Le seul problème macroéconomique essentiel qui
ne soit pas résolu réside dans le cruel marchandage entre le
plein-emploi et la stabilité des prix.
P. Samuelson
La cause de désajustements
générateurs de crise ne peut pas être recherchée
dans l'évolution des grandeurs globales peu significatives (montant de
production, niveau de prix, investissement total), mais dans l'analyse des
relations entre les prix et les quantités produites entre branches
d'activité.
F. HAYEK
Le seul moyen d'accès à une position telle
que notre science puisse donner un avis positif pour de nombreux politiciens et
hommes d'affaires repose sur des travaux quantitatifs. Aussi longtemps que nous
ne serons pas capables de traduire nos arguments en chiffres, la voix de notre
science, bien qu'elle puisse occasionnellement aider à éviter des
erreurs grossières, ne sera jamais entendue par les praticiens. Ils sont
tous, par instinct, économètres, du fait de leur
incrédulité pour toute chose dont il n'existe pas une preuve
exacte
J. SCHUMPETER
A mes chers parents André Gilbert Matunga
Mukengeshayi et Louis Nduaya Biduanguila ainsi qu'à mes soeurs et
frères (Trésor, Guelord, L'or, Dorcas, Patricia, Jehovani,
Dodine, Daniella) et mes proches, je tiens à vous dédier ce
travail, expression des prémisses de la révolution dans la
manière d'appréhender les faits et phénomènes
économiques vécus en RD. Congo en particulier et dans les pays en
développement en général.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est l'aboutissement de deux années
d'études bien remplies. Plusieurs personnes m'ont été
d'une grande aide au cours de ces deux années, que ce soit par leurs
soutiens moral, matériel et financier, par leur disponibilité,
leurs remarques, ou encore par leur motivation à mon endroit. J'aimerais
en remercier quelques-unes.
Tout d'abord, je voudrais remercier mon directeur, le
professeur Florent Munkeni Lakup Tier. Je crois que ce mémoire n'aurait
jamais vu le jour si ce n'avait pas été de sa grande
disponibilité, de ses orientations et de sa compréhension. De
plus, ses critiques m'ont permis de me concentrer davantage afin de
perfectionner ce travail. De même, mes remerciements s'adressent à
mon rapporteur de recherche, le chef de travaux Mukana Mutanda, qui
malgré ses multiples occupations a bien voulu se mettre à notre
disposition.
Je voudrais aussi remercier ma famille et
particulièrement mes parents, qui dès le départ ont su me
montrer l'importance de l'éducation, et pour avoir su m'accompagner,
m'encourager dans la poursuite de mes études, afin de pouvoir servir
dignement le pays demain. Je n'oublierai jamais leur amour et les nombreux
sacrifices consentis pour ma réussite tout au long de mon parcours
universitaire en sciences économiques.
Au niveau de la faculté, j'adresse mes vifs
remerciements à mes compagnons de la promotion, particulièrement
à Henry Makika, Kevin Ngunza, Ernest Malangu, Harmonie Bambi, dont les
souvenirs resteront gravé à jamais dans mon mémoire, et
avec qui je partage, quoique infime à ce jour, de vigoureuses
convictions quant à l'émergence au niveau international,
très bientôt, d'une classe des jeunes élites
économistes congolais.
Enfin, mes remerciements vont à tous ceux et toutes
celles qui d'une manière ou d'une autre m'ont aidé, à
réaliser ce travail, ne serait-ce que par leurs conseils, critiques,
suggestions. Tout cela a été très bénéfique
pour moi.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau II.1.1- output test ADF sur le taux de chômage
en différence première
Tableau II.1.2- output test ADF sur le taux d'inflation en
différence première
Tableau II.2.1- output de l'estimation de la relation
structurelle
Tableau II.2.2- output du test ADF sur les résidus
Tableau II.3.1- output du test de causalité de
Granger
Tableau II.4.1- output du modèle à correction
d'erreur à la Hendry
Tableau II.5.2- output du test
d'hétéroscédasticité de White
Tableau II.5.3- output du test de RESET de Ramsey
Tableau II.5.4- output du test LM de Breusch-Godfrey
Tableau II.6 - les données utilisées
pour l'estimation
LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES
Graphique I.1 - courbe de Phillips : Question
d'arbitrage
Graphique I.2 - courbe de Phillips revisitée par les
Keynésiens
Graphique I.3 - courbe de Phillips revisitée par M.
Friedman
Graphique I.4 - courbe de Phillips revisitée par R.
Lucas
Graphique II.1- évolution du taux d'inflation de 1990
à 2011
Graphique II.2- évolution du taux de chômage de
1990 à 2011
Graphique II.3- ajustement entre l'inflation et le
chômage
Figure II.5.1 - output du test de normalité de
Jarque-Bera
Figure II.5.2 - output du test CUSUM
Figure II.5.3: - output du test CUSUMSQ
INTRODUCTION
Depuis la seconde moitié du 20iéme
siècle, notamment vers les années 1970, l'inflation et le
chômage constituent les maux les plus importants des
sociétés, la relation entre eux est le principal problème
économique intérieur des présidents et des premiers
ministres, et le secteur majeur de controverse et d'ignorance en
macroéconomie (Tobin 1972)1(*). La courbe de Phillips (1958) 2(*)qui met en exergue la relation entre les deux variables constitue ainsi une référence en matière de
politique économique, en ce sens qu'elle permet de saisir les effets
d'une orientation de politique économique représentée par
le taux d'inflation sur l'activité économique réelle
saisie par la variable chômage3(*).
En R.D. Congo comme ailleurs, les fluctuations des
prix4(*) (comme
conséquence des déséquilibres macroéconomiques) se
sont généralement accompagné des sérieux remous
sociaux. Ce sont toujours les ménages qui payent le plus lourd tribut,
d'abord ils observent leurs pouvoirs d'achat diminuer, ensuite ils perdent
leurs postes de travail à cause de fermeture des entreprises (car le
cadre macroéconomique est jugé instable). Les fluctuations des
prix se posent donc comme un réel problème macroéconomique
aux lourdes conséquences sociales auxquelles font constamment face les
décideurs politiques.
L'importance accordée aujourd'hui à la lutte
contre l'inflation dans les pays en voie de développement trouve son
origine dans les épisodes d'hyperinflation qui ont sévi dans
plusieurs de ces pays au cours des années 1990. Compte tenu des
méfaits de l'inflation sur l'activité économique, certains
analystes orthodoxes préconisent que la lutte contre l'inflation soit
retenu comme l'objectif primordial de la politique économique afin
d'éviter les effets pervers auxquels les fluctuations intempestives de
prix pourraient donner lieu. Cependant, il faut noter que les avantages de
maintenir un taux d'inflation peu élevé doivent compenser les
coûts d'une telle mesure. En effet, quel que soient les instruments
spécifiques utilisés, la lutte contre l'inflation entraîne
généralement une augmentation du taux de chômage, du moins
dans le court terme5(*),
avec un risque de ralentissement de la croissance à moyen terme.
De ce qui précède nous avons saisi le dilemme
majeur de la politique économique, qui est celui de choisir entre
l'objectif de plein-emploi et de stabilité des prix en fonction de la
situation macroéconomique en présence. Pour tenter de
résoudre ce dilemme, nous nous referons aux récents
développements en macroéconomie qui ont donné lieu
à des mesures de politique économique qui concilient la
croissance soutenue, le plein-emploi et la stabilité des prix6(*).
Les faits et phénomènes observés en RD.
Congo, depuis 1990 constituent un champ d'applications opportun7(*) à la mise en oeuvre de
tels modèles. En effet, depuis 1990, une série
d'événements se sont succédé et ont porté
préjudice au tissu économique8(*). Cependant, depuis 2001 une série des mesures
ont été arrêtées par les différents
gouvernements centraux de la R.D. Congo, notamment : la thérapie des
chocs en 2001 (la quasi - libéralisation du cadre
macroéconomique) et la mise en oeuvre du programme économique du
gouvernement en 2002. Ces réformes ont formellement, été
motivées par la volonté de mettre à profit toutes les
potentialités de la RD. Congo afin d'inscrire la marche de
l'économie sur un sentier de croissance économique stable et de
développement économique soutenable (Tsasa JP, 2012)9(*).
A la suite de chacune de ces mesures, la R.D.Congo a
enregistré des avancées remarquables sur le front de la lutte
contre l'inflation et la réduction des déficits
budgétaires et de balance des paiements courants. Elles n'ont pourtant
pas réussi ni à stabiliser la production macroéconomique
ni à réaliser une croissance durable10(*).
Or, si l'objectif de la politique économique est
d'optimaliser le bien-être de la société à
long-terme et de manière équitable11(*), on constate cependant que la
plupart des débats de politique économique en R.D.Congo se sont
centrés sur les variables intermédiaires, telles que la
stabilité des prix ou la balance des paiements, alors que les variables
intermédiaires ne sont pas très importantes en soi.
De ce fait, le présent mémoire voudrait jeter
les bases d'un cadre conceptuel pour une politique macroéconomique
axée sur la stabilité macroéconomique réelle,
associée à la croissance. Ce cadre est fondé sur la vision
privilégiant la nécessité d'élargir les objectifs
et de développer des instruments complémentaires au-delà
des politiques budgétaires et monétaires pour considérer
les questions relatives à la gestion de la balance des opérations
en capital, aux les réglementations et autres instruments
microéconomiques.
L'objectif de ce travail est d'appliquer le modèle de
la courbe de Phillips pour tester l'existence d'une relation de long terme
entre l'inflation et le chômage en R.D.Congo et d'en saisir les effets
réciproques. Le but est de mettre à la disposition des
autorités économiques un instrument de conduite de la politique
économique, qui met en exergue les conséquences de l'orientation
de la politique monétaire sur le chômage.
Eu égard à la mission lui assignée, ce
travail tente de répondre à une préoccupation majeure,
résumée en 3 questions : comment la politique économique
agit sur l'économie congolaise ? Quelle est l'orientation qui lui
assurerait une certaine efficacité en vue d'atteindre l'objectif de
consolidation de la croissance ? Existe-t-il des alternatives aux politiques de
stabilité macroéconomique menées en R.D.Congo, dans la
vision de promouvoir l'emploi ?
Ce travail suppose qu'il existe une relation entre la
variation de l'inflation et le niveau d'emploi dans l'économie. Les
hypothèses suivantes seront vérifiées : (i) la
politique de stabilité a concouru à stabiliser relativement le
cadre macroéconomique mais ses effets sont insignifiants sur
l'activité économique réelle ; (ii) la relation
positive entre l'inflation et le chômage est faible, par
conséquent, la politique monétaire agit passivement sur
l'activité économique globale ; (iii) à mesure que le
gouvernement central apprend à mieux s'acquitter de son rôle en
matière de conduite de politique économique, la relation positive
de la courbe de Phillips s'estompe graduellement, pour devenir
négative.
L'approche adoptée dans ce travail se base sur les
récents progrès de la recherche économétrique dans
l'étude des séries temporelles non stationnaires, qui ont permis
de développer une méthodologie autour des concepts clefs de
cointégration, de modèle à correction d'erreur et de
causalité. Le concept de cointégration permet de préciser
la réalité et la nature des divergences entre deux séries
théoriquement liées entre elles, et le modèle à
correction d'erreur permet d'en expliquer et d'en déduire le
mécanisme. La notion de causalité, associée à la
cointégration et au modèle à correction d'erreur, offre
aujourd'hui un cadre assez rigoureux pour étudier la direction de la
causalité (unidirectionnelle ou bidirectionnelle) entre deux variables,
qu'elle soit de long ou de court terme12(*).
Outre l'introduction et la conclusion, le présent
travail est reparti en deux chapitres, le premier chapitre portera sur la
dynamique entre la théorie de la courbe de Phillips et la politique
économique, tandis que le second portera sur l'analyse
économétrique de la relation inflation-chômage en RDC de
1990 à 2011.
CHAPITRE I:
Dynamique entre la théorie de la courbe de
Phillips et la politique économique
Ce chapitre présente les fondamentaux de l'analyse de
la politique macroéconomique en se basant sur la théorie de
courbe de la Phillips. En effet, après une longue tradition de la
formulation de politiques et de recommandations issues du cadre
keynésien, les économistes (friedmaniens et lucasiens), suite aux
multiples échecs de prédiction du modèle
macroéconomique Keynésien (de la courbe de Phillips)13(*) , ont posé la
problématique de l'évaluation de la pertinence des politiques
macroéconomiques sur l'activité économique réelle
dans le temps et dans l'espace14(*).
S'inscrivant dans ce cadre, le présent chapitre est
structuré de la manière suivante : la première
section passe en revue l'analyse keynésienne de la courbe de Phillips et
les critiques des modélisateurs et analystes (ces critiques ont
donné lieu à des reformulations qui ont enrichi la théorie
macroéconomique), la deuxième section se penche sur les
répliques des économistes keynésiens aux critiques
adressées à leur théorie, enfin la troisième
section porte sur les résultats des récentes études sur
cette problématique.
I.1- FONDEMENTS DE POLITIQUES ÉCONOMIQUES ISSUES
DE LA COURBE DE PHILLIPS
I.1.1- LA COURBE DE PHILLIPS ORIGINELLE
C'est en 1958 que l'économiste
néo-zélandais William Phillips (1914-1975) établit une
relation entre le taux de chômage et le taux de croissance du salaire
nominal. Cette étude statistique repose sur une observation de
l'économie de la Grande-Bretagne sur les périodes
1861-1913 ; puis 1867-1957. La relation observée est fortement
négative.
L'équation spécifiée est de la
forme :
dw/w= ,
Avec dw/w le taux de croissance de salaire
nominal ; le taux de chômage et les résidus de l'estimation.
L'interprétation la plus simple de la courbe de
Phillips repose sur la loi de l'offre et de la demande : le taux de
variation du salaire dépend de la différence entre la demande et
l'offre de travail, différence qui est mesurée par le niveau de
chômage. Ainsi, plus celui-ci est élevé, plus la pression
à la baisse du salaire est importante (Guerrien, 2000). La loi a
révélé l'existence d'une relation inverse et fortement non
linéaire entre taux de chômage et taux de croissance du salaire
nominal. En effet, le pouvoir de négociation du salaire nominal est
d'autant plus fort que le niveau de pression sur le marché du travail
est faible.
La littérature « moderne »
ré-estime la courbe de Phillips en utilisant des méthodes
économétriques standards, et en introduisant explicitement une
variable de croissance des prix. Phelps (1957) et Friedman (1958), ont
analysé les conséquences de politique économique. Une
autre interprétation est celle de R. Solow et P. Samuelson (1960) dans
la cadre de mesure de l'arbitrage inflation-chômage aux Etats Unis.
I.1.2- COURBE DE PHILLIPS : QUESTION D'ARBITRAGE
L'étude de la courbe de Phillips consiste en termes de
politique économique à considérer que les pouvoirs publics
ont un arbitrage à faire : soit défendre la stabilité des
prix au prix d'un accroissement du chômage, soit au contraire lutter pour
le plein-emploi au risque d'être confrontés à des pressions
inflationnistes. Ce paragraphe étudie la manière dont les
principales théories économiques envisagent les politiques
économiques face à l'arbitrage entre chômage et
inflation.
La courbe de Phillips interprétée par P. Samuelson
et R. Solow (1960) est représentée dans le graphique
I.1 suivant.
Taux d'inflation ou variation du niveau générale
des prix
Taux de chomage
Courbe d'indifférence inflation-chômage
Contrainte
Inflation-chômage
U
U*
0
251659264251659264251659264251659264251659264251659264251659264
La courbe de Phillips pouvait ainsi servir de support
théorique aux politiques conjoncturelles de soutien à la
croissance. Voici l'exemple d'une politique de relance en cas de
récession : croissance de la masse monétaire -l'Etat
achète des titres financiers aux ménages contre de la monnaie
entraine une augmentation du prix des titres et diminution du taux
d'intérêt, qui à son tour entraine une augmentation des
investissements privés par ce que la monnaie coûte moins cher. Ces
investissements supplémentaires auront pour effet l'accroissement de la
production globale et une diminution du chômage.
I.1.3- LA LECTURE « KEYNÉSIENNE » DE LA
COURBE DE PHILLIPS
Pour les Keynésiens, la courbe de Phillips exprime le
fait que les pouvoirs publics disposent d'une marge de manoeuvre quant à
l'objectif à privilégier, entre la lutte contre l'inflation et
celle contre le chômage. Quand ils estiment que le taux de chômage
est trop élevé pour des raisons non seulement économiques
mais aussi sociales et politiques, ils mènent une politique de relance
de l'activité, ce qui fait certes diminuer le taux de chômage mais
également hausser le taux d'inflation. Quand celui-ci devient
lui-même trop important, les pouvoirs publics changent leur fusil
d'épaule et adoptent au contraire une politique de stabilisation. Mais
la demande globale faiblissant relativement, l'activité s'en ressent
négativement, et la situation de l'emploi se dégrade. Et ainsi de
suite. Les politiques économiques participent ainsi à dessiner la
conjoncture économique avec ses hauts et ses bas puisqu'elles consistent
à faire succéder des phases de stabilisation (« stop »)
et de relance (« go »), d'où le nom de politiques de «
stop and go ». La lecture keynésienne donne lieu à la courbe
de Phillips suivante :
Graphique I.2 : Courbe de Phillips
Keynésienne
Taux d'inflation
0
Taux de chômage
Deux mécanismes proprement keynésiens justifient
cette vision des politiques économiques face au couple
inflation-chômage. D'abord le niveau d'activité est la variable
déterminante du chômage, ensuite la rigidité des salaires
nominaux fait que lorsque l'inflation se développe le coût du
travail s'en trouve allégé, ce qui est favorable à
l'emploi. Mais la rigidité des salaires, qui peut s'expliquer dans le
court terme par l'illusion monétaire des individus et par
l'impossibilité de renégocier constamment les contrats de
travail, devient difficile à admettre dans le long terme ; d'où,
la relation de Phillips tel que défini par les keynésiens ne
peut donc être stable en longue période.
Les critiques suivantes se situent dans un horizon d'analyse
plus long ; elles cherchent aussi à expliquer le phénomène
stagflationniste qui aboutit à faire disparaître la courbe de
Phillips puisqu'il correspond non plus à « inflation OU
chômage » mais à « inflation ET
chômage ».
I.1.4- LES CRITIQUES DE LA LECTURE KEYNÉSIENNE DE LA
COURBE DE PHILLIPS
I.1.4.1- LA CRITIQUE DES NÉOCLASSIQUES
Par critique néoclassique, on entend essentiellement
celle que fait M. Friedman en 1967-1968. Mais, il peut s'agir aussi de celle,
un peu différente, de F. Hayek. Nous proposons deux présentations
complémentaires de la lecture que fait M. Friedman de la courbe de
Phillips.
1- La lecture friedmanienne en relation avec la
stagflation
La stagflation des années 1970-1980 se traduit
graphiquement par une succession de plusieurs courbes de Phillips toujours plus
élevées : pour un même taux de chômage, le taux
d'inflation ne cesse d'augmenter. La lecture de Friedman peut être
résumée de la manière suivante. Les politiques
keynésiennes peuvent améliorer la situation de l'emploi à
court terme mais elles sont inefficaces dans le long terme et même
néfastes puisqu'elles n'améliorent pas la situation de l'emploi
tout en nuisant à la stabilité des prix. En effet, la baisse du
taux de chômage en deçà de son niveau « naturel »
passe par une accélération de l'inflation. On retourne toujours
au niveau de chômage : la verticale en ce point est appelée « courbe de Phillips
de long terme de Milton Friedman » qu'on peut voir sur le
Graphique I.3.
2- La critique de M. Friedman sur les termes
d'arbitrage inflation vs chômage.
Comme tous les Néoclassiques, M. Friedman estime que
l'équilibre du marché du travail est commandé par le taux
de salaire réel et non pas par le taux de salaire nominal. Pour
être réaliste, le taux de salaire réel dont il est question
n'est pas le taux nominal déflaté du taux d'inflation effectif
mais le taux nominal déflaté de l'inflation anticipée. Si
bien que M. Friedman substitue à la courbe de Phillips originelle qui
met en relation le taux de chômage avec le taux de croissance du salaire
nominal une famille de courbes qui mettent en relation le taux de chômage
avec la croissance du taux de salaire réel pour différents taux
d'inflation anticipée possibles. On parle alors de « courbe de
Phillips augmentée des anticipations de prix». L'hypothèse
que fait M. Friedman concernant la formation des anticipations est celle des
anticipations adaptatives15(*).
L'analyse Friedmanienne aboutit à la courbe de
Phillips donnée par le Graphique I.316(*) :
Courbe de phillips de long-terme
Taux d'inflation
2
Courbes de phillips de court-terme
1
Taux de chômage
Taux de chômage naturel
Selon Friedman (1968), la courbe de Phillips semblerait
fournir un moyen d'action sur une variable réelle(le taux de chômage) à partir d'une variable
monétaire (le niveau des salaires nominaux ou le niveau des prix). Or la
théorie monétariste rappelle qu'il existe une dichotomie entre la
sphère réelle et la sphère monétaire. Friedman
précise que la courbe Phillips ne ferait que traduire le lien qui existe
entre emploi et productivité marginale du travail. Le taux de croissance
du salaire réel ainsi une fonction croissante du taux de chômage.
Le chômage implique que l'emploi baisse et donc que la
productivité marginale du travail augmente, et avec elle le salaire
réel (règle d'équilibre de la concurrence pure et
parfaite). Compte tenu de cette dernière hypothèse, le
chômage serait forcément volontaire.
Pour rendre compte des fluctuations conjoncturelles, Friedman
et les monétaristes vont modifier la relation de Phillips en supposant
qu'il existe un décalage dans le temps entre le moment où les
salaires sont fixés et celui où les prix sont connus.
En conclusion, la courbe de Phillips s'explique chez M.
Friedman par le comportement des individus en tant qu'offreurs de travail.
Ceux-ci sont supposés rationnels mais ils forment des anticipations qui
peuvent être entachées d'erreur. Ce sont ces erreurs
d'anticipation qui font écarter le taux de chômage de sa valeur
«naturelle » Un, c'est-à-dire de la valeur qui
correspond à l'équilibre « naturel » du marché
du travail compte tenu des structures de l'économie. C'est un
chômage volontaire et structurel.
I.1.4.2- LA CRITIQUE DES NOUVEAUX ÉCONOMISTES
CLASSIQUES (NEC)
La caractéristique essentielle du raisonnement des NEC,
en particulier celui de R. Lucas est précisément qu'il repose sur
l'hypothèse des anticipations rationnelles, si bien que la
possibilité d'illusion monétaire, certes temporaire, qu'admet
Friedman est rejetée catégoriquement par les NEC.
Il n'y a donc plus de laps de temps pendant lequel la
politique de relance réduit le chômage. En effet, dès lors
que les pouvoirs publics relancent l'activité, les agents s'attendent
à ce que l'inflation soit attisée et revendiquent donc
aussitôt des augmentations de salaires : l'indexation des salaires est
supposée totale. Il y a bien inflation mais comme le coût
réel du travail reste le même, le taux de chômage est
toujours au niveau du chômage naturel. La courbe de Phillips est
verticale à la fois à court et à long terme, à la
hauteur du taux de chômage naturel (la courbe de Phillips n'est plus strictement verticale dès lors
que l'indexation n'est pas totale mais seulement partielle). Les politiques
économiques, dont les effets sont pleinement anticipés par les
agents, sont non seulement inefficaces, à court et à long terme,
mais elles sont même nuisibles puisqu'elles accélèrent
l'inflation sans jamais diminuer le chômage.
C'est à partir du raisonnement (et donc des
hypothèses) que fait R. Lucas au tournant des années 1960-1970
que deux autres « nouveaux économistes classiques», T. J.
Sargent et N.Wallace, élaborent en 1976 leur propre modèle et
énoncent le «principe d'invariance ». Selon ce principe,
toute politique monétaire, de même d'ailleurs que toute politique
budgétaire, sont inefficaces ; seules les variations aléatoires,
donc non «anticipables », de la masse monétaire peuvent
affecter le volume de production et donc le niveau de l'emploi car,
paradoxalement, ce sont les seules qui peuvent «tromper » les agents.
Le modèle de la NEC rejoint donc celui des Classiques dans ses
principales conclusions puisqu'il affirme tout à la fois la
neutralité de la monnaie, la théorie quantitative, l'ajustement
spontané et instantané des marchés, l'équilibre
macroéconomique de plein emploi et par conséquent
l'inefficacité des interventions publiques conjoncturelles, même
à court terme.
Pour ces économistes, seules des politiques
structurelles peuvent être utiles. Il s'agit essentiellement des mesures
tendant à abaisser le taux de chômage naturel. D'une part, il
s'agit d'intervenir sur l'offre et sur la demande de travail en augmentant
à la fois l'incitation des individus à travailler et l'incitation
des entreprises à embaucher; d'autre part, il s'agit de favoriser
l'appariement de l'offre à la demande de travail par une plus grande
flexibilisation du marché du travail et du salaire ainsi que par une
plus grande transparence. Mais, il faut aussi une politique monétaire
délibérément restrictive pour lutter contre l'inflation
puisque celle-ci est considérée comme d'essence monétaire
et la stabilité des prix comme une nécessité absolue.
Cette politique désinflationniste a cependant un coût à
deux niveaux. Elle a d'abord un coût en termes de
récession17(*). Des
études récentes vérifient que les politiques
désinflationnistes se sont toujours traduites par une récession,
d'ailleurs persistante, dès lors que les agents ne sont pas parfaitement
informés de la désinflation, ce qui les amène à
conserver leurs habitudes de consommation (phénomène de «
deep habits »). La politique désinflationniste a ensuite un
coût en termes d'accroissement du chômage, appelé «
taux de sacrifice » comme fréquemment observé. Les NEC
expliquent alors que les autorités monétaires peuvent manquer de
crédibilité : en effet, si les agents économiques doutent
de la réelle volonté de celles-ci de s'attaquer à
l'inflation, ils ne changeront pas leurs anticipations et, si la politique est
effectivement mise en oeuvre, elle échouera et il y aura bien un
coût en chômage. Cette éventualité est tout à
fait réaliste dans la mesure où la crédibilité des
autorités monétaires est souvent amoindrie par un affaiblissement
de leur réputation quand les agents ont connu plusieurs situations
où les autorités monétaires n'ont pas fait ce qu'elles
avaient annoncé. Dans leur modèle élaboré en 1977,
F. Kydland et E. Prescott considèrent que cette incohérence
temporelle est la cause principale des atteintes à la
crédibilité des autorités monétaires.
R. Lucas fait une critique encore plus radicale des politiques
keynésiennes, appelée d'ailleurs « la critique
de Lucas ». Selon lui, les politiques keynésiennes
ont pu donner satisfaction pendant un certain temps parce qu'elles se fondent
sur un modèle caractérisé par la stabilité de ses
paramètres, ceux-ci étant calculés en fonction de
données passées et non en fonction des anticipations des agents:
les prévisions peuvent alors être valables sur le court terme.
Mais, les paramètres des modèles macroéconomiques sont en
réalité influencés par les changements de politique
économique, dans la mesure où les agents intègrent ces
modifications dans leurs anticipations et par conséquent dans leurs
comportements. Par conséquent, le modèle keynésien ne
permet pas d'évaluer correctement les effets des politiques
économiques à venir.
Selon certains, la perte d'efficacité des politiques
keynésiennes à partir des années 1970 peut s'expliquer au
moins en partie par « la critique de Lucas
». Pour d'autres, « la critique de
Lucas » a une portée pratique réduite
parce qu'ils montrent, sur la base d'études empiriques, que les
modèles macro économétriques restent pertinents, d'autant
plus que, de surcroît, les modèles dynamiques avec
hypothèse des anticipations rationnelles sont difficilement applicables
et testables.
En analysant leurs différentes interventions, on
comprend en fin de compte que les NEC estiment que l'économie retrouve
systématiquement, et naturellement, l'équilibre de long terme.
Comment alors expliquer qu'il puisse y avoir des fluctuations
économiques persistantes ? En 1977, R. Lucas répond en partant de
la courbe de Phillips : pour lui, ce sont les variations non anticipées
de la masse monétaire qui expliquent les fluctuations des variables
réelles ; ce sont les effets de surprise qui engendrent le cycle.
F. Kydland, et E. Prescott en 1982, J. Long et C. Plosser en
1983, proposent une « théorie des cycles d'affaires réels
» qui explique les fluctuations économiques par les chocs
réels. Ces chocs sont principalement des chocs d'offre dans la mesure
où la théorie privilégie les chocs de productivité
et ce sont des chocs dits réels parce que la théorie
considère que les variations de la masse monétaire n'ont pas
d'impact sur le niveau d'activité. La courbe de Phillips
revisitée par Lucas peut être représentée de la
manière suivante (graphique I.4) :
Taux d'inflation
E
D
C
B
A
Taux de chômage
Les anticipations étant rationnelles, les acteurs
anticipent parfaitement les effets inflationnistes des politiques
monétaires de relance. La courbe de Phillips devient une droite
verticale. La monnaie est neutre à court terme. Le taux de
chômage revenait toujours à son niveau naturel quel que soit le
niveau d'inflation. La politique économique est par conséquent,
inefficace pour résorber le chômage.
I.2- LA RELECTURE PAR LES NEK (NOUVEAUX
ÉCONOMISTES KEYNÉSIENS)
Une première réponse aux critiques
néoclassiques et des NEC qui accusent en quelque sorte les politiques
économiques d'être à l'origine des
déséquilibres et spécialement celui de la stagflation, est
de lister les facteurs explicatifs qui ne sont pas directement liés aux
actions des autorités publiques. Il y a en effet en premier lieu les
chocs d'offre, à commencer par les fameux chocs pétroliers de
1973 et de 1979, qui constituent des sources importantes d'inflation
importée et qui amplifient considérablement la spirale
prix-salaires, en même temps qu'ils nuisent à la croissance. En
second lieu, il y a des évolutions structurelles qui alimentent à
la fois le chômage et l'inflation : (i) la tertiarisation de
l'économie, avec de surcroît un développement des services
non marchands ;(ii) les mutations technologiques qui posent des
problèmes de reconversion aux individus comme aux firmes, et
d'adaptation au système éducatif, problèmes dont la
résolution exige beaucoup de temps et d'efforts ;(iii) les secteurs
porteurs et en pleine expansion, qui, faute de capacités de production
suffisantes, sont générateurs de hausses de prix, pendant que les
secteurs en perte de vitesse ou en déclin licencient, faute de
débouchés et/ou de rentabilité suffisante, sans que les
chômeurs des seconds ne puissent pour autant se faire engager
auprès des premiers, etc.
Mais, pour répondre de la meilleure manière aux
critiques formulées par les Néoclassiques et surtout par les
nouveaux économistes classiques, les Keynésiens ont pris le parti
de rester pour l'essentiel dans le cadre d'analyse de ces économistes,
en conservant en particulier l'hypothèse microéconomique de
rationalité des agents. C'est pourquoi on parle de « fondements
microéconomiques de la macroéconomie ».
A cet effet, deux types de raisonnement sont tenus. Dans le
premier raisonnement, les NEK se placent dans un contexte de concurrence
imparfaite et non pas de CPP (concurrence pure et parfaite),
caractérisé par conséquent par un manque de
flexibilité des prix et salaires (hypothèse keynésienne
par excellence) et par la présence d'asymétries des informations.
Les NEK cherchent alors à démontrer que les rigidités, qui
expliquent précisément que l'équilibre
macroéconomique ne soit pas l'équilibre général
à la Walras, sont le résultat des comportements rationnels de la
part des agents en interactions. Le second raisonnement montre que les
anticipations rationnelles, loin d'annihiler l'efficacité des politiques
économiques, la renforcent.
I.2.1- LES RIGIDITÉS SONT LES CONSÉQUENCES DE
COMPORTEMENTS RATIONNELS
Les NEK distinguent deux sortes de rigidités, les
rigidités nominales et les rigidités réelles. Les
rigidités nominales sont celles qui affectent les prix et les salaires
exprimés en valeur nominale, en prix absolus. Les rigidités
réelles sont les rigidités qui concernent non les valeurs mais
les quantités, sur les marchés des biens, du capital et du
travail, et qui touchent donc les prix relatifs.
Sur le marché du travail, il est possible de mettre en
évidence le jeu des deux types de rigidités en envisageant la
formation du salaire nominal de la manière suivante :
W = C + âP - á U
Avec á compris entre
0 et + 8, â compris
entre 0 et +1,
U le taux de chômage, P le niveau
général des prix et C une constante.
Cela signifie que le niveau du taux de salaire nominal
réagit essentiellement à deux facteurs. Il réagit d'abord
négativement, au niveau du taux de chômage, donc à la
situation du marché du travail : est une élasticité qui mesure l'importance des
rigidités réelles du salaire. Plus a est élevé,
moins les rigidités réelles sont fortes, et le salaire s'ajuste
très vite au déséquilibre du marché du travail. Et
inversement quand a est petit. Il réagit ensuite positivement au P, le
paramètre ß est une élasticité qui mesure
l'importance des rigidités nominales du salaire, le degré
d'indexation du salaire sur le P. Plus ß est proche de 1, moins les
rigidités nominales sont fortes puisque le salaire est alors
parfaitement indexé à l'évolution des prix. Et inversement
quand ß est proche de 0.
On constate que, si les rigidités nominales du salaire
sont amenées à se réduire sur le long terme, il est loin
d'en être de même pour les rigidités réelles : le
chômage persiste donc quel que soit le niveau du salaire réel.
I.2.2- LA RATIONALITÉ DES ANTICIPATIONS RENFORCE
L'EFFICACITÉ DES POLITIQUES ÉCONOMIQUES
Comme le dit J. Généreux (Économie
politique, tome 3, Hachette), la démonstration des néoclassiques
et des NEC au sujet de la courbe de Phillips est tautologique. En effet, on
part d'une situation de plein emploi, où par définition aucune
politique de lutte contre le chômage n'est nécessaire, pour
conclure que, dans ce cas, une politique de lutte contre le chômage est
inefficace ! (...) Une situation keynésienne typique implique que le
taux de chômage effectif soit supérieur au taux de chômage
naturel ». Si les anticipations sont rationnelles, les salariés
savent très bien que globalement, leur pouvoir d'achat n'a pas
varié, et que leur salaire réel est au niveau qui garantit la
stabilité de l'emploi. Lorsqu'on est en situation de chômage
involontaire et que les anticipations sont rationnelles, les agents savent que
les politiques économiques sont efficaces et les décisions qu'ils
prennent en conséquence renforcent l'efficacité de ces politiques
économiques. Le fait est que les « NEK » montrent que les
politiques économiques peuvent être efficaces en posant
l'hypothèse des anticipations rationnelles prouve que ce n'est pas cette
hypothèse qui autorise les « NEC » à affirmer
l'inefficacité des politiques économiques mais bien plutôt
le fondement proprement classique de leur analyse, avec un retour à la
loi de Say, d'où d'ailleurs le nom qu'on leur donne.
I.3-RÉSULTATS DE RÉCENTES
ÉTUDES
Après une période de grand succès dans le
choix de politique économique lors de son apparition, la courbe de
Phillips a progressivement été délaissée par les
économistes à partir des années 70. Le consensus sur
l'absence d'arbitrage inflation/chômage à long terme a eu pour
conséquence une réorientation des politiques économiques.
A partir du moment où les politiques de relance par la demande sont
impuissantes, seules des politiques structurelles sont à même
d'influencer le chômage.
Mais, elle a suscité un regain d'intérêt
depuis le milieu des années 90, en lien avec les avancées
empiriques. Les modèles structurels de type VAR ont montré que
l'inflation et le PIB répondent à des chocs monétaires,
les ajustements étant graduels, ce dont les modèles à prix
flexibles et anticipations rationnelles ne peuvent rendre compte (Arestoff F.
et al, 2010).
Les travaux phares sur la courbe de Phillips sont ceux de R.
Solow et P. Samuelson (1960) dans la cadre de mesure de l'arbitrage
inflation-chômage pour les Etats Unis. Friedman (1968), dans l'optique de
la politique monétaire, trouve que la courbe de Phillips semble fournir
un moyen d'agir sur une variable réelle (chômage) à partir
d'une variable de politique économique (l'inflation) à court
terme.
Sur ces bases, beaucoup d'autres chercheurs se sont
illustrés dans l'analyse de la courbe de Phillips telle que
défini par M. Friedman (1968). Jeffrey Sachs (1985) a constaté la
désinflation aux Etats-Unis au début des années 1980
où l'inflation passait de en 1980 à 3,2% seulement en 1984 s'est accompagnée d'un
cumul d'écart au taux de chômage naturel de 10,8%, soit un ratio
de sacrifice de 1,5. Ce qui signifie qu'en moyenne sur la période de
désinflation, 1% de déflation supplémentaire
s'accompagnait d'une hausse du taux de chômage de 1,5%.
John Taylor (1993) se proposait d'identifier les raisons pour
lesquelles la FED18(*)augmentait ou baissait ses taux. Il y explique la
politique monétaire menée par la FED en montrant que la banque
centrale définit une cible pour l'inflation qu'elle tente d'atteindre.
Pour déterminer le taux d'intérêt, elle prend en compte
l'existence d'un arbitrage entre inflation et chômage.
Christophe Raoul Besso (2010) étudie les effets de
l'inflation au Cameroun avec comme hypothèse que l'inflation a un effet
négatif sur le chômage au Cameroun. D'après les
résultats des estimations, les erreurs d'anticipation influencent
négativement l'évolution du taux de chômage au Cameroun de
telle manière que, l'accroissement du taux d'inflation entraine la
baisse du taux de chômage. Cette relation négative entre
l'inflation et le chômage est ainsi trouvée au Cameroun comme dans
les travaux de Phillips (1958).
Une récente étude de Turner (1995)
réexamine la relation entre la production et l'inflation dans les pays
du Groupe des Sept19(*).
L'étude utilise des courbes de forme différente d'un pays
à l'autre. L'auteur constate que, dans trois de ces pays (les
États-Unis, le Japon et le Canada), la pente de la courbe de Phillips
à court terme semble s'accentuer à mesure que la production
effective s'accroît par rapport à la production potentielle.
D'autres travaux ont porté sur la forme fonctionnelle
de la pente de cette courbe. Les résultats de Fauvel, Guay et Paquet
(2002) ont trouvé la présence de non linéarité. Ils
suggèrent que c'est essentiellement les variables d'inflation
retardées qui expliquent cette non linéarité.
L'étude de Brainard et Perry (2000) confirme une forte
instabilité du coefficient associé aux attentes inflationnistes
et une relative stabilité du coefficient lié au taux de
chômage. La non linéarité dans la dynamique de l'inflation
peut refléter des changements dans le régime des attentes
inflationnistes sous-jacentes.
Antoine Kaletsky (2010), éditorialiste au Times,
montre, par un graphique de la courbe de Phillips pour le Royaume-Uni de 1971
à 2009, que cette courbe est devenue horizontale depuis 1992 : le taux
de chômage a connu de très fortes variations indépendamment
du taux d'inflation qui est resté significativement bas. L'explication
essentielle tient, semble-t-il, à la profonde mutation de
l'économie contemporaine. On est en effet aujourd'hui dans une
économie mondialisée et financiarisée : le niveau des prix
est de plus en plus fonction de l'inflation -ou désinflation-
importée et de l'évolution mondiale des actifs spéculatifs
comme l'immobilier, les titres et les matières premières. Autant
de facteurs qui ne sont pas en relation avec le taux de chômage de tel ou
tel autre pays.
Million (2004) discute de l'instabilité de courbe de la
Phillips aux Etats-Unis en utilisant un modèle représentatif
à changement de régime. Il trouve que la courbe de Phillips est
instable, à cause de la volatilité de l'inflation.
Dans des travaux antérieurs, Chadha, Masson et Meredith
(1992) se penchent également sur la forme revêtue par la courbe de
Phillips dans les pays du Groupe des Sept. Ils mettent en évidence
certains indices de non-linéarité, mais ceux-ci ne sont pas
très solides.
Les résultats d'autres chercheurs militent encore moins
nettement en faveur d'une relation non linéaire. Par exemple, les
études de Braun (1984) et de Gordon (1994) ne détectent aucun
signe de non-linéarité pour les États-Unis, et une
étude effectuée par Cozier et Wilkinson (1991) arrive elle aussi
à la conclusion que la courbe de Phillips à court terme est
linéaire dans le cas du Canada.
Stock et Watson (1999) comparent différents
modèles de prévision de l'inflation pour les États-Unis et
montrent que le meilleur modèle est une courbe de Phillips «
généralisée » qui relie20(*) l'inflation au taux
d'utilisation des capacités de production. En dépit de
l'enrichissement de la courbe de Phillips par la prise en compte d'un grand
nombre de variables supplémentaires, les équations de Phillips
empiriques demeurent relativement instables quant à leur performance
prédictive.
Les recherches empiriques réalisées arrivent
à montrer que la courbe est valide dans le débat sur la politique
économique. Elle pourrait ainsi constituer une référence
pour la conduite de la politique économique de manière
optimale.
CHAPITRE II:
Analyse économétrique de la relation
inflation-chômage en RDC
Ce chapitre, au-delà des considérations
théoriques, se propose d'analyser économétriquement la
relation inflation et chômage (par le modèle de la courbe de
Phillips) en vue de déceler la pertinence des différentes mesures
de politique économique sur l'activité économique
réelle. Il montre implicitement un fait majeur, toute politique
économique doit être jugée en fonction de son
efficacité à influer sur l'activité économique
réelle (dans un sens cyclique ou contra cyclique de ses effets)21(*).
Ce chapitre comprend deux sections et s'articule de la
manière suivante : dans une première section, nous analysons
l'évolution des variables d'étude, nous nous livrons à
l'analyse de la dynamique du cadre macroéconomique de la RD. Congo en
vue d'identifier l'origine, la pertinence et la prépondérance de
différents chocs qui ont affecté l'économie. Ce sera
également l'occasion d'apprécier, avant son approfondissement
dans la prochaine section, les performances des politiques économiques
mises en oeuvre. La deuxième section porte sur le teste
économétrique de l'efficacité de la politique
économique. Cet exercice sera rendu possible par l'estimation
économétrique de la relation inflation-chômage à
travers un modèle à correction d'erreur.
II.1- EVOLUTION DES VARIABLES DE L'ÉTUDE
II.1.1- INFLATION
L'inflation est le principal indicateur qui mesure
l'orientation de la politique monétaire, qui peut être soit
expansionniste soit restrictive, selon que l'on se trouve dans une situation
d'expansion ou de récession économique.
Toutefois, il faut la considérer avec prudence. «
Etant donné qu'elle représente les effets de la politique
monétaire sur la demande globale, il ne faut pas s'attendre à ce
qu'elle constitue un bon indicateur de l'impact des mesures monétaire
sur les autres variables de la politique à prendre en compte (taux de
croissance, taux de chômage, orientation de la politique
monétaire, etc.) ». Ceci est vrai dans la mesure où dans
certaines situations (cas particulier des pays en développement), une
inflation élevée est supposée signifier que les
décideurs ne s'acquittent pas correctement de leur rôle. Dans ce
cas, l'inflation n'est pas considérée pour sa valeur en tant que
telle, elle sert plutôt d'indicateur des mauvaises performances
économiques de décideurs.
L'analyse de l'évolution de l'inflation de sous la
période d'étude est menée en deux sous-périodes (la
sous-période 1990-2001 et la sous période 2001-2011).
1.- La sous-période
1990-2000: cette sous-période fut
caractérisée par l'instabilité tant politique
qu'économique. En effet, sur le plan politique la démocratisation
de 1990 n'a pas eu des fruits escomptés au niveau de la stabilité
des institutions. La guerre de « libération » de 1997 et celle
d'agression de 1998 ont contribué à la destruction du tissu
économique et ont provoqué ainsi un profond recul de la
production nationale, un large déplacement de la population entamant
ainsi le capital social existant. Sur le plan économique, la rupture
avec les bailleurs multilatéraux et bilatéraux a
empêché l'accès du pays au marché financier
international. Le maniement de la politique budgétaire n'a pas suivi ces
considérations financières. Ainsi, le déficit public a
été comblé par le financement monétaire. Ce qui a
accru la masse monétaire provoquant ainsi l'inflation. A son tour, cette
dernière a provoqué la décroissance économique et
le chômage des facteurs de production. Ainsi en moyenne, les
déficits budgétaires se sont élevés à 10,89%
du PIB. Ces déficits ont été financés par le
système bancaire. En moyenne annuelle, les avances de la BCC se sont
élevées à 230,03% accroissant la masse monétaire de
8,88% annuellement, ce qui a entretenu un taux moyen d'inflation de 2105,572%
et un taux de croissance économique moyen de -4,34%.
2.- La sous période
2001-2011 : Le changement politique de 2001, avec
l'avènement de Joseph Kabila à la présidence de la R.D
Congo, a marqué un tournant positif pour l'économie congolaise.
Les premières mesures arrêtées sur le plan
économique ont consisté en la libération des prix et des
taux de change et la reprise des relations économiques
internationales22(*). Ceci
a permis au pays d'exécuter, avec l'assistance du FMI, le Programme
Intérimaire Renforce (PIR) et le Programme Economique du Gouvernement
(PEG). Ces programmes avaient pour objectifs : (i) de casser
l'hyperinflation ; (ii) de libéraliser
l'économie ; (iii) d'établir un environnement plus
favorable à la croissance du secteur privé et de poser les bases
de la reconstruction de l'économie nationale. C'est ainsi qu'à la
suite de la mise en oeuvre du programme économique du gouvernement (PEG
en sigle), ainsi que du programme intérimaire renforcé (PIR), la
RDC a appliqué des mesures de stabilisation basées
essentiellement sur la maîtrise de la croissance de la masse
monétaire, la réduction du déficit public, le renforcement
des capacités des pouvoirs publics dans la gestion des dépenses,
avec comme corolaire directe, l'arrêt de la spirale de l'hyperinflation
en 2001. En 2005 déjà, le taux d'inflation s'est ramené
à 21,3%, le pays a retrouvé une croissance économique
positive avec un taux de 7,8% à la fin de la même année, le
taux de croissance de la masse monétaire en baisse se fixait à
24,2%. La situation des finances publiques a également été
encourageante : les recettes sont passées de 6,2% du PIB en 2001
à 12,3% fin 2006. Sur la même période, les dépenses
ont augmenté de 7,9% à 16,1% du PIB, impliquant un déficit
global de 0,7% du PIB en 2005.
Dans l'ensemble, sous cette période, l'inflation a
évolué à un taux de 29,88% en moyenne annuelle.
L'évolution du taux d'inflation est
présentée dans le graphique II.1.
Source : auteurs sur base des données de la BCC
La lecture de ce graphique renseigne fait ressortir deux
observations. Premièrement, l'inflation a demeuré l'un des plus
épineux problèmes macroéconomique et a constitué un
élément nocif à l'activité économique. Les
épisodes d'hyperinflation se sont à chaque accompagné
d'une dégradation généralisée de l'activité
macroéconomique. Deuxièmement, l'inflation trouve son origine
dans les caractéristiques structurelles de l'économique de la
RDC : l'extraversion accrue de l'économie, le caractère peu
diversifié de l'économie, la faiblesse de la production
nationale, le dysfonctionnement structurel des marchés lié
aux entraves aux lois de marché et aux interventions de l'Etat etc.
II.1.2- CHÔMAGE
Le taux de chômage constitue un élément
majeur pour percevoir la pertinence de l'action du gouvernement sur
l'activité économique. Bon nombre d'études dans ce
domaine, ont démontré qu'au-delà de tout équilibre
macroéconomique, un taux de chômage faible constitue une preuve
éloquente de performance macroéconomique.
La R.D. Congo fait sans doute partie des pays où le
problème du chômage se pose avec acuité. Sa principale
manifestation est la régression chronique de l'économie
nationale. Cette situation nécessité une étude
approfondie sur les causes afin de donner des pistes de solutions qui
s'imposent. L'évolution du taux de chômage est
présentée dans le graphique II.2 suivant.
Source : auteurs sur base des données de la BCC
L'examen de ce graphique montre que le chômage est un
phénomène permanent dans l'économie congolaise depuis le
début de la décennie 1990. Sa présence et sa persistance
sont dues surtout à l'absence des unités de production qui
à son tour est imputable à un climat des affaires peu propice aux
nouveaux investissements créateurs d'emploi. Au regard de ce graphique,
on s'aperçoit également qu'au lendemain de l'exécution des
programmes d'ajustement structurels23(*), le taux de chômage qui évoluait
à une moyenne annuelle de 60,71% (depuis 1990) a baissé
jusqu'à atteindre 45,4% en 2004. Mais, cette baisse est surtout due
à la reprise des activités dans les industries minières
dont la main d'oeuvre est très importante.
Il convient de signaler que de 1990 à 2011, le taux de
chômage est resté généralement stable. On peut donc
affirmer que le taux de chômage a évolué de manière
indépendante des politiques économiques de l'Etat. La politique
économique a certes réussi à endiguer l'inflation, mais
elle n'a eu aucune influence sur l'activité économique. Il faut
aussi signaler que la persistance du chômage est surtout imputable aux
faits suivants : l'absence dans le pays d'un potentiel industriel
compétitif qui puisse engager la main d'ouvre, l'absence d'une politique
économique formelle visant à soutenir les entreprises, un climat
des affaires malsain, l'étroitesse des marchés financiers,
etc.
En définitif, l'analyse menée dans la
présente section a permis : (i) d'établir
clairement les différentes épisodes de la dynamique du cadre
macroéconomique congolais ; (ii) de mettre, implicitement, en
évidence l'inefficacité des politiques macroéconomiques
menées dans son rôle d'assurer le bien-être de la population
et la stabilité macroéconomique (iii) et d'identifier la
nécessité d'envisager de politiques économiques visant
à endiguer les deux fléaux qui sévissent en R.D. Congo.
II.2-ESTIMATION ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS
Cette section consiste à tester
économétriquement l'efficacité de la politique
économique en RDC. Les variables retenues pour cet exercice sont
l'inflation et le chômage, l'objectif étant la recherche d'une
relation de long terme qui existerait entrent-elles. La relation
inflation-chômage est intéressante à analyser
empiriquement, puisque d'autres études théoriques parviennent
à conclure de la disparation de celle-ci, tandis que les études
empiriques arrivent toutes à détecter l'existence d'une relation
entre les deux variables (qu'elle soit positive ou négative). La
réponse à cette question peut également avoir des
implications importantes au niveau des décisions de politique
économique qui sont prises. La méthodologie retenue pour
effectuer ce test est celle des modèles à correction d'erreur
(ECM)24(*).
Cette section comprend deux points essentiels. Le premier
consiste en une présentation des données ainsi que du
modèle utilisé. Le deuxième point est consacré au
test de cointégration entre l'inflation et le chômage et à
l'estimation du modèle à correction d'erreur.
II.2.1-SPÉCIFICATION DU MODÈLE
II.2.1.1- DONNÉES
Dans de nombreuses études concernant le sujet
traité ici, le terme niveau de l'activité réelle n'est
généralement pas clairement défini. Un certain nombre de
variables sont souvent utilisées pour le représenter. Comme proxy
de l'activité réelle, on utilise le plus souvent soit le niveau
de la production globale (le PIB ou le PNB) soit, la production industrielle ou
encore le chômage. En ce qui concerne le niveau général des
prix, on utilise le taux d'inflation, le taux de variation des salaires
nominal25(*), ou encore la
variation de la masse monétaire. En ce qui nous concerne, étant
donné la difficulté d'obtenir des données fiables sur
l'évolution du volume d'emploi sur une longue période, la
variable taux de chômage a été utilisé comme proxy
de l'activité économique réelle. On a
considéré par ailleurs le taux d'inflation comme proxy de
l'évolution du niveau général des prix.
Nos données sont annuelles et couvrent la
période allant de 1990 à 2011. Elles ont été
extraites respectivement des différents rapports annuels (1990 à
2011) et des condensés des informations statistiques (2007) de la Banque
Centrale du Congo. Dans ce type d'étude, les données sont soit
utilisées comme telles, soit transformées de différentes
manières. Pour des raisons d'échelle, nous utilisons le
logarithme de ces variables. LTCHOM est le logarithme de TCHOM (taux de
chômage), LTINFL celui de TINFL (taux d'inflation annuel).
II.2.1.2- SPÉCIFICATION DU MODÈLE
La relation de long terme devant être estimer ici se
présente de la manière suivante :
série de taux de chômage de 1990 à 2011 ;
série de taux d'inflation de la même
période ;
: est le terme constant
: la pente de long terme, il indique la variation du taux de
chômage, induite à une variation à priori du taux
d'inflation ;
: représente le résidu de long terme.
II.2.2-ESTIMATION DU MODÈLE
II.2.2.1-TEST DE STATIONNARITÉ
Lorsqu'on utilise des données temporelles, il est
primordial qu'elles conservent une distribution constante dans le temps. Ce
concept de stationnarité doit être vérifié pour
chacune des séries afin d'éviter des régressions factices
pour lesquelles les résultats pourraient être
« significatifs », alors qu'ils ne le sont pas en
réalité.
Si une série est non stationnaire, la
différencier peut la convertir en série stationnaire. En faisant
une analyse sur le comportement des variables, on voit qu'elles sont non
stationnaires, mais elles ont toutes une tendance à la baisse. Cela nous
laisse présager une éventuelle cointégration entre les
variables. Il est donc indispensable de s'intéresser à l'ordre
d'intégration des séries. Pour cela, nous allons appliquer le
test de Dickey-Fuller augmenté26(*) sur chaque série, c'est-à-dire
TCHOM et TINFL.
Le test a été conduit sur le logarithme des
variables et leurs différences premières. (Les résultats
obtenus sont présentés en annexe II.1). En ce qui concerne le
test effectué sur le logarithme des variables, on ne rejette pas
l'hypothèse nulle de racine unitaire, à quelques exceptions
près, ce qui était d'ailleurs attendu. Après avoir
différencié les séries une fois, le test indique la
stationnarité pour les deux variables (DLTCHOM et
DLTINFL)27(*). Le
tableau suivant montre en résumé les résultats du test
ADF.
Variables
|
Statistiques ADF
|
Valeurs Critique au seuil de 5%
|
Ordre d'intégration
|
Stationnaire
|
DLTCHOM
|
4,2261
|
1,9601
|
(I)
|
Oui
|
DLTINFL
|
3,1423
|
3,0299
|
(I)
|
Oui
|
Ces résultats montrent que les deux variables sont
intégrées à l'ordre 1, donc l'hypothèse
H0 est rejetée.
II.2.2.2-TEST DE COINTÉGRATION
Un autre test à possible lorsqu'on travaille avec des
séries temporelles est celui de la cointégration. Le but est de
détecter si des variables possédant une racine unitaire ont une
tendance stochastique commune. Si tel est le cas, il existe une relation
d'équilibre de long terme entre les variables ; et la combinaison
linéaire de ces variables provenant des séries stationnaires est,
quant à elle, stationnaire28(*). Le test de stationnarité de Dickey
Fuller réalisé sur nos variables, montre qu'elles sont toutes
intégrées d'ordre 1. Cet ordre d'intégration commune
pourrait justifier la présence d'une relation de long terme entre les
deux variables. Un test simple à utiliser pour vérifier cela est
le test en deux étapes de Engel et Granger (1958). Les résultats
du test de cointégration sont présentés en annexe II.2.
a.-1ère étape :
estimation par MCO29(*) du
modèle de long terme
La relation linéaire de long terme s'écrit :
L'estimation de cette relation par moindres carré
ordinaire à l'aide du logiciel Eviews6 a donné les
résultats suivant :
Probabilité ) (
T-stat.
R carré= 47,17% et Durbin-Watson=
1,1247
D'après cette relation, à long terme, le
chômage et l'inflation vont de pair car le coefficient lié
à l'inflation positif. Ainsi, à long terme, une augmentation du
taux d'inflation de 100% entraîne une augmentation du taux de
chômage de 4%, les coefficients sont tous significatifs. Bien que cette
relation de long existe elle est tout de même très faible.
b.- 2ième étape :
Test de la stationnarité des résidus de long terme
Pour que la relation de cointégration soit
acceptée, les résidus () qui découlent de l'estimation de la relation de long terme
doivent être stationnaires à niveau. Effectuons le test de
Dickey-Fuller augmenté sur les résidus de l'estimation de la
relation structurelle sous les hypothèses suivantes :
H0 : Racines Unitaire sur les résidus () (Non cointégration)
H1 : Non Racine Unitaire sur les résidus
() (Cointégration).
L'équation des résidus () des est représentée comme suit :
variable
|
Statistique ADF
|
Valeur critique au seuil de 5%
|
Ordre d'intégration
|
Stationnaire
|
|
3,3514
|
1,9590
|
(0)
|
Oui
|
La statistique du test ADF est supérieure à la
valeur critique de Mackinnon. L'hypothèse nulle est rejetée, les
deux variables sont donc cointégrées. Nous pouvons conclure qu'il
existe une relation d'équilibre à long terme entre le
chômage et l'inflation.
II.2.2.3- CAUSALITÉ
Le test de causalité de Granger permet de
déterminer le sens de l'impact entre les variables. Il identifie la
variable qui cause l'autre. (Les résultats du test de causalité
de Granger sont présentés dans le tableau II.3 en annexe) ces
résultats indiquent l'existence d'aucun lien de causalité avec
six périodes de décalage au seuil de 5% d'erreur. Ainsi,
l'inflation ne cause pas le chômage.
II.2.3- MODÈLE À CORRECTION D'ERREUR
Accepter la cointégration, c'est accepter le fait qu'il
existe une relation d'état stationnaire entre les deux séries de
variables qui ont une tendance commune à évoluer dans le
même sens. Tout écart momentané par rapport à
l'équilibre est considéré comme aléatoire30(*). D'après le
théorème de représentation de Engle et Granger, les
séries stationnaires, doivent être représentées sous
forme de modèle à correction d'erreur si elles sont
cointégrées, c'est-à-dire s'il existe une combinaison
linéaire stationnaire entre elles.
L'utilisation du modèle à correction d'erreur
permet de montrer la relation commune de cointégration (la tendance
commune) et d'en déduire les interactions entre les variables31(*). Cette méthodologie est
adoptée dans notre travail parce qu'elle permet premièrement la
prise en compte de l'évaluation de la dynamique des effets de court et
de long terme du taux d'inflation sur le taux de chômage,
deuxièmement elle permet la prise en compte des tendances stochastiques
communes qui nous renseignent sur les effets permanents et transitoires des
politique de stabilité de prix (c'est-à-dire d'inflation faible)
sur le niveau de l'emploi représenté par le taux de
chômage.
Spécifions le modèle à correction
d'erreur conformément à la représentation de
Hendry32(*):
le coefficient représente la constante du modèle ;
le coefficient représente l'élasticité de court terme ;
le coefficient représente l'élasticité de long terme ;
le coefficient représente le terme de correction d'erreur, il doit être
inférieur à l'unité et négatif. Ce coefficient
indique la vitesse d'ajustement de la variable endogène (LTCHOM) pour
retourner à l'équilibre de long terme suite à un choc.
L'estimation de modèle donne les résultats
suivants :
= + - +
Probabilité ( ( )
T-Stat
II.2.4- VALIDATION STATISTIQUE DU MODÈLE
L'analyse des résultats obtenus, nous montre que le
coefficient associé à la force de rappel, respecte la condition de départ, c'est-à-dire
négatif et inférieur à l'unité. Il existe un
mécanisme de correction d'erreur : à long terme, le
déséquilibre entre l'inflation et le chômage se compense de
sorte que les séries ont des évolutions de long terme
quasi-similaires.
Nous allons à présent soumettre le modèle
à différents tests (les résultats de différents
tests sont présentés annexe II.5). Le test de Jarque-Bera
fondé sur la notion de Skewness (asymétrie) et de Kurtosis
(grossissement) permet de vérifier la normalité d'une
distribution statistique. La statistique de Jarque-Bera vaut 1,5743 avec une
probabilité critique valant 0,4751. Ce qui fait que nous ne rejetons pas
l'hypothèse de normalité des résidus.
Le test d'hétéroscédasticité de
White est fondé sur une relation significative entre le carré des
résidus et une ou plusieurs variables explicatives au sein d'une
même équation de régression. Si on rejette
l'hypothèse nulle, alors il existe un risque
d'hétéroscédasticité. La statistique F de ce test
est de 1,3483, il révèle une probabilité critique de
(0,3151) rejetant ainsi l'hétéroscédasticité au
seuil de significativité de 5%.
Le test de RESET de Ramsey pour des erreurs de
spécification donne une probabilité critique de (0,0799), il n'y
pas d'élément qui fasse nettement penser à une erreur de
spécification, ce qui conduit à affirmer que la forme
fonctionnelle est bonne.
Le test LM de Breusch-Godfrey permet de tester une
autocorrélation d'ordre supérieur à 1. L'hypothèse
nulle à tester est celle de l'absence d'autocorrélation des
erreurs. Sa statistique F vaut 1,756087, avec une probabilité critique
de 0,2064, affirme une absence d'autocorrélation des erreurs ; on
ne rejette pas l'hypothèse nulle au seuil de confiance de 5%.
Les tests de « CUSUM » sont fondés
sur la dynamique de l'erreur de prévision. Ils permettent de
détecter les instabilités structurelles des équations de
régression au cours du temps. Le CUSUM SQ (CUSUM carré) est
fondé sur la somme cumulée du carré des résidus
récursifs. Il permet de détecter les modifications
aléatoires, ponctuelles, dans le comportement du modèle.
L'estimation récursive du modèle révèle des
coefficients généralement stables au cours de la période.
Hormis l'année 2001 du test CUSUMSQ, pour lequel nous constatons un
léger franchissement. Les statistiques CUSUM et CUSUMSQ restent dans
leur intervalle de confiance, nous rejetons l'hypothèse d'un changement
structurel. Il est intéressant de remarquer que le point de rejet de
l'hypothèse de stabilité des paramètres en 2001 correspond
à un événement majeur : le changement au niveau de la
politique économique en R.D.C. consécutive à la reprise
des relations économiques avec ses partenaires internationaux.
Globalement, le modèle a passé une batterie des
tests dont seul celui de CUSUMSQ a monté une légère
faiblesse.
II.2.5- INTERPRÉTATION ÉCONOMIQUE DES
RÉSULTATS
L'élasticité de court terme du taux de
chômage par rapport au taux d'inflation est. Ceci implique qu'à court terme, si l'inflation augmente de 10%,
alors le chômage augmente de 0,349%. Le chômage est sensible
à la variation de l'inflation. Mais, le problème réside
dans l'amplitude de cette sensibilité qui est faible, voire
négligeable.
L'élasticité de long terme du chômage par
rapport à l'inflation ceci implique qu'à long terme, si l'inflation augmente de 10%,
le chômage augmente de 0,49%, et les effets vont en croissant à
long terme. On doit également souligner le caractère très
faible de ces résultats. Ces faibles élasticités (de court
terme et de long terme) signifient que le taux de chômage est moins
sensible aux variations du taux d'inflation, ce qui réduit l'impact des
effets réels des chocs de la politique monétaire sur la demande
globale. Cela s'explique par le fait que le chômage observé en
R.D.Congo est du type structurel. La politique monétaire est par
conséquent inefficace à le faire varier. En outre, le signe
positif de ces coefficients implique une baisse inhérente de l'inflation
à la suite d'un choc33(*) de politique monétaire. Mais,
l'élément le plus intrigant réside au niveau de leurs
amplitudes. La valeur très faible indique que l'inflation est
indépendante aux fluctuations l'activité économique en RD.
Congo. Ceci offre un arbitrage favorable à la Banque centrale, car une
forte déviation de la production, au regard de ces estimations, n'a
qu'un impact très faible sur le niveau de l'inflation.
A l'issue du test de causalité, le taux d'inflation
(mesure de variation du niveau des prix) n'apparait pas comme indicateur de
l'intensité de l'activité économique réelle, car le
taux d'inflation ne cause pas le chômage. Cette non causalité
révèle une désarticulation de l'économie nationale
avérée par le manque de jointure entre la sphère
monétaire et l'activité économique pendant la
période sous-examen. Ainsi, nous avons constaté qu'il n'existe
pas de canal de transmission répondant au schéma classique
instrument - Objectif intermédiaire - Cible. Par exemple, il y a
absence de mécanisme de transmission des effets de la politique
monétaire sur l'activité économique. Et cette transmission
devrait se faire à travers un mécanisme de marché
(c'est-à-dire le lien stable entre le crédit à
l'économie et l'investissement). Dans cette optique, les efforts
d'assainissement de l'activité économique dans le sens de
réduire son caractère prépondérant dans l'informel
sont nécessaires.
CONCLUSION
Le présent mémoire s'est proposé
d'utiliser et d'estimer économétriquement le modèle de la
courbe de Phillips dans l'analyse des politiques macroéconomiques en
RDC. La démarche suivie comprend deux moments de développement.
Le premier moment s'est articulé autour des questions théoriques
portant sur les fondamentaux de la politique économique basés sur
la courbe de Phillips. Parallèlement au premier moment, le
deuxième moment a consisté à l'estimation de la courbe de
Phillips à l'aide du modèle à correction d'erreur. Au
regard de la contrainte de disponibilité des données
statistiques, l'application de ce modèle s'est rapportée
essentiellement à l'analyse de la conduite de la politique
monétaire par la Banque Centrale du Congo (BCC).
Notre étude est partie de l'idée selon laquelle,
la politique économique telle que menée depuis 2001, est certes
arrivée à stabiliser le cadre macroéconomique, mais elle
ne répond pas aux objectifs de plein-emploi, de croissance et de
compétitivité de l'économie. Il était donc
nécessaire de proposer des alternatives des politiques
économiques et structurelles, dans la vision de lui donner une
orientation susceptible d'impacter positivement et significativement
l'activité économique, en stimulant la
« stabilité macroéconomique
réelle ».
Pour y parvenir, nous avons éclaté notre travail
en deux chapitres principaux. Le chapitre premier a porté sur la
dynamique de la courbe de Phillips et la politique économique. Du point
de vue académique, ce chapitre apparait comme une boîte à
outils comprenant les principaux concepts qui constituent la toile de fonds de
la dynamique courbe de Phillips et politique économique. Ce chapitre a
démonté la pertinence de la courbe de Phillips dans l'analyse de
l'impact de la politique économique sur l'activité
économique réelle. Enfin, le chapitre deuxième a
porté principalement sur l'analyse économétrique de la
courbe de Phillips en R.D.Congo. Il convient de signaler qu'avant d'arriver
à l'estimation du modèle, ce chapitre a commencé par une
analyse de l'évolution des variables d'étude. Cet exercice a
permis, d'une part, la réalisation de l'analyse du cadre
macroéconomique en fonction de l'évolution de ces deux variables
(l'inflation et le chômage). L'analyse du cadre macroéconomique a
éclairé notre compréhension sur l'origine, la pertinence
et la prépondérance de différents chocs qui ont
affecté l'économie en cause. De l'autre côté, elle a
mis en évidence avant son évaluation, l'inefficacité de la
politique macroéconomique dans la régulation conjoncturelle. De
même, elle nous a permis de comprendre le retournement qu'a connu
l'économie congolaise, notamment en 2002.
A l'issu de nos investigations, on note les résultats
essentiels suivants : (i) la politique monétaire
restrictive a exercé un influence positive et faible sur
l'activité économique. Nous avons appréhendé cela
par la vérification empirique de la relation
inflation-chômage : les résultats de l'estimation attestent
que l'inflation agit positivement sur le chômage, donc elle est nocive
à l'activité économique. Et l'analyse en termes de
sous-période a révélé que comparativement aux
périodes d'hyperinflation, le comportement des indicateurs
macroéconomiques s'améliore pendant la période
d'inflation faible ; (ii) le test de causalité
révèle un manque de jointure entre l'activité
économique et la politique économique. Par conséquent
toutes mesures de politique économique visant à stimuler
l'activité n'aura que des effets négligeables ;
(iii) l'inflation et le chômage ne sont pas la source de la
crise de l'économie congolaise, ils sont plutôt les
conséquences des années de forte instabilité politique et
économique qui ont sévit dans le pays, ce qui rend inefficace les
mesures de politique économique destinées à les
endiguer ; (iv) la stabilité macroéconomique
observée est précaire du fait que d'une part, chômage est
un défis aussi bien qualitatif (amélioration des conditions de
travail, formation) que quantitatif (création d'emploi décents
dans le secteur formel, maximisation des efforts pour les
investissements), et d'autre part, le risque de réapparition des
tensions inflationnistes demeurent présent à cause de la non
défiscalisation de l'économie qui prive l'Etat des moyens
nécessaires à sa politique, de la forte extraversion de
l'économie, de la prédominance du secteur informel, fraude et
évasion fiscal.
De manière générale, l'instabilité
monétaire n'est pas le « problème de base »
de l'économie congolaise. Par conséquent, il faut donner
à la politique économique un contenu correspondant au
problème de base de cette économie. Un simple programme de
stabilisation financière ne permet pas de briser le cycle de la
contraction qui alimente la spirale inflationniste que l'on cherche pourtant
à résoudre. Il convient donc de donner à la politique
économique un contenu qui répond aux besoins du moment, entre
autre l'emploi et la consolidation de la croissance économique.
Dans cette perspective, les recommandations suivantes
s'imposent: (i) renforcer l'efficacité de la politique
monétaire par l'élargissement des marchés
financiers, le renforcement de l'efficacité du secteur bancaire, la
diversification de la base industrielle et l'amélioration du climat des
affaires ;(ii) réduire la fragilité des finances
publiques en les rendant moins sensibles à la volatilité des
revenus extérieurs par l'extension de la fiscalité
domestique, la réduction du caractère prépondérant
du secteur informel; (iii) impulser une industrie d'exportation dans
des activités à valeurs ajoutée élevée pour
prendre le relais des industries de substitution aux importations, afin de
réduire le caractère extravertie de l'économie, qui limite
les effets de la politique économique sur l'activité
économique ; (iv) améliorer les standards de
gouvernance et l'efficacité de l'administration publique par la
promotion de la stabilité sociale, la sécurité et la
pacification du pays et enfin, lutter contre la corruption et la fraude
(v) mener des politiques sectorielles et macroéconomique
favorisant une haute intensité de la main d'oeuvre et aussi encourager
l'auto-entreprise par : la formation, un accès accru au
crédit, améliorer le climat des affaires en vue d'élargir
le champ du secteur privé et de permettre l'émergence de
l'activité économique.
Comme nous l'avons expliqué tout au long de ce
mémoire, il existe plusieurs interventions auxquelles les
décideurs congolais peuvent recourir pour relancer l'économie,
et consolider la stabilité macroéconomique. Cette liste des
interventions est loin d'être exhaustive. Le point essentiel à
retenir est assez simple : il n'y a aucune raison de limiter les tentatives de
stabilisation de l'économie aux seules interventions
macroéconomique standards.
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www.memoireonline.org
ANNEXES
ANNEXES II.1. TEST DE STATIONNARITÉ
Tableau II.1.1 : test ADF sur le taux de
chômage en différence première
Null Hypothesis: DLTCHOM has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 1 (Fixed)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.226114
|
0.0002
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.692358
|
|
|
5% level
|
|
-1.960171
|
|
|
10% level
|
|
-1.607051
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Warning: Probabilities and critical values calculated for
20 observations
|
and may
not be accurate for a sample size of 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DLTCHOM)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/30/13 Time: 15:13
|
|
|
Sample (adjusted): 1993 2011
|
|
|
Included observations: 19 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLTCHOM(-1)
|
-1.376877
|
0.325802
|
-4.226114
|
0.0006
|
D(DLTCHOM(-1))
|
0.360166
|
0.234767
|
1.534142
|
0.1434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.577218
|
Mean dependent var
|
-0.005533
|
Adjusted R-squared
|
0.552348
|
S.D. dependent var
|
0.178148
|
S.E. of regression
|
0.119193
|
Akaike info criterion
|
-1.316848
|
Sum squared resid
|
0.241518
|
Schwarz criterion
|
-1.217434
|
Log likelihood
|
14.51006
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.300024
|
Durbin-Watson stat
|
2.050410
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau II.1.2 : test ADF sur le taux
d'inflation en différence première
Null Hypothesis: DLTINFL has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 1 (Fixed)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.142301
|
0.0403
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.831511
|
|
|
5% level
|
|
-3.029970
|
|
|
10% level
|
|
-2.655194
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Warning: Probabilities and critical values calculated for
20 observations
|
and may
not be accurate for a sample size of 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DLTINFL)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/30/13 Time: 15:11
|
|
|
Sample (adjusted): 1993 2011
|
|
|
Included observations: 19 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLTINFL(-1)
|
-1.221405
|
0.388698
|
-3.142301
|
0.0063
|
D(DLTINFL(-1))
|
-0.020179
|
0.251595
|
-0.080203
|
0.9371
|
C
|
-0.323466
|
0.394119
|
-0.820732
|
0.4239
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.616804
|
Mean dependent var
|
0.039301
|
Adjusted R-squared
|
0.568904
|
S.D. dependent var
|
2.549072
|
S.E. of regression
|
1.673667
|
Akaike info criterion
|
4.011850
|
Sum squared resid
|
44.81858
|
Schwarz criterion
|
4.160972
|
Log likelihood
|
-35.11258
|
Hannan-Quinn criter.
|
4.037088
|
F-statistic
|
12.87703
|
Durbin-Watson stat
|
1.984012
|
Prob(F-statistic)
|
0.000465
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXES II.2 TEST DE COINTÉGRATION DE ENGEL ET
GRANGER
Tableau II.2.1 : estimation de la relation
structurelle
Dependent Variable: LTCHOM
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/30/13 Time: 15:19
|
|
|
Sample: 1990 2011
|
|
|
Included observations: 22
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
3.815272
|
0.050215
|
75.97856
|
0.0000
|
LTINFL
|
0.040054
|
0.009477
|
4.226498
|
0.0004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.471784
|
Mean dependent var
|
4.006629
|
Adjusted R-squared
|
0.445373
|
S.D. dependent var
|
0.136786
|
S.E. of regression
|
0.101869
|
Akaike info criterion
|
-1.643743
|
Sum squared resid
|
0.207547
|
Schwarz criterion
|
-1.544557
|
Log likelihood
|
20.08117
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.620378
|
F-statistic
|
17.86328
|
Durbin-Watson stat
|
1.124726
|
Prob(F-statistic)
|
0.000414
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau II.2.2 : test ADF
sur les résidus
Null Hypothesis: RESID01 has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 1 (Fixed)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.351587
|
0.0020
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.685718
|
|
|
5% level
|
|
-1.959071
|
|
|
10% level
|
|
-1.607456
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(RESID01)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/30/13 Time: 15:25
|
|
|
Sample (adjusted): 1992 2011
|
|
|
Included observations: 20 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RESID01(-1)
|
-0.737612
|
0.220078
|
-3.351587
|
0.0036
|
D(RESID01(-1))
|
0.037808
|
0.199734
|
0.189290
|
0.8520
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.438568
|
Mean dependent var
|
0.011450
|
Adjusted R-squared
|
0.407378
|
S.D. dependent var
|
0.107447
|
S.E. of regression
|
0.082715
|
Akaike info criterion
|
-2.052197
|
Sum squared resid
|
0.123151
|
Schwarz criterion
|
-1.952624
|
Log likelihood
|
22.52197
|
Hannan-Quinn criter.
|
-2.032760
|
Durbin-Watson stat
|
2.118593
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE II.3- CAUSALITÉ
Tableau II.3.1 : test de causalité au
sens de Granger
Pairwise Granger Causality Tests
|
Date: 10/29/16 Time: 09:43
|
Sample: 1990 2011
|
|
Lags: 6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DLTCHOM does not Granger Cause DLTINFL
|
15
|
10.3978
|
0.0903
|
DLTINFL does not Granger Cause DLTCHOM
|
0.41192
|
0.8311
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE II.4-MODÈLE À CORRECTION
D'ERREUR
Tableeau II.4.1 : output du
modèle à correction d'erreur à la
Hendry
Dependent Variable: DLTCHOM
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/30/13 Time: 15:28
|
|
|
Sample (adjusted): 1991 2011
|
|
|
Included observations: 21 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
2.294032
|
0.798374
|
2.873380
|
0.0105
|
DLTINFL
|
0.034941
|
0.014358
|
2.433581
|
0.0263
|
LTCHOM(-1)
|
-0.607449
|
0.208458
|
-2.914011
|
0.0097
|
LTINFL(-1)
|
0.030208
|
0.012376
|
2.440922
|
0.0259
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.488296
|
Mean dependent var
|
-0.001099
|
Adjusted R-squared
|
0.397995
|
S.D. dependent var
|
0.121653
|
S.E. of regression
|
0.094389
|
Akaike info criterion
|
-1.713136
|
Sum squared resid
|
0.151459
|
Schwarz criterion
|
-1.514180
|
Log likelihood
|
21.98793
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.669958
|
F-statistic
|
5.407440
|
Durbin-Watson stat
|
1.953585
|
Prob(F-statistic)
|
0.008490
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE II.5- VALIDATION DU MODÈLE
Figure II.5.1 : output du test de
normalité des résidus de Jarque-Bera
Tableau II.5.2 : output du test
d'hétéroscédasticité de White
Heteroskedasticity Test: White
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.348344
|
Prob. F(9,11)
|
0.3151
|
Obs*R-squared
|
11.01517
|
Prob. Chi-Square(9)
|
0.2747
|
Scaled explained SS
|
8.384707
|
Prob. Chi-Square(9)
|
0.4959
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
sTest Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID^2
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 01/05/14 Time: 14:36
|
|
|
Sample: 1991 2011
|
|
|
Included observations: 21
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-4.933231
|
4.072778
|
-1.211269
|
0.2512
|
DLTINFL
|
0.184123
|
0.084852
|
2.169928
|
0.0528
|
DLTINFL^2
|
-0.002509
|
0.001373
|
-1.827245
|
0.0949
|
DLTINFL*LTCHOM(-1)
|
-0.045266
|
0.021978
|
-2.059628
|
0.0639
|
DLTINFL*LTINFL(-1)
|
-0.000440
|
0.001482
|
-0.296938
|
0.7720
|
LTCHOM(-1)
|
2.567833
|
2.083548
|
1.232433
|
0.2435
|
LTCHOM(-1)^2
|
-0.336292
|
0.267122
|
-1.258943
|
0.2341
|
LTCHOM(-1)*LTINFL(-1)
|
0.023616
|
0.019846
|
1.189934
|
0.2591
|
LTINFL(-1)
|
-0.072201
|
0.071348
|
-1.011960
|
0.3333
|
LTINFL(-1)^2
|
-0.001880
|
0.001067
|
-1.762703
|
0.1057
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.524532
|
Mean dependent var
|
0.007212
|
Adjusted R-squared
|
0.135512
|
S.D. dependent var
|
0.011264
|
S.E. of regression
|
0.010473
|
Akaike info criterion
|
-5.974227
|
Sum squared resid
|
0.001207
|
Schwarz criterion
|
-5.476836
|
Log likelihood
|
72.72939
|
Hannan-Quinn criter.
|
-5.866281
|
F-statistic
|
1.348344
|
Durbin-Watson stat
|
1.748279
|
Prob(F-statistic)
|
0.315095
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau II.5.3 : output
du test de RESET de Ramsey
Ramsey RESET Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
3.497862
|
Prob. F(1,16)
|
0.0799
|
Log likelihood ratio
|
4.152038
|
Prob. Chi-Square(1)
|
0.0416
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: DLTCHOM
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/30/13 Time: 15:32
|
|
|
Sample: 1991 2011
|
|
|
Included observations: 21
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
2.586407
|
0.761697
|
3.395584
|
0.0037
|
DLTINFL
|
0.026323
|
0.014177
|
1.856798
|
0.0818
|
LTCHOM(-1)
|
-0.685352
|
0.199055
|
-3.443034
|
0.0033
|
LTINFL(-1)
|
0.041327
|
0.012995
|
3.180130
|
0.0058
|
FITTED^2
|
-5.152058
|
2.754733
|
-1.870257
|
0.0799
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.580094
|
Mean dependent var
|
-0.001099
|
Adjusted R-squared
|
0.475118
|
S.D. dependent var
|
0.121653
|
S.E. of regression
|
0.088136
|
Akaike info criterion
|
-1.815614
|
Sum squared resid
|
0.124287
|
Schwarz criterion
|
-1.566919
|
Log likelihood
|
24.06395
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.761641
|
F-statistic
|
5.525945
|
Durbin-Watson stat
|
1.801644
|
Prob(F-statistic)
|
0.005452
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau II.5.4 : output du test LM
de Breusch-Godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.756087
|
Prob. F(2,15)
|
0.2064
|
Obs*R-squared
|
3.984171
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.1364
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/30/13 Time: 15:34
|
|
|
Sample: 1991 2011
|
|
|
Included observations: 21
|
|
|
Presample missing value lagged residuals set to
zero.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-3.124822
|
1.969509
|
-1.586599
|
0.1335
|
DLTINFL
|
0.002738
|
0.015616
|
0.175359
|
0.8631
|
LTCHOM(-1)
|
0.816679
|
0.514333
|
1.587840
|
0.1332
|
LTINFL(-1)
|
-0.030661
|
0.021128
|
-1.451234
|
0.1673
|
RESID(-1)
|
-0.972394
|
0.590712
|
-1.646139
|
0.1205
|
RESID(-2)
|
-0.501630
|
0.308301
|
-1.627076
|
0.1245
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.189722
|
Mean dependent var
|
-5.76E-16
|
Adjusted R-squared
|
-0.080370
|
S.D. dependent var
|
0.087023
|
S.E. of regression
|
0.090452
|
Akaike info criterion
|
-1.733039
|
Sum squared resid
|
0.122723
|
Schwarz criterion
|
-1.434604
|
Log likelihood
|
24.19690
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.668271
|
F-statistic
|
0.702435
|
Durbin-Watson stat
|
1.968940
|
Prob(F-statistic)
|
0.630278
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Figure II.5.2 : output du test CUSUM
Figure II.5.3 : output du test
CUSUMSQ
Tableau II.6 : les données
utilisées pour l'estimation
Année
|
Taux de chômage
|
Taux d'inflation
|
1990
|
52,6
|
874,5
|
1991
|
49,4
|
2641,9
|
1992
|
56,3
|
2989,6
|
1993
|
68,7
|
4651,7
|
1994
|
67
|
9796,9
|
1995
|
69,2
|
370,3
|
1996
|
62,8
|
693
|
1997
|
53,6
|
13,7
|
1998
|
57,2
|
134,8
|
1999
|
64,2
|
483,7
|
2000
|
66,9
|
511,2
|
2001
|
49
|
135,1
|
2002
|
49,1
|
15,8
|
2003
|
48,5
|
4,4
|
2004
|
45,4
|
9,8
|
2005
|
49,4
|
21,3
|
2006
|
48,2
|
18,2
|
2007
|
47,2
|
9,96
|
2008
|
53,2
|
27,57
|
2009
|
60,8
|
53,4
|
2010
|
50,1
|
9,8
|
2011
|
51,4
|
23,4
|
Source: Banque Centrale Du Congo, Rapports Annuels (2009, 2010 et
2011) et Condencés des Informations Statistiques (2007).
Graphique II.3- Ajustement entre l'inflation et le
chômage
* 1 James Tobin publia dans
l'American Economic Review son discours présidentiel traitant de
l'inflation et du chômage. Cet article remettait en cause certaines
notions véhiculées dans le milieu économique.
* 2 Il convient de
préciser que l'écriture de la théorie
générale de Keynes avait entretenu pendant la période 1936
- 1958 un trou noir concernant la relation salaire et emploi. En effet, la
faute reprochée à Keynes (1936), c'est de vouloir
appréhender l'interaction existant entre salaire et emploi, sans
toutefois disposer d'une théorie de la relation inflation - fluctuation.
A ce sujet, l'économiste américain Hansen (1967) estime que le
Maître ne traite pas d'éventuelles conséquences
inflationnistes d'un programme systématique de plein - emploi. Ainsi,
Phillips (1958), puis Samuelson - Solow (1960), en voulant sonder ce
mystère, sont parvenus à établir une corrélation
négative entre le taux de salaire et le taux de chômage, puis un
lien négatif entre taux d'inflation et taux de chômage,
c'était la naissance de la plus célèbre courbe en
macroéconomie : la courbe de Phillips.
* 3 Sous l'hypothèse
qu'un taux d'inflation élevée exprime la volonté
délibérée des autorités économiques de
stimuler l'activité économique et l'emploi, et un taux
d'inflation faible ou modérée exprime la volonté des
autorités de stabiliser le cadre macroéconomique après un
choc.
* 4 Ces fluctuations sont
dues, soit aux mauvaises prévisions économiques soit aux chocs
qui affectent l'économie. On distingue généralement les
chocs de demande (une augmentation de la consommation, des exportations...) et
les chocs d'offre (une baisse de la productivité, une augmentation des
prix des biens importés...).
* 5 Certains affirment qu'il
n'y a aucune contrepartie à long terme (La courbe de Phillips est
supposée être verticale). Bien qu'il y ait peu de preuves
empiriques convaincantes à l'appui de cette hypothèse, et
même si celle-ci était véridique, elle ne pourrait pas
exclure l'existence d'une contrepartie à court terme.
* 6 La courbe de Phillips tel
que défini par les keynésiens puis complétée par de
récentes critiques offre un cadre idéal dans cette optique, sa
pertinence réside dans l'analyse et l'évaluation des politiques
économiques, et plus spécifiquement, eu égard à la
contrainte des données, à celles de la politique
monétaire.
* 7 « Opportun »
également puisque, l'application du modèle de la courbe de
Phillips permettrait de mettre par la suite et en évidence des
recommandations compatibles aux réalités des économies en
développement et aux exigences de relance que présente
l'économie congolaise en particulier.
* 8 La décennie
1990-2000 a été marquée par plusieurs faits
négatifs ayant conduit à la destruction du tissu
économique. Nous avons assisté d'abord aux pillages au cours des
années 1993 et la guerre de «
libération » en 1998. Ces faits ont contribué à
plonger le pays à une crise économique grave. Le taux d'inflation
se fixait à 2105,25% en moyenne annuelle, le PIB en régression se
fixait à 4% en moyenne annuelle. L'instabilité politique et
économique fut les sources majeures de cette débâcle
macroéconomique.
* 9 Toutes ces mesures se
sont soldées par une stabilité relative du cadre
macroéconomique. En 2005 déjà, le taux d'inflation fut
ramené à 21,3%, le pays a retrouvé une croissance
économique positive avec un taux de 7,8% à la fin de la
même année, le taux de croissance de la masse monétaire en
baisse se fixait à 24,2%. Le domaine des finances publiques a
également été encourageant, les recettes sont
passées de 6,2% du PIB en 2001 à 12,3% fin 2006.
* 10 Ceci est en grande
partie imputable aux politiques de stabilisation centrées sur la
stabilité des prix, bien que la stabilité réelle et non la
stabilité des prix soit ultimement l'objectif le plus important pour
assurer une croissance économique soutenue à long terme.
* 11 Richard A. Musgrave
définis trois fonctions de la politique macroéconomique : [i]
l'affectation ou l'allocation des ressources, elle consiste à fournir
des services non marchands qui correspondent à la politique structurelle
[justice, infrastructures, éducation, santé] - [ii] la
redistribution ou la répartition des revenus et des patrimoines, cette
fonction consiste à fournir une protection contre les risques
essentiels, tout en corrigeant les inégalités engendrées
par le marché [politique sociale] - [iii] la stabilisation ou la
régulation du cadre macroéconomique au travers des politiques
conjoncturelles et structurelles.
* 12 Le concept de
cointégration est introduit par Granger (1981), Granger et Weiss (1983)
puis Engle et Granger (1987), le modèle à correction voir
(Sargan, 1964 ; Davidson, Hendry et ali, 1978 ; Salmon, 1982 ;Njiki,
1998).) Quant à la notion de causalité voir (Granger, 1969 ;
Sims, 1972, 1980)
* 13 Dans l'optique
Keynésienne, la courbe de Phillips conduit à considérer
que les pouvoirs publics ont un arbitrage à faire : soit
défendre la stabilité des prix(en cas de surchauffe) et
accepter un accroissement de chômage, soit au contraire lutter pour le
plein-emploi (en cas de récession) au risque d'être
confronté à des pressions inflationnistes. Au début, la
relation décrite par la courbe était stable et linéaire,
elle constituait une référence des politiques économiques,
qui consistait à choisir entre l'inflation et le chômage. Les
périodes de 1970 caractérisée par la stagflation, et la
période des années 1990 caractérisée par un recule
de l'inflation et du chômage, ont remis en cause la courbe de Phillips
ainsi que la capacité de l'Etat à réguler
l'activité.
* 14 La littérature
économique parle de la proposition LSW, de noms de Lucas (Robert),
Sargent (Thomas) et Wallace (Neils). D'après cette
propriété, les politiques économiques sont neutres ;
d'où la remise en question des principes centraux de la
macroéconomie d'inspiration keynésienne. Cette façon de
concevoir les choses a été fortement objectée par Fischer
(1977) et Taylor (1979a, 1979b). Ceux - ci réhabilitent les politiques
de stabilisation en introduisant une rigidité des salaires à
court terme par l'intermédiaire de contrats négociés sur
deux ou plusieurs périodes. Ces recherche sur la problématique
ont abouti à l'élaboration des modèles
macroéconomique dynamiques (les MEGIS : modèles
d'équilibre général intertemporelle stochastique) qui
intègrent les réactions des agents économiques dans
l'analyse des politiques économiques, notamment la rationalité
des agents et fondements microéconomique.
* 15 Friedman suppose que
les anticipations des agents économiques sont imparfaites. Les
anticipations autorégressives sont auto-correctrices quand la valeur
anticipée de la variable dépend de la précédente
anticipation et de la moyenne des erreurs constatées d'anticipation
faites dans le passé. Les anticipations auto-correctrices sont
adaptatives quand elles sont modifiées d'une période à
l'autre en fonction de l'erreur commise lors de la période
précédente.
* 16 Dans un premier temps,
la politique monétaire fonctionne et relance l'économie,
permettent une baisse du taux de chômage au prix d'une inflation plus
élevée. On retrouve le mouvement le long de la courbe
(flèche 1). Mais lorsque les agents économiques intègrent
dans leurs calculs leurs erreurs et les tensions inflationnistes, ils
réclament des hausses de salaire qui ont pour conséquence une
hausse du chômage. Le chômage retrouve son
niveau « naturel », mais les prix restent à un
niveau élevé (flèche 2). On atteint donc une nouvelle
courbe de Phillips, supérieure à la première, symbolisant
une inflation plus forte. A long terme, la courbe de Phillips ne peut
qu'être verticale.
* 17 Voir notamment
l'article sur les effets dynamiques des politiques de désinflation de F.
Collard, P. Fève et J. Matheron, de la direction de la recherche de la
Banque de France, publié en novembre 2007.
* 18 Banque
Fédérale américaine qui fait office de banque centrale aux
Etats-Unis.
* 19 Les pays du G-7, qui
sont : États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et
Canada.
* 20 De la même
façon, la NKPC se distingue du modèle de surprise d'inflation
dû à Lucas, parfois appelé courbe de Phillips des
néo-classiques, dans laquelle seule l'inflation non anticipée a
un effet sur le niveau de production.
* 21 En se
référant notamment aux objectifs de la politique
économique défini par Musgrave
* 22 Mukoko
S. (2003), « Les politiques économiques en RDC :
leçons des trois dernières décennies », in notes de
Conjoncture, Kinshasa, nouvelle série, vol.1, n°1, octobre.
* 23 Pour en savoir plus sur
les résultats «controversés» de ces différents
programmes, lire Kabuya K. F. et Tshiunza M., «L'économie
congolaise en 2000-2001: contraction, fractionnement et enlisement»,
Kabuya K. F. et Tshiunza M., « l'économie congolaise à
l'horizon 2002-2005».
* 24 Le modèle
à correction d'erreur sera appuyé par le test de
causalité.
* 25 A l'instar d'A. W.
Phillips (1958) dans la courbe de Phillips originelle
* 26 Le test de
Dickey-Fuller augmenté ajoute des retards au modèle testé
afin de contrôler l'autocorrélation, contrairement au test de
Dickey-Fuller standard.
* 27 Il est commun que les
variables macro- économiques, comme celles qu'on utilise dans cette
étude, deviennent stationnaire après une seule
différenciation.
* 28 Lenzoudi,
(2005), « l'impact du degré du degré d'ouverture
sur la croissance économique : cas de six pays d'Afrique de
l'Ouest », mémoire de maîtrise, Université de
Montréal, Département de sciences économiques.
* 29 Moindres carré
ordinaire
* 30 Voir à ce sujet
Ambapour S. et C. Massamba. (2005), « croissance économique et
consommation de l'énergie au Congo : Une analyse en termes de
causalité », BAMSI, BP 1374, Brazzaville.
* 31 Voir Bourbonnais R.
(2005), « Econométrie manuel et exercices
corrigés », DUNOD.
* 32 Les modèles
à correction d'erreur ont été introduits par Hendry au
début des années 80. Ils ont le mérite de faire ressortir
les dynamiques de court et de long terme des variables.
* 33 Le choc de politique
monétaire évoqué ici est celui du le changement de
politique économique en 2001, changement qui s'est fait suivre de la
baisse drastique du taux d'inflation.
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