- Annexes -
Annexe 1 - Questionnaire aux éducatrices
QUESTIONS OUVERTES :
I. Pour les enfants qui ont déjà mis à mal
leur placement dans le passé (colonne n°4), quels moyens
ont été mis en place (par le PFS, la famille d'accueil, les
parents ou l'enfant) afin d'améliorer la situation de l'enfant ?
II. J'ai pu constater que le placement pouvait se fragiliser au
moment de l'adolescence. Cependant, ma vision est sans doute
altérée par mon manque d'expérience. Qu'en pensez-vous
?
III. Pour vous, un placement en famille d'accueil doit-il
perdurer, et si oui, quels sont vos outils pour qu'il fonctionne à long
terme ?
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Annexe 2 - Tableau des droits de visite
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Mère
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Père
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Maéva
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Oui
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NON (inconnu)
|
Luc
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Oui (1 Week-end / 2)
|
Oui (1 Week-end / 2)
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Mélissa
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NON
|
NON
|
Pascale
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Oui (1h / 15 jours)
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Myriam Victor
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Oui (2h / mois)
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NON (décédé)
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Adrien
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Oui (1h / 15 jours)
|
Oui (Week-ends + vacances)
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David Eric
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NON
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NON (décédé)
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NON (pas reconnu Eric)
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Julie
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Oui (rares)
|
Oui (rares)
|
Enry Jules
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Oui (Week-ends + vacances)
|
Oui (Vacances)
|
Tania
|
Oui
|
NON (décédé)
|
Samuel
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Oui (1h / semaine)
|
NON
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Yvan Damien
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Oui (1h / mois)
|
Oui (1h / mois)
|
Ludovic
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Oui (si contact)
|
Oui (1 week-end / mois)
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Enriqué
|
Oui (1 week-end / 2)
|
NON (inconnu)
|
Célia Louane
|
NON
|
NON
|
Alexia
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Oui (1h30 / 15 jours + domicile 2h / semaine)
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Nadège
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Oui (2h/2mois + appels skype)
|
NON (inconnu)
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Amélie
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Oui (2h / 15 jours)
|
NON (incarcéré)
|
Mathieu
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Oui (1h30 / 15jours)
|
NON (inconnu)
|
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Annexe 3 - Prises de notes lors du 1er
temps de parole avec 3 assistants familiaux, le 05/03/2015
- Jules : aura 14 ans en mai. 8ème année
dans sa famille d'accueil. A mis à mal son placement
dernièrement, la FA se demandait si elle allait pouvoir continuer, mais
ça se passe mieux. Scolarisé en 5ème SEGPA.
Difficultés à se concentrer.. ? il faut toujours qu'il ait une
copine. Il se masturbe la porte ouverte. Recommence à faire caca dans sa
culotte. « Il y a 2 ans, il avait téléchargé 60
films pornos sur la tablette d'une jeune !! ». Son assistante
familiale trouve qu'il évolue plutôt bien par rapport à son
âge, mais dit qu'il est rattrapé par son passé et qu'il
redevient petit.
- Adrien : aura 15 ans en avril. Il est dans sa famille
d'accueil depuis 2 ans. Arrêt du placement imminent. Scolarisé en
IME. Troubles du comportement, troubles de la personnalité,
immaturité psycho-affective. ? « Depuis 6-7 mois, éveil
sexuel, recherche identitaire » le mythe d'oedipe qui revient. Son
assistant familial trouve que plus il grandit, plus il régresse
intellectuellement.
- Amélie : aura 14 ans en mai. Scolarisée
en ITEP. Elle est depuis 5 ans chez sa FA. Arrêt du placement imminent.
Troubles du comportement. ? La sexualité, ça a toujours
été problématique. États dépressifs ? Non,
Mme S n'a pas remarqué.
- Tous trois, mentent beaucoup. Ils semblent réellement
croire à leurs mensonges
parfois.
- Internet, c'est problématique : Jules films pornos,
accès à Internet sur son tel. Adrien images sur ordinateur.
Amélie images sur ordinateur.
- Chez Mme T, la famille d'accueil de Jules, ils parlent
librement de sexualité à table (expliquer que si une fille dit
non, on ne doit pas insister sinon c'est du viol, parler de la pilule, le
préservatif...). Adrien a un bouquin et une bande dessinée chez
Mr C et chez son père, traitant de la question. Amélie, la
question est traitée à l'ITEP.
- Autonomie : Ils aimeraient pouvoir faire ce qu'ils veulent.
Mais une fois seuls, c'est l'angoisse pour Amélie, Jules se perd, et
Adrien fait semblant de partir puis revient très vite.
- Agressivité verbale pour les 3 jeunes, depuis 2-3 ans
environ. Ils répondent. Peuvent traiter la famille d'accueil de «
nulle » quand ils sont énervés.
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- Arrêter le placement serait vécu comme un
échec pour les 3 assistants familiaux.
- Intolérance à la frustration pour beaucoup. Ce
qui peut donner lieu à des vols pour Adrien (magasins) par exemple et
pour Amélie (soutiens-gorge de l'autre jeune accueillie). Pas de notion
d'argent ?
- Hygiène : Jules pas propre. Amélie reste
longtemps sous la douche sans vraiment se laver. Adrien difficile aussi.
- Attachement : Amélie, « on n'arrive pas
à s'attacher à elle ». Jules, « il doit
être attaché mais il ne dit pas ». Adrien le montre plus
.
- Estime de soi : rapport au corps. Amélie plutôt
à l'aise avec son corps, Adrien aime se parfumer, Jules fait aussi
attention à ses habits.
- Nourriture : c'est récurent chez les enfants
placés. Adrien et Amélie mangent beaucoup. Jules ça va.
- Relations affectives : Amélie, besoin qu'on la voit,
qu'on la remarque, d'avoir des petits copains. Pour se remplir Amélie et
Adrien.
- Ambivalence : Amélie identification à la
mère par rapport aux vêtements. « Maman elle est nulle
» et après elle la défend. Jules ne supporte pas qu'on
dénigre son père surtout, alors qu'il a pu dire des choses. Dit
qu'on va tout répéter. Ils idéalisent leurs parents.
Adrien, lui, invente des choses pour attaquer son père. Jules
protège beaucoup sa mère, sauf quand il est en colère.
C'est lourd de garder pour eux. Les assistants familiaux font
le constat qu'ils finissent toujours par faire passer les messages de comment
cela se passe chez les parents, « au bout d'un moment, il faut que
ça sorte. »
- Dans les discussions qu'on a avec eux, ils retiennent
souvent qu'un mot, en oubliant ce qui a été dit autour. Ils ont
beaucoup de discussions par rapport à des enfants vivant en famille,
tout est analysé.
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Annexe 4 - Prises de notes lors du
2ème temps de parole avec 4 assistants familiaux, le
26/03/2015
- Ce que l'assistant familial attend de l'éducateur :
un soutien, des réponses (et aussi des services médicaux), une
sécurité. Ressentent le besoin d'appeler dès qu'il se
passe quelque chose. « Pour aussi montrer au jeune qu'on n'est pas
tout seul ». « Au PFS, on a beaucoup de chance, il y a un
bon soutien, ça va très vite. Et parfois, le chef de service
intervient, étape supplémentaire pour l'enfant. Les chefs de
services sont très présents ».
- L'éducateur fait le tiers avec les parents.
- L'assistant familial a la « tête dans le
guidon ». Le fait d'être 2 avec leur conjoint/e, peut donner un
point de vue extérieur.
- Comment pourrions-nous travailler mieux ensemble ?
L'assistante familial d'Amélie trouvait bien les après-midi que
je faisais avec elle, cela lui permettait de « souffler
».
- Venir chez vous ? « Non, au PFS c'est bien, lieu
neutre, pas impliquer les autres membres de la famille, ou autres enfants
placés ».
- Hygiène : « on râle, on fait la
morale, on répète tout le temps la même chose ».
Mr C fait laver les culotte d'Adrien lui-même quand il y a de
l'encoprésie. Mr R, progressivement a fait payer les couches d'Yvan
(frère de Damien), depuis, il a totalement arrêté d'uriner
sur lui.
La parole des spécialistes peut fonctionner (un
orthodontiste pour que Damien se lave les dents).
- Sexualité : génère de
l'agressivité. Ils ont peur que leurs jeunes passent le pas d'une
agression. Le mari de Mme T a beaucoup discuté avec Jules pour qu'il
cesse ses comportements déviants, afin de protéger la jeune fille
accueillie. Mr C arrête le placement d'Adrien pour protéger sa
femme et ses enfants d'une éventuelle agression.
Chez Mr R, Yvan s'est déjà masturbé sur
le pallier devant la porte de chambre de son frère. Il l'a repris
immédiatement. Cela ne s'est pas reproduit, mais Mr R trouve qu'Yvan se
rapproche de plus en plus de sa femme. A l'école, il lui est
arrivé de mimer les actes sexuels avec ses copains.
Soupçon de l'ITEP vis-à-vis d'Amélie qui
irait dans les toilettes avec des garçons (ça a été
le
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cas auparavant). Question de la pilule ? Compliqué car
elle n'a pas encore 14 ans, et Mme S a peur qu'elle se sente ensuite «
tout permis » et qu'elle ait des rapports sexuels non
protégés.
- Internet : Les enfants sont déjà fragiles.
L'accès à internet et à des pages pornographiques, peuvent
accentuer leurs problématiques sexuelles. Mr R : « avec
internet, on ne peut pas protéger, alors qu'on est dans le protection de
l'enfance ».
- Téléphone portable : pas de coupure avec les
parents. « on sent notre vie privée mise en danger. Ils peuvent
très bien nous filmer et mettre sur Internet. ». De plus, cela
provoque des troubles du sommeil.
- Arrêt de placement, souvent à l'adolescence ???
« oui, oui c'est un cap ! C'est très compliqué !
». Mme T trouve que ça peut être décourageant
parfois quand « on n'avance pas ». Concernant Amélie,
Mme S est plutôt contente d'avoir tenu : « tout le monde pensait
qu'au bout d'un an.... ça fait quand même 5 ans. J'ai tenu ! On
espère qu'elle en gardera quelque chose. Mais maintenant j'attends
qu'une chose c'est que les relais arrivent ».
- Les relais : « c'est un confort ».
- « le métier était plus simple avant
». Il y a aujourd'hui plus de compte à rendre. Même si
les professionnels sont conscients que c'est pour un meilleur suivi de
l'enfant, ils trouvent que c'est plus compliqué de ce fait. Et puis,
« les problématiques des enfants confiés sont de plus en
plus complexes. Ils sont beaucoup plus abîmes car ils restent trop
longtemps dans leur famille ».
- Revendication de retourner chez leurs parents. Veulent leur
liberté. « faire ce que je veux », ils ont les exemples des
parents (exemple la mère d'Amélie). Expliquer qu'on ne peut pas
faire ce qu'on veut dans la vie. Ils sont hors-réalité : Jules
dit à Mme : « Chez maman, j'aurais le droit de fumer. Chez
maman, j'ai une télé. » etc. Le retour chez les parents
se fait de plus en plus. Une jeune chez Mme S d'Amélie a
été accueillie de ses 20 mois à ses 15 ans, puis retour
chez sa mère. Ça a tenu 3 mois seulement. La différence de
vie a dû lui faire un choc.
Ils ne montrent pas trop leur désir de retour sauf Adrien
et Damien.
- Les assistants familiaux n'ont pas vécus beaucoup de
fugues.
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