2.3
Théorie des transects linéaires
Les inventaires de faune dans les zones forestières se
font à travers la méthode des transects linéaires à
largeur variable. Cette méthode est la meilleure pour l'estimation des
potentialités fauniques dans les zones de forêts tropicales
humides (Buckland et al., 1993). Elle permet d'identifier les
principales tendances concernant l'abondance, la distribution et les mouvements
saisonniers des espèces clés en relation avec la présence
et les implantations humaines, d'évaluer l'efficacité de la
protection, d'identifier les zones concernées par les problèmes
de protection et de fournir la base de suivi des changements écologiques
et des activités humaines (White et Edwards, 2000). Relativement facile
à mettre en place, cette méthode fournit des résultats
fiables et représentatifs de la réalité (Tutin et
Fernandez, 1984). Cette méthode est largement utilisée en Afrique
Centrale, et plus particulièrement au Cameroun où elle a
d'ailleurs fait l'objet d'un arrêté ministériel fixant les
normes d'inventaires des espèces fauniques en zone forestière du
pays, connu sous l'arrêté 0244/MINFOF du 23 mai 2006. Elle a
été ainsi utilisée par exemple au Parc National de Korup
(Ekobo, 2006; Djetkeu, 2010) et à Ebo (Ekobo, 2006), dans les Parc
Nationaux de Lobéké, Boumba-Bek et Nki (Ekobo, 1998 ;
Nzooh-Dongmo, 2005, Nzooh-Dongmo, 2006 cités par Adama, 2010) et
même dans certaines UFA du Cameroun (Etoga, 2002 ; Nzooh-Dongmo et
al., 2004 cités par Adama, 2010.; Bobo et al, 2006a; Bobo,
2009a). Le comptage par transects linéaires est fondé sur
l'hypothèse selon laquelle la probabilité de détecter un
animal, un nid ou une crotte décroît au fur et à mesure que
de l'axe de déplacement. Plus simplement, vous avez plus de chance de
voir un tas de crottins d'éléphant à vos pieds qu'un autre
situé à 12 m de votre ligne de transects, caché dans une
végétation luxuriante. La probabilité de voir des objets
à des distances différentes dépend de la densité de
la végétation. Sur une piste d'exploitation dépourvue de
végétation, vous pouvez voir un éléphant à
300 m, tandis que dans une forêt à Marantacées dense, vous
pouvez passer à 5 m d'un éléphant au repos sans le voir
(White et Edwards, 2000). C'est dire que l'inventaire faunique en milieu
fermé, comme les forêts, oblige une attention toute
particulière à cause du champ visuel très limité
par la densité de la végétation, soit au sol pour les
mammifères terrestres, soit en hauteur pour les espèces
arboricoles.
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