I.2.2. La formation des représentations sociales
Moscovici a, dans son étude inaugurale,
identifiés deux étapes dans la constitution d'une
représentation sociale. Ces deux étapes de la formation des
représentations sociales reprises par la
34MOSCOVICI, S., La
psychanalyse, son image et son public, 1p.
35JEAN-CHARLES, V., mémoire
: Représentation des pratiques sexuelles des hommes
hétérosexuels de17 à 55 ans et les risques d'infection au
VIH/SIDA dans les milieux défavorisés, FASCH, 2008, 38p.
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plupart des chercheurs travaillant dans le champ des
représentations sociales. Ces étapes sont :
a) l'objectivation ;
b) l'ancrage.
I.2.2.1. l'objectivation
Selon Aebischer et Oberle, le processus d'objectivation
consiste en l'omission de certains éléments de l'objet de la
représentation de leur univers propre pour être
intégrés dans un univers plus familier à l'individu ou au
groupe qui représente. Par le fait même, une certaine distorsion
est faite au caractère objectif de l'objet représenté.
Le fait de dissocier ces éléments de leur
contexte d'origine et des règles qui les gouvernent, pour les associer
à quelque chose de nouveau, s'accompagne d'une recomposition de ce qui a
été dissocié, avec de nouvelles règles, qui va leur
donner un sens différent.36
C'est pourquoi Abric croit qu'en matière de
représentation sociales, il n'existe pas a priori de
réalité objective, mais que toute réalité est
représentée, c'est-à-dire appropriée par l'individu
ou le groupe, reconstruite dans son système cognitif,
intégrée dans son système de valeurs (...)
I.2.2.2. l'ancrage
Après avoir été
décontextualisés, c'est-à-dire enlevés de leur
environnement d'origine, les quelques éléments (informations,
explications, usages, vertus, etc.) de l'objet représenté doivent
être intégrés dans un environnement familier,
cohérent avec lui-même et facilement repérable pour
l'individu ou le groupe. A ce moment, les analogies, les dissemblances, les
souvenirs, etc. vont s'activer pour ordonner les éléments et les
faire trouver un univers. Ce processus d'intégration des
éléments s'appelle ancrage.
Pour Aebischer et Oberle le processus d'ancrage consiste en
l'incorporation de ces informations dans un réseau de catégories
plus familier. Une fois ancrée, la représentation constitue pour
l'individu ou le groupe la réalité même. Il donc clair que
la représentation contient à la fois des caractéristiques
objectives de l'objet et des expériences du sujet, son système
d'attitudes et de normes.
36AEBISCHER, V. et OBERLE, D.,
op.cit., 166p.
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