Relation inflation-chômage: une vérification empirique de la courbe de Phillips en RDC de 1990 à 2011( Télécharger le fichier original )par Junior NDUAYA MATUNGA Université de Kinshasa - ECONOMIE MATHEMATIQUE 2013 |
I.1.2- COURBE DE PHILLIPS : QUESTION D'ARBITRAGEL'étude de la courbe de Phillips consiste en termes de politique économique à considérer que les pouvoirs publics ont un arbitrage à faire : soit défendre la stabilité des prix au prix d'un accroissement du chômage, soit au contraire lutter pour le plein-emploi au risque d'être confrontés à des pressions inflationnistes. Ce paragraphe étudie la manière dont les principales théories économiques envisagent les politiques économiques face à l'arbitrage entre chômage et inflation. La courbe de Phillips interprétée par P. Samuelson et R. Solow (1960) est représentée dans le graphique I.1 suivant. Taux d'inflation ou variation du niveau générale des prix Courbe d'indifférence inflation-chômage 251659264251659264251659264251659264251659264251659264251659264 La courbe de Phillips pouvait ainsi servir de support théorique aux politiques conjoncturelles de soutien à la croissance. Voici l'exemple d'une politique de relance en cas de récession : croissance de la masse monétaire -l'Etat achète des titres financiers aux ménages contre de la monnaie entraine une augmentation du prix des titres et diminution du taux d'intérêt, qui à son tour entraine une augmentation des investissements privés par ce que la monnaie coûte moins cher. Ces investissements supplémentaires auront pour effet l'accroissement de la production globale et une diminution du chômage. I.1.3- LA LECTURE « KEYNÉSIENNE » DE LA COURBE DE PHILLIPSPour les Keynésiens, la courbe de Phillips exprime le fait que les pouvoirs publics disposent d'une marge de manoeuvre quant à l'objectif à privilégier, entre la lutte contre l'inflation et celle contre le chômage. Quand ils estiment que le taux de chômage est trop élevé pour des raisons non seulement économiques mais aussi sociales et politiques, ils mènent une politique de relance de l'activité, ce qui fait certes diminuer le taux de chômage mais également hausser le taux d'inflation. Quand celui-ci devient lui-même trop important, les pouvoirs publics changent leur fusil d'épaule et adoptent au contraire une politique de stabilisation. Mais la demande globale faiblissant relativement, l'activité s'en ressent négativement, et la situation de l'emploi se dégrade. Et ainsi de suite. Les politiques économiques participent ainsi à dessiner la conjoncture économique avec ses hauts et ses bas puisqu'elles consistent à faire succéder des phases de stabilisation (« stop ») et de relance (« go »), d'où le nom de politiques de « stop and go ». La lecture keynésienne donne lieu à la courbe de Phillips suivante : Graphique I.2 : Courbe de Phillips Keynésienne Taux d'inflation 0 Taux de chômage Deux mécanismes proprement keynésiens justifient cette vision des politiques économiques face au couple inflation-chômage. D'abord le niveau d'activité est la variable déterminante du chômage, ensuite la rigidité des salaires nominaux fait que lorsque l'inflation se développe le coût du travail s'en trouve allégé, ce qui est favorable à l'emploi. Mais la rigidité des salaires, qui peut s'expliquer dans le court terme par l'illusion monétaire des individus et par l'impossibilité de renégocier constamment les contrats de travail, devient difficile à admettre dans le long terme ; d'où, la relation de Phillips tel que défini par les keynésiens ne peut donc être stable en longue période. Les critiques suivantes se situent dans un horizon d'analyse plus long ; elles cherchent aussi à expliquer le phénomène stagflationniste qui aboutit à faire disparaître la courbe de Phillips puisqu'il correspond non plus à « inflation OU chômage » mais à « inflation ET chômage ». |
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