V.3.4. L'économie agricole
C'est in fine l'aune à laquelle on
évaluera la manière dont un projet d'aménagement s'empare
de la question agricole. Et c'est bien évidemment pour la profession
l'enjeu majeur qui déterminera à ses yeux une bonne prise en
compte de l'agriculture.
V.3.5. La capacité des acteurs
La place de l'agriculture sur des territoires soumis à
l'influence urbaine dépend fortement de la capacité des
agriculteurs locaux et des autres acteurs à se structurer et à
participer à un projet de développement. Les groupements
agricoles s'investissent comme acteurs de l'aménagement local. D'autres
acteurs, élus, associations, habitants, s'emparent de la question
agricole et renouvellent le débat sur les fonctions de l'agriculture.
Ils deviennent forces de proposition, participent au processus
d'élaboration de projets de territoire et interviennent dans la
négociation des politiques territoriales.
Par cette capacité des acteurs à dialoguer sur les
enjeux locaux, à construire des projets, des formes de structuration de
territoires spécifiques sont définies où l'agriculture
trouve une place. Les fonctions de l'agriculture ne se renouvellent pas
seulement sous l'influence des évolutions dans les conceptions de la
ville chez les aménageurs et les urbanistes. Elles 19
dépendent aussi du jeu des acteurs
dans les dynamiques de développement local et pour une part, dans la
capacité des agriculteurs à se structurer autour d'un projet de
développement et à nouer des alliances avec d'autres acteurs
(Peyrache-Gadeau, Fleury, 2005).
V.4. PRISE EN COMPTE DE L'AGRICULTURE ET SES
ESPACES
V.4.1. Les espaces agricoles dans le territoire
urbain
En ville, les espaces agricoles deviennent l'une des trois
composantes de l'espace urbain à savoir les espaces urbanisés,
les espaces naturels et les espaces agricoles.
Les espaces agricoles, groupés dans ce que l'on appelle
les espaces ouverts ou espaces « verts » en milieu urbain (parcs
urbains, jardins communautaires ou d'agréments, forêts...),
pourront être catégorisés en trois sortes de surfaces
agricoles (chambre d'agriculture de la Savoie, de la Haute Savoie et le parc
naturel régional du massif des Bauges, 2008) :
V.4.1.1. Des surfaces agricoles à enjeux
prioritaires :
- parcelles présentant des bonnes conditions
d'exploitation : surfaces mécanisables et facilement accessibles,
- grands blocs d'exploitations, vierges de toute
construction,
- pâturages de proximité aux abords des lieux de
traite,
- parcelles incluses dans le périmètre AOC
viticole.
V.4.1.2. Des surfaces agricoles à enjeux forts
:
- surfaces présentant des conditions d'exploitation
plus difficiles (terrains pentus ou difficilement mécanisables du fait
de la présence d'arbres ou de talus),
- îlots d'exploitation de petites surfaces,
isolés ou à proximité de grands ensembles
déjà urbanisés et répondant à une logique
d'urbanisation à moyen terme.
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