3.1.2.3 Pédologie et géologie
Les sols de la région de Boumba-Bek appartiennent au
sous-ordre des sols ferrallitiques typiques définis par une
séparation du fer et de l'oxyde d'alumine. Ils sont argileux et la fine
couche superficielle d'humus contient peu de matière organique. Ils sont
acides et pauvres en azote et bases échangeables. Ces sols peuvent
être divisés en deux groupes qui sont les sols rouges
dérivant de l'ancienne roche mère métamorphique et
éruptive et les rouges dérivant des anciennes roches basaltiques
(Laclavère, 1979).
3.1.2.4 Hydrologie
Le système hydrographique de Boumba-Bek coule vers le
Sud jusqu'aux rivières Dja puis Ngoko, deux affluents du fleuve Congo.
Il est formé des rivières Boumba à l'Est, Bek à
l'Ouest et au Sud, Apom et Gbwogbwo au Nord. Les sources de ces
différentes rivières entretiennent un complexe de
clairières marécageuses communément appelées
baï en référence à leur nom dans la langue Baka
(Harrison et Agland, 1987).
3.1.2.5 La
végétation
Sur le plan phytogéographique, la région de
Boumba-Bek est située sur la limite Est du système du Dja. Elle
est sous l'influence de la forêt du Dja dans sa partie Ouest et de la
forêt semi-décidue dans la région de Boumba-Bek. Cette
diversité d'influences phytogéographiques y entretient une
variété d'habitats naturels.
Le PNBB est caractérisé par un mélange de
forêt semi-décidue (98%) et de forêt marécageuse
à Raphia (2%) (Letouzey, 1985). Ce massif forestier n'a jamais subi
l'exploitation forestière.
La flore de Boumba-Bek est très diversifiée. Les
résultats des inventaires botaniques ont permis d'identifier près
de 831 espèces avec un DHP > 10 cm. Ces espèces sont
réparties en 111 familles différentes (Ekobo, 1998). La
région de Boumba-Bek se situe dans la zone d'inversion de la
phénologie des plantes ; le mouvement des espèces animales dans
cette région apparaît lié au rythme de nombreux
végétaux. Près de 44 espèces
végétales sont des essences d'une très grande valeur
commerciale. Les écorces, les graines et les fruits secs de beaucoup
d'espèces végétales de la région sont
exploités et commercialisés par la population locale. On peut
citer Irvingia gabonensis, Ricinodendron
heudelotii, Tetrapleura tetrapleura, Gnetum
africanum, Afromomum dalzeillii, Cola spp., Baillonella
toxisperma (Ekobo, 1998).
Les résultats des études de la
végétation ont permis de constater que la forêt de
Boumba-Bek est une mosaïque de végétation variant entre la
forêt semi-décidue à l'extrême Est
(Moloundou-Mimbo-Mimbo) et la forêt sempervirente à
l'extrême Ouest. La végétation ici est
caractérisée par une canopée fragmentée entretenue
par l'activité des éléphants. Par endroits, cette
forêt comporte de grandes superficies de forêt
monospécifique à Gilbertiodendron dewevrei
(Letouzey, 1985). Une nouvelle variété de Lophira
alata (Ochnaceae) a été trouvée dans la
région de Boumba-Bek et de Ndongo-Adjala. Deux espèces
endémiques de lianes (Milletia duchesnei et M.
sp.) y ont été identifiées (Ekobo, 1998). Un total de
près de 14 types de formations végétales y a
été trouvé parmi lesquelles de nombreuses
clairières marécageuses et de clairières sur schiste. La
quasi-dominance des Gramineae dans les clairières sur schiste constitue
un facteur majeur d'attrait des herbivores dans ces sites, notamment les
buffles, dont les jeunes repousses sont très prisées par ces
derniers. Environ 41 sur 131 espèces végétales ligneuses
identifiées dans la région font partie de la pharmacopée
Baka (Kenfack et Fimbel, 1995). A cette diversité d'habitats naturels,
est associée une importante biodiversité animale que
révèlent les résultats de l'inventaire de quelques groupes
zoologiques (mammifères, poissons) (Nzooh Dongmo et Bene Bene, 2005).
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