L'agriculture est née avec la mise en terre de
premières semences et de la domestication des animaux par l'homme, lors
de la Révolution néolithique, il y a plus de dix mille ans. On
peut supposer que cela a débuté par une agriculture de
subsistance. Puis, peu à peu, s'est créé une agriculture
de production et de négoce. Aujourd'hui, l'organisation des
marchés, la démographie, les techniques, le savoir-faire et
l'application de hautes technologies sont à la disposition de
l'agriculteur pour obtenir des niveaux de production jamais atteints dans
l'histoire de l'Homme(M. Mazoyer et al, 2002).
Pendant des dizaines de milliers d'années, l'homme
assure sa subsistance avec la chasse, la pêche et la cueillette. Puis se
produit le passage de la simple cueillette à l'organisation
structurée de l'agriculture. On recense trois centres primaires pour les
plantes cultivées :
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la vallée du Jourdain et le sud-est de la Turquie. Il
s'agissait de plantes céréales dont on récolte les graines
annuellement : le blé (engrain, amidonnier), l'orge et des
légumes secs comme les pois, les pois et les lentilles.
· Le deuxième centre primaire est la
Méso-Amérique (sud du Mexique et nord du Guatemala). Les
premières plantes domestiquées sont sans doute les piments et les
courges. Le millet (disparu depuis) y a précédé le
maïs, apparu vers -5000.
· Le troisième centre primaire est la Chine,
notamment dans le nord où poussent encore le millet et le soja. Le riz
apparaît plus tard, vers -6000 ou -5000, lorsque la civilisation des Hans
se répand vers le sud. (On note cependant que du riz cultivé
daté de plus de 15 000 ans aurait été découvert en
Corée)
L'agriculture apparait également de manière
indépendante dans le Sahel, en Amérique du Sud et en
Nouvelle-Guinée.
Ces nouveautés sont portées par les facteurs
favorables que sont la sédentarisation, l'interaction entre
l'accroissement des populations et les variations climatiques, les modes de
préparation et de cuisson des aliments (fours, poteries,
etc.)(C. Ferault et al, 2012). Elles se sont
généralisées lentement en raison d'une autre série
de facteurs :
· Temps nécessaire pour que les plantes se
transforment génétiquement et donnent de plus gros grains et
davantage de grains par épi.
· Changements idéologiques, car labourer la terre
représente à l'époque une violation de la terre
mère, et requiert davantage de travail que la récolte des
céréales « sauvages ».
Cette nouvelle alimentation améliore la nutrition humaine
selon Michel Chauvet, 2012
· d'un point de vue quantitatif, puisque les graines
sont sèches, elles peuvent être conservées et
stockées plus longtemps, et ce, afin de constituer en cas de surplus des
réserves
· d'un point de vue qualitatif, dans les trois centres
primaires précités, se produit une association avec les
graminées qui apportent des glucides, des légumes secs qui
apportent des protéines, et des plantes à huile qui apportent les
lipides.
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