1.8 Conclusion
Situés en zone sahélienne, à la
lisière du désert du Sahara, le delta du fleuve
Sénégal et le lac de Guiers subissent les rigueurs d'un climat
tropical chaud et sec adoucit cependant par l'océan atlantique au niveau
de la façade littorale. Les sécheresses sont récurrentes.
La pluviométrie est faible, imprévisible et mal répartie
dans l'espace. La température et l'humidité relative sont souvent
très élevées.
Au plan géomophologique, la plaine alluviale et le
delta sont d'origine récente. Des dépressions se sont
formées entre les cordons dunaires.
Les cuvettes de décantation avec des sols argileux sont
propices aux cultures irriguées lorsque les sols ne sont pas
salés ou très acides.
Les nappes d'eau souterraine sont souvent plus salées
que l'eau de mer. Elles ont un faciès de type chloruré, sodique
et potassique.
La faiblesse des débits du fleuve et des nombreux cours
d'eau de la région faisait que pendant les étiages le biseau
salé remontait le fleuve et salinisait les eaux et les terres dans le
Delta et le lac de Guiers gênant l'alimentation des hommes, des animaux
et les cultures irriguées.
C'est dans un tel contexte que les barrages de Diama et de
Manantali, deux ouvrages importants de retenue et de régulation du cours
du fleuve Sénégal ont été construits dans les
années 80 ; complétés par des digues pour sécuriser
l'alimentation en eaux douces des populations et développer les
productions agricoles notamment la riziculture.
Ainsi, aussi bien dans le delta du fleuve que dans le lac de
Guiers les aménagements ont occasionné de profondes modifications
du milieu. Les ouvrages permettent notamment la
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constitution de stocks importants d'eau douce, soustraient au
sel les eaux du fleuve, du lac de Guiers et d'importantes superficies de terre
sont maintenant disponibles pour l'agriculture. Ces conditions favorables
à la mise en valeur agricole de la région sont
accompagnées en revanche par le développement important de
certains macrophytes aquatiques qui trouvent eux aussi de nouvelles conditions
favorables à leur plein épanouissement.
La baisse de la salinité des eaux, les hauteurs
limnimétriques élevées toute l'année et les faibles
marnages sont les faits marquants des nouvelles conditions du milieu à
amont des barrages. Ces facteurs ont eu des incidences sur l'environnement avec
en particulier un développement important de la végétation
aquatique dulçaquicole dans le Delta et le lac de Guiers. Celle-ci s'est
étendue vigoureusement dans plusieurs zones entravant l'usage des plans
d'eau avec comme corollaire des effets négatifs sur la vie des
communautés qui dépendent de l'eau pour leur alimentation, la
pêche, l'irrigation et d'autres activités. Le développement
excessif de la végétation dans les milieux humides augmente
également les risques pour la santé avec la formation d'aires
propices au développement de vecteurs de maladies humaines telles que le
paludisme et la schistosomiase. Le développement important de la
végétation peut également gêner la bonne marche des
pompes indispensables à l'irrigation des périmètres
rizicoles et sucriers. Compte tenu des problèmes importants
d'environnement et de développement liés à la
multiplication des macrophytes aquatiques, il est apparu intéressant
d'analyser de manière approfondie la flore vasculaire et la
végétation des milieux humides du Delta et du lac de Guiers.
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