2.4
Principe des transects linéaires
La pratique consiste, pour un observateur, à
évoluer sur une ligne de longueur déterminée (li) de
manière aléatoire et noter les contacts avec les animaux en
mesurant (ou estimant), avec le plus de précision possible (Burnham
et al., 1980 ; Buckland et al., 1993).
- la distance (ri) qui le sépare de l'animal,
- l'angle (ai) formé entre la ligne de marche et la
ligne imaginaire reliant l'observateur à l'animal,
- la distance orthogonale (xi) de l'animal à l'axe du
transect qui est mesurée, puisqu'il existe une relation
trigonométrique entre les trois mesures : xi = ri x sin (ai).
Légende :
xi = distance perpendiculaire animal - ligne de
transect
ri = distance observateur - animal
ai = angle d'observation de l'animal à
partir de la ligne de marche
li = distance parcourue par l'observateur sur
le transect
L'estimation de la densité se résume ainsi
à :
D = n/A = n/2La
D = densité
n = nombre d'objets (animaux) observés
A = surface échantillonnée
L = longueur du transect
a = largeur de bande d'observation d'un côté du
transect
2.5
Détermination des densités des grands et moyens mammifères
à partir des crottes
D'après White et Edwards (2000), pour estimer la
densité animale grâce aux crottes, il faut connaître :
- La densité des crottes (nombre de
tas/km2);
- Le taux de défécation ou taux de
création (nombre de tas de crottes /jour)
- La vitesse de dégradation ou disparition des crottes
(nombre de jours/tas)
Pour déterminer la densité d'animaux
(animaux/km²), on divise la densité de crottes (nombre de tas
/km²) par le produit de la durée moyenne de disparition (nombre
moyen de jours nécessaires pour que la crotte disparaisse après
sa fabrication) et par taux de création (nombre de crottes produites par
un animal en un jour).
Densité d'animaux = Densité de
crottes / (durée moyenne de disparition des crottes x taux de
défécation).
2.6
Vitesse de dégradation ou disparition des crottes des grands et moyens
mammifères.
Lorsque l'on utilise la méthode des transects
linéaires pour estimer les densités, une des hypothèses
cruciales est que tous les objets situés sur la ligne médiane
doivent être détectés avec certitude. Ainsi, lors de
recensement des crottes, la considération de la vitesse de
dégradation s'avère nécessaire pour calculer la
densité animale. (White et Edwards, 2000). La dégradation des
crottes est un processus complexe. Elle est fonction de la diminution de la
disponibilité en fruits, de l'activité des insectes, de
l'humidité, de la pluviométrie et de la saison sèche (Van
Vliet et Nasi, 2008, cités par Djetkeu, 2010).
La disponibilité en fruit affecte la consistance de la
crotte et par conséquent, la vitesse de décomposition de la
crotte. De nombreux insectes (bousiers et termites) sont des
décomposeurs importants des crottes, mais ont des rythmes
d'activité saisonniers. Les crottes déposées sur les
berges des rivières ou dans les ruisseaux peuvent être
emportées par la pluie, mais celles qui sont sur un sol
marécageux peuvent sembler fraîches pendant de longues
périodes. Celles qui sont exposées au soleil peuvent
sécher plus rapidement et garder leur forme pendant longtemps.
Un autre facteur peut jouer sur la longévité des
crottes, il s'agit du régime alimentaire, car celui-ci joue sur la
consistance de la crotte (Koster et Hart, 1988; Wiles, 1980). Ainsi, dans tout
échantillon de crottes suivi pour déterminer la vitesse de
disparition, il y aura un certain degré de variabilité. Certains
tas de crottes disparaîtront rapidement, d'autres dureront des mois.
Selon Barnes et al. (1994),pour un bon suivi de la
dégradation des crottes, tout chercheur doit éviter les sentiers
et pistes, mais plutôt favoriser le suivi de crottes trouvées dans
la végétation représentative de la zone recensée.
Cela est facile sur des transects linéaires permanents pouvant
être parcourus plusieurs fois à une ou deux semaines d'intervalle
(Tchamba, 1992).
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