3.1.2.6 La faune
3.1.2.6.1
Mammifères
Les résultats des inventaires de la faune mammalienne
confirment la présence de 34 espèces de grands mammifères
communs aux sites de Boumba-Bek et de Nki dont 11 espèces de primates,
12 espèces d'ongulés et quatre espèces de carnivores. Les
densités d'éléphants et de gorilles sont respectivement
0,3 et 0,9 individus au km2 (Ekobo, 1998). Il faut noter que dans
cette région, compte tenu de la diversité des habitats et du
caractère intact de la forêt primaire, le nombre d'espèces
probables de mammifères dont la présence reste encore à
confirmer se situe autour de 180. Dans cette forêt, cohabitent deux
sous-espèces de colobe : Colobus polykomos
guereza et C. p. satanas.
La faune des insectivores et des rongeurs, qui regroupe le
grand nombre d'espèces de mammifères, reste encore inconnue dans
différents habitats naturels de la région. A titre d'exemple,
l'écureuil pygmée Myosciurus pumilio avait
récemment été découvert au Sud du PNBB,
précisément au Nord de l'UFA 10 015 (coordonnées
d'observation 2°11'62''N ; 14°51'35'E) (Bobo, 2002). Ce minuscule
écureuil, ayant un statut de Vulnérable (UICN, 2000), a une
distribution très restreinte (du sud-est Nigeria au Gabon) et est
essentiellement confiné à la forêt atlantique.
L'espèce atteint ici la limite orientale de sa répartition et il
s'agit apparemment de la donnée la plus à l'Est pour
l'espèce (Bobo, 2002).
3.1.2.6.2 La faune aviaire
Les connaissances de l'avifaune de la région de
Boumba-Bek restent parcellaires. Dowsett-Lemaire et Dowsett (1999) y ont
effectué un inventaire préliminaire. Un autre inventaire partiel
y avait aussi été effectué, précisément dans
les UFA 10 015 et 10-018 situées respectivement au Sud et au Nord du
PNBB où 194 espèces respectivement 121 espèces avaient
été identifiées (Bobo, 2002). Un complément
d'inventaire s'impose notamment dans la partie Ouest du PNBB sous l'influence
du Dja. Mais, l'avifaune de la région de Boumba-Bek peut en partie
(surtout pour sa région Est) être assimilée à celle
de la région voisine de Lobéké où 305
espèces ont déjà été identifiées
(Dowsett-Lemaire et Dowsett, 1997 ; 1999 ; 2000) et dont :
- trois espèces, notamment Ageslaster niger,
Apaloderma equatoriale et Criniger olivaceus, ont une
répartition très localisée et figurent sur la liste rouge
de l'UICN (UICN 2000, Dowsett-Lemaire et Dowsett, 1997 ; Collart et Stuart
,1985) ; Apaloderma equatoriale a déjà été
identifiée au sud du PNBB (Bobo, 2002) et beaucoup d'autres
espèces de ce statut y existent sûrement ;
- trois autres espèces, notamment Glaucidium
capense, Phylloscopus budongoensis et Ortygospiza locustella,
n'avaient été observées nulle part ailleurs dans le pays
sauf dans la région de Lobéké (Dowsett-Lemaire et Dowsett,
1997), sûrement existent aussi à Boumba-Bek car Phylloscopus
budongoensis a déjà aussi été observée
dans l'UFA 10 015 au Sud du PNBB (Bobo 2002) ;
- la plus grande colonie de fauvette du Dja Bradypterus
grandis observée (20 couples) se trouve dans les marais à
Rhynchospora de la forêt de Lobéké (Dowsett-Lemaire et
Dowsett, 1999) ; Cette espèce a aussi été observée
dans le PNBB, précisément dans le complexe de baïs de
Kopandako au Nord du village Ndongo dans l'UFA 10 015 (au Sud du PNBB) (Bobo,
2002);
- le site de Lobéké abrite plusieurs autres
espèces forestières rares comme l'Ibis olivâtre
Bostrychia olivacea, l'indicateur de Zenker Melignomon
zenkeri, le Gobemouche de Tessmann Muscicapa tessmanni et le
tisserin à cape jaune Ploceus dorsomaculatus qui existent aussi
sûrement à Boumba-Bek.
Dans le PNBB, il existe d'importantes colonies de perroquets
à queue rouge (Psittacus erithacus) qui sont
très recherchés pour le marché international.
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