6.4- Identification des
meilleures accessions pour les futures analyses
6.4.1- Evolution de la hauteur
et diamètre de la couronne
D'après le Test ANOVA, réalisé sur les
différentes familles, la croissance en terme de hauteur et de
diamètre de la couronne n'apparaissent pas comme étant
significative (P=0,94) et (P=0,93). L'accession (T3) en termes de
différence de croissance en 2009 montre que sa croissance est plus
avancée par rapport aux autres car il atteint le pic de croissance
jusqu'à 4,23m (Figure 15). Tandis qu'au niveau du diamètre de la
couronne nous remarquons que l'accession (T4) apparait comme la plus vigoureuse
(Figure 16).
Figure 13:
Evolution de la hauteur des différentes accessionsd'I.
wombolu
Figure 14:
Evolution du diamètre de la couronne des différentes accessions
d'I. wombolu
6.4.2- Evolution du
diamètre au collet et DBH
Le test ANOVA révèle que la différence de
croissance en terme de diamètre au collet est significative
(P=0,03)(Figure 17). Par contre au niveau du diamètre à hauteur
de poitrine, elle n'est pas significative (P=0,059).
Figure 15:
Evolution du diamètre au collet des différentes accessions
d'I. wombolu
6.4.3-Relation entre les
paramètres de croissance et les paramètres climatiques
D'après le calcul des corrélations,les
résultats montrent qu'au niveau de la hauteur, il existe une
corrélation avec les températures (P=0,047) avec un coefficient
de corrélation r=0,71. Par ailleurs il n'existe pas de
corrélation avec la pluviométrie (P=0,372).
L'évolution du diamètre au collet n'est pas
corrélé aux températures (P=0,051) et également aux
précipitations (P=0,497).
Cependant, la croissance au niveau du diamètre de la
couronne n'est ni corrélé aux températures (P=0,133) ni
aux précipitations (P=0,578).
6.4-Discussion
D'après les analyses réalisés, il en
ressort que les paramètres de croissances tels que la hauteur,
diamètre de la couronne et au collet ont une croissance variable au fil
du temps et évoluent de manière graduelle. Concernant le taux de
croissance moyen annuel chez ces mêmes indicateurs de croissance, ils
évoluent en dents de scie car la croissance n'apparait pas constante
durant la période d'observation.
Irvingia wombolu apparait ainsi comme l'un des PFNL
qui possède un fort potentiel socio-économique sur les
marchés. Comme le safoutier (Dacryodes edulis), certains
travaux ont été réalisés sur ses aptitudes de
croissance rapide (Mialoundama et al., 2002 ; Elomo et
al., 2014 ; Mabel et al., 2014). Ainsi, dans la
présente étude les résultats démontrent que la
croissance chez I. wombolu en hauteur est fortement influencée
par la température. Lorsque l'on se penche sur sa croissance annuelle
moyenne elle est très constante et évolue graduellement au fil du
temps. Ce qui s'apparente d'une certaine manière avec les
résultats des travaux de Kengue (1990) sur Dacryodes
édulis qui décèlent une croissance rythmique au
niveau de l'évolution de la plantule. Par contre, en dehors de la
hauteur, nous avons le diamètre au niveau du collet et celui de la
couronne qui ne sont pas du tout influencés par aucun des
éléments du climat (température et
précipitations).
Concernant les données portant sur la fructification,
nous avons un pourcentage de (0,41%) d'individus qui ont fructifié sur
l'échantillon de la population de départ et constatons qu'il est
relativement très bas. Car d'après les travaux antérieurs
sur Dacryodes édulisqui est une espèce de la même
zone agro écologiquecommeIrvingia wombolu, il est
démontré que son taux de fructification est très
élevé (plus de 50%) ; (Kengue, 1990 ; Makueti et
al., 2002).Ce faible taux de fructification peut s'expliquer à
travers la théorie de la fonction de production des cultures
pérennes selon les travaux de Nerlove en 1958. Il pense que les
spéculations généralement introduites dans les
agroforêts ou système d'utilisation des terres (SUT) ont des
durées de vie économiques qui vont jusqu'à vingt-cinq ans
et plus. Et pour connaitre leur évolution/croissance, on fait appel
à cette théorie qui s'inspire de la fonction de production
classique, mais avec des particularités propres aux cultures
pérennes en général. La durée normale de production
en semis de I. wombolu est de 6 à 7 ans dépendant du
milieu extérieur et des facteurs in-situ. La théorie de
production stipule que la production d'un bien Y augmente avec l'accroissement
de la quantité d'un facteur X jusqu'à un maximum, puis elle
décroît. D'après le modèle de Nerlove (1958), la
fonction de production des cultures pérennes est multi
périodique; le facteur temps ayant une influence significative sur
l'évolution de la production. Ceci veut tout simplement dire qu'au fur
et à mesure que l'arbre grandit, son rendement devient assez important
(Eboutou, 2009). Nombreux sont les travaux qui relatent l'efficacité de
la fructification des espèces des forêts tropicales (Koenig, 2000;
Koenig et al., 2003; Wright et al., 2005). Les travaux de
Pothier (2015) démontrent que certains facteurs externes tels que leur
environnement compétitif (densité du peuplement, proximité
et tailles des arbres voisins, etc.) qui influencent sur le cycle de croissance
de l'essence et son rendement par ricochet. Et dans cette étude, le taux
de fructification obtenu (0,41%) implique également un faible rendement.
Toutefois, des raisons environnementales telles que la
température et l'humidité relative peuvent être l'une des
causes de la faible fructification (Anonyme, 2014). Plus loin, nous pouvons
voir certains facteurs comme l'exposition de lumière réduite ou
prolongée, l'excès de vent, l'insuffisance des insectes
pollinisateurs peut également être une raison de cette baisse qui
conduit automatiquement à un faible rendement ou bien dû à
un comportement génétique anormal (Biakay, 2008).D'une part, il
est important de remarquer que l'espacement entre les arbres est
également un handicap car les dimensions sont très
réduites et cela fait ressortir une canopée un peu trop
fermée. De ce fait crée comme incidence un manque de
lumière. Cela fait naitre une irrégularité de l'ombrage
dans la parcelle expérimentale. D'autre part, il y également
l'abondance des arbres associés en champ qui ont une grande influence
sur les performances des accessions. C'est dans cette perspective que des
mesures d'élagage sont préconisées pour favoriser le bon
développement des accessions en champs.
Cette étude fait une quantification au niveau des
variations des paramètres des traits caractéristiques des fruits
de Irvingia wombolu. Plusieurs traits tels que la longueur et la
largeur des fruits, l'épaisseur de la chair (pulpe) la masse des fruits
et des amandes ont fait ressortir quelques connaissances de base sur cette
espèce prisée les populations locales. D'après les
analyses statistiques et les interprétations, il en ressort que les
différents paramètres tels que le DBH, nombres de branches etc.
ne présentent pas de différence significative. Mais en
dépit de cela nous pouvons dire que les accessions T6 et T7 apparaissent
comme étant les meilleures ou les plus vigoureuses en termes de
diamètre de la couronne. Ainsi qu'au niveau du diamètre de la
hauteur et du collet, l'accession (T6) possède une croissance rapide.
Ces accessions identifiées pourront être utilisées dans une
certaine mesure pour des essais futurs en milieu contrôlé dans
d'autres sites d'études ou autres zones agro-écologiques afin
d'évaluer et de comprendre son comportement. Ceci dans une optique
d'améliorer la perception des paysans dans le choix des essences qu'ils
doivent introduire dans leurs parcelles.
CHAPITRE 7 :
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
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