1.3 CARACTERISTIQUE DU SECTEUR
INFORMEL.
Les activités informelles africaines se
caractérisent essentiellement par
l'hétérogénéité, la
vulnérabilité, une population principalement jeune,
féminine, migrante et une solide stratification sociale.
A. L'HETEROGENEITE.
Un aspect très important de l'informel en Afrique est
sa grande hétérogénéité. Celle-ci se
manifeste par plusieurs aspects.
Suivant CARLOS MALDONADO du BIT, l'organisation de la
production et l'insertion dans les marchés peuvent très
différente, selon les unités de production. [CEINF, 1980]
Pour JEAN-PIERRE lachaud,
l'hétérogénéité existe aussi dans les formes
de travail du secteur informel qui ne correspondent pas nécessairement
à celles du « secteur moderne ». On retrouve
différentes formes de travail indépendant ainsi que
différentes formes de travail salarié [CEINF, 1980]
Le secteur informel sera donc constitué des
activités très différentes des petits métiers
produisant des services variant au gré de l'imagination des travailleurs
ainsi qu'au gré des occasions, et fonctionnant de façon
très distincte.
B. LA VULNERABILITE
L'idée de vulnérabilité sur le
marché du travail peut constituer un dénominateur commun pour
appréhender ces diverses formes de travail.
Pour le BIT, cette vulnérabilité touche les
travailleurs comme les chefs d'entreprises ou entité du secteur
informel. Absence de protection juridique ou social, recours aux
mécanismes institutionnels informels marqués pourtant par
l'exploitation, emploi généralement instables, revenu faible et
irrégulier [BIT, 2002].
C. UNE POPULATION
PRINCIPALEMENT JEUNE, FEMININE, MIGRANTE ET EN CHOMAGE.
Conformément à la littérature, les femmes
sont plus nombreuses que les hommes dans les activités informelles.
Jacqueline oble LOHOUES nous explique que lorsque le revenu
familial est trop faible, les femmes peuvent travailler tout en s'occupant des
enfants, ce que l'économie moderne ne leurs permet habituellement pas.
[CEINF, 1980]
Chez la plupart des auteurs étudiés, les jeunes
sont aussi plus fortement représentés que les plus
âgés dans ce secteur.
JEAN-PIERRE lachaud indique qu'en côte d'ivoire, par
exemple, seulement 10% de la main d'oeuvre informelle a plus de trente ans. Ce
chiffre s'explique entre autres par le fait que l'embauche dans le
« secteur » moderne demande un certain nombre d'instruction
et de formation, ce qui retarde le moment de l'insertion. On peut donc voir
dans l'informel une forte présence de jeunes déscolarisés
ou peu scolarises. Même de jeunes diplômés en recherche
d'emploi peuvent également se trouver dans ce
« secteur ».
CARLOS MALDONALDOS résume la structure de l'emploi
informel au bénin par la présence prépondérante de
femmes et de jeunes, et une forte majorité d'individus n'ayant
reçu aucune formation formelle(ou presque). [SICA, 2001].
Il est important de noter que, d'une façon
générale, la population se trouvant dans le secteur informel en
Afrique demeure tout de même assez hétérogène.
Dans sa définition multicritères, le
« rapport Kenya » du BIT définit le secteur informel
à partir des sept caractéristiques suivantes :
· Facilité d'accès à
l'activité,
· Utilisation des ressources locales,
· Propriété familiale de l'entreprise,
· Echelle d'activité réduite,
· Usage de techniques qui privilégient le recours
à la main d'oeuvre,
· Qualification acquise hors du système officiel
de formation,
· Marchés concurrentiels et sans
réglementation.
BRUNO Lautier dans son ouvrage
« l'économie informelle dans le tiers
monde »évoque deux critères essentiels de
repérage du secteur informel. Le critère de taille et le
critère de non-respect de la loi. [EITM, 1994]
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