SYNTHESE
Avec la banalisation d'internet dans les foyers138,
le consommateur a pu accéder facilement aux offres de services qui se
sont multipliées au fil des années. Ainsi nous constatons un
développement accru de nouveaux réseaux de communication
basés sur une technologie moderne. Que ce soit la 3G, les bornes Wi-Fi
ou le GPS, ces nouvelles technologies permettent d'ouvrir de nouveaux services
qui s'adaptent à la demande du public. Leurs utilisateurs appartiennent
à une société plus mobile et plus autonome, qui
réclame des informations personnalisées, accessibles partout et
à tout moment. Depuis la fin des années 1990139, nous
avons pu constater un essor fulgurant de l'utilisation des NTIC dans tous les
secteurs professionnels et auprès des consommateurs. Le domaine de la
culture ne déroge pas à la règle. Les sites internet
faisant la promotion d'un établissement culturel ou d'un territoire se
généralisent, et commencent à entrer dans les usages du
public. Les relations avec le public n'étant plus les même, les
entreprises et les institutions se voit obligées de s'adapter à
cette rapide évolution. Apparaît une nouvelle
génération, les « digital natives » ou
génération Y140 qui est considérée comme
naturellement plus à l'aise que les précédentes avec les
technologies de l'information, et Internet en particulier. Elle l'utilise
l'ensemble des technologies et applications que l'on nomme aujourd'hui le Web
2.0 et le Web 3.0, cette génération vit principalement dans
l'instantané, dans le relationnel et dans une implication toujours plus
grandissante avec la culture. C'est également une nouvelle
génération de touristes qui a de nouvelles attentes envers le
tourisme en général et le tourisme culturel en particulier. Les
territoires et les institutions culturelles s'adaptent donc pour
répondre aux besoins de cette nouvelle génération d'actif
et proposent des outils numériques qui leur correspondent. Le tourisme
et les nouvelles technologies de l'information et de la communication s'allient
pour créer des supports et des contenus adaptés pour les
tablettes numériques et les Smartphones. Autant de clients potentiels
à satisfaire, à travers notamment une palette très
complète d'applications téléchargeables. Aujourd'hui, le
Smartphone le plus répandu sur le marché est l'IPhone, qui
propose maintenant plus de 50 000 applications destinées au voyage et
à la culture, gratuites ou payantes. Cet outil est devenu un
véritable enjeu économique, et rentre donc dans les
stratégies de promotion touristique des territoires et des
établissements
138 Un peu plus de 64 % des ménages déclarent avoir
un accès à Internet à leur domicile en 2010, INSEE
139 Voir Annexe p.1 Graphique 1
140 Cf. « Génération Y : les jeunes et les
réseaux sociaux, de la dérision à la subversion »,
Monique Dagnaud , édition Nouveaux Débats.
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culturels. Les nouvelles technologies de l'information et de
la communication (NTIC) sont passées dans les usages quotidiens avec
l'apparition de la génération Y en tant que public à
prendre en compte pour l'avenir du tourisme culturel. Ceci est d'autant plus
important pour les territoires qui ont besoin d'augmenter le nombre de
visiteurs. Si nous laissons la culture se dématérialiser
complètement le risque est que le visiteur ne se déplace plus et
reste derrière son ordinateur pour visiter un lieu. C'est
déjà le cas avec Google Art Project qui permet de visiter de
nombreux musées dans le monde en restant chez soi. Il faut donc
participer à cette dématérialisation de façon
à augmenter la fréquentation des lieux. Les NTIC doivent
accompagner le visiteur dans sa visite et non pas la remplacer
complètement. Elles devraient même augmenter le nombre de
visiteurs. Dès ses origines le tourisme a su évolué en
s'adaptant aux changements d'époques, de publics et de comportements.
Les nouvelles technologies ne sont en définitive qu'une étape
supplémentaire dans cette évolution. Il suffit de regarder
aujourd'hui la place prépondérante d'internet dans l'achat de
billet d'avion et au travers des agences de voyage complètement
virtuelles telles qu'Opodo. Pour l'instant la culture a plus ou moins suivie
son propre chemin sans considérer toutes les possibilités que
pourraient offrir les NTIC, que ce soit pour des raisons économiques ou
de réticences culturelles. Contrairement aux idées reçues
les NTIC ne détournent pas les consommateurs habituels de la culture,
mais cherche à enrichir l'expérience même de la visite avec
ce défi permanent qui est d'intégrer des connaissances dans les
limites d'un média. Mais au-delà de ce public traditionnel qui
alimentera toujours les sites culturels, il est important de viser ce qui
représentera le public majoritaire de demain. Cette nouvelle
génération de technophiles représente une infime part de
la population mais ne cessera de croitre dans l'avenir lorsque ses outils de
communications seront banalisés. La perception de la connaissance sera
influencée par ces nouveaux médias et la culture devra s'y
adaptée si elle souhaite contrôler le contenu. Il faudra que le
secteur de la culture puisse proposer des offres diversifiées au public
futur. Celui-ci représentera à la fois des lecteurs ou des
spectateurs, des personnes avides de connaissances et d'autres recherchant le
divertissement. Ce sera au milieu culturel d'utiliser toutes les nouvelles
voies technologiques qui sont à sa disposition pour toucher toute ces
catégories de personnes. Plus que suivre la tendance, la culture devra
même encourager le public et leur donner goût aux nouvelles
technologies afin de revenir à l'avant -garde plutôt que de suivre
simplement la tendance actuelle. D'autre part, il lui faudra également
faire connaitre ses innovations via les réseaux traditionnelles que sont
les offices de tourisme et les réseaux sociaux que sont Facebook par
exemple. Innovation et communication doivent être désormais
inscrites dans la stratégie des institutions culturelles. Car une
culture sans partage
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n'a aucun avenir. Afin d'y parvenir le plus
économiquement et le plus rapidement possible, les Smartphones nous ont
semblés être les supports les plus adaptés. En effet, les
Smartphones correspondent à plusieurs critères incontournables de
la société actuelle. Tout d'abord, dans une société
du mouvement, le Smartphone permet à l'utilisateur d'avoir accès
à l'information sans perdre sa mobilité. Via le GPS
intégré, et la géolocalisation dans les applications, il
facilite aussi la recherche d'information en corrélation avec la
localisation et les besoin.
En somme, les Smartphones apportent un gain de temps, une
autonomie et une liberté à l'utilisateur, confort et
sécurité. Dans le cadre culturel, la finalité du
Smartphone serait, selon les personnes consultées lors de notre
étude, un élément indispensable dans la visite des
musées et des sites historique. Que ce soit des reconstitutions
historiques (vidéo, photos ou des supports explicatifs audio), le
Smartphone répond techniquement à tout type de besoins.
Cependant le potentiel d'un tel outil ne signifie pas qu'il
sera adopté naturellement par le grand public. Que ce soit pour des
raisons de coût élevé ou de refus de la technologie, les
freins au changement sont effectivement nombreux. Comme dans toutes
innovations, il y a toujours une infime part de la population qui tentera
l'aventure avant que la grande majorité se résolve à son
utilisation. Il s'agit maintenant de bien identifié cette population
motrice et les leviers qui l'amèneront à utiliser des
applications culturelles.
Cette population est jeune et diplômé et est
rompue à l'usage des nouvelles technologies ne serais ce dans le domaine
professionnel. En termes de levier il y a plusieurs moyens de convaincre cette
population. Tout d'abord l'appui d'un prescripteur officiel comme une
institution reconnue peut donner un gage de sérieux et de qualité
à cette application. Il faut ensuite travailler en collaboration avec
les instituts et les organismes déjà présents pour faire
changer les mentalités du métier dans ce sens. Ainsi il sera plus
facile de diffuser l'application, de la rendre accessible aux potentiels
utilisateurs. Le fond et la forme seront aussi à prendre en compte.
L'interface devrait par exemple être aussi simple qu'attractive et
pertinente dans l'usage qu'en recherche l'utilisateur. La difficulté est
bien là de fournir dans les plus brefs délais à la fois
une information générale pour ne pas faire d'impers sur le
contenu culturel mais aussi de la personnaliser afin d'accrocher le visiteur.
Pour trouver ce difficile équilibre l'usage de différents
supports tel que la vidéo, la photo et le texte, peuvent satisfaire le
plus grand nombre. N'oublions pas que notre société actuelle est
touchée par le « Google Effect » selon lequel une information
doit être accessible immédiatement. c'est en cela que la culture
se trouve confronté à une problématique compliqué.
En effet, elle doit à la
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fois se rendre attractive auprès de cette population
sensible au « Google Effect » mais ne pas non plus dénaturer
son message au nom de la facilité et du divertissement. La culture ne
peut être assimilée que s'il y a un effort préalable.
Ainsi, les nouvelles technologies ne doivent pas appauvrir la culture mais la
soutenir. Nécessairement, avec l'arrivée d'un nouveau
média le message change et se limite à son support. En fin de
compte ces supports doivent donner envie d'aller plus loin plutôt que de
se satisfaire d'un contenu prémâché. L'application
VisitParis pourrait être une piste dans ce sens. En effet, celle-ci fait
d'un endroit banal, un lieu culturel. En proposant des supports vidéo,
photos et des textes selon la géolocalisation de l'utilisateur. Dans ce
cas-là il y a bien un enregistrement de la connaissance. Il existe donc
déjà des solutions possibles dans le secteur privé. Aux
institutions culturelles de s'en inspiré et de développer leur
propre applications.
Enfin, aussi efficaces soient-elles, l'innovation ne peut
fonctionner si aucun plan de déploiement n'est mise en place. Le
réseau des offices de tourisme, des musées, et les réseaux
sociaux sur internet sont par exemple des moyens aisés et très
efficaces pour faire connaitre à la fois un lieu culturel et les
applications qu'ils proposent. Aussi l'élément de gratuité
sera à prendre en considération, chez une
génération habituée aux téléchargements
illégaux et refusant de monnayer son accès à la
culture.
Innovation, accessibilité et partage, voilà les
conditions nécessaires pour la culture de demain.
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