L'analyse de la typologie des organisations de la commune de
Louga montre qu'il y'a une dynamique forte entre les acteurs communautaires.
Cependant, la migration internationale a favorisé une structuration de
nombreuses organisations. Nous notons entre autre, cinq (05) associations
d'émigrés dont les 80% sont créées par les
émigrés de retour. Ainsi, les 20% représentent une
association mixte dont certains membres sont à l'extérieur et
d'autres de retour à Louga. Ce type de structure a pour fonction
d'entretenir la solidarité entre les émigrés et de
mutualiser leur force en vue de contribuer au développement
économique de la commune de Louga.
Dès lors à partir des années 2001, les
émigrés ont crée une ONG dénommée Self Help.
Elle a été d'abord une association composée
d'émigrés. Ensuite, vue son essor, les fondateurs de cette dite
association ont changé le statut en élargissant le champ d'action
et en devenant mixte. Elle a pour vocation de prôner le
développement économique et social de la région de Louga.
La gestion de ce type de structure s'avère plus difficile, car son champ
d'intervention dépasse maintenant le cadre communal. Les actions
entreprises s'inscrivent dans un espace multi-partenarial qui modifie
progressivement l'axe privilégié migrant-résidents
à partir duquel se réalisaient naguère les projets
collectifs. Cette évolution dans les méthodes d'organisation a
permis à l'ONG Self Help de devenir un réel partenaire des
collectivités locales de la région (Communes,
Départements).
Toutefois, au-delà des associations de
solidarité et d'entraide, les émigrés s'organisent dans
des GIE. Ce type de regroupement est plutôt de nature familiale.
Selon notre échantillon, 18% des GTE
enquêtés sont des émigrés. Et ces derniers
s'activent entres autres dans le commerce, l'aviculteur, l'élevage, le
maraichage. Cet état de fait peut s'expliquer par la crise
économique notée dans les pays d'accueil, ce qui pousse les
émigrés à chercher d'autres créneaux pour la prise
en charge de leur famille.
Par ailleurs, à coté des associations de
migrants, il est également noté dans la commune d'autres formes
d'organisations. Nous avons répertorié les associations
d'artisans (GTE), les GPF, les GIE, les ASC et les associations de
développement.
Mémoire Mbossé BADIANE, ESEA/DECOF 2015
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dans les territoires d'origines : Cas de la Commune de Louga
Signalons que, notre étude nous a conduites à plus
considérer les associations de
développement et les GIE qui ont un degré de
rapport plus tendu avec les émigrés. Le graphique ci-dessous,
nous donne la situation selon notre échantillonnage.
Graphique 2 : Typologie des organisations dans la
commune de Louga
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Source : Enquête terrain, mémoire 2015
Il résulte de ce diagramme l'existence d'une forte
présence des associations et GIE. Concernant les GIE, nous notons les
artisans qui sont structurés selon le corps de métiers
(menuisiers, mécaniciens, électriciens etc). Le
phénomène revêt un caractère tout particulier du
fait même de l'environnement fragile où s'exercent les
activités et métiers artisanaux. Historiquement, la dynamique
associative a connu des périodes d'évolutions vers les
années 2000. Avec l'avènement de la crise économique et
financière, les artisans dont la presque totalité de leurs
services étaient offerts par les émigrés, se voient leur
chiffre d'affaire diminué. Ces derniers, qui se regroupaient en grande
association par exemple le GIE des maitres menuisiers métallique de
Louga, ont fini par éclater, et mettent en place de petites
unités pour leurs propres intérêts. Dès lors, des
GIE de 3 à 6 personnes sont notoires s'activant dans l'import-export, la
prestation de services, le bâtiment, le commerce etc. Avec une
première tentative de mouvements des ébénistes et
menuisiers, d'autres professions telles
Mémoire Mbossé BADIANE, ESEA/DECOF 2015
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que les commerçants, les maçons, les tailleurs,
les coiffeurs, les électriciens, ont manifesté un
intérêt à s'organiser en association.
Cet individualisme est engendré par la crise entrainant
une diminution de la taille des organisations, mais également une
spécialisation de la composition des dites organisations.
Tableau 4 : Catégorie des membres en fonction de la
typologie
Source : Enquête terrain, mémoire
Août 2015
De manière globale, les organisations
rencontrées dans la commune de Louga respectent la dimension genre dans
la composition des membres avec 57,5% qui sont mixtes. Par ailleurs, nous
notons une émergence de la gente féminine dans la dynamique des
organisations créées par les émigrés. Ce qui
s'explique par le développement de la migration féminine. Ainsi,
à Louga, nous notons que les femmes migrantes ont tendances à
faire un transfèrement de compétence en reprennent le
modèle d'organisation (GPF) dans les pays d'accueil. Elles s'organisent
afin de s'entraider à travers des cotisations mensuelles de 100 Euro.
Signalons toutefois que les GPF créés par les femmes migrantes se
différencient des organisations de femmes résidentes du point de
vue fonctionnement et stratégie de financement.
Cet aspect de féminisation de la migration est d'une
part important dans la réflexion sur les enjeux qu'il peut apporter dans
le développement de la commune de Louga d'autre part le transfert de
modèle d'organisation par la gente féminine dans les pays
d'accueil doit aussi être analysé.
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