II.3. L'inadéquation opérationnelle entre
les instruments du COPAX et les défis sécuritaires de la
sous-région
Le MARAC et la FOMAC ne sont pas en adéquation avec
les défis sécuritaires de la sous-région. Car, ils sont
beaucoup plus concentrés sur les questions relatives à la
conflictualité armée, alors que dans les textes, la FOMAC a
aussi pour rôle de lutter contre la criminalité sous toutes ses
formes. Cela peut s'expliquer car le protocole du COPAX dans sa
généralité et ses moyens de mise en oeuvre ont
été mis en place dans un contexte où le spectre de la
guerre hantait la sous-région et qu'il fallait impérativement
trouver des solutions pour la stabiliser. Le plus important pour les chefs
d'Etat de la sous-région était de trouver des mesures curatives
au problème. Ce qui fait que la problématique des conflits a
été le plus souvent réglée en aval et non en amont,
c'est-à-dire sans analyser les causes profondes afin d'anticiper ou
mieux d'éviter le déclenchement d'un conflit. Cela peut aussi
justifier en partie la récurrence des conflits dans la
sous-région. Sinon, comment expliquer l'ampleur du conflit en RCA,
sachant que la FOMAC avait déjà des unités sur
place ? Les proportions que prend le conflit en RCA semblent surprendre
les chefs d'Etats de la sous-région malgré les pourparlers de
Libreville au début de l'année 2013.
Or, les défis sécuritaires évoqués
dans la première partie de ce travail sont autant de menaces pour la
paix et la stabilité de la sous -région. C'est la raison pour
laquelle certaine reformes ont été apportées au sein de la
CEEAC dans le but de faire face à l'ensemble des
phénomènes qui menacent la paix et la sécurité
sous-régionale.
Le MARAC et la FOMAC dont les rôles et les missions
sont précisés dans le protocole du COPAX fonctionnent à
demi-teinte depuis leur mise en place effective. Car, tout ce qui a
été prévu dans les textes n'a pas été mis en
pratique. Depuis près de quatorze ans, ces deux organes connaissent
toujours de graves déficits, humain, matériel et financier. En
outre, ces instruments ne sont pas adaptés aux nouveaux enjeux
sécuritaires de l'heure. D'où la nécessité de
revoir les textes du COPAX afin de l'adapter aux nouveaux défis
sécuritaire de la sous-région.
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