0. Introduction
0.1. Contexte et justification
A partir des années 80, plusieurs pays d'Afrique (la
RDC y compris) ont passé des accords de financement avec la banque
mondiale et le FMI, les engageant à des profondes réformes
économiques. Ces réformes, qui avaient pour objectif de
réduire les graves déséquilibres macroéconomiques
et de lutter contre le ralentissement de l'économie, ont conduit ces
pays à mettre en oeuvre de vastes programmes économiques en vue
de la stabilisation et d'ajustement aux fins de restaurer les équilibres
macroéconomiques réels à moyen terme. Même si ces
réformes ont donné quelques résultats
macro-économiques, elles n'ont pas cependant occasionné de
changements significatifs au niveau des populations (Bilolo, 2014). Au
contraire, cet ajustement dit structurel s'est plutôt traduit par des
pertes plus ou moins élevées de pouvoir d'achat en raison du
relèvement des tarifs des différents services collectifs (eau,
électricité, transports publics, etc.) ainsi que l'augmentation
des produits pétroliers, pharmaceutiques et d'autres biens de
consommation importés (Pilon et Vignikin, 1996). Par ailleurs, dans
presque tous les pays, le plan de restructuration a commencé par une
réduction excessive des dépenses du secteur public et par la
contraction des dépenses sociales ; éducation, santé et
logement (Fromont, 1988 cité par Pilon et Vignikin ; Lututala, 1996).
Les privatisations, fermetures et restructurations de
nombreuses entreprises publiques et/ou parapubliques et le choc subi par
certaines industries minières se sont accompagnées des
suppressions massives d'emploi. Loin d'être majoritaire en RDC, le
travail rémunérateur (emploi formel) s'est raréfié
et la situation du chômage des jeunes, en particulier les
diplômés des universités s'est accentuée.
La portion devient ainsi grande pour décrire la
situation dans laquelle se retrouvent ces jeunes diplômés, presque
tous tirés, on dirait, par un malheureux sort commun. Ils sont des
milliers des jeunes que les universités congolaises déversent sur
le marché d'emploi, un marché où il n'y a presque plus de
preneur. Il ne faut cependant
2
pas ignorer que l'emploi est un défi aujourd'hui pour
les jeunes de la RDC, mais à Kinshasa le cas est particulier. Dans cette
partie du pays, le chômage a pris le dessus sur l'emploi, et c'est par
là que doit pourtant finir la course des jeunes
diplômés.
Autrefois considéré comme un instrument
permettant d'ouvrir l'ascenseur social, le diplôme universitaire
apparaît aujourd'hui comme un simple papier destiné à orner
le mur. D'ailleurs le sentiment est répandu que l'université est
organisée comme une machine à filtrer les jeunes les plus
intelligents pour les préparer à l'inactivité et, par
ricochet, les plonger dans la misère. Comme qui dirait : « Les
universités en RDC : machines à produire des chômeurs
». Dans un tel contexte, il y a lieu de se demander comment se fait
l'insertion des jeunes sur le marché d'emploi à Kinshasa ?
Compte tenu du contexte précédemment
décrit, on s'attend en toute logique, à ce que l'accès
à l'emploi soit beaucoup plus influencé par le réseau
relationnel, qu'elle ne l'était il y a quelques années pour les
générations passées. Voilà le contexte et la
justification de notre travail qui a pour problématique :
|