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Les déterminants du chômage parmi les jeunes diplômés d'universités de 20-24 ans dans la ville de Kinshasa. Avec interprétations statistiques et sociologiques

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par Joël Fumwakwau Kiniati
Université de Kinshasa - Licence 2015
  

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0.2. Problématique

Les tendances mondiales du chômage des jeunes ne cessent de conserver jalousement une forte hausse. Près de 75 millions des jeunes sont au chômage dans le monde, un record. Plus de 12,6% des jeunes se sont retrouvés sans travail en 2013, une hausse de 3,5 millions entre 2007 et 2013. Le taux mondial du chômage des jeunes, après avoir baissé, a remonté de 12,7% en 2009, 12,3% en 2011, 12,4% en 2012, 12,6% en 2013 et d'après les projections, 12,8% en 2018 (Banque mondiale, 2013).

Les récentes estimations montrent que 88 millions des jeunes dans le monde sont actuellement privés d'emploi, soit 47% de la population au chômage dans le monde (Banque mondiale, 2013). En l'absence d'une croissance économique et d'un développement soutenu, cette tendance devrait poursuivre ou même s'aggraver en raison de l'augmentation de la population et de l'entrée de nombreux jeunes sur le marché de travail dans beaucoup de pays en développement et malgré la diminution du nombre des jeunes dans les pays de l'OCDE. Dans tous les pays pour lesquels le BIT

La RDC où la population totale a sextuplé entre 1958 et 2012 n'échappe pas à cette situation. Elle était de 13, 5 millions en 1958 (Vanderlinden et al., 1980 cité dans

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possède des données, le taux de chômage des jeunes est largement supérieur au taux de chômage des vieux. Même si ces jeunes ont suivi de plus longues études que les générations précédentes, les offres d'emplois sont limitées pour eux et leurs chances de mener une vie économiquement indépendante sont minuscules.

Ces tendances sont plus accentuées en Afrique avec une population la plus jeune de toute la planète. Parmi les 200 millions des jeunes qui constituent 20% de la population africaine, 40% sont en âge de travailler et en même temps, ils représentent aussi 60% des chômeurs (Katanku, 2013). Chaque année, 7 à 10 millions des jeunes africains arrivent sur le marché du travail (Banque mondiale, 2013), et ce marché ne croît pas aussi rapidement pour les accueillir.

Cette déliquescence du marché d'emploi est presque générale en Afrique sub-saharienne. Celle-ci survient dans un contexte où le sous-continent, en dépit de multiples disparités géographiques, est singularisé par une vigoureuse croissance urbaine généralisée. La population de l'Afrique noire a triplé entre 1950 et 1990, mais le nombre de citadins a été multiplié par 8 (par 12 pour les villes de plus de 10.000 habitants), passant de 20 à 155 millions ; même en tenant compte d'un fléchissement du taux d'accroissement moyen dans la décennie 1990, il y a eu près 260 millions de citadins en l'an 2000 (soit 37,9% de la population totale) et 620 millions d'individus, soit un africain sur deux pourraient vivre en ville en 2020 (Nations Unies, 1991 cité par Dubresson, 1996).

La croissance démesurée des villes africaines proviendrait de l'afflux massif des migrants qui cherchent à s'y établir, même si le potentiel d'emploi semble peu développé. De ce fait, la conjonction de l'accroissement rapide de la population urbaine et le ralentissement de l'activité économique moderne contribuerait à une aggravation des problèmes d'emplois dans les métropoles africaines. Les perspectives d'emploi sont loin d'être rassurantes pour les populations urbaines en général, et pour les populations migrantes qui y affluent quotidiennement en particulier.

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le rapport final de l'enquête EDS II-RDC de 2013-2014) et 77, 8 millions en 2012 (Enquête 1-2-3, INS, RDC, 2012). La population kinoise a été multipliée par 10 entre 1970 et 2014. Elle était de 1 million en 1970 et à plus de 10 millions en 2014 (http :// fr.m.wikipedia.org/wiki/Kinshasa, consulté le 09 septembre 2015).

Cette dynamique démographique caractérisée souvent par un taux d'accroissement annuel d'environ 3,4% l'an (Enquête EDS II, INS, RDC, 2013-2014), est très considérable dans la mesure où elle est traduite par une population inégalement répartie sur le territoire national. La ville de Kinshasa à elle seule, recouvre plus de 11,7% de l'ensemble de la population congolaise alors qu'elle se distingue par une population relativement plus jeune que la moyenne du pays dont l'âge médian est de 21 ans (Enquête 1-2-3, INS, RDC, 2012) que l'on retrouve de plus en plus nombreuse ces dernières années sur le marché de travail.

Cette situation n'est qu'une des caractéristiques du marché du travail urbain. A Kinshasa, le chômage serait passé de 36% en 2009 à 39% en 2012, soit deux fois plus élevé que la moyenne nationale qui est de 17,7% (Mangalu et Pongi, 2009 ; Enquête 1-2-3, INS, RDC, 2012). Cette montée du chômage concerne avant tout les jeunes et particulièrement les diplômés d'universités.

Le marché du travail congolais est caractérisé par un taux d'activité élevé cachant un phénomène du sous-emploi et de pauvreté profond. Le taux d'activité est de 55,89%. Ce taux est estimé à 64,06% en milieu rural pour seulement 43,97% en milieu urbain (Enquête EDS II, INS, RDC, 2013-2014). Le taux d'activité par province cache d'énormes disparités. La population inactive est essentiellement constituée des jeunes en cours de scolarité, des femmes au foyer et des retraités. Si l'on tient compte de la masse des chômeurs découragés, ce taux avoisinerait 57,98% en 2012 dont 45,97% en milieu urbain et 64,86% en milieu rural.

Un phénomène d'urbanisation croissante accompagnée d'une informalisation de l'économie dont le taux de l'informalité est estimé à 88,6% en 2012 alors qu'il était à 91% en 2005. Cette baisse de 2 points s'explique par la reprise d'activité dans les mines et les NTIC. L'urbanisation a introduit un phénomène majeur dans le marché du

1. du point de vue théorique, cette étude servira de référence aux scientifiques (chercheurs, étudiants et autres) qui voudront réfléchir davantage sur l'emploi

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travail aussi bien urbain que rural ; un exode massif qui crée une économie informelle des emplois. La population urbaine totale est passée de 22% en 1960 à 33% en 2007 et, elle est appelée à croître au rythme de la tendance mondiale.

Eu égard à ce qui précède, notre étude tentera de répondre essentiellement à deux questions suivantes :

1. Quelle est l'intensité du chômage parmi les jeunes diplômés d'universités de 20-24 ans dans la ville de Kinshasa ?

2. Quels sont les facteurs qui déterminent le chômage parmi les jeunes diplômés d'universités de 20-24 ans dans la ville de Kinshasa ?

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille