CHAPITRE 3 : Les NTIC au service du tourisme culturel
Après avoir étudié le public des
nouvelles technologies de l'information et de la communication, et les
différentes évolutions du tourisme notamment culturelles, ce
chapitre présente un nouveau visage du tourisme qui se dessine avec
l'apport des NTIC. Ce nouveau visage modifie le comportement des visiteurs et
des institutions culturelles. Cette nouvelle relation fait apparaitre des
outils numériques dont des applications Smartphone
spécialisées dans les offres touristiques et dans les visites
culturelles dîtes « promenades ». Ce chapitre débutera
donc par un panorama de ce nouveau tourisme au contact des nouvelles
technologies de l'information et de la communication, puis il présentera
comment les besoins des visiteurs peuvent être ainsi satisfaits par la
prise en compte de ces outils par les organismes.
3. 1 Le tourisme SoLoMo
Une nouvelle tendance apparait et impact le secteur du
tourisme, il s'agit du tourisme SoLoMo. Solomo est la contraction de «
Social », « Local » et « Mobile ». Popularisé
en France par le blogueur Loïc le Meur66, lors de l'annonce du
thème de la conférence « LeWeb'11 »67. Il
désigne la convergence entre les réseaux sociaux, la
géolocalisation et les
66 Loïc Le Meur est un chef d'entreprise et un
blogueur français. Depuis 2004, il organise une conférence
centrée sur les blogs et les nouvelles technologies qu'il appelle «
LeWeb ». Depuis, LeWeb a gagné en popularité chaque
année, attirant en 2009 plus de 2 400 participants venants de plus de 50
pays.
67 LeWeb'11 est la conférence LeWeb qui a eu
lieu en 2011.
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nouveaux usages du mobile. SOcial car le touriste souhaite
participer à la promotion d'un produit ou d'une destination, d'interagir
avec les professionnels et d'éventuellement devenir un ambassadeur de la
marque, de l'offre ou de la destination. LOcal car le touriste s'attend
à trouver toute l'information de l'endroit où il se trouve,
l'offre touristique doit donc être géo localisée. Enfin le
touriste est MObile et utilise de plus en plus son téléphone
portable afin de faciliter ses déplacements, enrichir son
expérience de visite ou bien tout simplement se renseigner.
68 Ce nouveau tourisme a besoin d'outils numériques pour
accompagner le visiteur tout au long de sa visite.
3.2 Les outils :
Le champ des outils et des services d'aide à la
mobilité touristique ne fait pas encore l'objet d'une définition
bien établie et il n'existe pas de classification reconnue. Cependant,
il est possible de distinguer deux types d'outils69 :
? Les outils d'accueil et d'information numériques sur
des supports fixes (bornes interactives, écrans vidéo, tables
tactiles), que l'on peut trouver dans des lieux couverts, locaux d'accueil des
offices de tourisme, gares, centres commerciaux, boutiques, etc.
? Les outils d'information via des terminaux mobiles, qui
peuvent être ceux de l'utilisateur (Smartphone, assistant personnel) -
c'est dans cette catégorie que l'on trouve les sites web mobiles et les
applications mobiles - ou ceux fournis par le prestataire du service, comme
c'est souvent le cas pour les audioguides.
L'analyse repose sur les outils d'information via des
terminaux mobiles. Les offices de tourismes se trouvent au coeur de cette
problématique, et interviennent avec divers partenaires tels
que70 :
? Les collectivités locales, qui sont financeurs de ces
structures, mais aussi maître d'ouvrage, notamment pour les outils fixes
(bornes, tag 2D...) implantés sur l'espace public
68
http://www.blog-etourisme.com/medias-sociaux-web-20/letourisme-est-mort-le-tourisme-numerique-est-solomo-social-local-mobile-3846
69 cf. « Le numérique et les offices de
tourisme » Atout France page 50
70 ibidem
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? Les prestataires touristiques locaux, partenaires des
offices de tourisme en tant que fournisseurs de données, relais de
diffusion de ces informations, annonceurs sur les supports (papier ou
numérique)
? Les fournisseurs et développeurs de technologies.
Ces intervenants font appel à divers outils pour leur
prestation de services. Ces outils permettent une mobilité et donc une
liberté quasi-totale du visiteur.
3.2.1 L'audioguide
L'un de ces premiers outils à accompagner le visiteur
est l'audioguide, es premiers audioguides apparaissent dans les années
80 avec la cassette à bande magnétique. La visite s'effectue
alors dans un ordre chronologique, en suivant la cassette audio. Dans les
années 1990 et 2000, une nouvelle génération d'audioguides
est disponible, les touristes deviennent plus autonomes dans leur visite
puisqu'il est désormais possible de la synchroniser aux
déplacements du visiteur grâce à des infrarouges.
L'audioguide s'adapte ainsi aux déplacements. Dans les années
2010, l'audioguide se transforme et utilise les différents
réseaux (3G, wifi et Bluetooth) et même la 3D dans les oeuvres. La
culture s'anime sous les yeux des visiteurs, imposant parfois une
scénarisation des expositions pour mieux interagir avec lui.
L'audioguide se dématérialise. Son contenu se
télécharge ainsi sur internet à travers les podcasts et
les applications sur les téléphones mobiles. Il s'adapte donc au
visiteur grâce à un système de géolocalisation et
peut interagir avec lui à n'importe quel moment de la visite autant
à l'extérieur qu'à l'intérieur. On note ainsi qu'en
2009, 4,1 milliard de personnes étaient équipées d'un
portable dans le monde, dont 30% de Smartphones. Parmi les nombreux avantages
on note une grande ergonomie des écrans tactiles, faciles à
transporter et facile à utiliser. Outres les applications, les
utilisateurs de Smartphones peuvent également lire les QR code qui
contiennent de nombreuses informations ainsi que l'accès à des
pages web. Le téléphone cellulaire comme audioguide accompagne le
visiteur avant, pendant et après la visite. Il doit néanmoins
respecter certaines règles pour être considéré comme
audioguide : la prise en main doit être inférieure à la
minute, l'ergonomie doit être simple et doit privilégier l'audio
et enfin l'outil doit accompagner le regard du visiteur sans faire écran
aux oeuvres présentées. Le risque étant d'enfermer le
visiteur dans une sorte de bulle qui l'éloigne de la visite. Le contenu
doit être facilement téléchargeable, d'où la mise en
place de nombreuses bornes wifi appelés « hot spots » dans de
nombreuses villes comme Paris, l'inter-connectivité est donc
complète.
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3.2.2 Les tags 2D
Le code barre 2D a été inventé en 1994
par une entreprise japonaise. Il s'agit d'un pictogramme de couleurs noir et
blanc (pouvant faire l'objet d'une personnalisation en couleur) pouvant
contenir tous types d'informations : texte, images, sons, vidéos que
l'on peut trouver sur tous types de support : murs, textiles,
papiers...71
Un logiciel installé sur le téléphone
mobile (QR Reader) permet de scanner le code 2D pour déclencher les
actions suivantes :
· Se connecter à un site web ;
· Envoyer un SMS, un MMS ou un courrier électronique
;
· Générer un appel téléphonique
;
· Enregistrer une carte de visite dans ses contacts. Le
téléphone doit donc disposer d'une connexion Internet.
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