EMA Vendée
Ecole de Management en Alternance
CHANGEMENT ET PERFORMANCE
Le changement en entreprise,
un mal nécessaire pour y optimiser la
performance ?
Mémoire pour le diplôme de Mastère de
Management Spécialisé en Alternance MSA 2
Manager de l'organisation des Ressources Humaines et des
relations sociales
Année 2015 - 2016
Amélie MOTEAU
Résumé
Cette recherche porte sur la relation entre le changement et
la performance au sein des entreprises. Plus particulièrement, j'ai
souhaité m'intéresser au changement organisationnel et à
la performance individuelle, collective et celle de l'organisation dans sa
globalité.
Ce travail est une analyse des conséquences positives
et négatives du changement sur le comportement des individus, et par
ricochet sur la performance de l'organisation.
Aujourd'hui, le changement est un passage inévitable
pour la survie de l'entreprise. Cependant, les répercussions sont
différentes selon la manière dont il est conduit.
Le changement influence énormément le
comportement des individus dans l'organisation. En effet, au premier abord,
ceux-ci résistent au changement : une réaction humaine
logique car les individus doivent lire la réalité d'une
façon nouvelle. Mais cette résistance peut avoir de lourdes
conséquences pour l'individu et pour l'organisation dans laquelle il
évolue : stress, maladie, démotivation,
désengagement, dégradation du climat social, coûts
financiers. Par ces effets, les performances individuelle et organisationnelle
baissent inéluctablement.
Néanmoins, le changement peut aussi avoir des
répercussions positives sur la performance. Tout d'abord à un
niveau individuel - puisque l'individu est au coeur de l'entreprise -le
changement bien accompagné va avoir sur lui des effets positifs :
motivation, implication, développement des connaissances et des
compétences par l'apprentissage. De manière collective, le groupe
d'individus va pouvoir s'influencer de manière à mieux accepter
le changement. Ainsi, les individus vont être heureux et satisfaits dans
leur travail et, par cette performance sociale, vont faire augmenter la
performance de l'organisation.
Préambule
On m'a souvent demandé ce que je voulais faire de ma
vie. Il ne m'a pas été si simple de répondre à
cette question jusqu'à il y a trois ans, à mon entrée en
Licence Ressources Humaines.
J'ai un parcours atypique, très formateur, qui me
permet aujourd'hui d'être ce que je suis et d'appréhender mes
prises de postes avec plus d'assurance et de confiance en moi.
Après une expérience en agence de travail
temporaire, j'ai connu le milieu du BTP puis le milieu enseignant, par le biais
justement de l'EMA Vendée. Actuellement chez MAAF, je découvre un
autre secteur, une grande entreprise, d'autres enjeux et c'est tout aussi riche
pour moi de mettre mes compétences au service de cette entreprise.
Les Ressources Humaines m'apportent un aspect essentiel :
une dimension sociale, qui me manquait jusqu'à présent, et qui
m'apporte l'équilibre dont j'ai besoin.
Il est donc important pour moi de réserver ces
quelques lignes aux personnes qui ont contribué, de près ou de
loin à l'élaboration de ce travail, et à celles qui m'ont
toujours soutenu pour arriver jusque là.
Mes remerciements s'adressent en premier lieu à Madame
Julie BOUROCHER et à Monsieur Thierry MÉREL pour leur
disponibilité, leur soutien et leurs conseils tout au long de mon
travail. Mes remerciements vont ensuite à l'ensemble des professionnels
du service des Affaires Sociales de MAAF, mon entreprise d'accueil pendant
cette année d'alternance, et en particulier à mon tuteur. Merci
de votre confiance.
Mes remerciements s'adressent enfin à ma famille et
plus particulièrement à ma mère, pour la relecture
courageuse de mon travail.
Sommaire
Résumé
Préambule
Sommaire
Introduction 1
Première partie : Pour mieux comprendre
2
A. L'approche théorique du changement 2
1. Définitions 2
2. Quelques théories sur le changement 4
3. Les formes du changement 5
4. La typologie du changement 6
5. Les phases du changement 7
6. Les apports de la psychologie sociale et de la sociologie
des organisations 9
B. La conduite du changement 10
C. La performance 11
D. Cadre de l'étude 13
Seconde partie : Le changement, une menace pour
la performance 14
A. La place de l'individu dans le changement organisationnel
15
1. Le changement de considération des membres de
l'organisation 15
2. Les schémas mentaux 16
B. L'influence du changement sur le comportement de l'individu
16
1. Les facteurs de risques liés à un changement
organisationnel 16
2. La résistance au changement 17
C. Les conséquences du stress professionnel sur la
performance individuelle 21
1. Stress et performance 21
2. Les répercussions des changements sur la
santé mentale des travailleurs 24
D. Les conséquences du stress professionnel sur la
performance organisationnelle 24
1. L'absentéisme comme conséquence
comportementale du stress professionnel 25
2. Les conséquences financières 25
E. Pourquoi certains projets de changement
échouent-ils ? 27
Troisième partie : La conduite du
changement, un outil d'optimisation de la performance 29
A. Les comportements de l'individu face au changement
organisationnel 29
1. Le comportement 29
2. La motivation 30
3. L'implication 34
4. Le développement des connaissances et des
compétences par l'apprentissage 35
5. Créer le désir de changer 39
B. La dynamique de groupe pour une meilleure acceptation du
changement 40
1. La démonstration de LEWIN 40
2. La communication d'influence dans les groupes 42
C. Les conséquences du bien-être sur la
performance individuelle 43
1. Notion et définitions 43
2. La théorie du « Happy/productive
worker » 44
D. Les conséquences du bien-être sur la
performance organisationnelle 45
1. Une corrélation positive entre performance sociale
et performance économique 45
2. Une opportunité pour la fonction RH 45
E. Mais alors, comment transformer sans casser ? 46
F. Des changements réussis 47
Conclusion 49
Bibliographie 50
Table des annexes 54
« Il vaut mieux penser le changement que changer le
pansement. »
Francis BLANCHE
« En voulant décréter le changement,
l'immobilisme s'est mis en marche et je ne sais plus comment
l'arrêter. »
Edgar FAURE
« Il n'existe rien de constant si ce n'est le
changement. »
Bouddha
« Ce n'est pas parce que c'est difficile que nous
n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que c'est
difficile. »
Sénèque
Introduction
Actuellement en alternance dans une entreprise en plein
bouleversement organisationnel, j'ai eu envie de questionner le changement en
entreprise. Depuis deux ans, MAAF, GMF et MMA font l'objet d'un regroupement en
une seule et même entité : COVÉA. Cela implique
indéniablement des restructurations au sein des services et des
équipes.
Si mon entreprise, MAAF, est bien armée pour mener ce
projet en interne - elle dispose d'un pôle « Accompagnement du
changement » -, tous les individus ne réagissent pas de la
même manière. Très concrètement, je vois bien que
certains de mes collègues se retrouvent inquiets et perdus devant ce
changement. J'ai donc eu envie d'approfondir le sujet et surtout de comprendre
les mécanismes du comportement face à ce
phénomène.
Tout d'abord, il y a un paradoxe évident :
l'environnement change beaucoup plus vite que les individus ne sont capables de
le faire. De ce fait, l'homme s'impose bien souvent comme un frein au
développement de son organisation, alors qu'il est le seul espoir pour
l'entreprise d'être compétitive.
Mais comment conduire le changement ? Car lors d'un tel
projet, les conséquences sont nombreuses : les résistances,
l'inquiétude, l'interrogation, l'envie, la passivité, le pouvoir,
le nouveau, l'inconnu, une nouvelle source de motivation, une
opportunité, vont avoir des impacts différents : la
performance d'une part, et la contre-performance d'autre part.
Ma problématique découle de ce constat et j'ai
posée la problématique suivante : le changement en
entreprise est-il un mal nécessaire pour y optimiser la
performance ?
Le changement peut être perçu de deux
manières : une menace pour la performance (seconde
partie), il va alors se traduire par des résistances de
la part de l'individu et/ou de l'organisation même. A l'inverse, le
changement peut être vu comme une opportunité
(troisième partie) et sera alors profitable à l'individu
et à l'entreprise pour améliorer sa compétitivité
et sa performance.
A. Première partie
B. Pour mieux comprendre
1. L'approche théorique du
changement
1. Définitions
Selon le Larousse, le changement se définit comme
suit : « Action, fait de changer, de modifier quelque chose,
passage d'un état à un autre ». Pris globalement,
le changement désigne le passage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Passaged'un
état à un autre qui peut s'exercer dans des domaines et à
des niveaux très divers. Selon la nature, la durée et
l'intensité de ce passage, on parlera d'
évolution,
de
révolution,
de
transformation, de
métamorphose, de
modification ou encore
de
mutation.
On distingue le changement
« endogène », dû à des causes internes,
du changement « exogène », provoqué par des
causes externes.
Serge RAYNAL1(*)le considère comme « un
phénomène interactif entre un acteur, un système et un
environnement. Ce phénomène est déclenché par un
stimulus provoquant un écart, un décalage, une rupture ou un
déséquilibre ».
Michel CROZIER2(*), lui, insiste sur l'intérêt de
considérer le changement comme un problème, dans
la mesure où il n'est pas naturel, et de le comprendre comme un
processus de création collective.
Françoise KOURILSKY3(*), par une approche systémique,
explique qu'il s'agit de procéder à une autre lecture de la
réalité. L'amorçage du changement est issu de la
perception d'un décalage entre le fonctionnement d'une
organisation et ses objectifs.
Je vais plus particulièrement m'intéresser au
changement organisationnel car c'est sur cet aspect du changement que va porter
mon étude.
En voici une définition : « Toute
modification durable dans un sous-système de l'organisation, pourvu que
cette modification soit observable par ses membres ou les gens qui sont en
relation avec ce système »4(*).
L'objectif du changement organisationnel est d'accroître
la capacité ou l'aptitude de l'organisation à s'adapter aux
changements qui interviennent dans son environnement et de changer les
modèles de comportement des salariés.
Les entreprises sont destinées à connaître
des changements organisationnels majeurs et à les adopter afin de rester
compétitives, et aussi de suivre et de s'adapter aux changements
spécifiques de leur environnement. Ces changements sont induits par des
facteurs internes et externes nécessitant souvent une adaptation pour
les travailleurs.
Les facteurs externes pouvant conduire à un
changement organisationnel
|
Les facteurs internes pouvant conduire à un
changement organisationnel
|
· Le développement technologique de nouveaux
matériaux
· Des changements dans les exigences et les goûts
des clients
· Les activités et innovations des concurrents
· Une nouvelle législation et/ou politique du
gouvernement
· Des changements économiques nationaux et
globaux
· Des changements dans les politiques locales, nationales
et/ou internationales
· Des changements dans les valeurs sociales et
culturelles
|
· De nouvelles productions et innovations dans me
modèle des services
· De faibles performances
· La nomination d'un nouveau directeur ou d'une
équipe de nouveaux directeurs
· L'inadéquation des aptitudes et des
connaissances de base
· La délocalisation de fonction ou d'usine, la
fermeture de filiales ou de marchés
· Des problèmes liés aux facteurs de
redistribution des responsabilités
· Des innovations de processus de fabrication
|
Source : Gérard MONPIN (2008)
2. Quelques théories sur
le changement
a. Un modèle simple pour décrire le
changement, celui de Kurt LEWIN
Kurt LEWIN5(*)souligne le caractère dynamique du processus de
changement, en le caractérisant par trois phases qu'il nomme
décristallisation (defreezing), déplacement (moving) et
recristallisation (refreezing). Ces phases s'appliquent aussi bien aux
organisations qu'aux systèmes d'action et aux personnes :
§ La décristallisation correspond
à l'abandon des comportements et des attitudes habituelles. Elle
s'accompagne d'une motivation à changer.
Les mécanismes qui interviennent sont d'abord
l'inconfort, voire le malaise ou l'anxiété, qui entraînent
le besoin de changer, puis la reconstruction d'une certaine
sécurité psychologique pour pouvoir apprendre autre chose.
§ Le déplacement est la
deuxième phase du processus. On s'initie à de nouveaux modes de
fonctionnent. On expérimente de nouvelles façons de faire les
choses.
Les mécanismes psychologiques en jeu sont
l'identification à de nouveaux modèles et
l'intériorisation des nouveaux comportements. Le succès du
déplacement se mesure par la qualité de la restructuration
cognitive, permettant de voir les choses autrement.
§ Enfin, la recristallisation consiste
à rendre permanent un nouveau champ de forces et à stabiliser le
nouvel équilibre atteint. Les nouvelles façons de faire sont
intégrées à l'activité. On rend le changement
durable.
Le modèle de LEWIN a l'avantage d'être facile
à comprendre. Je développerai sa théorie dans la
troisième partie de ma recherche.
William BRIDGES6(*)a repris ces trois étapes. Pour lui, «
Il y a d'abord une fin, ensuite un commencement, avec un entre-deux important,
un temps de jachère ». Il compare la transition aux saisons
dans la nature : « Les feuilles tombent, l'hiver s'écoule puis
la verdure émerge à nouveau dans la forêt aride et sombre.
Les événements suivent également ce courant pour les
humains ».
b. L'approche systémique
L'approche systémique, parfois nommée
analyse systémique, est un champ interdisciplinaire
relatif à l'étude d'objets dans leur complexité. Pour
tenter d'appréhender cet objet d'étude dans son environnement,
dans son fonctionnement, cette démarche vise par exemple à
identifier :
§ la « finalité » du
système
§ les niveaux d'organisation
§ les états stables possibles
§ les échanges entre les parties
§ les facteurs d'équilibre et de
déséquilibre.
Relative au changement, l'approche systémique consiste
à répondre à une demande en s'appuyant sur des composants
fondamentaux du système afin d'élaborer et mettre en oeuvre une
stratégie destinée à mobiliser le ou les acteurs
concernés dans une direction précisée avec le demandeur.
Elle nécessite la mise en place d'ajustements
successifs pour réguler les résistances
spontanées ou organisées des acteurs et pour s'adapter aux
pressions et/ou aux évolutions de son environnement7(*).
En pratique, elle s'avère particulièrement
intéressante dans la mesure où elle propose des modalités
adaptées aux situations rencontrées par les dirigeants et leurs
collaborateurs pour piloter un changement sur une personne, une équipe
ou une catégorie professionnelle.
3. Les formes du changement
Caractéristiques
|
Formes du changement
|
Définitions
|
Etendue
|
Globale
|
Le changement touche toutes les activités et les
unités de l'organisation en commençant par la direction et vise
une modification aussi bien interne qu'externe comme le changement
stratégique.
|
Partielle
|
Il touche une portion de l'organisation et une partie de ses
unités tout en préservant la stratégie, la culture et la
structure précédentes.
Ce type de changement s'avère insuffisant pour modifier
la performance de l'organisation et survient suite à la
nécessité de la coopération et la coordination entre les
groupes mettant en évidence un consensus autour du processus du
changement.
|
Profondeur
|
Majeure
|
Il marque une grande différence avec le passé,
avec une rupture et une discontinuité apparentes.
Il modifie le contenu de la stratégie, les processus,
la culture organisationnelle et la performance de l'organisation. Il tient
à assurer un nouvel équilibre.
|
Marginale
|
L'apport du changement est un raffinement de la situation
actuelle, du contenu, du processus et de la mission de l'organisation.
|
Rythme
|
Lent
|
Il consiste à une démarche graduelle pour
assurer par la suite un nouvel équilibre.
|
Rapide
|
Il s'agit d'un redressement et d'une révolution contre
une situation passée.
|
Source : Conduite du changement, concepts
clés (2014, p.10)
Il me semble important de mentionner ces différentes
formes du changement car elles sont liées à la performance de
l'entreprise. Je remarque ici que l'impact d'un changement ne sera pas
le même selon la forme du changement adopté par une
entreprise.
4. La typologie du
changement
Dans leur ouvrage8(*), David AUTISSIER et Isabelle VANDANGEON-DERUMEZ
qualifient et nomment les quatre types de changement :
§ Le changement continu : il
émerge dans l'organisation de manière non organisée ou
bien après une prise de conscience liée à un
évènement interne et/ou externe. L'intérêt pour un
projet grandit avec l'envie d'engager des actions en vue de faire
« bouger les choses », sans trop avoir une idée
très précise des méthodes, échéances et
ressources à mobiliser.
§ Le changement proposé : le
changement est proposé par la direction en termes de résultats
attendus et de planning à respecter. Les acteurs sont libres d'utiliser
les méthodes qu'ils veulent et de faire les arbitrages de ressources
qu'ils jugent nécessaires. Ils sont libres des modalités pour
déployer et réaliser le changement.
§ Le changement dirigé :
l'impulsion du changement est donnée par la direction de manière
injonctive avec une contrainte de réalisation forte et une marge de
négociation assez faible. L'état d'urgence (appelé
Burning Plateform9(*)) est utilisé pour justifier un changement
rapide qui privilégie l'action, à la discussion et au
compromis.
§ Le changement organisé :
parce que la finalité du changement n'est pas très bien
perçue et les objectifs difficiles à quantifier, les acteurs se
voient proposer des méthodes de travail et des échéances
dans une logique d'expérimentation, qui les amèneront à
trouver par eux-mêmes des objectifs par lesquels se réalisera une
dynamique de changement.
5. Les phases du changement
a. La courbe de deuil transposée dans
l'entreprise - le processus de changement
La courbe de deuil a été modélisée
par Elisabeth KUBLER-ROSS10(*).
Cette courbe est célèbre pour sa
théorisation des différents stades par lesquels passe une
personne qui apprend sa mort prochaine.
Telle que présentée dans la version ci-dessus,
la courbe de deuil comporte cinq grands mouvements qui peuvent être
décomposés comme suit :
§ L'état de choc : c'est le
moment précis auquel survient la perte. Ce moment se caractérise
une forme d'atonie émotionnelle qui précède la prise de
conscience de sa réalité.
§ Le déni : c'est le refus de
reconnaître et d'affronter la réalité de la perte.
§ La colère : c'est la phase
qui suit le déni. Elle se caractérise par une réponse
émotionnelle forte.
Elle peut s'accompagner également d'un fort sentiment
de culpabilité : Des études en psychosociologie montrent ainsi
que le sentiment de culpabilité de ceux qui restent dans l'entreprise
à la suite d'un plan social peut être très fort.
§ La dépression : c'est le moment
où l'on se rend compte que malgré nos tentatives de marchandage
la réalité s'impose à nous. C'est un moment d'abattement
qui n'est pas forcément ici à entendre dans son acception
clinique. La colère fait place à un sentiment de tristesse qu'il
conviendra également de verbaliser.
§ L'acceptation : c'est le dernier
mouvement du processus. Il est précédé de quelques essais
qui permettent pas à pas d'amorcer le renouveau sans craindre la
rechute. La réalité est comprise, éprouvée ET
acceptée et permet d'évoluer vers autre chose.
Le schéma ci-dessus propose une adaptation de la courbe
d'Elisabeth KUBLER-ROSS applicable à l'entreprise, et voici
également la courbe du changement, par la même auteure.
Avec ces schémas, je constate que tout changement
vécu dans l'organisation implique une forme de deuil : il peut s'agir du
départ d'un ou plusieurs collègues, d'un responsable
hiérarchique, d'un changement de service, d'une mutation, de l'abandon
d'un projet engagé, d'un processus de restructuration interne ou encore
d'un plan social.
Il est important d'aborder ce processus car l'individu est au
coeur des changements organisationnels, et de manière
générale au coeur des richesses de l'entreprise. De ce fait, un
changement va impacter l'individu psychologiquement et entraîner des
modifications de son comportement.
6. Les apports de la
psychologie sociale et de la sociologie des organisations
La psychologie sociale et la sociologie des organisations
approchent le phénomène du changement d'un point de vue
différent : à l'échelle de l'individu et de
l'organisation.
Néanmoins, les deux disciplines soulèvent les
mêmes interrogations : le changement est-il possible ? Dans
quelle mesure et selon quelles modalités ?
Les conclusions sont relativement proches et peuvent
être synthétisées de la manière suivante :
le changement est possible mais il ne va pas de soi et de surcroit ne
se décrète pas.
Par la psychologie sociale, des potentialités de
changement ont été identifiées chez les individus et
montrent que les comportements reposent pour partie sur des
éléments stables (la mentalité, la
culture, etc.) mais aussi sur des éléments plus
instables, relatifs au contexte et à la situation
interactionnelle dans lesquels l'individu est placé.
2. La conduite du changement
Il est indispensable d'intégrer la dimension «
conduite du changement » dans un projet de changement.
Ce terme a vu le jour essentiellement avec les projets
informatiques et plus particulièrement avec les projets d'implantation
des progiciels de gestion intégrés (PGI ou ERP pour Entreprise
Ressources Planning).
Dans leur ouvrage11(*), David AUTISSIER et Jean-Michel MOUTOT ont
montré que la conduite du changement était davantage
réalisée par des cabinets externes. Ils proposentun modèle
des offres en conduite du changement, structuré en trois
approches :
§ La conduite du changement
« instrumentée » : la plus connue
permet de traiter des changements à large échelle à
travers des kits de déploiement, kits de formation et de communication.
C'est l'offre proposée par les grands cabinets de conseil qui propose un
processus de changement avec des productions comme des plans de communication,
des études d'impacts et des plans de formation. Cette offre a
été créée pour les grands projets informatiques de
type ERP.
§ La conduite du changement
« psychosociologique » : c'est la plus
complexe ; elle permet de comprendre la culture des acteurs, de
caractériser les organisations, d'analyser les résistances et
leurs causes profondes, les facteurs de motivation, les modes de management,
les relations sociales entre les groupes. Proposée par des cabinets de
conseil de plus petites tailles, spécialisés en ressources
humaines et/ou management, cette approche vise en général un
petit nombre de bénéficiaires du changement et traite plus des
facteurs de résistances que de l'accompagnement au changement dans son
ensemble.
§ La conduite du changement de
« gestion de projet » : la plus
complète, elle permet de cadencer les étapes
intermédiaires du changement et de suivre la réalisation du
changement. Elle prend la forme d'un lot dans un projet avec ses actions, son
planning et son budget. La gestion du changement traite plus
particulièrement de la communication sur le projet et du pilotage de
certains points.
Je me suis tout de même interrogée sur la
différence entre les termes de
« conduite » et
d'« accompagnement » du changement. Ce
sont en fait deux notions bien distinctes.
Concernant la conduite, il est possible de la comparer
à la conduite d'un véhicule. A cet effet, plusieurs choses
guident les individus : un objectif à atteindre qui implique une
destination, des délais à respecter, des moyens à leur
disposition, décidés par eux ou imposés, et des outils de
mesure appelés indicateurs. On se retrouve ici dans une situation proche
de la conduite d'un projet. Ainsi, on parle de « conduite du
projet de changement », formulation dans laquelle on trouve
une notion de distance vis-à-vis des autres acteurs concernés par
le voyage.
Quand on parle d'accompagnement, on peut continuer l'analogie
avec la conduite automobile : quand un nouveau conducteur est
accompagné, il y a un sentiment de proximité, d'assistance et
d'aide qui apparaît. Cela va se traduire par de l'explication, de la
formation, des conseils, de la démonstration, des réponses
à ses questions. On identifieici un travail collectif
entre l'accompagnateur et l'individu ou les individus concernés, ceux-ci
pouvant peuvent trouver des solutions ensemble. Cela leur permet d'y
accéder plus facilement.
Accompagner le changement, c'est impliquer toutes les parties
prenantes le plus en amont possible et s'assurer de leur adhésion.
Autrement dit, cela permet de faire en sorte que le projet produise un retour
sur investissement et des performances rapides. Piloter la performance, c'est
donc accompagner le changement dans toutes ses dimensions.
L'organisation en tant qu'entité d'actions collectives ne peut donc
changer que si l'activité des membres qui la composent change.
3. La performance
La performance est un terme plus compliqué à
définir puisque diverses définitions existent. Ce terme est issu
du mot anglais « to perform » qui veut dire
« réaliser ». Historiquement, la performance
individuelle au travail est au coeur de nombreuses disciplines telles que le
management, la gestion des ressources humaines et le comportement
organisationnel. Pourtant, sur le plan théorique, plusieurs auteurs
déplorent l'insuffisante conceptualisation du terme de
« performance au travail ».
D'une part, les chercheurs se sont interrogés sur l'art
et la manière de mesurer la performance (techniques et outils
d'évaluation). D'autre part, ils se sont interrogés sur les
déterminants individuels de la performance, c'est-à-dire les
facteurs humains qui expliquent la performance (implication, motivation,
satisfaction, etc.). Celle-ci peut donc être conceptualisée de
diverses manières.
CHARBONNIER, SILVA et ROUSSEL12(*) définissent la performance comme
« un ensemble de comportements ou d'actions qui sont pertinents
pour les objectifs d'une organisation et pouvant être mesurés en
termes de niveau de compétence et de contribution aux
objectifs ».
Au niveau de l'entreprise, la performance exprime le
degré d'accomplissement des objectifs poursuivis. Elle s'articule autour
de tout ce qui contribue à améliorer le couple valeur-coût
et qui tend ainsi vers la maximisation de la création nette de valeur.
La difficulté réside dans la détermination des objectifs
qui peuvent se concevoir sous différents aspects :
économique et financier, social, organisationnel et
sociétal.
D'après Alfred SLOAN13(*), la performance financière se
mesure à l'aide des indicateurs qui mesurent d'une part, la
rentabilité économique du capital utilisé par l'entreprise
(le rapport entre le résultat d'exploitation et les capitaux investis)
et d'autre part, la rentabilité financière des capitaux
apportés par les propriétaires de l'entreprise (le rapport entre
le résultat net et les capitaux propres). Aujourd'hui, un
troisième ratio s'est ajouté, permettant de mesurer la
création de valeur pour l'actionnaire (la différence entre le
résultat opérationnel et les capitaux investis).
La performance sociale qualifie l'ensemble
des indicateurs susceptibles d'évaluer le vécu des individus au
travail, tant dans ses dimensions positives (bien-être, satisfaction,
etc.) que dans ses dimensions négatives (mal-être, risque, stress,
etc.). Ce terme renvoie aussi bien à des composantes
individuelles que collectives, psychologiques que sociales,
dans le contexte spécifique de leur organisation.
Selon Pierre-Éric SUTTER14(*), la performance sociale peut
donc être définie comme étant « la
résultante - positive ou négative - des interactions des
salariés d'une organisation, dans l'atteinte des objectifs de
celle-ci ». C'est prendre en compte le facteur humain au travail
sur trois axes : la performance individuelle, la performance collective et
la performance organisationnelle.
La performance sociale n'est pas que l'affaire de l'employeur
mais aussi celle des collaborateurs en ce sens que chaque travailleur se doit
de naître par lui-même, connaître et se faire
reconnaître professionnellement.
La performance organisationnelle, quant
à elle, est mesurée par des indicateurs organisationnels
concernant plus particulièrement les ressources humaines de
l'entreprise et sa productivité globale. Ils détaillent
entre autres le taux d'absentéisme, le taux d'accidents, les coûts
de production, la capacité de production utilisée ou
inutilisée. Ces indicateurs servent à identifier les marges de
progression à l'intérieur des services de l'entreprise.
Concernant la performance économique,
il s'agit de mesurer les composantes de la compétitivité de
l'entreprise : la compétitivité-prix et la
compétitivité-hors prix.
Enfin, la performance sociétale
indique l'engagement de l'entreprise dans les domaines environnementaux,
humanitaires, culturels. Les entreprises cherchent à créer des
indicateurs de responsabilité sociétale, les indicateurs RSE
(Responsabilité Sociétale de l'Entreprise), qui permettent de
valoriser les entreprises ayant des modes de production respectueux de
l'environnement et de leurs salariés.
4. Cadre de l'étude
La problématique étant composée de
plusieurs notions très larges, il convient de cerner les contours de mes
recherches.
Concernant le changement, comme je l'ai mentionné dans
la première partie, je l'aborderai sous l'angle
organisationnel, car c'est comme cela que le lien avec
l'individu en entreprise est le plus pertinent. Aborder le changement de
manière générale n'est pas pertinent car c'est une notion
très large.
Par rapport à la performance, j'aborderai la
problématique sous trois angles différents, mais très
liés : les angles « organisationnel »,
« social » et
« économique ».
Je partirai du postulat suivant : quand la performance
sociale est négative, elle aggrave les performances organisationnelle et
économique. A l'inverse, quand elle est positive, elle contribue
à accroître ces dernières.
L'idée est que la bonne marche de l'entreprise est due
aussi bien à sa performance économique qu'aux relations entre
collaborateurs, à leur satisfaction et de manière
générale, au fait qu'il fasse « bon
travailler » dans l'entreprise.
Par ailleurs, je n'ai pas défini la notion de
« mal nécessaire » puisque ce sont deux termes
paradoxaux. L'idée de base est que le changement ne va pas de soi et
peut donc être douloureux - nous retrouvons ici la notion de
« mal » - mais pour autant, il peut s'avérer
nécessaire, pour des raisons que je développerai dans cette
recherche.
Seconde partie
Le changement, une menace pour la
performance
Je partirai du postulat suivant, énoncé par
Christian THIBOUT15(*) : tout changement est un facteur de
stress, un agent stresseur.
Dans notre existence, certains évènements sont
des agents de stress majeurs : un mariage, une naissance, un
déménagement, le décès d'un proche, un nouvel
emploi... Dans l'entreprise, une nouvelle organisation, un nouvel outil de
travail, des tensions relationnelles...sont des changements comportant
d'importants facteurs de stress, sources de mal-être et de baisse de
performance pour les salariés, et donc pour l'entreprise.
Pourtant, le changement est généralement
perçu par les décisionnaires comme le moyen le plus efficace
d'augmenter la performance. Les mesures permettant d'identifier ce gain de
performance s'appellent « retour sur investissement,
productivité, rentabilité, satisfaction client », entre
autres. Pourtant, de nombreuses expertises montrent qu'un changement sur deux
va se solder par des pertes pour l'entreprise16(*).
En effet, l'impact des changements sur la santé
psychologique des salariés est trop souvent négligé. Les
décisionnaires passent beaucoup de temps sur la nature des changements
à impulser pour augmenter la performance de l'entreprise mais peu sur
la qualité de la conduite du changement.
Plusieurs études ont montré que les changements
organisationnels altèrent le bien-être des salariés
(BURCHELL, 2002 - MOYLES et PARKES, 1999).
Du point de vue de la perception des salariés, le
contexte de changement a pour conséquences : une augmentation du
stress, une détérioration de la vie privée, une
détérioration de la santé une augmentation du pic
d'accidents et des difficultés d'intégration des nouvelles
pratiques et des nouvelles compétences17(*). Ce sont les points que je vais évoqués
dans cette partie.
1.La place de l'individu
dans le changement organisationnel
1. Le changement de
considération des membres de l'organisation
Au début du XXème siècle,
TAYLOR18(*) et
FAYOL19(*) ont
dégagé les principes d'organisation du travail. La conception
dominante était alors l'emploi des hommes comme auxiliaires des
machines, dans l'exécution de tâches de production
répétitives.
A l'époque, l'Organisation Scientifique du Travail
(OST) donnait la primauté au rationnel, à l'organisation, aux
procédures et aux structures. La dimension psychologique et
psychosociologique du travail était négligée.
Le modèle dominant en matière de changement
était le changement rationnel ; dans cette approche, les membres de
l'organisation n'avaient pas leur mot à dire et devaient accepter les
bouleversements, pour le bon fonctionnement de l'organisation20(*).
Avec le mouvement des relations humaines porté par
Elton MAYO21(*) dans les
années 1930, une place centrale a été
conférée à l'individu, l'affectif et les relations. MAYO a
découvert l'importance du climat psychologique et des modalités
de commandement sur le comportement au travail.
Dans sa lignée, MAC GREGOR22(*) a mis en exergue l'importance
de l'implication et de la responsabilisation des employés. De nouveaux
modes de management sont nés dans ce sillage : management
participatif, stratégique, etc.
Le statut des membres de l'organisation a fortement
évolué. En effet, l'Ecole de l'OST considérait l'individu
comme un agent totalement interchangeable. L'Ecole des relations humaines a
modifié la trajectoire et a reconnu dans l'individu un sujet unique et
original.
2. Les schémas
mentaux
Tout d'abord, il convient de noter qu'une entreprise ne peut
pas changer sans l'adhésion de ses collaborateurs. En effet, de
manière générale la performance est produite par les
salariés et ce sont eux qui portent le changement. L'organisation en
tant qu'entité d'actions collectives ne peut changer que si
l'activité des membres la composant change. De ce fait, s'ils refusent,
l'entreprise va se retrouver dans une impasse.
De plus, le changement au niveau organisationnel passe
toujours à un moment ou à un autre par un changement au niveau
individuel. C'est donc chez l'individu qu'il faut favoriser la prise de
recul si l'on veut faire évoluer un système
organisationnel.
LEWIN23(*) et FESTINGER24(*)ont montré que les schémas mentaux des
individus sont une force importante dans la maintenance des routines et des
comportements, surtout dans un contexte d'incertitude et de changement.
En parallèle, deux littératures se sont
développées, l'une portant sur le changement organisationnel et
l'autre sur le changement au niveau individuel. La première voit dans
l'inertie un processus institutionnel de routines et de pratiques
ancrées dans les structures et la culture de l'organisation. Avec cette
théorie, le rôle de l'individu est minimisé à son
maximum. La seconde permet d'entrevoir des perspectives possibles
d'évolution dans les organisations.
La psychologie sociale, que j'évoque dans la
première partie, s'est intéressée au mode de constitution
de la culture, et nous enseigne que les valeurs et les attitudes d'un individu
se façonnent au cours de son éducation puis à l'occasion
de toutes ses expériences sociales : insertion dans un groupe
professionnel, exercice de responsabilités, etc. Dans le champ
professionnel par exemple, les conduites et les pratiques des individus
découlent pour une grande part de la culture de leur groupe
d'appartenance ou, du moins, des principes qu'ils ont fini par assimiler par
apprentissage.
2.L'influence du changement
sur le comportement de l'individu
1. Les facteurs de risques
liés à un changement organisationnel
Il existe plusieurs facteurs organisationnels pouvant avoir
une influence négative sur la santé psychologique des individus
et dont l'impact peut également augmenter ou diminuer lors d'un
changement organisationnel.
Ces facteurs de risques sont les suivants25(*) :
§ La mauvaise conception et/ou la mauvaise
conduite du changement, qui peut engendrer des pertes de sens de
celui-ci ;
§ La surcharge quantitative de travail,
éprouvée par le travailleur lorsqu'il a une trop grande
quantité de travail à réaliser dans un temps trop
restreint, lorsque l'organisation procède à des suppressions de
postes, lorsque le travail est complexe, etc. ;
§ Le manque de reconnaissance peut
être ressenti lorsque le soutien social des collègues et/ou de la
hiérarchie est inexistant. Elle peut prendre plusieurs formes :
économique, symbolique, pratique et sociale ;
§ Les relations difficiles avec la ligne
hiérarchique peuvent être vécues lorsque le
changement organisationnel amène un éloignement des
managers ;
§ Le manque de participation aux
décisions et une circulation insuffisante de l'information
peuvent accroître le niveau de tensions et d'insécurité des
travailleurs.
3.La résistance au
changement
La résistance au changement est
incontournable dans l'étude des réactions
humaines au changement et lorsque l'on aborde la question de l'individu
visé par le changement, notamment organisationnel.
a. Notion et définitions
La résistance des employés au changement est
définie par COLLERETTE26(*)comme étant « l'expression
implicite ou explicite de réactions de défense à l'endroit
de l'intention de changement ». Il ajoute que « la
résistance constitue souvent le compagnon paradoxal de l'agent de
changement, et celui-ci doit s'attendre à devoir le fréquenter
aussi longtemps qu'il sera porteur de changement ».
Selon DOLAN, LAMOUREUX et GOSSELIN27(*), la résistance au
changement est « l'attitude individuelle ou collective,
consciente ou inconsciente, qui se manifeste dès lors que l'idée
d'une transformation est évoquée. Elle représente donc une
attitude négative adoptée par les employés lorsque des
modifications sont introduites dans le cycle normal de
travail ».
MORIN28(*) définit les résistances comme
« des forces qui s'opposent à la réorganisation des
conduites et à l'acquisition des nouvelles compétences ou, en
d'autres mots, à des forces restrictives ».
La résistance se manifeste aussi bien de la part
d'employés syndiqués que de cadres, de fonctionnaires, et
même de décideurs, qui ne sont pas toujours convaincus de la
pertinence de leurs décisions de changer.
4. Pourquoi les individus
résistent-ils ?
A l'annonce d'un changement, l'attitude première des
individus consiste le plus souvent à manifester une
résistance, relativement neutre et passive dans un premier
temps. Cependant, cette résistance n'est pas synonyme de rejet
absolu.
Ces réactions négatives de l'individu à
l'égard du changement s'expliquent par le fait qu'il doit
quitter sa zone de confort et s'aventurer vers de nouvelles
voies, souvent remplies d'incertitudes. Il doit s'adapter à un nouveau
contexte, à de nouvelles tâches et responsabilités,
apprendre de nouveaux comportements, adopter de nouvelles et surtout,
abandonner ses habitudes qui faisaient partie de son quotidien. L'individu
cherche à comprendre les évolutions en cours et ne peut pas
renier facilement les modèles ou pratiques qu'il a auparavant
adoptées ou prônées. Il faut toutefois comprendre que la
résistance au changement constitue une réaction
légitime d'un système qui tente de maintenir un
état d'équilibre relatif.
Le changement découle d'une nouvelle
lecture de la réalité
Dans son livre29(*), Françoise KOURISLSKY30(*) explique que la
réalité est une construction de l'esprit. Lors d'un
changement, un individu va donc devoir reconstruire la réalité
car il va l'interpréter d'une manière différente et
surtout nouvelle, en fonction de la perception qu'il en a.
La perception résulte de souvenirs, de projections et
d'attentes. Ce sont les attentes et les intuitions de l'individu qui orientent
sa perception.
Un fait en lui-même n'a pas de sens, il peut avoir
autant de sens qu'il y a de sujets et d'angles de vue pour l'observer.
Autrement dit, un changement peut être interprété
en autant de façons qu'il y a de personnes, et c'est là
toute la difficulté des entreprises. Chaque personne réagit de
manière différente, et l'organisation doit s'adapter à ses
collaborateurs pour que le changement passe le plus en douceur possible.
Françoise KOURILSKY propose un schéma
systémique de la communication :
A ce sujet, Gottfried Wilhelm LEIBNIZ31(*) a dit quelque chose de
très juste : « Nos perceptions étant
modelées en fonction de nos processus de pensée, il nous est
très difficile de découvrir ce qui est évident, simplement
parce que nos anciennes tournures de pensée bloquent notre
capacité de voir ce qui est vieux d'un oeil neuf ».
Certains individus sont persuadés de la pertinence de
la situation et ne peuvent pas voir (voire concevoir) l'importance ou la
nécessité d'un élément nouveau, aussi
intéressant soit-il. Ils vont donc être réfractaires au
changement, car l'état actuel des choses leur convient. Pourquoi
changer ?
c. Les causes liées à la mise en oeuvre
du changement
Selon RONDEAU32(*), « le succès d'une
transformation n'est pas qu'une question de disposition positive des acteurs
concernés, il faut aussi développer les capacités
individuelles et organisationnelles nécessaires à sa
réalisation. L'habilitation permet d'équiper les acteurs pour
réaliser le changement ».
En effet, au cours de mes lectures, j'ai pu comprendre que les
gens ne résistent pas au changement mais davantage à la
façon dont il est implanté.
Les causes liées à une mise en oeuvre du
changement déficiente constituent très souvent la cause majeure
des échecs, dus aux résistances. Autrement dit, si l'individu n'y
est pas bien préparé, s'il n'accepte pas le changement,
il résistera.
d. Les conséquences de la résistance
Les effets de la résistance sont multiples et peuvent
être dévastateurs pour l'organisation. La résistance peut
faire en sorte que l'organisation se détruise sans être capable de
se reconstruire.
Outre les dimensions liées au changement
lui-même, la résistance peut diminuer la
productivité et entraîner une chute d'efficacité.
Le taux de turnover peut augmenter ainsi que l'absentéisme, le climat de
travail se détériore et les relations de travail se durcissent.
Les conflits s'accélèrent et sont gérés sous
l'angle « gagnant/perdant ». Or je pense que les relations
entre les membres d'une même entité doivent être
« gagnant/gagnant ».
Cependant, ce ne sont pas tant les évolutions
organisationnelles que la manière dont elles sont conduites qui pose
problème : fréquence, succession des changements, absence de
dialogue, etc. A ce sujet, FROST33(*)souligne que les individus au sein des organisations
souffrent en fonction de la manière dont leurs organisations
semblent répondre aux évènements, davantage que
par rapport aux évènements eux-mêmes.
Pour sa part, l'individu
« résistant » éprouve du stress, est moins
satisfait et offre un rendement inférieur. Il est plus sujet à
s'absenter et à des accidents de travail. Son niveau d'engagement
affectif au travail diminue, et cela peut le mener vers l'épuisement ou
la dépression. J'aborderai ces différents points dans la partie
ci-après.
4. Les conséquences
du stress professionnel sur la performance individuelle
1. Stress et
performance
Concernant la relation entre ces trois notions, des
théories et avis se contredisent.
D'une part, Colette RICHARD et Éric GOSSELIN nous
expliquent dans leur recherche34(*) que la relation liant le stress à la
performance demeure très controversée. Aucune hypothèse
relationnelle ne semble s'imposer et les résultats des recherches
présentent des observations contradictoires. En effet, alors que la
littérature scientifique soutient de multiples
possibilités relationnelles, la documentation
managériale persiste à considérer que la relation
entre le stress et la performance s'organise selon un optimum où un
niveau moyen de stress favoriserait la performance au travail.
D'autre part, de nombreuses études confirment que
le stress devient une réalité inquiétante dans le
monde du travail et touche aujourd'hui l'ensemble des organisations.
Il a des conséquences négatives importantes sur le
bien-être des travailleurs et sur les performances des entreprises qui
les emploient.
2. Définition du stress
Selon le Larousse, le stress se définit comme
« un état réactionnel de l'organisme soumis
à une agression brusque ».
D'après LINDEN35(*), « le stress est un processus de
médiation dans lequel des stresseurs (ou demandes) déclenchent
une tentative d'adaptation qui résulte en un malaise individuel si
l'organisme est incapable de répondre efficacement à ces
stimulations ou demandes. »
L'approche
« psychosociale »
Pour l'Agence européenne pour la sécurité
et la santé au travail (OSHA), le stress « survient
lorsqu'il y a un déséquilibre entre la perception qu'une personne
a des contraintes imposées par son environnement et la perception
qu'elle a de ses propres ressources pour y faire
face. »36(*)
Selon l'OMS, « le stress résulte d'un
décalage entre les demandes et les pressions exercées sur une
personne d'une part, et les connaissances ou capacités de cette personne
d'autre part. »
L'approche
« biomédicale »
« Le stress est la réaction de
l'organisme face aux modifications, exigences, contraintes ou menaces de son
environnement, en vue de s'y adapter. »37(*)
Le stress est une réaction biologique et psychologique
à une situation contraignante. Il est vu comme une réponse de
l'organisme face à l'agression d'un agent stresseur en vue de
résister, de s'adapter et de rétablir son équilibre
interne.
Afin de lier les notions de stress et changement, je noterai
que le niveau de stress est tributaire de l'ampleur, de la nature et du
processus de ce changement. Imposé et inexpliqué, poussé
et forcé, il est subi ; il induit alors chez les personnes qui
l'endurent la passivité, l'adaptation ou la rébellion.
3. L'impact du stress chez les individus
Tout d'abord, il convient de noter que la réaction de
stress n'est pas pathologique en soi. Elle représente également
un véritable processus d'adaptation (biologique et psychologique) de
l'individu à son environnement, quand celui-ci devient plus difficile.
Le stress sert donc aux individus à s'adapter aux menaces et aux
contraintes de l'environnement. Il est donc fondamentalement utile, à
condition que les mécanismes biologiques et psychologiques soient
déclenchés à bon escient et dans des limites
acceptables.
Pour mieux comprendre le fonctionnement de cette
« réaction d'adaptation », notons que le rapport qui
existe entre l'intensité de la réaction de stress et l'adaptation
de l'individu à la situation et donc son niveau de performance, n'est
pas linéaire.
J'illustre ce phénomène par la courbe en U
inversé38(*).Dans
un premier temps, niveau de stress et performance augmentent ensemble puis, le
stress continuant de croître, la performance chute. La réaction de
stress est donc nocive si elle est activée à un niveau
élevé - répétée ou chronique -
autant pour l'aspect « biologique » de l'individu que pour
sa performance au travail.
4/ Les sources de stress au travail
Les causes du stress au travail sont multiples et
diffèrent bien entendu en fonction du type de secteur d'activités
et des fonctions de l'individu dans l'entreprise. Les stresseurs liés au
contexte de travail sont les suivants :
§ les changements : modifications
organisationnelles, modification de la structure de l'entreprise, nouvelles
technologies
§ les incertitudes :
imprévisibilité de l'avenir, menace sur son poste, sa
carrière, son emploi
§ l'organisation de l'entreprise :
objectifs mal définis ou irréalistes, mauvaise communication
interne
§ les conflits de valeurs :
objectifs allant à l'encontre des convictions du salarié.
Je noterai donc que le changement organisationnel est une
source de stress, lui-même ayant un impact considérable, tant
en termes de détresse humaine que d'entrave à la
performance économique.
2. Les répercussions des changements sur la
santé mentale des travailleurs
Comme je le mentionnais plus tôt dans ma recherche, les
changements opérés dans les organisations depuis une trentaine
d'années ont été considérables. Dans un monde
économique en mutation, confronté à la concurrence, sous
l'effet des modifications technologiques, managériales,
organisationnelles, de nouvelles pathologies du
travail apparaissent : surcharge, peur, harcèlement,
dépression, suicide.
Chaque travailleur dispose de sa propre identité et va
réagir de manière différente d'autres individus à
une situation identique. Cependant, depuis plus de vingt ans et de
manière globale, les salariés expriment au travers des
enquêtes menées entre autres par la DARES pour la France et par
l'Agence européenne pour l'amélioration des conditions de vie et
de travail au niveau de l'Europe, une dégradation continue de
leurs conditions de travail.
Les changements organisationnels intervenant dans le travail
sont trop souvent conçus sans dialogue ni échange avec les
salariés, pourtant les premiers concernés par leur mise en
oeuvre. De plus, ces changements se réalisent souvent avec des
fréquences de plus en plus élevées, provoquant une
succession de phases d'apprentissage qui par nature engendrent une
dégradation des conditions de travail.
J'en parlais dans la partie précédente, les
organisations tayloriennes sont toujours présentes dans de nombreuses
entreprises, avec en plus des augmentations de charge de travail pour les
salariés. Cette intensification peut également être
provoquée par des changements organisationnels. En effet, le travail
dans l'urgence permanente demande souvent une attention soutenue et une
accélération des rythmes et constitue une agression pour
l'organisme. Dans ce contexte, 23% des salariés affirment ne pas
avoir le temps nécessaire pour effectuer correctement et de
manière satisfaisante leur travail39(*). Ce chiffre m'amène
à bien comprendre le lien entre performance sociale et
économique. En effet, ces changements sont contre-performants pour les
salariés et par ricochet pour l'entreprise.
3. Les conséquences du stress
professionnel sur la performance organisationnelle
Le stress a des répercussions majeures sur la vie de
l'entreprise. Son impact sur la performance organisationnelle a
été essentiellement examiné à travers les
coûts qu'occasionne le stress, ces coûts affectant la
performance financière de l'organisation. Cependant, le stress
professionnel a également des impacts forts sur les
comportements des salariés ; l'évaluation
économique du stress professionnel repose majoritairement sur des
données d'absentéisme.
1. L'absentéisme
comme conséquence comportementale du stress professionnel
L'absentéisme peut être défini comme
« une incapacité temporaire, élargie ou permanente
de travailler du fait d'une maladie ou d'une
infirmité »40(*). Les causes de ce phénomène sont
diverses, mais l'absentéisme en entreprise est souvent l'indicateur
d'une faille dans l'organisation du travail. C'est notamment le cas dans une
période de changement, où les repères des
salariés sont bouleversés.
Une enquête a été réalisée
du 7 au 28 avril 2016 par Internet auprès d'un échantillon
représentatif de 1515 salariés d'entreprises de 50 personnes et
plus, et par téléphone auprès de 305 DRH d'entreprises de
même taille. L'étude montre clairement la
corrélation entre organisation du travail et
absentéisme. L'enquête révèle un bond de
17% du taux d'absentéisme, qui passe de 2,8% en 2014 à 3,3% en
2015. 20% des salariés estiment que leur arrêt est lié
à leur travail : 14% sont dus à des tensions liées
à l'organisation du travail et 6% suite à des difficultés
liées aux pratiques managériales de l'entreprise.
En outre, un salarié « soumis à une
charge de travail, à des situations stressantes, ou encore à une
fonction dont les tâches sont monotones, diminue sa capacité de
travail et accroît son risque d'absentéisme »41(*).
4. Les conséquences
financières
Ajoutées aux conséquences sur l'individu, les
conséquences du stress pour l'entreprise sont nombreuses :
remplacements, formation d'intérimaires, heures supplémentaires,
désorganisation interne, baisse de production, lesquelles
génèrent des coûts importants.
Au niveau européen, le coût du stress d'origine
professionnelle était estimé, en 2002, à environ
20 milliards d'euros par an. Le stress serait également
à l'origine de 50 à 60% de l'ensemble des journées
de travail perdues42(*).
Le surcoût financier de l'absentéisme est
lié notamment : au versement du complément de salaire
garanti et indemnités complémentaires, aux coûts
d'embauches de travailleurs intérimaires et de remplaçants et aux
recours à des contrats de travail à durée
déterminée, à la diminution de la productivité.
En France, le coût social du stress (dépenses de
soins, celles liées à l'absentéisme, aux cessations
d'activité et aux décès prématurés) a
été estimé en 2007 entre 2 et 3 milliards
d'euros43(*).
Il s'agit d'une évaluation a minima. En effet,
cette étude prend essentiellement en compte le « job
strain » ou « situation de travail tendue »
(combinaison d'une forte pression et d'une absence d'autonomie dans la
réalisation du travail), qui représente moins d'un tiers des
situations de travail fortement stressantes. D'autre part, les pathologies
retenues sont celles qui ont fait l'objet de nombreuses études :
maladies cardiovasculaires, dépression et certains troubles
musculosquelettiques.
Enfin, cette dernière estimation ne prend pas en compte
toute la dimension du coût pour l'individu, en particulier la
souffrance et la perte de bien-être que le stress occasionne.
En effet, comme je me mentionnais dans la partie
précédente, il ne faut pas perdre de vue que le prix le plus
lourd, tant économique que social, est supporté par la personne
stressée.
a. Le coût de stress de TANGRI44(*)
Selon mes recherches, Ravi TANGRI (2003) est le seul à
proposer une formule permettant de calculer le calcul des coûts du
stress. Il a en effet développé une méthode de calcul
qu'une organisation peut utiliser pour évaluer ce que lui coûte le
stress professionnel.
Le coût total du stress dans une
entreprise représente :
§ 19% des coûts d'absentéisme
§ + 40% des coûts de turnover (coûts de
cessation de l'emploi, coûts entraînés par le poste vacant,
coûts relatifs au recrutement, coûts de formation et pertes
financières générales)
§ + 30% des coûts d'incapacités de travail
de long et court terme
§ + 55% des coûts du programme d'aide aux
employés
§ + 60% du coût total des accidents de travail
§ + 10% des coûts médicamenteux totaux dans
les entreprises qui offrent des plans santé incluant le
paiement/remboursement des médicaments
§ + les coûts totaux des demandes d'indemnisation
des travailleurs et des poursuites judiciaires.
Les conséquences du ou des changements sur les
individus, tant en termes de comportements que de santé, sont
très nombreuses comme je l'ai montré. Les répercussions
sont également multiples sur les organisations : cela leur
coûte cher.
Cependant, est-ce uniquement pour ces raisons que certains
changements entrepris par les organisations finissent par
échouer ?
5. Pourquoi certains projets de changement
échouent-ils ?
Je ne pensais pas qu'autant de projets de changement
n'atteignaient pas leurs objectifs, mais une étude
nord-américaine révèle que c'est le cas de 70%
des changements organisationnels45(*).
Une autre étude46(*), interrogeant 1 546 dirigeants d'entreprise pour
savoir s'ils estimaient leur tentatives de réorganisations
« complètement/principalement » réussies, a
montré que seulement 30% se montraient satisfaits des résultats,
le taux d'échec ou total persistant donc à 70%.
Une autre étude du cabinet McKinsey sur
« La vérité dérangeante sur la gestion du
changement : pourquoi ça ne marche pas et que peut-on y
faire ? » a cherché à comprendre pourquoi
autant de projets de changements organisationnels échouaient.
Le résultat est similaire pour ces différentes
études : la grande majorité des échecs ne
découlent pas de causes « techniques », mais ils
sont liés aux facteurs humains tels que la
résistance au changement, l'attitude et le comportement des
salariés et des managers. Autrement dit, la grande
majorité des échecs découle d'une prise en compte
insuffisante des impacts du changement sur les salariés et managers et
de leurs besoins en situation de changement.
Une restructuration est censée démarrer par
l'élaboration d'une stratégie claire et
structurée. Cette dernière doit faire l'objet d'une
adhésion de toute la Direction Générale de l'entreprise.
Elle est ensuite démultipliée dans l'ensemble de l'organisation
afin de mobiliser les collaborateurs.
Malheureusement, certaines entreprises ne définissent
pas de réelle stratégie, se focalisant sur les résultats
à court terme et sur la concurrence. D'autres fois, la stratégie
existe, mais est insuffisamment communiquée ; cela peut plonger une
organisation dans le scepticisme.
Je choisis volontairement d'évoquer des causes
d'échecs de changement pour mettre en exergue les facteurs
humains et non techniques de ces changements. Je constate aussi - et
c'est ce que je veux démontrer - qu'un changement mal accompagné
se soldera presque systématiquement par un échec.
Pour conclure cette partie, je propose le schéma
ci-dessous - simplifié -, qui résume mon raisonnement concernant
le changement comme menace pour l'entreprise.
L'individu étant au coeur de l'organisation, il est par
définition au coeur du changement. La résistance au changement
est un phénomène naturel et tous les êtres
« normaux » résistent au changement. Cette vision
laisse voir qu'il n'y a pas de changement sans douleur.
De plus, les conséquences du stress professionnel sur
la performance individuelle sont importantes, ce qui entraîne
indéniablement des conséquences sur la performance de
l'entreprise.
Cependant, et malgré ces impacts
négatifs du changement organisationnel sur la performance, un
changement accompagné peut aussi se révéler être un
outil d'optimisation de la performance. C'est le point que je vais
développer dans la troisième et dernière partie.
Troisième partie
La conduite du changement, un outil
d'optimisation
de la performance
« On ne peut pas faire changer les hommes de
façon autoritaire. Toute attaque frontale est vouée à
l'échec. Il revient au manager du changement de faire évoluer les
ressources humaines en s'appuyant sur leurs qualités »,
disaient CROZIER47(*)
et FRIEDBERG48(*) en
1977.
Je partage ce point de vue et c'est là tout l'objet de
cette troisième et dernière partie, expliquer et montrer
qu'une organisation ne peut pas changer sans l'adhésion de ses
membres et que ceux-ci auront probablement plus de mal à
accepter le changement sans un accompagnement adéquat.
En effet, une organisation ne change pas pour changer. Elle se
transforme pour s'adapter à l'évolution des hommes et de
l'environnement, tant en interne qu'en externe. Le changement s'impose à
l'entreprise. Il n'est pas une alternative, mais plutôt une
nécessité, voire une opportunité.
Cependant, le changement au niveau organisationnel passe
toujours par un changement au niveau individuel de la cognition et du
comportement.
Le changement est donc nécessaire et
peut avoir un impact positif sur la performance des salariés, et par
conséquent sur l'entreprise.
1.Les comportements de l'individu face au changement
organisationnel
1. Le comportement
Dans la seconde partie, nous avons vu qu'en période de
turbulences, les individus réagissaient souvent avec
émotion ; leurs réactions peuvent être
interprétées comme de la résistance au changement, alors
qu'elles sont en fait des manifestations saines face au
« dérangement ».
De plus, les individus n'opposent pas nécessairement
une résistance au changement : il existe des personnes qui sont de
manière générale plutôt favorables à
l'innovation.
A travers les concepts « d'acteur » et de
« système » en permanente interaction, Michel
CROZIER explique que chaque individu a sa stratégie personnelle et joue
son propre jeu dans le système d'action dont il fait partie.
Pour comprendre les réactions des individus face
à un changement, il est donc nécessaire de s'intéresser
à la définition du comportement.
En psychologie, le comportement est défini comme
étant « l'ensemble des réactions observables chez
un individu placé dans son milieu de vie et dans des circonstances
données ».
PIAGET49(*) le définit comme étant
« la conduite humaine ou toute attitude dans un milieu
donné. Ainsi, toute conduite ou toute réponse de l'organisme dans
un milieu est issue d'un besoin et suppose une intention qui oriente l'action
de l'individu dans un but, producteur de satisfaction ».
Il est défini aussi comme « une
réaction, une réponse ou la manifestation objectivement
observable d'un individu face à une situation
donnée »50(*).
Le comportement va définir une émotion,
elle-même étant au coeur de l'évolution des
mentalités dans une organisation. C'est donc chez l'individu qu'il faut
favoriser la prise de recul si l'on veut faire évoluer
un système organisationnel.
2.La motivation
a. Définitions
Depuis plusieurs décennies, la question de la
motivation au travail a été au premier rang des
préoccupations des chercheurs en comportement humain au travail.
COLLERETTE51(*)définit la motivation par son résultat.
Il considère qu'on ne peut observer la motivation au travail que dans sa
conséquence sur le comportement. Selon lui, c'est en constatant des
modifications sur le rendement, de l'absentéisme ou d'autres types de
comportements individuels au travail que l'on peut déduire l'effet de la
motivation au travail.
VALLERAND et THILL52(*) définissent la motivation selon un processus
en 4 phases :
§ Déclenchement
§ Direction
§ Intensité
§ Durée
C'est un processus complexe, où il s'agit de mettre en
valeur un ensemble de forces convergentes vers la réalisation d'un
objectif.
La motivation est définie par DOLAN53(*) comme
« l'ensemble des forces incitant un individu à s'engager
dans un comportement donné ». C'est donc un processus qui
se met en place sous l'action conjuguée de deux forces : les forces
internes dites intrinsèques et les forces externes dites
extrinsèques.
Les forces internes sont reliées au plaisir
procuré par la réalisation d'une tâche. La source de
motivation, quand elle est extrinsèque, est reliée à une
approche utilitaire.
Enfin, selon Claude LÉVY-LEBOYER54(*), « être
motivé, c'est essentiellement avoir un objectif, décider de faire
un effort pour l'atteindre et persévérer dans cet effort
jusqu'à ce que l'objectif soit atteint ».
b. L'approche psycho-dynamique
Certains auteurs cherchent à définir la cause
du comportement en essayant d'identifier l'existence de
besoins, de valeurs ou d'autres forces internes susceptibles
d'expliquer l'origine du comportement adopté au travail.
Cette approche explique la motivation au travail par
l'existence de forces internes qui animent la personne et
l'amènent à agir dans un sens donné.
La théorie des besoins de MASLOW identifie cinq
catégories de besoins :
Bien que très répandue, sa théorie est
critiquable et contestable puisqu'elle a été basée sur un
échantillon de petite taille peu représentatif et de façon
assez informelle. De plus, cette théorie n'a pas été
développée pour le monde du travail et a ses limites. En effet,
la théorie explique la motivation d'un individu à aller
travailler mais pas la motivation en situation de travail (pendant, dans son
travail)55(*).
La théorie des caractéristiques de la
tâche élaborée par HACKMAN et OLDHAM56(*) suggère que la
motivation au travail est liée à la présence de certaines
caractéristiques particulières dans le travail. Ces
caractéristiques spécifiques contribuent à
l'émergence de certains états psychologiques chez l'individu et
qui vont avoir comme conséquence d'affecter le comportement et
le rendement de chaque travailleur.
Le modèle de MAC CLELLAND57(*) repose sur trois types de
besoins considérés comme des prédispositions
béhaviorales relativement stables : les besoins d'affiliation, de
pouvoir et de réalisation. Pour lui, ces tendances comportementales sont
apprises et peuvent être stimulées dans des situations
appropriées.
HERZBERG58(*) attaque cette question sous l'angle de la
satisfaction au travail avec sa théorie bi-factorielle : le
contraire de la satisfaction n'est pas l'insatisfaction mais l'absence de
satisfaction et le contraire de l'insatisfaction n'est pas la satisfaction mais
l'absence d'insatisfaction.
Dans un contexte de changement organisationnel, je pense donc
qu'il est indispensable de connaître les besoins dominants des individus
concernant leur environnement de travail pour pouvoir prévoir des
potentielles sources de tension. Ensuite, l'entreprise doit gérer deux
types de besoins : ceux de l'organisation justement, qui
déterminent les choix à faire en matière de changement, et
ceux des individus qui vont déterminer leurs comportements et attitudes
face au changement introduit dans l'organisation.
c. L'approche situationnelle
Le courant behavioriste issu de cette approche explique la
motivation au travail par l'existence des conditions situationnelles propres
à engendrer des comportements spécifiques.
Le modèle d'enrichissement des tâches
proposé par HERZBERG, stipule que « la véritable
motivation au travail n'est possible que dans la mesure où le travail
lui-même représente un défi pour
l'employé ».Pour lui, le contenu du travail et
l'amélioration du contenu du travail vont permettre d'accroître la
performance.
Autrement dit, l'approche situationnelle permet à
l'employeur par exemple d'améliorer les conditions de travail de
l'individu afin d'augmenter la productivité et le rendement au
sein de l'organisation.
d. L'approche transactionnelle
Cette approche explique la motivation au travail par le
processus d'interprétation suivant lequel la personne développe
une image d'elle-même et du monde qui l'entoure et des attentes
à satisfaire. Elle permet de renforcer l'image que l'individu
se fait de lui-même et d'assainir son environnement de travail. Cette
image va déterminer les comportements des individus adoptés au
sein d'une organisation.
Par exemple, selon la théorie des attentes de
VROOM59(*), les facteurs
« besoins/attentes » se combinent dans une situation
donnée pour produire un degré adéquat de motivation.
Ainsi, la motivation de l'individu à
ses nouvelles fonctions induit un comportement favorable au changement.
En effet, je pense qu'en situation de changement
organisationnel, « maîtriser » les comportements des
individus revient à satisfaire leurs besoins personnels, à rendre
les tâches plus intéressantes et à tenir compte de l'image
de chaque travailleur par rapport à lui-même et à son
environnement dans le but d'éviter une résistance au
changement.
2. L'implication
De la motivation, va naître
l'implication de l'individu dans son travail. Celle-ci se
reconnaît dans l'attachement au travail par l'individu, l'identification
de celui-ci à son emploi, à son rôle.
Les psychologues SAINSAULIEU60(*) et DUBAR61(*) ont ainsi identifié quatre types d'attitudes
professionnelles relatives à des groupes différents :
§ l'implication « de retrait »,
fréquente chez les personnels peu qualifiés, peu investis dans
leur emploi et qui vivent le changement comme un risque ou une
contrainte ;
§ l'implication « fusionnelle »,
présente dans les métiers dits corporatistes - les
infirmières par exemple - où il existe une participation
affective au groupe d'appartenance ;
§ l'implication caractéristique des techniciens et
affinitaire ; ici, pas de forte solidarité entre collègues
comme dans le modèle précédent, mais simplement quelques
connivences affectives. Les salariés sont attirés vers une
ascension sociale qui passe souvent par une mobilité externe à
l'entreprise. C'est ce carriérisme qui les motive, qui les mobilise dans
leur travail ;
§ l'implication
« négociatrice », dominante chez les cadres, qui
pensent que leur reconnaissance passe par la réussite de
l'entreprise62(*).
Pour s'impliquer, l'individu a besoin d'être en accord
total avec les objectifs et les buts qui lui sont proposés.
Selon moi, il est donc indispensable de prêter une
attention particulière aux membres de l'organisation, quels qu'ils
soient, car ce sont tous des parties prenantes de l'organisation, qui y jouent
un rôle essentiel. Cela est d'autant plus vrai dans un contexte de
changement, où les individus doivent faire l'apprentissage de
comportements nouveaux.
3. Le développement des connaissances et des
compétences par l'apprentissage
CROZIER et FRIEDBERG63(*)ont particulièrement insisté sur la
dimension d'apprentissage du changement, en soulignant que
toute action de changement implique la découverte et l'acquisition de
nouvelles capacités collectives, de nouveaux modes de raisonnement.
Cette idée les a conduits à prôner le processus
participatif : « le changement ne peut se
réduire à une décision hiérarchique. Celui-ci doit
être accompagné d'un apprentissage de nouveaux modes de
relation ».
Cela signifie que pour répondre favorablement au
changement, l'entreprise ne doit plus gérer mais mobiliser son
capital humain, intégrer l'individu dans le processus de
création de valeur.
Chaque nouvelle solution apportée au changement doit
donc être le fait des individus de l'entreprise, qui ont cette
capacité, grâce à leurs compétences et leurs
connaissances, de s'adapter aux différentes situations, contrairement
aux machines.
a. Les connaissances
Le Larousse définit la connaissance comme
« une action, le fait de connaître les
propriétés, les caractéristiques, les traits
spécifiques de quelque chose », ou encore comme une
« opération par laquelle l'esprit humain procède
à l'analyse d'un objet, d'une réalité et en définit
la nature ».
Selon une approche philosophique, la connaissance peut se
définir comme « l'activité de l'Homme,
l'opposé de l'action dans le monde ».
Au cours de son expérience, l'individu va
développer un ensemble de connaissances expérientielles
constituées de stimulations ou de concepts. Ces connaissances vont lui
permettre de donner un sens à son environnement. Lorsque ces
connaissances concernent des situations répétitives, elles vont
se cristalliser en schéma. C'est à partir de ces schémas
mentaux - évoqués dans la seconde partie - que l'individu va
interpréter son environnement.
Cela explique la difficulté des individus à
accepter et s'adapter à un changement, qui plus est de leur
environnement de travail.
Cependant, je pense que c'est justement pendant cette
période de changement que l'individu va continuer à
développer ses connaissances, notamment grâce à de nouveaux
modes de fonctionnement, de nouvelles relations interpersonnelles, de nouvelles
fonctions.
Dans une économie fortement concurrentielle,
changeante, face aux exigences de plus en plus pointues des clients,
c'est par l'exploitation de ces connaissances que l'entreprise peut
répondre et continuer à vivre, voire à
croître. Sa richesse fondamentale est avant tout
humaine.
b. Les compétences par l'apprentissage
La compétence
Selon le Larousse, la compétence est
« l'aptitude d'une autorité à effectuer certains
actes ».
D'un point de vue psychologique, une compétence est
« une connaissance (savoir, savoir-faire, savoir-être)
mobilisable, tirée généralement de l'expérience et
nécessaire à l'exercice d'une
activité ».
D'un point de vue purement professionnel, la compétence
est une qualification professionnelle. Elle se décline en savoirs
(connaissances), en savoir-faire (pratiques) et en savoir-être
(comportements relationnels) ainsi qu'en aptitudes physiques.
Lors d'un changement organisationnel, l'individu va recevoir
de nouvelles informations et de nouvelles connaissances, qu'il va devoir
intégrer. Ces nouveaux éléments proviennent de
l'environnement, et s'ajoutent à ceux déjà présents
dans l'entreprise.
L'individu va ensuite devoir apprendre à gérer
ces nouveautés pour être en mesure de répondre aux
changements, notamment à travers l'apprentissage
organisationnel.
L'apprentissage et l'apprentissage
organisationnel
L'apprentissage est défini par le Larousse comme
étant « l'ensemble des processus de mémorisation
mis en oeuvre par l'Homme pour élaborer ou modifier les schémas
comportementaux spécifiques sous l'influence de son environnement et de
son expérience ».
D'un point de vue psychologique, l'apprentissage peut
être défini comme « un processus par lequel un
individu va acquérir un ensemble de réponses qu'il ne
possédait pas dans son répertoire. Ces réponses
« apprises » sont de types variés :
comportementales, cognitives, émotionnelles,
physiologiques ».
L'apprentissage organisationnel est plus complexe à
définir car c'est un concept qui fait l'objet de travaux empruntant des
approches radicalement différentes et surtout très nombreuses.
Aujourd'hui, les définitions de l'apprentissage organisationnel sont
pratiquement aussi nombreuses que les travaux qui lui sont consacrés.
Elles expriment souvent des approches théoriques et des visions de
l'entreprise très différentes. L'apprentissage peut être
compris comme un ajustement du comportement de l'organisation en réponse
aux modifications de l'environnement, comme une transformation du corpus de
connaissances organisationnelles ou comme une interaction entre individus au
sein de l'organisation64(*).
J'ai décidé de retenir quelques
définitions :
§ Celle de WEICK65(*) et ROBERTS66(*) (1993) : « Processus par lequel
les interactions entre individus sont multipliées et
coordonnées ».
§ Celle d'INGHAM67(*) (1994) : « Processus social
d'interactions produisant de nouvelles connaissances et de nouveaux
savoir-faire ».
§ Celle de KOENING68(*) (1994) : « Phénomène
collectif d'acquisition et d'élaboration de compétences qui
modifie la gestion des situations et les situations
elles-mêmes ».
Les théories de l'apprentissage organisationnel ont
été développées à partir de la relation de
l'entreprise à son environnement. Dans cette perspective, l'organisation
est comprise comme une entité dont la performance est fonction de
l'adaptation à l'environnement. En effet, pour l'entreprise, l'objectif
de l'apprentissage organisationnel est d'améliorer l'efficacité
de son action collective et par conséquent d'être plus
réactive et performante.
Lors d'un changement, l'organisation va donc essayer de
corriger un dysfonctionnement grâce à
l'apprentissage de ses salariés.
Les niveaux d'apprentissage69(*)
§ Niveau 0 : un même stimulus provoque une
même réponse
§ Niveau 1 : ce niveau fait référence
au conditionnement, correspond à un changement dans l'apprentissage 0
§ Niveau 2 : le sujet apprend à apprendre et
est capable de transposer ce qu'il a appris
§ Niveau 3 : ce niveau correspond à un
accès au changement profond qui relève du domaine du
développement personnel, du changement en entreprise.
C'est une redéfinition de soi-même, nouvelle
construction de la réalité.
Le changement passe par un apprentissage. Seul l'apprentissage
de niveau 3, celui qui implique un système dans sa finalité, dans
une redéfinition de lui-même ou de la réalité, y
donne accès.
Les types d'apprentissage
· L'apprentissage en simple boucle (ou adaptatif)
Il vise à corriger des erreurs en ajustant les
procédures, stratégies, comportements habituels de manière
à éliminer les écarts par rapport aux cadres de
référence adoptés. A ce premier niveau, la correction
consiste donc à modifier des comportements de manière
à les adapter à la situation.
· L'apprentissage en double boucle (ou
générateur de transformations)
Il corrige les erreurs en réexaminant les processus de
raisonnement, les manières de poser les problèmes, les buts
visés ; ce type d'apprentissage passe par une remise en question
des normes en vigueur et une restructuration du cadre
général de référence. Il intervient dans
un contexte plus ambigu et vise, dans une perspective à long terme, le
développement de nouvelles habiletés.
Il apparaît donc que l'apprentissage individuel
est une condition nécessaire pour l'apprentissage organisationnel
car même si l'individu est capable d'apprendre pour
lui-même, il fait bien partie d'un système plus large
d'apprentissage - l'entreprise - dans lequel ce savoir individuel est
échangé et transformé.
Le changement résulte de cet apprentissage.
Il permet ainsi aux individus de développer leurs
compétences afin de s'adapter au nouvel
environnement.
La compétence et la connaissance permettent
d'être compétitif et de réaliser des performances,
individuelles dans un premier temps puis collectives et organisationnelles.
4. Créer le désir de changer
Les perceptions des individus étant modelées en
fonction de leurs modes de pensée, la question à se poser n'est
pas « Que faut-il penser pour changer ? » mais
« Comment penser autrement pour favoriser le
changement ? ».La conduite du changement nécessite en
premier lieu de penser différemment pour agir
autrement.
Pour Françoise KOURILSKY, le changement est
essentiellement une affaire de pédagogie et le plus important est de
créer le désir de changer. De ce fait, changer nécessite
de ne pas s'opposer, mais de composer. Non pas combattre les points faibles
mais exploiter les talents pour développer la confiance en soi et le
désir d'évoluer.
a. La démarche systémique, une clé
pour la conduite du changement
La démarche analytique s'attache à recueillir
les causes d'un problème en usant des interrogations basées sur
le « pourquoi ». Dans la démarche systémique,
comme évoquée dans la première partie, c'est la question
du « quoi » et des buts à atteindre qui est
l'attitude de base pour appréhender les problèmes. Autrement dit,
les buts des individus concernés sont plus importants que les causes de
leurs problèmes et de leurs dysfonctionnements70(*).
Démarche analytique
|
Démarche systémique
|
Logique binaire et disjonctive
|
Logique ternaire conjonctive
|
Causalité linéaire
|
Causalité circulaire
|
Orientée passé-présent
|
Orientée présent-futur
|
Pour résoudre un problème, il faut d'abord
connaître ses causes
|
Pour résoudre un problème, il faut d'abord
clarifier l'objectif à atteindre
|
Centrée sur l'explication des dysfonctionnements et les
handicaps du système
|
Centrée sur les fonctions utiles des dysfonctionnements et
sur les ressources du système
|
Elle se nourrit du passé pour faire évoluer
|
Elle se nourrit du présent et le fait évoluer en
fonction du but à atteindre
|
Le passé détermine le présent et le futur
|
La projection du futur souhaité influence aussi et
beaucoup le présent
|
Le passé est un réservoir d'explications
|
Le passé est un réservoir de ressources dans lequel
on va puiser
|
Source : Du désir au plaisir de changer (2014,
p.88)
b. Le changement se provoque dans l'interaction
Les théoriciens de l'Ecole de Palo Alto71(*) décrivent la
communication comme « un processus auquel chaque individu
participe sans en être ni l'origine ni l'aboutissement. Communiquer,
c'est intervenir pour changer l'état de la situation d'autrui, sa
construction de la réalité, pour susciter des comportements
différents ».
Les erreurs de communication sont le plus souvent liées
à la non-prise en compte du fonctionnement de la communication. Comme
l'a souligné Edward HALL, anthropologue spécialiste de la
communication interculturelle : « Il est plus important de
déclencher la bonne réponse que d'envoyer le bon
message ». Un dialogue efficace produit donc un
changement, ce dernier s'accomplissant dans l'échange.
L'efficacité d'une communication se mesure donc dans au fait que le
changement souhaité est bien le changement obtenu.
Les problèmes de résistance au changement
apparaissent aussi en cas de communications inappropriées.
5. La dynamique de groupe, pour une meilleure acceptation du
changement
a. La démonstration de LEWIN
Dans les années 40, LEWIN72(*) a cherché à
comprendre les mécanismes du changement au travers des comportements des
groupes. Pour lui, un changement produit un déséquilibre sur
l'état stationnaire d'un groupe avec des forces motrices favorables au
changement et des forces restrictives recherchant la stabilité. Il est
donc préférable de conduire le changement en se focalisant sur la
diminution des forces restrictives, plutôt que de chercher à
augmenter les forces propulsives. Pour lui, les normes sociales liant les
individus d'un même groupe agissent, au sein du champ force, comme des
résistances au changement. Il est alors possible de diminuer
l'intensité de ces forces, afin de changer l'équilibre du groupe,
soit en réduisant l'attachement des individus à la norme, soit en
modifiant la norme elle-même. Cette position fera de LEWIN le
théoricien de la résistance au changement73(*).
Le modèle du changement qu'il propose à
l'époque - dont je parle dans la première partie - sous les
termes « décristallisation - déplacement -
recristallisation » vise à conduire le changement par des
actions de remise en cause des normes existantes, à s'interroger sur de
nouvelles normes74(*).
En cherchant à montrer la validité de son
modèle, LEWIN conduit une expérience très
célèbre en conduite du changement dénommée
« Focus group »75(*). En 1943, il conduit aux
Etats-Unis une recherche reposant sur un dispositif expérimental qui
vise à inciter les ménagères américaines à
consommer des abats (dévalorisés à l'époque, car
difficiles à conserver) afin d'éviter la pénurie des
autres morceaux de viande. L'objectif de cette recherche est de comprendre
comment influencer le comportement d'un groupe, les
ménagères américaines, pour les convaincre de modifier
leurs habitudes de consommation.
Deux méthodes sont mobilisées auprès de
clubs et d'associations féminines de petites villes
américaines : l'une consiste à donner des conférences
qui mettent en évidence les mérites nutritifs des abats (groupes
1), tandis que l'autre propose aux femmes invitées, après une
brève information, de discuter du problème en groupe sous la
conduite d'un animateur (groupes 2). L'expérience dure 45 minutes dans
les deux cas.
Une vérification réalisée au domicile des
ménagères une semaine après l'expérience montre une
consommation d'abats 10 fois plus importante dans le deuxième groupe que
dans le premier. Cette consommation a progressé de 3% dans le premier
groupe d'expérimentation comparée à 30% dans le second
groupe.
En s'appuyant sur ces résultats, LEWIN confirme
qu'il est plus efficace et plus facile de diminuer les
résistances au changement en modifiant les normes sociales du groupe
qu'en réduisant l'attachement des individus à ces
normes. La propagande de masse (groupes 1) laisse l'individu dans une situation
solitaire et psychologiquement isolée, favorisant ainsi les
phénomènes de résistance au changement. A l'inverse, la
discussion et la prise de décision en commun (groupes 2)
améliorent le degré d'implication des individus
et peuvent susciter un mouvement collectif de changement des
comportements au sein d'un groupe.
Par cette expérience, Kurt LEWIN montre que le
comportement humain dépend à la fois de la personnalité de
l'individu et de son environnement. Un individu ne se comporte pas de la
même façon selon le contexte auquel il est confronté et
surtout selon le groupe auquel il est confronté à un moment
donné. Pour lui, l'individu a besoin du groupe car le groupe change plus
vite que chaque individu face au changement.
6. La communication d'influence dans les groupes
a. Définition
L'influence sociale ou la pression sociale est l'influence
exercée par un groupe sur chacun de ses membres aboutissant à lui
imposer ses normes dominantes en matière d'attitude et de
comportement.
Elle correspond à la modification des attitudes,
croyances, opinions d'un individu ou d'un groupe suite au contact avec un autre
individu du groupe.
Les expériences sur l'influence sociale sont
basées sur l'étude des changements obtenus des individus en leur
faisant connaître le point de vue ou le comportement d'autrui.
b. Le conformisme de groupe : l'expérience de
Solomon ASCH76(*)
Le but de son expérience est d'étudier le
comportement d'un individu confronté à un groupe unanime en
désaccord avec lui. Environ 8 personnes (dont 7 complices) doivent
retrouver une ligne d'une certaine longueur parmi trois autres lignes. Par un
tirage au sort truqué, le sujet « naïf » donne
son avis en avant-dernière position, ce qui permet aux complices de
donner avant des réponses délibérément fausses.
Les individus se retrouvent alors en situation de conflit
sociocognitif : cognitivement, ils perçoivent la bonne
réponse et sociologiquement, ils sont seuls à la percevoir.
Le résultat est que dans une situation où des
personnes sont confrontées à une majorité humaine, le taux
d'influence sociale est de 32%. L'isolement du sujet dans le groupe est un
facteur essentiel au conformisme : c'est l'effet de
l'unanimité.
Si les individus arrivent à se convaincre entre eux
sur un sujet précis, alors je suppose que c'est également
possible dans un contexte de changement. Autrement dit, si une majorité
accepte le changement, voire accepte de changer, alors petit à petit les
individus du groupe (équipe, collègues d'un même bureau,
etc.) vont se joindre à la majorité
« changeante ».
Ainsi, l'acceptation du changement ensemble
amènera à la performance collective.
7. Les conséquences du bien-être psychologique
sur la performance individuelle
Pour la partie qui va suivre, je me suis posée cette
question : le bien-être au travail a-t-il un effet sur la
performance individuelle, puis sur la performance organisationnelle ?
8. Notion et définitions
a. Le bien-être
La notion de bien-être au travail est un
concept englobant, de portée plus large que les notions
de santé physique et mentale au travail. En particulier, le concept de
bien-être réfère non seulement à l'absence de
pathologies ou de maladies et handicaps physiques et mentaux mais aussi
à un sentiment plus général de satisfaction et
d'épanouissement dans la vie professionnelle et
extra-professionnelle.
Par ailleurs, il existe deux niveaux de conséquences du
bien-être au travail. D'abord, à un niveau individuel, les
conséquences du bien-être seraient d'ordre physique
(qualité du sommeil), psychologique (épanouissement) et
comportementale (performance au travail). A un second niveau, il importe
d'analyser les effets du bien-être sur la performance globale de
l'organisation, effets cernés à travers des coûts divers
(absentéisme, baisse de la productivité) engendrés par un
manque de bien-être et évoqués dans la seconde partie.
Le bien-être est lié à différents
facteurs : la santé, la réussite sociale ou économique, au
plaisir, à la réalisation de soi, à l'harmonie avec
soi-même et avec les autres.
L'OMS définit le bien-être comme
« un ressenti, une évaluation subjective
personnelle ».
b. Le bien-être au travail
CROPANZANO et WRIGHT77(*) définissent le bien-être comme
« un jugement subjectif et global tel qu'une personne
expérimente des émotions positives en grande quantité et
relativement peu d'émotions négatives ».
Quant au bien-être au travail, il est relativement
compliqué de trouver une définition précise de ce terme
puisque c'est une notion très subjective.
Le site du Service public fédéral belge
définit le bien-être comme « l'ensemble des facteurs
relatifs aux conditions de travail dans lesquelles le travail est
exécuté : sécurité au travail, protection de
la santé du travailleur, aspects psychosociaux du travail, ergonomie,
hygiène du travail, embellissement des lieux de
travail ».
9. La théorie du « Happy/productive
worker »
Cette approche positive a été amenée par
STAW78(*) en 1986, et
réside dans le fait qu'un travailleur heureux serait aussi un
travailleur plus performant et apportant davantage de valeur ajoutée
dans la chaîne de valeur de l'organisation.
WRIGHT, CROPANZANO et d'autres chercheurs ont mené
plusieurs études en lien avec ce modèle.
L'une montre que, sous le terme
« bien-être », peut se trouver différents
concepts (santé mentale, physique, etc.). Ces deux chercheurs ont
étudié le lien entre la santé mentale et la performance au
travail et ont publié en 1997 les résultats d'une
étude : le bien-être peut prédire la
performance au travail, indépendamment du niveau de satisfaction de
l'individu.
Puis, en utilisant un indicateur objectif de performance
professionnelle, ils ont analysé un ensemble de données pour
déterminer si le bien-être pouvait prédire la performance
professionnelle future. Leurs résultats montrent que le bien-être
prédit significativement des changements positifs dans les
évaluations de performance.
Source : Louvain School of Management, Professeur
Nathalie DELOBBE, 2010.
Il existe donc bien une corrélation positive et
significative entre le bien-être et la performance au travail.
L'approche théorique du travailleur heureux et productif semble donc
fondée.
De nombreux ouvrages et articles ont été
publiés à ce sujet. Je pense cependant qu'il reste complexe de
démontrer réellement un lien direct entre bien-être au
travail et performance puisque selon ces auteurs, le
« bonheur » est un concept affectif tandis que la
satisfaction est un concept évaluatif. Cela signifie qu'il est
possible d'être heureux sans être satisfait de son
travail.
10. Les conséquences du
bien-être psychologique sur la performance organisationnelle
a. Une corrélation positive entre performance
sociale et performance économique
Comme je l'ai expliqué dans la partie
précédente, la relation entre bien-être psychologique ou,
du moins, satisfaction au travail et performance individuelle a fait l'objet de
nombreux travaux et opinions divergentes.
En revanche, il n'en va pas de même de la relation entre
le bien-être au travail et la performance organisationnelle. De
nombreuses études ont été menées sur le sujet.
La plus significative est celle de HARTER, SCHMIDT et HAYES en
200279(*). Cette
étude s'appuie sur des données collectées auprès de
198 514 répondants interrogés dans 7 939
départements d'entreprise, appartenant à 36 compagnies
différentes. Les auteurs disposaient de plusieurs variables
dépendantes : loyauté et satisfaction des clients,
productivité, profit et turnover du personnel.
Les résultats de cette étude montrent nettement
la relation positive entre bien-être au travail et performance de
l'organisation. On peut supposer qu'il est donc nécessaire pour
l'entreprise d'investir dans la satisfaction, l'engagement et le
bien-être de ses collaborateurs. Dès lors que le changement sera
perçu comme bénéfique par ces derniers, leur
adhésion et implication aura des répercussions positives
sur les performances économique et sociale de
l'organisation.
11. Une opportunité pour la
fonction RH
Aujourd'hui, les DRH voient dans la question du
bien-être au travail non plus une contrainte mais une
opportunité. En effet, 78% des responsables RH
considèrent le bien-être au travail comme un enjeu, selon une
société de conseil et de courtage en assurances80(*). Elle montre également
que pour 81% des entreprises, le principal objectif est l'amélioration
du climat social.
Interrogées sur leurs attentes, les entreprises placent
en tête de leurs préoccupations l'accompagnement au changement et
au stress.
12. Mais alors, comment transformer sans
casser ?
Les sujets de Risques Psychosociaux sont
très liés à une conduite du changement mal
gérée, voire inexistante. Tout l'enjeu est de faire participer
les salariés autant que possible à la définition de ce qui
doit changer plutôt que les convaincre du bien-fondé de ce qui a
été décidé.
Comme je l'ai mentionné dans ma recherche, le
changement est généralement perçu par les
décisionnaires comme le moyen le plus efficace d'augmenter la
performance. Pourtant, un changement sur deux va se solder par des pertes pour
l'entreprise. L'impact des changements sur la santé psychologique des
salariés est trop souvent négligé, ou envisagé une
fois que les dommages sont avérés. Au-delà de l'obsession
financière, la santé psychologique est l'une des dimensions les
plus importantes à prendre en compte le plus tôt possible pour
toute entreprise voulant accompagner le changement.
Ensuite, chaque entreprise se compose d'un mélange de
facteurs de risques et de facteurs de protection. C'est
l'équilibre entre les deux qui détermine le niveau de contrainte
auquel est exposé un individu. En période de changement
organisationnel, les facteurs de risque peuvent être amplifiés
alors même que les facteurs de protection vont diminuer, voire
disparaître.
Le changement est un état qui
déséquilibre le ratio facteurs de protection/facteurs de risque.
C'est dans cette équation que se joue l'impact sur la santé. Il
faut donc que la prise en compte de l'humain soit incluse dès
l'élaboration de décisions concernant les
changements.
Grâce à l'implication forte de la DRH et de la
Direction Générale, la conduite humaine du changement doit
être envisagée en amont du changement, et non uniquement en aval
pour limiter les risques. Il est nécessaire d'impliquer
l'ensemble des lignes managériales dans cet accompagnement, en
mettant un accent particulier sur l'exemplarité des dirigeants.
Les dirigeants doivent s'impliquer pour les raisons suivantes
:
§ Plus ils seront impliqués dans l'accompagnement
du changement, plus les collaborateurs auront le sentiment que leurs
contraintes sont prises en compte et qu'ils sont reconnus ;
§ plus les collaborateurs seront impliqués dans la
définition même des changements et dans leurs modalités de
mise en oeuvre, moins l'entreprise aura à gérer en aval des
effets négatifs.
En pratique, l'implication des dirigeants doit être
celle-ci :
§ la proximité vis-à-vis des personnes et
des métiers ;
§ l'encouragement de la contradiction
constructive : il est davantage profitable que les
désaccords soient exprimés et que cette démarche soit
encouragée pour être traitée au mieux ;
§ changer soi-même pour faire changer : les
dirigeants doivent montrer qu'ils adaptent leurs attitudes managériales
aux situations nouvelles rencontrées81(*).
13. Des changements réussis82(*)
Parmi les projets de changements réussis, je vais
citer l'exemple de COVÉA.
En 2014, le Groupe a formalisé sa démarche
interne d'accompagnement du changement, la démarche AQUEDUC. Dans la
poursuite des objectifs de l'entreprise, le pôle
« Accompagnement du changement » a fait le choix
d'internaliser sa compétence Accompagnement du changement. La mise en
oeuvre de ce projet passait notamment par la consolidation des
compétences existantes dans le Groupe en venant compléter les
démarches, méthodes et outils déjà en place.
La démarche AQUEDUC est organisée autour de cinq
principes fondamentaux :
§ S'appuyer sur les pratiques existantes au sein des
enseignes du Groupe : le référentiel s'appuie de
manière concrète sur les démarches, pratiques et outils
recensés dans chaque enseigne. Sans modifier les organisations,
responsabilités et pratiques existantes, le dispositif d'Accompagnement
au changement permet une coordination entre les enseignes lors
de la mise en oeuvre des projets transverses COVÉA.
§ Développer la coopération et la
coordination au sein des projets transverses : AQUEDUC a pour but
de faciliter la coopération entre les enseignes afin de permettre le
succès des projets transverses. L'essentiel réside dans la
capacité à piloter l'ensemble des actions d'accompagnement du
changement.
§ Agir au sein de l'équipe
projet : AQUEDUC s'appuie sur les entrants travaillés et
partagés en amont dans l'étude d'opportunité. Il s'agit
d'une première base de travail.
§ Impliquer le manager : le manager
est l'essentiel dans le dispositif, il est à la fois porteur et
bénéficiaire du changement. Il est impliqué dès la
phase de cadrage, dans la conception, la compréhension et le partage du
plan d'accompagnement du changement. En effet, c'est la ligne
managériale qui est à même de déterminer ce qui
relève d'un réel besoin de la part des collaborateurs afin de
déterminer, en collaboration avec le pôle Accompagnement du
changement, le dispositif adéquat.
§ Être concrets et agiles : AQUEDUC propose,
dans les modalités de mise en oeuvre de ses outils, des ateliers
participatifs orientés sur la mise en situation. Ces ateliers
impliquent les utilisateurs et la ligne managériale.
Ils permettent l'analyse de problématiques liées aux projets de
transformation ainsi que la conception de solutions concrètes
individuelles et collectives.
Cet exemple démontre de manière très
nette l'importance d'accompagner le changement et d'impliquer toutes les
parties prenantes de ce changement en bonne intelligence.
Pour conclure cette partie, je propose le même
schéma que pour la partie précédente, volontairement. Il
s'agit pour moi de démontrer que le changement peut et est aussi un
outil d'optimisation de la performance aussi bien individuelle
qu'organisationnelle.
Le changement est nécessaire pour la
pérennité de l'entreprise, mais doit être
accompagné par les personnes adéquates et avec
les bons outils pour être efficace.
L'amélioration de la performance va donc passer par
l'individu, au coeur de l'organisation et au coeur du changement. Celui-ci va,
de surcroît, avoir l'opportunité d'apprendre, de développer
ses compétences afin d'être plus performant.
L'organisation doit investir dans le bien-être de ses
collaborateurs si elle veut devenir plus performante.
Conclusion
La nécessité de développer la
capacité organisationnelle des entreprises à gérer le
changement, un enjeu stratégique déterminant pour le
futur.
Dans le contexte actuel, je pense que les entreprises n'ont
pas le choix que de procéder à des changements, plus ou moins
impactants pour les salariés. Ces changements vont avoir des
conséquences positives et négatives sur les individus et plus
globalement sur l'organisation. Le changement est donc nécessaire, mais
il ne va pas de soi et doit être accompagné.
Parmi les répercussions négatives, le changement
est indéniablement un facteur de stress pour les individus, et
l'individu est au centre de l'organisation. Cela signifie pour l'entreprise des
conséquences non négligeables : coûts importants,
détresse humaine.
Le changement peut aussi avoir des répercussions
positives, dans le sens où l'individu va acquérir de nouvelles
connaissances, développer des compétences, notamment par
l'apprentissage. Par contre, pour que le changement soit un outil
d'optimisation de la performance, les individus doivent être
accompagnés. Il faut créer chez l'individu un
désir de changer car la satisfaction et le bien-être au travail
ont un impact sur la performance de l'entreprise.
Il est donc essentiel de conjuguer performance
économique et performance sociale au lieu de les opposer.
Enfin, je pense qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise
méthode de changement : il y a LA méthode adaptée au
changement à mener, dans le contexte stratégique
évalué par l'organisation, dans le respect de ses membres et de
sa culture.
Bibliographie
Ouvrages
AUTISSIER D., VANDANGEON-DERUMEZ I., VAS A., Conduite du
changement : concepts clés, Dunod, 2014, 2è
édition.
AUTISSIER D., MOUTOT J.M., Le changement agile,
DUNOD, 2015.
AUTISSIER D. et MOUTOT JM., Pratiques de la conduite du
changement, 2003.
BELLEGO M., LÉGERON P., RIBÉREAU-GAYON, Les
risques psychosociaux au travail, De Boeck, 2012.
BOISARD P., CARTRON D., GOLLAC M., VALEYRE A., Temps et
travail : l'intensité du travail, 2002.
COLLERETTE P., DELISLE G., PERRON R., Le changement
organisationnel : Théorie et pratique, pp.20-23, Presses de
l'Université du Québec, 1997
DOLAN S.L., LAMOUREUX G. et GOSSELIN E., Psychologie du
travail et des organisations, Gaëtan Morin, 1996.
ISERN J. et PUNG C., « Organizing for successful
change management : a McKinsey global survey », The
McKinsey Quarterly, juin 2006.
KOURILSKY F., Du désir au plaisir de changer,
DUNOD, 2014, 5ème édition.
LEFEBVRE B., POIROT M., Stress et risques psychosociaux au
travail, 2ème édition, ELSEVIER MASSON, 2015.
MORIN E.M, Psychologies au travail, Gaëtan
Morin, 1996.
RONDEAU, A. Transformer l'organisation. Vers un
modèle de mise en oeuvre, dans R. Jacob, A. Rondeau et D. Luc,
Transformer l'organisation, collection Racines du savoir, Montréal, HEC,
2002.
VALLERAND R.J. et THILL E.E., Introduction à la
psychologie de la motivation, Etudes Vivantes, 1993.
VANDANGEON-DERUMEZ I., AUTISSIER D., Le changement
organisationnel, EYROLLES, 2013.
Articles en ligne
« Organisations du travail et nouveaux risques pour
la santé des salariés », Rapport présenté
en 2004 par Madame Elyane BRESSOL, Avis et rapports du Conseil Economique et
Social, à l'adresse :
www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/054000702.pdf
Article de Catherine REMOUSSENARD et David ANSIAU,
« Bien-être émotionnel au travail et changement
organisationnel, le cas Essilor », à l'adresse :
http://comm.irsst.qc.ca/blogs/contexte/archive/2013/06/20/6215.aspx
Article de Bénédicte VENDE VELDE et Alain VAS,
« La résistance au changement revisitée du top
management : une étude exploratoire », à
l'adresse :
www.strategie-aims.com/events/conferences/14-ixeme-conference-de-l-aims/communications/2505-la-resistance-au-changement-revisitee-du-top-management-a-la-base-une-etude-exploratoire/download+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
Article de Virginie DI GIAMBERARDINO et Coralie CARTON,
« Gestion des changements organisationnels », à
l'adresse :
www.spmt.be
Article de Frédéric LEROY,
« L'apprentissage organisationnel : une revue critique de la
littérature », à l'adresse :
http://www.strategie-aims.com/events/conferences/16-viieme-conference-de-l-aims/communications/977-l-apprentissage-organisationnel-une-revue-critique-de-la-litterature/download
« Conduire le changement : pourquoi les efforts
de transformation échouent », à l'adresse :
http://www.lefacteurhumain.com/category/changement-impact/70/
Article de Gérard MONPIN, « Conduire le
changement », à l'adresse :
http://www.project-management.ch
Article de Jean-Jacques LAMBOLEY, « Conduite du
changement : 7 erreurs à éviter », à
l'adresse :
http://www.appetiteforchange.net
« Maîtriser et accompagner les changements »,
à l'adresse : http://www.valuebasedmanagement.net, les six
approches du changement de KOTTER http://www.globalknowledge.fr
« Controverse relative à la relation entre le
stress et la performance au travail : recherche
d'explications », à l'adresse :
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1420253016301583
Article de Geneviève MBOCKA, « Les causes
d'échec du changement organisationnel », à
l'adresse :
https://cyberlearn.hesso.ch/pluginfile.php/141488/mod_folder/content/0/opa_exemplearticle_MBOCKA_2009-2010_.pdf%3Fforcedownload%3D1+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
Article de C. VANDENBERHE, V. DE KEYSER, P. VLERICK et W.
D'HOORE, à l'adresse :
http://www.belspo.be/belspo/organisation/publ/pub_ostc/PS/rPS14_fr.pdf
Webographie
https://www.kpmg.com/FR/fr/IssuesAndInsights/ArticlesPublications/Documents/Guide-CroissancePlus-Comment-associer-salaries-aux-performances-entreprise-072013.pdf
https://pistes.revues.org/3337
www.ifas.net
http://www.wk-rh.fr/actualites/detail/95702/le-bien-etre-au-travail-nouvelle-opportunite-pour-les-rh.html
http://docplayer.fr/1959821-La-gestion-du-changement-dans-l-entreprise.html
https://www.kpmg.com/FR/fr/IssuesAndInsights/ArticlesPublications/Documents/Guide-CroissancePlus-Comment-associer-salaries-aux-performances-entreprise-072013.pdf
https://www.anact.fr/
http://drees.social-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/open-data/professions-de-sante-et-du-social/article/l-enquete-sur-les-changements-organisationnels-et-l-informatisation-coi-2006
http://www.conditionsdetravail.com/
http://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/
Références théoriques
Eléments du cours de Comportement et motivation au
travail, dispensé à l'EMA Vendée par Monsieur MEREL,
année 2015 -2016.
Eléments du cours de Conduite du changement,
dispensé à l'EMA Vendée par Madame HÉMON-LAURENS,
année 2015 -2016.
Eléments du cours de Gestion et prévention des
RPS dispensé à l'EMA Vendée par Madame BOUROCHER,
année 2015 -2016.
Table des annexes
Table des annexes
Annexe n°1 : Fiche de validation de la
problématique 55
Annexe n°2 : Fiche de lecture n°1 56
Annexe n°3 : Fiche de lecture n°2 61
Annexe n°4 : Fiche de lecture n°4 65
Annexe n°5 : Fiche de lecture n°4 69
Annexe n°6 : Fiche de lecture n°5 73
Annexe n°1 : Fiche de validation de
la problématique
Msa 2 RH Mémoire de
recherche
FICHE DE VALIDATION DU SUJET
ET DE LA PROBLÉMATIQUE
Nom et prénom : MOTEAU Amélie
Votre adresse e-mail:amelie.moteau@gmail.com
Nom de votre entreprise : MAAF Assurances -
Groupe Covéa
Votre fonction en entreprise : Chargée de
missions
Thème
Le changement
|
Sujet : La conduite du changement en
entreprise
La conduite du changement est un sujet qui m'intéresse
car le changement est un phénomène très présent
dans les entreprises. La performance peut être liée à la
façon de conduire le changement, il est donc intéressant de se
demander comment ces deux aspects interagissent.
De plus, je me suis inspirée du contexte professionnel
dans lequel j'évolue puisque mon entreprise connaît depuis
quelques mois une période de changements importants.
|
Problématique
Le changement en entreprise, un mal nécessaire
pour y optimiser la performance ?
|
Plan envisagé :
I - Définir les notions
La conduite du changement - le changement - la performance -
qu'entend-on par « mal nécessaire » ?
II - Répondre à la question
Le changement contre-performant.
Le changement comme menace : il est source de
mal-être pour les salariés. La conduite du changement est donc
contre-performante pour l'entreprise.
III - Contredire la réponse / limites
Les bénéfices du changement.
Le changement comme opportunité : ce n'est pas une
alternative, mais plutôt une nécessité, voireune
opportunité. La conduite du changement est nécessaire et peut
avoir un impact positif sur la performance des salariés, et par
conséquent sur l'entrepris
Annexe n°2 : Fiche de lecture
n°1
Msa 2 RH Mémoire de
recherche
FICHE DE LECTURE
Étudiant : Amélie MOTEAU
Titre
Les risques psychosociaux au travail
|
Auteurs
Maxime BELLEGO - Patrick LEGERON - Hubert RIBEREAU-GAYON
|
Éditeur
De Boeck
|
Traducteur
|
Date d'édition
2012
|
Date de parution
2012
|
1 - Les auteurs
Trois auteurs ont écrit cet ouvrage : Maxime
BELLEGO, Patrick LEGERON et Hubert RIBEREAU-GAYON.
· Maxime BELLEGO est Président de l'association
M.C.P. (Mouvement Clinique Postmoderne). Enseignant magistral associé
à la Faculté de médecine la
Pitié-Salpétrière à Paris, il est membre du
laboratoire de Psychologie sociale de l'Université d'Aix-Marseille ainsi
que chercheur associé au département de Management de la
London School of Economics. Il est également Consultant interne
national en organisation du travail chez France
Télécom/Orange.
En plus de cet ouvrage, il a publié des articles de
revues : « La gestion des problématiques
psychosociales : une compétence », dans le Journal des
psychologues, et « Crises sociales et suicides en milieu
professionnel », dans le même journal.
· Patrick LEGERON est fondateur du cabinet Stimulus,
psychiatre, attaché de consultation, au service hospitalo-universitaire
du Centre hospitalier Sainte-Anne à Paris, coauteur du Rapport sur les
risques psychosociaux remis au Ministre du travail (mars 2008), enseignant aux
Universités de Paris V et Genève et responsable du module
« Stress, santé et bien-être au travail » de
l'Executive Master RH de Sciences Po Paris.
C'est également l'auteur de : « Le
stress au travail, un enjeu de santé », 2015 -
« Quel travail voulons-nous ? », 2012 - « La
peur des autres : trac, timidité et phobie sociale »,
2003.
· Hubert RIBEREAU-GAYON est avocat à Paris, il
conseille les entreprises et les groupes en droit social tant en ce qui
concerne les relations individuelles que les relations collectives. Il a
développé une compétence reconnue dans la défense
des intérêts des employeurs, devant les juridictions civiles, les
juridictions répressives et les juridictions administratives. Enfin, il
apprécie de partager ses connaissances par des publications et des
formations, en entreprise ou en organisme de formation.
C'est le seul ouvrage auquel Maitre RIBEREAU-GAYON a
apporté sa contribution.
Cet ouvrage s'inspire de deux sources :
· en 2011, un colloque national réunissait les
quatre acteurs principaux de la prévention des risques
psychosociaux : le politique, le juridique, l'expert et l'universitaire.
Le principe de cette intervention à quatre voix était de brosser
un tableau à travers les quatre discours principaux soutenant la
problématique des risques psychosociaux. Les intervenants de ce colloque
ont souhaité donner une suite à cet évènement en
mettant, dans cet ouvrage, leurs réflexions par écrit ;
· il s'inspire aussi en partie de la thèse de
Maxime BELLEGO (thèse de doctorat en psychologie).
3 - Thématique, idées fondatrices et
problématique de l'ouvrage
Ce livre est pluridisciplinaire et l'idée des auteurs
est de s'adresser à un large public : dirigeants et professionnels
des Ressources Humaines, de la santé, du travail et de la
prévention en entreprise ou en milieu social, et également aux
étudiants intéressés par la gestion des risques
psychosociaux en particulier et par les problématiques d'organisation du
travail en général.
Les auteurs souhaitent éclairer la problématique
des risques psychosociaux au travail à travers les difficultés
que rencontrent les entreprises dans la gestion de ces derniers, ainsi que de
les ancrer dans des considérations organisationnelles du travail.
L'objectif de cet ouvrage est de plusieurs ordres :
· donner le cadre politique et juridique ;
· retracer l'histoire des RPS et les modifications dans
la gestion de ceux-ci ;
· appréhender des cas concrets juridiques et
organisationnels pour illustrer le bilan de cette problématique
complexe.
Cet ouvrage pose donc de nombreuses questions : les
risques psychosociaux sont-ils uniquement des problèmes de
management ? Si les problèmes de management sont des
problèmes de l'organisation du travail, les risques psychosociaux
sont-ils des problèmes d'organisation du travail ? Notre vision du
travail en France doit-elle changer ? A quelles limites les professionnels
de l'entreprise doivent-ils faire face et quels sont les leviers pour une vraie
prévention des risques psychosociaux ? Quel est le rôle du
manager ? Quel est le rôle du médecin du travail dans la
prévention et la gestion des risques ?
Les risques psychosociaux ne sont pas une problématique
isolée dans un coin de l'entreprise, mais relèvent de
problématiques larges, relatives à l'organisation du travail, au
management et aux relations interpersonnelles.
4- Méthodologie et démarche des
auteurs
Les auteurs se sont inspirés de nombreux ouvrages et
autres auteurs, français, anglais et américains. Des livres aux
revues en passant par des expériences, leur bibliographie est longue,
riche et peut être regroupée en plusieurs grands
thèmes :
· les risques psychosociaux sous l'angle sociologique,
économique et psychologique
· le monde du travail, l'organisation
· la santé
· des sujets plus précis : suicide,
souffrance, stress, burnout, harcèlement.
5 - Structuration de la pensée des auteurs
(logique du plan)
La logique de progression des auteurs est articulée
autour de plusieurs axes :
Ø les constructions politiques et sociales qui
structurent la gestion des risques psychosociaux en France et les
difficultés passées et celles qui attendent les entreprises
françaises dans la démarche de traitement de cette
problématique ;
Ø le cadre légal relatif à la gestion de
la santé des individus en général, puis concernant
précisément les risques psychosociaux ;
Ø la genèse des risques psychosociaux et la
définition du stress, du burnout et d'autres phénomènes
liés à la santé au travail ;
Ø l'approche organisationnelle et les
difficultés de management en fonction des types d'organisation du
travail ;
Ø la pertinence de relations transverses dans
l'entreprise en vue de structurer au mieux la gestion des risques psychosociaux
au plus près du terrain et avec l'implication de la direction.
Pour démarrer, les auteurs établissent un
état des lieux de la situation en France, concernant les risques
psychosociaux et la démarche de traitement de cette
problématique.
Le premier chapitre est consacré à l'aspect
concret des risques psychosociaux : les actions sur le terrain, le
contexte les blocages, les limites d'actions et les leviers pour contrer ces
limites. Puis Maitre RIBEREAU-GAYON pose le cadre juridique, pour expliquer les
différents types de risques, les conséquences des RPS et les
bonnes pratiques. Enfin, la dernière partie qui est aussi la plus
longue, est une réflexion sur plusieurs sujets précis : le
stress, le harcèlement moral, la médecine du travail, les
suicides professionnels, amenés sous l'angle des difficultés des
entreprises et du management.
6 - Principales conclusions des
auteurs
Les risques psychosociaux sont abordés dans cet
ouvrage comme un objet socialement construit, résultat de
l'évolution du concept de santé au travail. C'est principalement
cette mutation qui a suscité les difficultés d'une
définition claire et nette de la problématique.
Les risques psychosociaux constituent donc une
problématique de l'entreprise, tirant son origine d'une mutation
organisationnelle du travail et de la société. Ils ne sont plus
réservés au domaine des ressources humaines et de la santé
au travail mais concernent la santé financière de l'entreprise,
sa stabilité économique et sa capacité à
considérer le travail humain comme une plus-value active et complexe
permettant l'innovation et la progression de l'entreprise ainsi que du monde du
travail en général.
D'un point de vue juridique, la problématique des
risques psychosociaux a apporté son lot de modifications, de
précisions et d'applications particulières des lois.
Révélatrice d'erreurs organisationnelles et de stratégies
financières incompatibles avec le travail humain, elle a eu le
mérite de redéfinir le travail et d'attirer l'attention des
dirigeants sur les contraintes réelles des métiers et des
activités.
7 - Commentaire critique, analyse
personnelle
Dans une société où certaines
entreprises connaissent des problèmes de performance, de management, de
conduite de stratégie et autres problématiques diverses, les
risques psychosociaux prennent tout leur sens. Le monde évolue, et les
entreprises doivent suivre : l'arrivée du digital, le
développement des compétences, une compétitivité
toujours plus imposée et qui doit tenir compte des enjeux
stratégiques, le seuil de tolérance toujours plus bas des
salariés vis-à-vis des conditions de travail, les sujets sont
multiples. Les risques psychosociaux ont toujours existé, mais ils sont
aujourd'hui un enjeu fort et font plus que jamais partie de ces
problématiques auxquelles les entreprises doivent répondre.
C'est en ce sens que je trouve cet ouvrage intéressant.
Certains managers, DRH se trouvent démunis face à la
montée des risques psychosociaux, et c'est des fois toute une
organisation du travail qu'il faut remettre en question. D'autres, au
contraire, dénigrent ce phénomène. Les auteurs nous
amènent ici à poser les choses, à réfléchir
sur ce qui est faisable en termes de prévention, à
réfléchir aux risques pour l'employeur en cas d'absence de
prévention. Le risque psychosocial ne doit pas être perçu
comme un phénomène incontrôlable, incurable et
définitif. Au contraire, il doit être étudié,
analysé, prévenu et traité.
Enfin, il faut à mon sens repenser notre rapport au
travail : le temps consacré au travail n'est pas un gage de
performance, et la souffrance au travail n'est pas une garantie du travail bien
fait. Nous pouvons être à la fois heureux et performants au
travail.
8 - Appréciation globale
Le point fort de cet ouvrage réside dans le choix
des auteurs d'éclairer la problématique des risques
psychosociauxsous les discours du juridique, du politique, de l'expertise et de
l'universitaire. Cette problématique est abordée de façon
très large, sous plusieurs angles, et c'est ce qui permet de comprendre
et de prendre conscience des enjeux et tous les impacts que les risques
psychosociaux peuvent avoir. Non seulement les impacts, mais également
toutes les parties prenantes liées aux risques psychosociaux.
Cet ouvrage se dit accessible et abordable par toute personne
simplement intéressée par le sujet. Or, je n'ai pas trouvé
que c'était le cas, dans le sens où en tant que novice, certains
termes ne sont que relativement compréhensibles.
Cet ouvrage m'a tout de même plu pour plusieurs raisons.
J'ai commencé cette lecture dans l'idée de mieux comprendre les
risques psychosociaux et de mieux les appréhender, au travers d'un
spectre plus large que mes minces connaissances sur le sujet. Je comprends
désormais comment cette problématique des risques psychosociaux a
évolué depuis son origine. Comme je l'ai dit plus haut, cet
ouvrage m'a permis de prendre conscience de tout ce que les risques
psychosociaux impliquent, en termes juridique, managérial,
économique, politique et stratégique.
Cependant, après la lecture du second ouvrage et comme
je l'ai mentionné plus haut, ce livre n'est pas assez accessible et
moins « parlant », plus théorique,
conceptualisé et je ne suis pas habituée à cette
manière de réfléchir. Il ne m'a pas permis de prendre de
la hauteur par rapport par exemple à la gestion des risques
psychosociaux dans mon entreprise.
Annexe n°3 : Fiche de lecture
n°2
Msa 2 RH Mémoire de
recherche
FICHE DE LECTURE
Étudiant : Amélie MOTEAU
Titre
Stress et risques psychosociaux au travail -
Comprendre, prévenir, intervenir
|
Auteurs
Bruno LEFEBVRE -Matthieu POIROT
|
Éditeur
Elsevier Masson - Collection Pratiques en
psychothérapie - Série Santé psy et
travail
|
Traducteur
|
Date d'édition
2015
|
Date de parution
2015
|
1 - Les auteurs
Cet ouvrage a été écrit par deux
auteurs :
· Bruno LEFEBVRE, psychologue clinicien et coach de
managers et dirigeants. Entrepreneur, il a créé AlterAlliance,
cabinet de conseil et spécialisé dans la prévention du
stress et dans le développement de la qualité de vie au travail.
AlterAlliance intervient auprès d'entreprises du CAC 40, de PME et de
cabinets d'avocats. Enfin, il enseigne à Centrale Paris, HEC et à
l'Université Paris-Descartes.
Il est également l'auteur de « Ados, comment
les motiver : la méthode Gordon appliquée à la
réussite scolaire », 2007.
· Matthieu POIROT, psychologue social et docteur en
gestion, est le fondateur de Midori Consulting. Il partage son activité
entre le conseil en entreprise, le coaching, les conférences, la
supervision de consultant et l'enseignement-recherche. Ses domaines d'expertise
concernent la prévention des risques psychosociaux par la qualité
de vie au travail, l'accompagnement du changement, la médiation et le
développement du leadership.
Il est l'auteur d'un autre ouvrage : « Les
situations difficiles au travail : gestion des risques
psychosociaux », qu'il a écrit en 2013.
Depuis les années 2000, plusieurs ouvrages sont parus
sur des sujets connexes ou compris dans les risques psychosociaux. Ces
parutions se rangent souvent suivant trois catégories : les
ouvrages visant à faire comprendre, ceux visant à
témoigner d'une expérience et ceux proposant des actions à
réaliser. Les auteurs ont écrit cet ouvrage non pas dans un cadre
particulier, mais dans l'idée de proposer au lecteur un ouvrage qui
conjugue ces trois approches.
3- Thématique, idées fondatrices et
problématique de l'ouvrage
Faire comprendre l'enjeu du développement de la
santé psychologique au travail est devenu un impératif
économique et social car l'individu et l'entreprise paraissent
« fâchés » comme s'il fallait aujourd'hui
choisir entre performance professionnelle et qualité de vie au
travail.
Dans cette optique, cet ouvrage définit les facteurs
importants majorant les risques psychosociaux afin de les identifier. Il met
ensuite l'accent sur une méthodologie visant à la
prévention du stress et des risques psychosociaux prenant en compte les
trois dimensions que sont l'organisation, le management et l'individu.
L'ouvrage s'enrichit d'une partie consacrée au changement, de ses
modalités d'accompagnement dans les entreprises, illustrées de
plusieurs cas concrets.
Le livre permet d'acquérir une bonne connaissance des
mécanismes psychologiques et managériaux du stress et des risques
psychosociaux en milieu de travail et donne tous les outils théoriques
et pratiques afin d'élaborer des stratégies de
prévention.
Les questions posées dans cet ouvrage sont
nombreuses : doit-on considérer que la notion de QVT signe
l'échec de la prise en compte des RPS, et qu'en conséquence un
visage plus attractif leur est donné ? Doit-on au contraire
considérer que la QVT est une évolution qui doit découler
de l'abord des RPS au titre d'un véritable travail de
prévention ?
Pour en revenir au constat de base qui est de dire que
l'individu et l'entreprise sont « brouillés », les
auteurs expliquent que l'entreprise gagne en performance lorsque les
salariés gagnent en fierté, aussi bien du travail bien fait qu'en
fierté d'appartenance. C'est le fameux point de jonction des
intérêts de l'individu et de l'entreprise.
4- Méthodologie et démarche des
auteurs
Pas de bibliographie dévoilée à la fin
de l'ouvrage, mais au fur et à mesure des chapitres, en fonction des
sujets étudiés : business, management, risques
psychosociaux, stress, changements organisationnels, etc.
Les sources sont nombreuses, riches et variées :
enquêtes, témoignages, cas concrets, sondages ANACT,
schémas, synthèse d'un ouvrage existant (« Transformer
sans casser », les Cahiers du DRH, février 2012).
5 - Structuration de la pensée des auteurs
(logique du plan)
La structuration de la pensée des auteurs est
cohérente dans le sens où ils s'attachent dans un premier temps
à proposer les différentes réflexions qui permettent de
comprendre le stress au travail et le risque psychosocial, puis tentent
d'analyser les obstacles de l'entreprise en santé, pour terminer par
proposer deux stratégies : développer la prévention
des risques psychosociaux et des pratiques saines de management à
destination des managers et des collaborateurs dans l'entreprise.
Le plan est logique en ce sens qu'il faut comprendre avant de
pouvoir analyser et surtout de pouvoir proposer des actions à mettre en
place. Cela nous amène à bien avoir un raisonnement logique et
à faire le cheminement qui aboutit à comprendre les
stratégies proposées par les auteurs.
6 - Principales conclusions des
auteurs
Les auteurs concluent en disant que la santé n'est pas
que la conséquence du travail, elle est aussi sa condition. Or, les
directions ne voient les problèmes liés à la santé
que lorsqu'ils ont pris de l'ampleur. Les problématiques
organisationnelles et managériales qui empoisonnent la vie des
salariés ne sont pas suffisamment prises en compte au quotidien, par
manque d'une méthode globale d'appréhension de la question. Les
directions doivent s'impliquer de manière plus approfondie sur cette
problématique. Il manque dans la gestion du stress telle qu'elle est
actuellement, des alternatives aux modes de fonctionnement actuels.
La société a changé, les attentes de ceux
qui la composent aussi, mais l'entreprise, pas assez. La mise en place d'un
changement redistribue souvent le pouvoir, et certaines entreprises n'y sont
pas prêtes ou ne veulent pas.
Les auteurs préconisent la mise en place de pratiques
saines de management et pour ce faire, lever les tabous culturels qui s'y
opposent : l'interdit de l'émotion, l'interdit du corps et
l'interdit de la prise de recul. La levée de ces trois interdits par les
dirigeants servirait de modèle à leurs collaborateurs et
managers : c'est ainsi que pourront être développées
des pratiques managériales et individuelles de gestion du stress et de
développement d'une entreprise en santé. Sans cette
exemplarité au niveau des dirigeants, le développement des
pratiques de gestion du stress ou de prévention des risques
psychosociaux ne sera, comme c'est trop souvent le cas, qu'un
« dispositif gadget », dont les effets seront aussi
légers qu'éphémères.
7 - Commentaire critique, analyse
personnelle
Aujourd'hui, l'entreprise n'offre plus de
sécurité à ses salariés : ceux-ci ne peuvent
plus espérer une pérennité de leur emploi, y compris
lorsque les résultats de leurs entreprises sont bons (comme
récemment le 8 janvier 2016 l'usine Pentair, dans la Somme, en voie de
délocalisation alors que le carnet de commandes est plein). En
parallèle, l'entreprise demande toujours davantage (avec moins de
moyens) à ses salariés.
Par ailleurs, le contexte de mondialisation pousse à
une standardisation : homogénéisation des offres aux
clients, des processus, des organisations et des comportements attendus.
L'individu, quant à lui, a vu ses
caractéristiques et attentes évoluer depuis les années
1950. Le bonheur est devenu une performance à atteindre.
Dans un tel contexte, je trouve cet ouvrage
particulièrement pertinent. Il l'est notamment par rapport à la
place et au rôle des DRH face aux risques psychosociaux, de plus en plus
présents dans le contexte actuel des entreprises. Pour un DRH, les RPS
et la qualité de vie au travail recouvrent des réalités
très concrètes et parfois difficiles. Avant tout, il s'agit de la
souffrance de salariés qui attendent de leur entreprise des
réponses et un accompagnement, le DRH ne devant s'exonérer
d'aucune responsabilité.
Accessoirement, les RPS sont une cause de risque pour les DRH
qui sont souvent en première ligne tout autant qu'un dernier recours
pour faire face à des situations extrêmes.
Cet ouvrage est d'autant plus intéressant car en tant
qu'étudiante en Ressources Humaines et sur le terrain dans un pôle
Prévention et Santé au Travail, le livre permet de comprendre
certains mécanismes et de se rendre compte du rôle majeur des
Ressources Humaines tant dans l'accompagnement des collaborateurs que des
managers. Etre DRH, c'est tenir une position dans laquelle il s'agit de
concilier le traitement de situations difficiles exigeant une grande
réactivité et de l'anticipation, et le traitement des sujets de
fond. Notre génération de futurs RH va être de plus en plus
confrontée aux risques psychosociaux et à la qualité de
vie au travail, il faut qu'elle s'y prépare.
8 - Appréciation globale
Cet ouvrage m'a beaucoup plu, davantage que le
précédent, « Les risques psychosociaux au
travail ». Les sources sont plus variées et donnent donc un
éclairage pus large à la problématique des risques
psychosociaux. Le sujet n'est pas abordé tout à fait sous le
même angle et l'ouvrage apporte ici davantage de cas concrets, davantage
de matière pour comprendre.
Ici, le sujet plus précis : le stress au travail,
même s'il est abordée d'une manière globale (individu -
management - organisation). C'est une approche différente de l'ouvrage
précédent qui est plus théorique alors que dans celui-ci,
les auteurs proposent des actions concrètes à mettre en place.
Le point négatif est qu'il y a
énormément d'informations, qui font que l'on pourrait s'y perdre
quelque fois.
Annexe n°4 : Fiche de lecture
n°3
Msa 2 RH Mémoire de
recherche
FICHE DE LECTURE
Étudiant : Amélie MOTEAU
Titre
Conduite du changement : concepts
clés
|
Auteurs
David AUTISSIER - Isabelle VANDANGEON-DERUMEZ - Alain VAS
|
Éditeur
DUNOD - Collection Stratégies et
management
|
Traducteur
|
Date d'édition
2014
|
Date de parution
2014
|
1 - Les auteurs
Cet ouvrage a été co-écrit par David
AUTISSIER, Isabelle VANDANGEON-DERUMEZ et Alain VAS.
· David AUTISSIER est Maître de conférences
HDR à l'IAE Gustave Eiffel de l'Université de Paris Est
Créteil et enseigne le management, les systèmes d'information et
la conduite du changement.
Directeur de la Chaire ESSEC du changement, ses travaux de
recherche traitent des problématiques de changement et de management
dans une perspective de recherche-action avec des entreprises.
Ces ouvrages sont les suivants : « Le
changement organisationnel », octobre 2013 - « Livre blanc
du change digital », janvier 2015 - « Agir en mode
delivery », avril 2015 - « Le changement agile »,
septembre 2015.
· Isabelle VANDANGEON-DERUMEZ dirige l'IAE Gustave Eiffel
depuis octobre 2013. Docteur de l'université Paris Dauphine, elle a
soutenu sa thèse sur le thème de la « dynamique des
processus de changement ». Puis elle rejoint l'UPEC
(Université Paris-Est Créteil Val de Marne) en tant que
maître de conférences en gestion. Elle y enseigne
le management stratégique, la théorie des organisations, la
conduite du changement et de la gestion de projets. Parallèlement, elle
poursuit une activité de recherche au sein du laboratoire IRG
de l'UPEC, autour du concept de "capacité à changer",
l'application de la théorie de la pratique à la fabrique du
changement et l'évolution des pratiques au sein des organisations suite
à l'introduction d'une politique RSE. Elle collabore notamment à
un projet de recherche-action avec le service de santé des armées
et à une recherche sur l'intelligence collective au sein de la
SNCF. Elle est également maître de conférences à
l'IAE de Paris-Est et enseigne la conduite du changement, les théories
des organisations et le management de projet.
Elle a également écrit : « Le
changement organisationnel », octobre 2013 -« Les
réseaux apprenants », janvier 2014.
· Alain VAS est doyen de la Louvain School of Management
de l'Université catholique de Louvain (UCL) en Belgique, il est
spécialiste du changement et intervient auprès de grands groupes
sur des projets de transformation au niveau européen.
3 - Thématique, idées fondatrices et
problématique de l'ouvrage
La thématique de cet ouvrage est celle de la conduite
du changement au travers des grands concepts qui ont façonné la
réflexion et les outils de cette notion au cours du temps.
L'ouvrage offre une synthèse des connaissances
produites en conduite du changement, à travers la présentation
des travaux des auteurs les plus importants de ces 50 dernières
années.
Le changement apparaît aujourd'hui comme la solution
à la gestion de toutes les évolutions qu'une entreprise doit
intégrer pour survivre et se développer. Il est aujourd'hui la
préoccupation centrale des entreprises. La capacité à
changer n'est plus une compétence ponctuelle, mais un véritable
actif immatériel à construire, consolider et
développer.
Le changement est devenu une composante structurelle du
management et, plus généralement, du fonctionnement des
entreprises. Celles-ci ont toujours eu à gérer des changements,
dans une logique d'adaptation à un environnement ou pour construite des
stratégies de différenciation sur des marchés
concurrentiels. Pourtant, la façon dont elles ont
appréhendé ces changements a évolué selon des
paramètres externes et internes. D'abord préoccupées par
la question de la nécessité du changement (faut-il ou non
changer ?), question qui ne se pose plus aujourd'hui, elles se sont
penchées progressivement sur la conduite elle-même du
changement.
Dans cet ouvrage également, les questions posées
sont nombreuses : peut-on agir sur le changement ? Si oui,
comment ? Comment faire changer une organisation ? Doit-on laisser le
changement se réaliser ou bien l'instrumentaliser pour le
stimuler ? La vie des organisations est-elle dépendante des
contraintes de l'environnement ou est-il possible de créer sa propre
organisation à partir de ses choix stratégiques ?
4- Méthodologie et démarche des
auteurs
Pas de bibliographie dévoilée à la fin
de l'ouvrage, mais au fur et à mesure des chapitres. Chaque chapitre
étant dédié à un « auteur
fondateur », les auteurs du livre ont choisi de lister les ouvrages
de chacun d'eux, à la fin de la partie leur étant
consacrée.
Les sources utilisées sont donc toutes du même
type.
5 - Structuration de la pensée des auteurs
(logique du plan)
La logique est aisément compréhensible et
cohérente puisque les auteurs introduisent l'ouvrage par le changement
de manière globale dans le fonctionnement des organisations. Puis ils
dédient chaque partie aux différentes formes de changement, avec
les auteurs fondateurs des théories correspondantes. Nous retrouvons
donc quatre parties, correspondant aux quatre formes du changement.
6 - Principales conclusions des
auteurs
Les travaux de Van de Ven sur le changement s'insèrent
dans cet ouvrage en guise de conclusion. En collaboration avec d'autres auteurs
fondateurs, il s'est intéressé aux différents
écrits sur le changement. Il en ressort des typologies sur les
différentes approches du changement au sein de la littérature,
dans les domaines aussi diverses que la sociologie, le management
stratégique, etc.
Van de Ven considère que les théories les plus
intéressantes pour comprendre le fonctionnement des organisations sont
celles qui associent différentes approches de l'organisation. Ilestime
que les processus assurant le fonctionnement et l'évolution des
organisations sont dialectiques. En développant cette idée, il
propose une typologie des théories sur le changement qui restent un
cadre de référence incontesté dans le domaine du
changement organisationnel. Il classe alors les travaux portant sur le
changement selon deux dimensions d'analyse : le moteur du changement et
l'unité de changement. Ces dimensions mettent en évidence quatre
modèles : le modèle de l'évolution, le modèle
dialectique, le modèle du cycle de vie et le modèle
téléologique.
Puis cette typologie fait émerger un modèle peu
étudié dans la littérature sur le changement, celui de
l'action collective.Ce modèle met en avant trois composantes
essentielles : le conflit, le pouvoir et les stratégies tactiques
et politiques. L'action collective ne s'oppose pas aux autres modèles de
changement institutionnel, elle permet de les étendre et de les
compléter.
Les travaux de Van de Ven introduisent une idée forte
pour conclure cet ouvrage, celle d'une lecture résolument
complémentaire des différents modèles de changement. En
effet, l'auteur insiste sur la nécessité de ne pas approcher le
changement comme un phénomène unidimensionnel, mais plutôt
comme un phénomène nécessitant de prendre en compte les
phénomènes organisationnels à différents
niveaux.
7 - Commentaire critique, analyse
personnelle
Cet ouvrage est utile pour acquérir des clés de
lecture et des outils pour gérer efficacement le changement en
entreprise. Cependant, je pense qu'il s'adresse davantage à un public
avisé, des professionnels de l'entreprise, qui vivent au quotidien la
vie de l'entreprise.
L'ouvrage a tout de même l'avantage de présenter
le changement sous son prisme le plus large, qui permet d'avoir une vision
globale des théories de la conduite du changement.
8 - Appréciation globale
Comme son nom l'indique et comme je l'ai dit au-dessus,
l'ouvrage est très conceptualisé, difficile à comprendre
et les notions sont complexes à intégrer.
Il ne m'a pas particulièrement plu car trop
théorique, mais il faut passer par ces lectures pour appréhender
la question du changement.
L'ouvrage m'a servi à essayer de comprendre ces
théories mais ne permet pas de faire le lien avec le stress.
Dans le cadre du mémoire, c'est le seul livre que j'ai
lu sur ce sujet. Je n'ai donc pas de recul et je vais compléter cet
ouvrage avec d'autres, qui traitent de façon plus concrète du
changement : « Le changement agile », par exemple, qui
amène des cas concrets d'entreprise ayant vécu des changements
significatifs. Cela me permettra d'avoir une vision plus pratique de la gestion
du changement et de pouvoir faire le lien avec le stress et les risques
psychosociaux.
Annexe n°5 : Fiche de lecture
n°4
Msa 2 RH Mémoire de
recherche
FICHE DE LECTURE
Étudiant : Amélie MOTEAU
Titre
Le changement organisationnel
|
Auteurs
Isabelle VANDANGEON-DERUMEZ - David AUTISSIER
|
Éditeur
Eyrolles
|
Traducteur
|
Date d'édition
2013
|
Date de parution
2013
|
1 - Les auteurs
Cet ouvrage est coordonné par deux auteurs :
· Isabelle VANDANGEON-DERUMEZ : maître de
conférences à l'IAE Gustave Eiffel de l'université
Paris-Est Créteil, elle est également membre du laboratoire de
recherche IRG. Ses recherches concernent la transformation des organisations,
la capitalisation des apprentissages et le rôle des différents
acteurs au sein des processus de changement. Elle collabore à des
projets de recherche-action visant à accompagner différentes
organisations dans leur projet de transformation.
Parallèlement, elle poursuit une activité
de recherche au sein du laboratoire IRG de l'UPEC, autour du concept
de "capacité à changer", l'application de la théorie de la
pratique à la fabrique du changement et l'évolution des pratiques
au sein des organisations suite à l'introduction d'une politique RSE.
Elle est également l'auteur de : «Conduite du
changement : concepts clés », 2014 et « Les
réseaux apprenants », janvier 2014.
· David AUTISSIER est Maître de conférences
HDR à l'IAE Gustave Eiffel de l'Université de Paris Est
Créteil et enseigne le management, les systèmes d'information et
la conduite du changement.
Directeur de la Chaire ESSEC du changement, ses travaux de
recherche traitent des problématiques de changement et de management
dans une perspective de recherche-action avec des entreprises.
Ces ouvrages sont les suivants : « Le
changement organisationnel », octobre 2013 - « Livre blanc
du change digital », janvier 2015 - « Agir en mode
delivery », avril 2015 - « Le changement agile »,
septembre 2015.
3 - Thématique, idées fondatrices et
problématique de l'ouvrage
Changement, transformation, réforme, mutation,
renouvellement... autant de leitmotivs qui traversent l'histoire des
organisations et des entreprises. Passage obligé pour les uns,
repoussoir pour les autres, le changement est au coeur des
préoccupations, tant des dirigeants ou des managers, que des
chercheurs.
Fruit d'un important travail collectif, cet ouvrage propose,
à travers 10 études de cas de changement
organisationnels :
· Des exemples variés et
contextualisés : groupes industriels, PME, hôpital,
lycée, université, etc.
· Un décryptage détaillé de chaque
cas
· Une méthodologie précise, alliant
éclairage théorique et ancrage pratique
· Des leviers mobilisables par une entreprise ou une
organisation confrontée à un changement organisationnel
· Une lecture managériale du changement, qui donne
la possibilité d'agir en connaissance de cause.
Je ne vais pas décrire chaque cas d'entreprise, mais il
faut savoir que les auteurs exposent pour chacun d'eux divers points :
· Le contexte du changement
· Les caractéristiques du changement
· Les participants au changement
· La profondeur du changement
· Le processus de changement
· Le levier mobilisé
4- Méthodologie et démarche des
auteurs
Dans un environnement mouvant, développer la
capacité à changer devient une condition essentielle de survie et
un atout indéniable pour affronter l'avenir. Pour cela, les managers
doivent être en mesure de comprendre les enjeux des changements ainsi que
les leviers susceptibles d'être mobilisés pour permettre ces
changements. De leur côté, les chercheurs théorisent les
nombreuses expériences de changement des entreprises pour restituer des
modèles dont l'intérêt se situe dans leur capacité
à mettre en évidence ces leviers utilisés ensuite par les
praticiens.
Pourtant, la rencontre entre pratique et science est souvent
malaisée. Cet ouvrage a pour ambition de réduire cet écart
en montrant comment certains modèles ou raisonnements théoriques
peuvent être utiles à la compréhension de situations
vécues par des entreprises. Il essaie donc, à partir
d'études de cas retraçant des histoires de changement, de
redonner un sens pratique aux réflexions des chercheurs sur le
changement organisationnel.
L'intérêt de ces études de cas est de
mettre en situation des changements (réussis ou non) et de
décrypter les leviers mobilisés par les acteurs à partir
des réflexions et modèles théoriques. L'analyse des
différentes situations de changement favorise des comparaisons avec
d'autres situations vécues dans d'autres organisations. Elle offre ainsi
des clés de lecture aux managers, pour mettre ensuite en
parallèle leur propre situation de changement et rendre plus efficace
leurs interventions. A travers cet ouvrage, les auteurs donnent des
modalités d'action pour accompagner les managers et les dirigeants dans
la conduite de changements organisationnels, à l'aide des leviers qu'ils
peuvent avoir sur ces transformations.
Cet ouvrage propose trois niveaux de lecture pour construire
le lien entre théorie et pratique :
· L'histoire exposant une situation de changement
organisationnel
· Le sens que l'on peut donner à cette histoire
à travers une grille de lecture de la situation de changement
proposée par la littérature en sciences de gestion
· Le cadre théorique de la grille de lecture et
ses limites.
5 - Structuration de la pensée des auteurs
(logique du plan)
En lien avec les trois niveaux de lecture mentionnés
ci-dessus, chaque chapitre s'organise de façon identique. Après
une rapide introduction présentant l'étude de cas et le levier
exposé par la suite, il raconte de façon détaillée
l'histoire du changement étudié, en faisant un rapide rappel
méthodologique sur la construction de l'étude de cas.
Dans un second temps, il propose une analyse de l'étude
de cas s'efforçant d'identifier le levier de la transformation, le
contexte de sa mobilisation, les effets qu'il produit sur le changement et les
limites de son utilisation par les acteurs.
Enfin, chaque chapitre présente de façon
succincte la théorie qui a permis de donner du sens à ces
changements.
6 - Principales conclusions des
auteurs
Les dix histoires racontées dans cet ouvrage
soulignent un changement aux multiples facettes. Chaque histoire, par son
caractère spécifique, vient enrichir la compréhension de
la réalité plus complexe qu'est le changement organisationnel.
Ces histoires donnent à voir concrètement la complexité du
processus, la multiplicité des acteurs, les éléments qui
se nouent ans que les acteurs en aient conscience.
La contextualisation est nécessaire pour comprendre la
situation de changement vécue par chaque organisation. Les leviers
théoriques mobilisés pour expliquer les études de ca
viennent compléter cette compréhension. Ces leviers donnent du
sens à chaque histoire à travers une grille de lecture du
changement proposée par la littérature en management.
En montrant, par l'analyse des histoires, comment les acteurs
ont mobilisé différents leviers pour faire face à une
situation de changement, le lecteur est en mesure de s'interroger sur la
transposition possible de ces leviers à son propre contexte de gestion.
Il est alors à même de faire dialoguer entre elles la situation
qu'il vit et celles vécues dans les histoires de l'ouvrage. Il peut
ainsi identifier des airs de famille entre le changement qu'il
appréhende et ceux présentés. En jouant sur les
ressemblances et dissemblances des contextes organisationnels de chaque
étude de cas, de la nature des changements engagés et des leviers
mobilisés, il peut trouver des clés de lecture pour
dénouer les situations de changement auxquelles il est
confronté.
7 - Commentaire critique, analyse
personnelle
Dans une société où certaines
entreprises connaissent des problèmes de performance, de management, de
conduite de stratégie et autres problématiques diverses, les
risques psychosociaux prennent tout leur sens. Le monde évolue, et les
entreprises doivent suivre : l'arrivée du digital, le
développement des compétences, une compétitivité
toujours plus imposée et qui doit tenir compte des enjeux
stratégiques, le seuil de tolérance toujours plus bas des
salariés vis-à-vis des conditions de travail, les sujets sont
multiples. Les risques psychosociaux ont toujours existé, mais ils sont
aujourd'hui un enjeu fort et font plus que jamais partie de ces
problématiques auxquelles les entreprises doivent répondre.
C'est en ce sens que je trouve cet ouvrage intéressant.
Certains managers, DRH se trouvent démunis face à la
montée des risques psychosociaux, et c'est des fois toute une
organisation du travail qu'il faut remettre en question. D'autres, au
contraire, dénigrent ce phénomène. Les auteurs nous
amènent ici à poser les choses, à réfléchir
sur ce qui est faisable en termes de prévention, à
réfléchir aux risques pour l'employeur en cas d'absence de
prévention. Le risque psychosocial ne doit pas être perçu
comme un phénomène incontrôlable, incurable et
définitif. Au contraire, il doit être étudié,
analysé, prévenu et traité.
Enfin, il faut à mon sens repenser notre rapport au
travail : le temps consacré au travail n'est pas un gage de
performance, et la souffrance au travail n'est pas une garantie du travail bien
fait. Nous pouvons être à la fois heureux et performants au
travail.
8 - Appréciation globale
Cet ouvrage est intéressant en ce sens qu'il offre,
au-delà des histoires nécessaires pour comprendre la situation de
changement, de multiples façons d'analyser ces différentes
situations. Il donne à voir la complexité du changement
organisationnel.
Annexe n°6 : Fiche de lecture
n°5
Msa 2 RH Mémoire de
recherche
FICHE DE LECTURE
Étudiant : Amélie MOTEAU
Titre
Du désir au plaisir de changer
|
Auteurs
Françoise KOURILSKY
|
Éditeur
Dunod
|
Traducteur
|
Date d'édition
2014, 5ème
édition
|
Date de parution
1995, 1ère
édition
|
1 - L'auteur
Docteur en psychologie, diplômée de Sciences Po,
elle a développé dans sa thèse de doctorat une approche
originale qui s'applique à la communication managériale, la
conduite du changement, la négociation et la gestion des conflits. Elle
dirige son propre cabinet et initie à sa démarche les
responsables et dirigeants de grandes sociétés par le biais de
coaching, de séminaires de formation et d'ateliers de résolution
de problèmes. Elle est aujourd'hui essentiellement
conférencière auprès de managers etdirigeants
d'entreprise.
Son deuxième livre « L'accomplissement
personnel : se réjouir, s'apaiser, réussir »,
prolonge la démarche de celui-ci et l'applique au niveau personnel.
3 - Thématique, idées fondatrices et
problématique de l'ouvrage
Cet ouvrage de référence met en cause des
idées reçues. Avec de nombreux exemples, schémas et
références, l'auteur illustre comment, avec
élégance, plaisir et humour, on peut ouvrir le champ des
possibles et améliorer la performance. Elle préconise une
approche systémique du changement, contre des solutions issues du mode
linéaire et binaire de pensée, qui provoquent et renforcent les
résistances.
Cette édition met l'accent sur la dimension spirituelle
du changement, l'intelligence sensible, l'art d'exploiter les
résistances et la pertinence du lâcher-prise pour atteindre le
résultat visé.
Ce livre se veut une sorte de manuel de philosophie de
l'action et de pragmatique de la CDC.
Changer nécessite de ne pas s'opposer, mais de
composer. Non combattre les points faibles mais exploiter les talents pour
développer la confiance en soi et le désir d'évoluer.
Nous cherchons à changer autrui à notre profit.
Nous sommes quotidiennement confrontés au changement et ce sont moins
les situations qui posent problème que les interprétations que
nous en donnons.
Les méthodes issues de l'Ecole de Palo Alto sont une
ouverture dans le domaine de la conduite du changement. La démarche
employée dans le cadre de la psychothérapie stratégique
présente des similitudes très étroites avec le
« management » : elle converge vers la même
finalité, celle du développement et de l'efficacité des
RH.
Françoise KOURILSKY nous explique que le changement
découle d'une nouvelle lecture de la réalité. Ce sont
moins les évènements qui nous limitent que
l'interprétation que nous en donnons.
Le changement passe par un apprentissage. Ce qui piège
le changement, c'est principalement nos idées toutes faites sur le
monde, les autres et sur nous-mêmes, celles qu'un prétendu
« bon sens » nous inculque depuis l'enfance.
La question n'est pas « Que faut-il penser pour
changer ? » mais « Comment penser autrement pour
favoriser le changement ? ».
4- Méthodologie et démarche de
l'auteur
Les piliers de la démarche de l'auteur sont les
suivants : le taoïsme et le bouddhisme zen, et plusieurs auteurs, Paul
WATZLAWICK et l'école de Palo Alto.
Dans une démarche systémique et constructiviste
du changement et grâce à son expérience professionnelle et
personnelle, elle insiste sur la valeur ajoutée de l'intelligence
sensible et la dimension spirituelle et esthétique de cette pratique du
changement.
Françoise KOURILSKY aborde le désir et le
plaisir du changement à travers ses pratiques de coach et de
consultante, en effectuant la synthèse de nombreuses théories.
Elle puise dans les concepts systémiques, dans des ouvrages
écrits par Paul WATZLAWICK, théoricien de la communication qui
l'a soutenue dans sa thèse de doctorat.
Dans cet ouvrage, l'auteur souhaite faire passer un message et
présenter cet ouvrage comme un guide vers la structure d'une
méthode.
5 - Structuration de la pensée de l'auteur
(logique du plan)
Cet ouvrage propose un cheminement logique qui est le
suivant :
· Une mise en lumière de la problématique
du changement
· Les bases constructivistes de la conduite du
changement
· La remise en cause des logiques habituelles de
pensée pour conduire le changement
· La gestion efficace de l'interaction
· Les modes d'influence dont nous disposons
· L'application de la démarche systémique
de résolution des problèmes
· La résolution des conflits et la
négociation par l'application de la démarche
· La conduite du changement, le coaching et la
thérapie stratégique
· La dimension esthétique et spirituelle du
changement
Par ce plan, nous pouvons noter une logique, une
cohérence car elle commence par expliquer les notions, pour aller au fil
de l'ouvrage vers une application en entreprise ou dans la vie quotidienne.
6 - Principales conclusions de
l'auteur
Les talents d'intuition, de créativité, de
synthèse et de vision, qui constituent l'intelligence sensible, tiennent
une place essentielle dans cette démarche, où la performance
découle moins de raisonner dans sa bulle que d'être
présent.
Les problématiques humaines et sociales sont
inéluctablement de nature singulière et qualitative.
S'il y a évidemment des savoirs à
acquérir et des techniques à maîtriser décrits dans
ce manuel, il ne faut pas pour autant les laisser nous gouverner au risque
qu'ils deviennent nos masques.
Enfin, quand nous avons dépassé le stade de
l'application des techniques, nous perdons moins de temps et d'énergie
en situation et nous déployons moins d'efforts. Nous gagnons en aisance
et en charisme, et c'est une belle source de joie et de satisfactions.
7 - Commentaire critique, analyse
personnelle
Cet ouvrage m'a beaucoup plu. Il est à la fois
très dense, avec beaucoup d'informations, et à la fois accessible
et compréhensible. Il est technique sans être scientifique.
De plus, je trouve que la volonté pédagogique et
le message de cette enseignante transparaissent tout au long du livre. L'auteur
souhaite expliquer et refuse les recettes toutes faites mais amène le
lecteur à structurer sa propre méthode.
J'ai apprécié aussi dans ce livre l'absence de
frontières entre le monde de l'entreprise et celui de la vie
quotidienne. Nous découvrons souvent des ressources que les personnes
tirent de leur sphère professionnelle alors qu'elles ne savent pas les
exploiter dans leur environnement personnel et vice-versa.
8 - Appréciation globale
Bien que cet ouvrage soit destiné aux professionnels
et à tous ceux qui suivent des formations de coaching et de management,
ce livre est lisible et compréhensible par tous.
Les principes exposés dans ce livre s'appliquent
à de nombreuses situations interpersonnelles.
Et surtout, cet ouvrage a un titre heureux. Trop souvent, le
changement est perçu comme une punition ou un mal nécessaire (et
peut-être l'est-il ?). Et pourtant, nous devons
« recadrer » notre perception et notre compréhension
du changement, qu'il soit celui de l'individu, des rapports interindividuels ou
celui de l'organisation du travail.
Je trouve ce livre optimiste, réaliste, chaleureux et
enthousiaste.
* 1 Serge RAYNAL,
enseignant-chercheur, intervient dans les entreprises en conseil et
stratégie dans la conduite du changement et le management par
projets.
* 2 Michel CROZIER (1922 -
2013), sociologue français, est le principal concepteur de l'analyse
stratégique et de l'action collective en sociologie des
organisations.
* 3 Docteur en psychologie,
diplômée de Sciences Po, Françoise KOURILSKY a
développé dans sa thèse de doctorat une approche qui
s'applique à la communication managériale, la conduite du
changement, la négociation et la gestion des conflits.
* 4 COLLERETTE P., DELISLE
G., PERRON R., Le changement organisationnel : Théorie et
pratique, Presses de l'Université du Québec, 1977.
* 5 Kurt LEWIN est un
psychologue américain d'origine allemande spécialisé dans
la psychologie sociale et le comportementalisme, acteur majeur de
l'école des relations humaines.
* 6 William BRIDGES (1933 -
2013) est un auteur américain, consultant, qui a travaillé sur
les transitions comme processus psychologique d'adaptation au changement et
facteur de succès de la conduite du changement.
* 7AUTISSIER D.,
VANDANGEON-DERUMEZ I., VAS A., Conduite du changement : concepts
clés, Dunod, 2014, 2è édition.
* 8Ibid p.5
* 9 Métaphore
inventée par Daryl CONNOR, consultant chercheur américain
spécialisé dans la conduite de transformation, suite à
l'explosion d'une plateforme pétrolière en Ecosse en 1988. Il
popularisera cette métaphore dans ses conférences et
publications, et celle-ci fut réutilisée par John KOTTER dans son
livre Our Iceberg Is Melting (Alerte sur la banquise), paru en
2008.
* 10 Elisabeth KUBLER-ROSS
(1926 - 2004) est une psychiatre américaine, pionnière de
l'approche des soins palliatifs pour les personnes en fin de vie. Elle s'est
également intéressée aux expériences de mort
imminente plus connues sous le sigle de NDE en anglais (Near
DeathExperience).
* 11AUTISSIER D. et MOUTOT
JM., Pratiques de la conduite du changement, 2003.
* 12 Audrey CHARBONNIER et
Carlos Andrés SILVA sont des Doctorants en Gestion des Ressources
Humaines. Patrice ROUSSEL est un Professeur des Universités. Ensemble,
ils se sont intéressés à la compréhension du
concept de performance au travail dans le cadre d'une étude
exploratoire.
* 13 Alfred PRITCHARD SLOAN
(1875 - 1966) est un théoricien du management. Président de
General Motors, il en a fait la première société
mondiale.
* 14 Pierre-Eric SUTTER,
psychologue du travail et chercheur en Sciences Sociales, est expert depuis
plus de 20 ans en évaluation des hommes dans la fonction RH et le
management d'entreprise.
* 15 Christian THIBOUT est
consultant coach et psychothérapeute.
* 16 LEFEBVRE B., POIROT M.,
Stress et risques psychosociaux au travail, 2ème
édition, ELSEVIER MASSON, 2015.
* 17
« Bien-être émotionnel au travail et changement
organisationnel », article de Catherine REMOUSSENARD et David ANSIAU,
2013.
* 18 Frederick Winslow
TAYLOR (1856 - 1915), ingénieur américain, a promu l'Organisation
Scientifique du Travail et le management scientifique.
* 19 Henri FAYOL (1841 -
1925), ingénieur civil des mines français, a repris les travaux
de TAYLOR. Il est considéré comme l'un des pionniers de la
gestion d'entreprise et l'un des précurseurs du management.
* 20 Eléments du
cours d'Organisation du travail, dispensé à l'EMA Vendée
par Monsieur MEREL, année 2015 -2016.
* 21 Elton MAYO (1880 -
1949) est un psychologue et sociologue australien à l'origine du
mouvement des relations humaines en management.
* 22 Douglas MAC GREGOR
(1906 - 1964) est professeur de management et auteur dans les années
1960 d'une des principales contributions à la pratique
managériale.
* 23Ibid. p3
* 24Leon FESTINGER (1919 -
1989) est un psychologue américain et professeur des
universités.
* 25 Service de
Prévention et de Médecine du Travail, 2013.
* 26 Pierre COLLERETTE est
professeur en gestion à l'Université du Québec en
Outaouais et consultant pour de nombreux projets de changement et de
réorganisation au Canada et à l'étranger.
* 27 DOLAN S.L., LAMOUREUX
G. et GOSSELIN E., Psychologie du travail et des organisations,
Gaëtan Morin, 1996.
* 28 MORIN E.M,
Psychologies au travail, Gaëtan Morin, 1996.
* 29 KOURILSKY F., Du
désir au plaisir de changer, DUNOD, 2014, 5ème
édition.
* 30Ibid p.3
* 31 Gottfried Wilhelm
LEIBNIZ (1646 - 1716) est un philosophe allemand.
* 32 RONDEAU, A.
Transformer l'organisation. Vers un modèle de mise en oeuvre,
dans Transformer l'organisation, collection Racines du savoir, Montréal,
HEC, 2002.
* 33 David FROST est un des
membres fondateurs de « Leadership for learning : the Cambridge
Network ».
* 34Controverse relative
à la relation entre le stress et la performance au travail :
recherche d'explications.
* 35 Wolfgang LINDEN, auteur
de Stress management. From basic science to better practice.
* 36 OSHA, ANI 2 juillet
2008.
* 37Hans SELYE (1907 - 1982)
est fondateur et directeur de l'Institut de médecine et chirurgie
expérimentale de l'Université de Montréal et un pionnier
des études sur le stress.
* 38 C'est la loi de
YERKES-DODSON, deux psychologues américains, formulée en 1908,
relation empiriquement mise en évidence entre le niveau de stress et les
performances cognitives. Selon cette loi, les performances atteignent un
optimum pour un niveau de stress modéré, et diminuent tant pour
un niveau de stress trop bas ou trop élevé.
* 39 BOISARD P., CARTRON
D., GOLLAC M., VALEYRE A., Temps et travail : l'intensité du
travail, 2002.
* 40 Site
« Travailler santé », la démarche de
santé durable des entreprises, 9 septembre 2016.
* 41Securex :
« Agir face à l'absentéisme en France »,
2011.
* 42 Agence
européenne pour la Sécurité et la Santé au travail,
1999.
* 43 Etude INRS et Arts et
Métiers ParisTech.
* 44 Ravi TANGRI, auteur de
Stress Costs - Stress Cures, 2006.
* 45« Conduire
le changement : pourquoi les efforts de transformation
échouent », publiée en 1995 dans la revue Harvard
Business Review.
* 46 ISERN J. et PUNG C.,
« Organizing for successful change management: a McKinsey global
survey », The McKinsey Quarterly, juin 2006.
* 47 Michel CROZIER (1922 -
2013) est un sociologue français, principal concepteur de l'analyse
stratégique et de l'action collective en sociologie des
organisations.
* 48 Erhard FRIEDBERG (1942
- ) est un sociologue français. Chercheur au CNRS, il est un des plus
importants chefs de file de l'Ecole française de sociologie des
organisations, développée par Michel CROZIER.
* 49 Jean William Fritz
PIAGET (1896 - 1980) est un biologiste, psychologue et logicien suisse, connu
pour ses travaux en psychologie du développement.
* 50Eléments du cours
de Comportement et motivation au travail, dispensé à l'EMA
Vendée par Monsieur MEREL, année 2015 -2016.
* 51Ibid. p.17
* 52 VALLERAND R.J. et
THILL E.E., Introduction à la psychologie de la motivation,
Etudes Vivantes, 1993.
* 53Eléments du cours
de Comportement et motivation au travail, dispensé à l'EMA
Vendée par Monsieur MEREL, année 2015 -2016.
* 54Eléments du cours
de Comportement et motivation au travail, dispensé à l'EMA
Vendée par Monsieur MEREL, année 2015 - 2016.
* 55Eléments du cours
de Comportement et motivation au travail, dispensé à l'EMA
Vendée par Monsieur MEREL, année 2015 -2016.
* 56Eléments du cours
de Comportement et motivation au travail, dispensé à l'EMA
Vendée par Monsieur MEREL, année 2015 -2016.
* 57Eléments du cours
de Comportement et motivation au travail, dispensé à l'EMA
Vendée par Monsieur MEREL, année 2015 -2016.
* 58 Frederick Irving
HERZBERG (1923 - 2000) est un psychologue américain,
célèbre pour ses travaux sur l'enrichissement des tâches au
travail.
* 59 Victor VROOM (1932 - )
est l'auteur de la théorie des attentes (Valence,
Instrumentalité, Expectation).
* 60 Renaud SAINSAULIEU
(1935 - 2002) est un enseignant-chercheur et l'un des principaux
théoriciens français de la sociologie des organisations. Il a
fortement contribué au développement de cette discipline en
France, en prenant la suite des travaux de Michel CROZIER.
* 61 Claude DUBAR (1945 - 20
15) est un sociologue français dont les travaux portent sur la
sociologie du travail.
* 62Eléments du cours
de Comportement et motivation au travail, dispensé à l'EMA
Vendée par Monsieur MEREL, année 2015 -2016.
* 63Ibid p.29
* 64 LEROY F.,
L'apprentissage organisationnel : une revue critique de la
littérature. Frédéric LEROY est professeur des
Universités à l'Université de Montpellier. Depuis plus de
20 ans, ses recherches portent sur les stratégies coopératives et
les innovations stratégiques et managériales.
* 65 Karl WEICK (1936 - )
est un universitaire américain, professeur de psychologie et sciences de
l'organisation.
* 66Karlene ROBERTS est
professeur de management des organisations aux Etats-Unis.
* 67 Marc INGHAM es
enseignant-chercheur au sein du Burgundy School of Business et Titulaire de la
Chaire en Management & Innovation Responsables.
* 68 KOENING est professeur
des Universités agrégé en Sciences de Gestion.
* 69 KOURILSKY F., Du
désir au plaisir de changer, DUNOD, 2014.
* 70Eléments du cours
de Conduite du changement, dispensé à l'EMA Vendée par
Madame HÉMON-LAURENS, année 2015 -2016.
* 71 L'Ecole de Palo Alto
est un courant de pensée et de recherche ayant pris le nom de la ville
de Palo Alto en Californie, à partir du début des années
1950. On le cite en psychologie et psycho-sociologie ainsi qu'en sciences de
l'information et de la communication.
* 72Ibid p.4
* 73 AUTISSIER D., MOUTOT
J.M., Le changement agile, DUNOD, 2015.
* 74 AUTISSIER D.,
VANDANGEON-DERUMEZ I., VAS A., Conduite du changement : concepts
clés, DUNOD, 2014.
* 75Eléments du cours
de Comportement et motivation au travail, dispensé à l'EMA
Vendée par Monsieur MEREL, année 2015 -2016.
* 76 Solomon ASCH (1907 -
1996), psychologue, est un pionnier de la psychologie sociale.
* 77 Russell CROPANZANO et
Thomas WRIGHT sont tous les deux professeurs de management.
* 78Barry M. STAW est
professeur de Communication et Leadership aux Etats-Unis.
* 79 Insync Surveys,
« White paper: The impact of employee engagement on
performance ».
* 80
http://www.wk-rh.fr/actualites/detail/95702/le-bien-etre-au-travail-nouvelle-opportunite-pour-les-rh.html
* 81 LEFEBVRE B., POIROT
M., Stress et risques psychosociaux au travail, ELSEVIER MASSON,
2ème édition, 2015.
* 82 AUTISSIER D., MOUTOT
J.M., Le changement agile, DUNOD, 2015.
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