CONCLUSION
Les résultats de l'étude ont montré que
le principal facteur limitant au niveau de la zone de travail est la
non-disponibilité des ressources en eau en quantité suffisante
pour la satisfaction des besoins des cultures. La sédimentation des
ouvrages de prises sur les rivières, les crues exceptionnelles
récurrentes sont des exemples clairs décrivant la
dégradation du bassin versant qui surplombe la zone. Cette
dégradation a de graves conséquences sur la disponibilité
de l'eau dans les rivières, surtout pendant la saison sèche qui
va de Novembre à Mai.
Quant aux stations de pompages qui devraient répondre
aux besoins en eau des cultures dans les cas d'insuffisance de l'eau des
rivières, sur les dix (10) stations rencontrées dans la zone
d'étude, sept (7) seulement fonctionnent, et ceci avec un rendement
moyen autour de 58%. L'eau livrée par les pompes est distribuée
dans le réseau des canaux qui en grande partie sont en terre battue.
L'efficience de transport mesurée dans les canaux à partir de la
méthodologie élaborée dans le cadre de ce travail s'estime
à 86% pour chaque tronçon de cent (100) mètres de canal
parcouru.
Les problèmes liés aux pompes en panne font que
l'eau dans les canaux dépasse parfois les limites de 400 mètres
linéaires pour aller arroser d'autres blocs d'irrigation en dehors de
l'aire de fonctionnement de la pompe en question. De telles situations ont
trois (3) conséquences:
1. L'irrigant doit payer au moins, l'équivalent d'une
heure d'arrosage en plus pour compenser le temps que prend l'eau pour arriver
jusqu'à sa parcelle ;
2. Le débit arrivé est parfois tellement
faible, qu'il ne peut pas répondre aux besoins des cultures favorisant
ainsi la sous irrigation des parcelles ;
3. L'espacement entre les arrosages dépasse dans la
majorité des cas, vingt-deux (22) jours et provoquant ainsi de graves
problèmes de stress hydriques pour les cultures.
L'évaluation de l'efficience d'application de l'eau
décrit très peu de pertes par colature et par percolation
profonde au niveau du périmètre. Pour les dix (10) parcelles
étudiées, cinq (5) d'entre elles présentent une efficience
d'application de l'ordre de 93.9%. Pour
58
les cinq (5) autres parcelles, l'eau disponible sur le
périmètre est à peine suffit pour couvrir environ 73% de
la demande des cultures.
De tout ce qui précède, on comprend très
bien que les problèmes d'insuffisance des ressources en eau sur le
périmètre est loin d'être un problème de pertes
excessives. Ce qui constitue une infirmation à notre hypothèse de
départ à savoir : « Les pertes excessives d'eau au niveau de
la basse Plaine des Gonaïves sont l'une des causes de l'insuffisance de la
ressource nécessaire à la satisfaction des besoins en eau des
cultures».
Par contre, l'analyse des résultats obtenus prouve que
cette insuffisance de la ressource pour les cultures sur le
périmètre est liée tout simplement à une mauvaise
exploitation de l'eau disponible au niveau de la nappe phréatique.
Toutefois, ce travail présente certaines limites puisque
:
? On n'a pas mené l'étude sur toute la basse Plaine
des Gonaïves ;
? Le diagnostic des stations de pompages n'a pas
été réalisé ;
? L'étude a été menée seulement
pendant la saison sèche.
Par conséquent, d'autres études plus
approfondies peuvent être réalisées par d'autres chercheurs
en vue d'une évaluation complète de l'efficience technique du
système d'irrigation de la basse Plaine et de faire d'autres
propositions pour son amélioration.
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