1-3 Les stratégies locales d'adaptation des
populations
Les sociétés se sont, en tout
temps, adaptées aux conditions
météorologiques et climatiques (GIEC, 2007 ).
Mais au regard de la situation actuelle caractérisée par des
mutations climatiques plus importantes, il demeure important que les efforts
d'adaptation soient orientés vers la réduction de la
vulnérabilité.
Dans la commune d'arrondissement de
Thiès-nord, les populations adoptent des
méthodes rudimentaires pour faire face aux inondations. Ces
méthodes tournent autour de stratégies temporaires et ne sont pas
efficaces au vu de la situation observée sur
le terrain.
Photo 11: Sacs de sables qui servent d'accès
à cette maison (S.B.
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NGOM, 2013)
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Ces sacs de sables (Photo 11 ) sont placés
devant les entrées des maisons où en saison des pluies,
l'accès devient impossible en raison de la présence permanente de
l'eau dans la maison. Selon le propriétaire de la maison, cette
situation est triste et il la vit depuis le début
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des inondations à Thiès-nord. Ces
méthodes rudimentaires et inefficaces sont retrouvées dans
beaucoup de maisons inondées dans la zone.
Pour d'autres, des stratégies de contournement
des eaux sont développées (Photo 12), ce qui contribue à
la déviation des voies naturelles d'écoulement des eaux. Cette
situation est à l'origine de débordement des eaux jusque
dans des secteurs épargnés par les
inondations.
2013)
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Photo 12 : Barrages en pierres pour
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dévier le ruissellement des eaux
(S.B.NGOM,
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Cette situation corrobore l'idée qui veut
que l'adaptation soit liée au développement
socio-économique27 . Le niveau de
développement de la commune d'arrondissement ne permet pas aux
populations d'adopter des stratégies efficaces pour lutter contre les
inondations. Au contraire, ces stratégies ne font qu'augmenter leur
exposition aux aléas pluviométriques.
C'est le cas des remblaiements
observés presque dans toutes les maisons
inondées que nous avons visitées (Photo
13). Cette méthode très prisée par les
populations a montré ses
27 GIEC, op cit, p86
limites car à chaque saison pluvieuse, les
populations disent qu'elles constatent une intensification du
phénomène. Le remblaiement ne fait qu'augmenter
l'imperméabilité des sols et le coût est insupportable pour
ces ménages pauvres.
Photo 13 : Maisons remblayée
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s à Nguinth (S.B.NGOM, 2013)
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D'autres par contre, optent pour la migration en
raison de l'état de délabrement des maisons.
Nous avons noté la présence de quelques
maisons abandonnées à cause des inondations
(Photo 14 ). Au regard de leur état de
délabrement, elles ne sont plus en mesure
d'héberger un ménage.
Photo 14 : Maisons abandonnées dans la zone
d'étude (S.B. NGOM, 2013)
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La migration est considérée comme une
stratégie d'adaptation mais elle n'est pas trop importante dans la zone
d'étude. Les populations préfèrent rester sur place et se
confronter aux eaux car n'ayant pas les moyens de se trouver un autre abri pour
y vivre.
Ces stratégies d'adaptation sont les mêmes que
celles développées dans beaucoup de sites inondés du pays.
Elles répondent à un besoin d'urgence mais ne suffisent pas pour
endiguer les souffrances auxquelles sont confrontées les populations.
Ces dernières ont besoin de soutien de la part des autorités pour
faire face aux inondations mais plusieurs obstacles se dessinent pour arriver
à ce soutien des institutions.
Par ailleurs, au regard des résultats observés
dans les objectifs institutionnels et locaux, nous considérons qu'il
existe beaucoup de contraintes qui réduisent les efforts et aggravent
même le phénomène. Ces contraintes contribuent à la
vulnérabilité de la commune d'arrondissement aux inondations.
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