3.4 Conclusion
La zonation de la végétation dépend
fortement de la salinité du substrat, de la déclivité, de
la hauteur d'eau et de la durée de la submersion. A la typhaie
succède généralement la nymphaie ensuite les potamots en
eaux profondes. Les Cyperaceae et Poaceae peuvent être dominants de place
en place.
Quelques groupements des milieux salés humides
subsistent mais ceux des milieux faiblement salés voire doux sont en
extension rapide.
La faible pente dans le delta et sur les rives du lac ainsi
que l'abondance de l'eau douce ont été favorables à
l'extension des peuplements de Typha domingensis qui imprime sa
physionomie à la végétation des milieux humides de la
zone. Il occupe de grandes étendues au détriment d'autres
macrophytes notamment Tamarix senegalensis qui est
éliminé progressivement. L'agressivité de Typha
domingensis vis-à-vis des principaux macrophytes restent à
préciser.
L'observation des groupements végétaux des
milieux humides du delta indique que l'évolution des peuplements de
macrophytes aquatiques est sous-tendue par plusieurs facteurs qui
dépendent :
- de la dessalure du sol par avancée de la lame d'eau
et la submersion du substrat plus ou moins longuement ;
- du comblement progressif des dépressions par
sédimentation ;
- des vents et des courants d'eau ;
- de la dégradation du milieu et de la couverture
végétale suite aux interventions de l'homme.
La prépondérance de l'un ou de l'autre de ces
facteurs à un moment donné reste à établir et
à étayer avec plus de données scientifiques.
En tout état de cause, les nouvelles conditions du
milieu consécutives aux grands aménagements ont provoqué
à des périodes différentes, l'importante extension des
peuplements de Typha domingensis, Pistia stratiotes,
Potamogeton schweinfurthii, et Salvinia molesta.
Nous étudions ci-après quelques aspects de la
biologie et de l'écologie de ces macrophytes.
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