1.3.3 Internet sur le mobile
Regarder la télévision sur son
téléphone mobile reste une pratique encore peu
développée : moins d'un possesseur de téléphone
mobile sur dix y a recourt. Plus que les adolescents, ce sont les jeunes
adultes (18-24 ans) qui se distinguent. Ainsi ils sont deux fois plus nombreux
à regarder la télévision sur leur mobile.
Désormais, presque quatre millions de personnes regarderaient la
télévision sur l'écran de leur téléphone
portable. 23Dans le même temps, on constate un net essor de la
navigation sur internet (qui passe de 13% à 24%), et de la consultation
des emails.24 Les connexions de type « nomades »
augmentent également, près d'une personne sur trois (31%
exactement)25 s'est connectée de façon nomade à
la toile au cours des douze derniers mois. Ce type de connexion est davantage
pratiquée par les plus jeunes et les plus
diplômés26. Ainsi la plus grande partie des connexions
en mobilité est réalisée par les 18-24 ans : les deux
tiers des individus se connectent de la sorte (20 points de plus que dans les
tranches d'âges mitoyennes). Les bacheliers et les diplômés
du supérieur sont deux fois plus nombreux à se connecter en
mobilité que les titulaires du Bepc. Les connexions en mobilité
sont deux fois plus importantes dans les foyers de trois personnes ou plus,
chez les personnes vivant dans un foyer au revenu élevé (36%),
à Paris et dans son agglomération (40%). Deux catégories
sociales sortent du lot par leur fort recours à une connexion en
mobilité : les cadres (55%) et les étudiants (52%). Les
progressions les plus fortes concernent les 18-24 ans (+ 14 points) qui
renforcent ainsi leur position dominante et
22 cf. Publication ATOUT France « visite
culturelle et TIC : le numérique au service de la visite touristique et
culturelle
23 Voir annexe graphique 11
24 Voir annexe graphique 12
25 Voir annexe graphique 13
26 Voir annexe graphique 14
11
les professions intermédiaires (+14 points) qui
rattrapent quasiment le taux d'utilisation atteint par les cadres l'an
dernier.
1.4 La génération Y
La génération Y désigne les individus
nés entre le début des années 1980 et le milieu des
années 199027. Ces adolescents et jeunes adultes ont grandi
au moment où l'usage d'internet se généralisait :
l'e-culture est leur royaume et, pour cette raison, on les désigne
souvent par le terme de digital natives. Pourquoi « Y » ? Parce
qu'ils succèdent à la génération dites « X
» - qui désigne, selon la classification de William Strauss et Neil
Howe1, la génération sociologique des Occidentaux nés
entre 1960 et 1979 et qui n'a pas su trouver ses repères contrairement
à celle de ses parents qui sortait de la Seconde Guerre mondiale et
devait reconstruire le pays28.
1.5.1 Génération « je m'exprime par
image »
Le rapport 2009 de la Kaiser Family Foundation, qui analyse
régulièrement le temps passé dans les médias par
les enfants de 8-18 ans, fait état d'une durée moyenne de 7
heures 38 minutes par jour- soit 10 heures 45 minutes au total, en comptant la
consommation simultanée de plusieurs médias. La
télévision est regardée en moyenne 4 heures 29 minutes ;
le temps consacré aux jeux vidéo de 1 heure 29 minutes, celui
consacré au visionnage de films 25 min. De fait, une partie importante
de ces activités se déroule sur internet : par exemple, 41% du
temps consacré à regarder des programmes de
télévision passe par les nouveaux médias. D'ailleurs, le
tiers des adolescents américains disposent d'une connexion internet dans
leur chambre. Pour les jeunes français le temps global est un peu
moindre, notamment avec la télévision qu'ils regardent autour de
2 heures 30 minutes par jour29.
1.5.2 L'apprentissage modifié par l'usage des
NTIC
Dans son livre « No sense of Place, The impact of
electronic media on behaviour », Joshua Meyrowitz affirme que les medias
modernes modifient profondément les conditions d'apprentissage et
d'appréhension du monde, plongent les enfants à un âge
précoce dans l'univers des adultes et entrainent dès lors un
réaménagement des relations qui unissent les jeunes à
leurs éducateurs (parents et enseignants). Ils les ouvrent
d'emblée à des savoirs
27 « Génération Y : les jeunes et les
réseaux sociaux, de la dérision, à la subversion »,
Monique DAGNAUD , Nouveaux débats.
28 Ibidem
29 Ibidem
12
hétérogènes et non
hiérarchisés, alors que l'école et la littérature
enfantine privilégie une acquisition des savoirs par paliers selon
l'âge. En effet, la télévision introduit très
tôt les enfants dans la réalité des adultes. Ils ont
accès à des informations qui leur étaient auparavant
cachées. Le spécialiste anglais des médias David
Buckingham, dirige quant à lui son attention sur l'invasion des
médias électroniques dans le temps de loisirs des jeunes. Sur ce
point, il essaie de tenir la balance entre deux approches : celle qui consiste
à voir l'enfant comme un être à protéger des
excès des images électroniques, et celle qui décèle
en l'enfant un connaisseur des médias, capable de s'orienter sans danger
dans le monde des nouvelles technologies. Le but étant de faire un
enfant/adulte, plus précoce et autonome, et mieux préparé
pour une réussite scolaire.
1.5.3 L'importance de l'image
Les images tapissent le Net adolescent ? Interrogés
dans une étude Gfk sur leurs habitudes et leurs recherches sur les
réseaux sociaux, 47% des personnes disent regarder des photos, et 32%
des vidéos ; déposer photos ou vidéos est une pratique
courante mais les contenus innovants se font rare (8% des adolescents sont
considérés comme producteurs de contenus) L'articulation entre le
réel et l'imaginaire ne cesse donc de se déployer. Dans cette
nouvelle culture visuelle, le détournement de personnages
fétiches issues du monde « people » type Michael Jackson ou
encore Lady gaga, ou encore de la culture marchande comme, Coca-Cola, Barbie,
Mc Donald's... est courant. Les différents éléments issus
de la culture japonaise comme les mangas sont également
détournés. La réalité créée par les
vidéos rend plus intéressante la réalité
elle-même.
1.5 .4 La sociologie des utilisateurs de
Smartphone30
Parmi les utilisateurs équipés en
téléphone mobile, un sur cinq revendique la possession d'un
Smartphone : 17% de la population totale est ainsi concernée. Pour le
moment la diffusion du Smartphone est plus réduite et aussi plus
inégalitaire comparé au reste de la téléphonie
mobile. C'est le cas par exemple des cadres et des ouvriers : en 2011 le taux
d'équipement en téléphonie mobile est équivalent
dans ces deux groupes (95% pour les cadres, et 93% pour les ouvriers). Mais
alors que 38% des cadres équipés ont un Smartphone, ce n'est pas
le cas de 19% des ouvriers. Les plus jeunes, les plus aisés, les plus
diplômés ont plus de chance d'être équipés en
Smartphone. Le Smartphone reste un équipement plus onéreux et les
inégalités
30 Voir annexe tableau 3
13
persistent : 35% des 18-24 ans sont équipés d'un
Smartphone, tout comme 30% des diplômés, ou encore 26 % des
titulaires de hauts revenus.31
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