. Car même dans ce dernier cas, la
confrontation des points de vue entraine un « conflit de centration
», un déséquilibre cognitif chez chacun des partenaires de
l'inter-action, une décentration cognitive propice à une nouvelle
structuration du savoir »33.
|