Le concept a évolué dès les
années 1950 autour de l'idée de «développement»
qui s'est peu à peu opposée au concept purement économique
de «croissance». Le terme «développement» a surtout
concerné au début les pays du Sud : il s'agissait du processus
par lequel ces pays cherchaient à sortir du sous-développement.
Le sous-développement n'est pas seulement caractérisé par
le niveau de revenu ou les structures économiques, mais (même si
cela peut être lié) aussi par le niveau de la santé, de
l'éducation, l'ampleur de la pauvreté, des
inégalités. Sur le plan sémantique, il est beaucoup plus
large que celui de croissance = expansion forte et soutenue de la production
matérielle, croissance du Produit intérieur Brut (PIB) ou du
revenu national. Il intègre en effet des valeurs sociales et culturelles
(la santé, l'éducation, la formation...) ainsi que des
données non comptabilisées par le calcul économique
classique (autoproduction, valeur des biens naturels...) ; il peut prendre en
compte aussi de nombreuses consommations intermédiaires (par exemple les
prélèvements sur la nature dans le cadre des processus de
production) ainsi que les dérèglements ou perturbations des
écosystèmes liés à l'activité
économique. L'idée de " développement " s'est
progressivement généralisée et s'est appliquée aux
pays industrialisés pour désigner certains aspects de leur
activité économique et sociale. C'est ainsi qu'une
réflexion a été menée en France, dès la fin
des années 1950 autour du " développement régional "
né lui-même de la prise de conscience que certaines parties du
territoire national (le Centre, l'Ouest, le Sud-Ouest...) risquaient de prendre
du retard par rapport à la croissance extrêmement rapide du Bassin
parisien et de quelques autres régions. (Bernard,
2008)
Définir le développement se révèle
un problème difficile, aux réponses contradictoires : ? En
première approximation, dans la conception néoclassique de
l'économie du développement, on peut poser l'équation :
développement = croissance économique. L'idée est simple :
la croissance favorise le développement en créant de la richesse
et une élévation du niveau de vie individuel, et la croissance
sanctionne le développement car elle profite de la montée des
investissements et de la consommation, notamment dans le secteur des
services.
D'après Fernand Vincent (1984), le
développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux
d'une population qui la rendent apte à faire croître
cumulativement et
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? La conception moderne du développement tend à
opposer le développement dit humain, véritable objectif de
l'économie du développement, et la croissance économique
qui n'en serait qu'une composante. En réaction à une conception
mesurée uniquement en termes économiques, une gamme plus large de
facteurs sociaux, politiques, culturels, est mise en oeuvre pour évaluer
un certain « degré de développement ». Le
problème de la croissance comme unique critère du
développement humain est qu'elle peut se produire alors même que
des inégalités de revenus croissantes enfoncent une partie
importante de la population dans la pauvreté.
? Parallèlement, sur un plan théorique qui a
été élaboré, notamment par Amartya Sen
(Nobel d'économie 1998) la théorie des «
capabilités », qui désignent l'ensemble des actions permises
et des biens potentiellement accessibles à un individu dans un contexte
économique donné : par exemple les libertés fondamentales
démocratiques (liberté de mouvement, de parole), l'accès
à l'éducation, l'hygiène et l'accès aux soins, la
possibilité de se nourrir convenablement, mais aussi l'accès
à certains types de services sont des capabilités ; la notion
englobe donc à la fois les aspects moraux et économiques des
possibilités d'un individu dans un contexte donné. Pour Sen, la
tâche de l'économie du développement est de
développer le plus large éventail possible de telles
capabilités, et non seulement certaines d'entre elles. (Banque mondiale
2008).
D'après Kalunga mawazo (2006), qui
dit développement dit forcement l'amélioration des conditions de
vie des populations, l'élévation du niveau d'instruction et de
légalité des classes, qui sont autant d'éléments
constitutifs du développement économique.
D'après Delfour B, (1994), le
développement est une manière avec les gens de telle sorte qu'ils
soient stimulé à améliorer leur environnement physique et
moral par un processus particulier où ils discutent, planifient,
organisent et agissent librement par eux-mêmes. Il y a quatre moments
importants dans tout processus de développement :
Discuter ; Planifier ; Organiser ; Agir par soi-même.
? Le Proche-Orient avec le fameux Croissant fertile est
probablement la première région où l'agriculture
apparaît il y a plus de 10 000 ans dans sa partie ouest qui comporte
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durablement son produit réel global. Il résulte
de cette définition que le développement revêt deux aspects
:
Un aspect quantitatif : c'est la croissance économique
;
Un aspect qualitatif : c'est le progrès social,
mutation profonde et changements sociaux et mentaux. Ainsi se développer
pourrait signifier pour une société et pour les êtres qui
la compose : « Avoir plus » et « Etre Plus ».
Rares sont les états qui n'interviennent pas
directement pour orienter les transformations de l'agriculture dans leurs pays
respectifs. Le libéralisme intégral n'existe pratiquement nulle
part en matière de développement agricole, car l'agriculture joue
un rôle beaucoup trop important pour être abandonnée aux
seules lois du marché (Marc D, 1997).
Le soutien des prix comme l'amélioration de structures
ont pour but final d'assurer à l'agriculture un niveau de vie
convenable. Mais ces approches cherchent à atteindre l'objectif social
par des interventions d'ordre économique. D'autres mesures constituent,
une action directe sur la condition d'existence (Pierre B,
1978)