INTRODUCTION
Le paludisme, la plus importante maladie parasitaire
connue de l'homme est
endémique dans 103 pays où plus de 200 millions
de personnes sont exposées à
l'infection [31]. On estime à environ à 300-500
millions de cas de paludisme chaque année
qui aboutissent à 1-2 millions de mort, environ 24
millions de femmes qui deviennent enceintes chaque année dans les
régions endémiques pour le paludisme ont un grand risque de subir
l'infection par F.falciparumet ses complications [42,30].
Par définition le paludisme est une
erythrocytopathie due à un hematozoaire du genre plasmodium transmis
à l'homme par un moustique anophele femelle.[50,15]
Actuellement, la plus grande sensibilité des femmes
enceintes à l'infection palustre, la diminution de poids de naissance et
l'anémie maternelle associées à l'infection palustre du
placenta, justifient le fait que ce problème soit
considéré comme une priorité de santé publique en
zone de forte endémie. Le risque est particulièrement important
en Afrique Noire, où on estime que 24 millions de femmes sont
exposées chaque année, alors que moins de 5% d'entre elles
bénéficient de mesures de prévention efficaces [18]
Le paludisme pendant la grossesse est associé
à des modifications de différents paramètres biologiques
et immunologiques: influence des cytokines (défenses de type Th2
(prémunition) plus que Th1 (réponse initiale), intervention
d'hormones stéroïdes placentaires immunosuppressives, influence de
différentes protéines comme HCG, alpha foetoprotéine, etc.
La gravité du paludisme chez la femme enceinte est fonction de la
parité et porte surtout sur les premières grossesses en
particulier les primigestes du fait de la naïveté
immunologique[9].Bien que d'autres facteurs encore inconnus pourraient
être importants dans l'épidémiologie et les
conséquences du paludisme maternel, les données accumulées
à ce jour, suggèrent fortement que le processus immunologique
joue un rôle considérable. Les femmes préalablement semi
immunes deviennent plus sensibles à l'infection palustre durant la
grossesse. La présence des récepteurs de CSA(chondroitinsulphate
A) favoriserait l'adhésion de la séquestration des
érythrocytes infectés par P. falciparum dans le placenta
des primipares non protégées. Les anticorps anti-adhésion
dirigés contre les parasites fixant le CSA sont associés à
la protection contre le paludisme maternel, mais ces anticorps ne se
développeraient qu'au cours des grossesses successives, ce qui
expliquerait la sensibilité des primipares, qui en sont
dépourvues, à l'infection. Il y a aussi les spéculations
qui indiquent que le processus pro-inflammatoire déclenchés dans
le placenta par P.falciparummodifient la réponse immune
cellulaire locale et le profile des cytokines et pourrait par conséquent
être délétère pour la survie du foetus.[9]
Au cours des grossesses ultérieures, les
défenses placentaires garderont mémoire des premières
attaques parasitaires protégeant partiellement les multipares.
L'augmentation de la densité parasitaire dans le sang et le placenta
secondaire à cette immunomodulation est associée à
l'anémie de la mère, à la prématurité et
surtout aux faibles poids de naissance.
Le paludisme à falciparum chez les femmes
enceintes est associé à:
- L'anemie sévère : En zone
d'endémie 5 à 10% des femmes enceintes développent une
anemie sévère dont environ 25% est attribuable à une
infection à une affection palustre. [16]
Le paludisme est une maladie dont les
conséquences sur la grossesse sont importantes. Outre la
morbidité des mères, il y a la souffrance de l'oeuf qui peut
aboutir à sa mort. Du 1er au 4ème mois de la
grossesse, on a une accentuation des phénomènes
d'intolérance gastrique et une aggravation des autres signes
sympathiques de la grossesse. En plus, l'anémie survient plus facilement
induisant un déséquilibre humoral, qui lorsqu'il s'ajoute
à l'impaludation du foetus, entraîne l'avortement ou la mortin
utero[37]
Le paludisme, du fait de l'hyperthermie, induit des menaces
d'avortement, des avortements spontanés et des accouchements
prématurés. La colonisation du placenta par les trophozoïtes
entraîne son altération structurelle et fonctionnelle
entraînant une souffrance foetale, l'avortement ou parfois la mortin
utero. [37]
Du 4ème au 9ème mois, on
peut avoir un retard de croissance intra-utérin avec un faible poids de
naissance à l'accouchement. Une infestation du foetus conduit au risque
de naissance prématurée ou à terme la naissance d'un
nouveau-né porteur de paludisme congénital.
Il y a également le risque d'accouchement dans un
contexte d'asthénie et d'anémie chez la femme enceinte avec un
risque important de:
- choc sévère par hémorragie au moment de
l'accouchement, Infections puerpérales en suites de couche,
- thrombophlébite et embolies en post-partum.
Le paludisme pendant la grossesse serait plus
lié au plasmodium falciparum et secondairement au plasmodium malariae et
plasmodium vivax. [5]
La grossesse amène une modification de
la circulation abdominale à cause du volume de l'utérus et de la
constitution de l'anévrysme placentaire, pouvant retentir sur la
circulation splénique et favoriser l'essaimage des hématozoaires
séquestrés dans la rate. Ce phénomène a pour
conséquences une augmentation de la fréquence des épisodes
de paludisme et l'entretien de l'anémie par hémolyse. [11]
La grossesse favorise la reviviscence des schizontes,
augmentant la fréquence des formes graves du paludisme chez les femmes
en zone de faible transmission, ainsi que des anémies importantes.[3]
Les manifestations cliniques du paludisme sur la grossesse et
de la grossesse sur le paludisme dépendent aussi de la tranche
d'âge et de la parité des gestantes.
En zone de forte transmission du paludisme, l'infection
àPlasmodium falciparum entraîne une séquestration
placentaire du parasite qui peut persister même en l'absence de
parasitémie périphérique. En l'absence de traitement, une
infection acquise au début de la grossesse persiste dans le placenta
tout au long de la grossesse. Les conséquences de cette situation sont
l'anémie maternelle et le faible poids de naissance, surtout chez les
primigestes. [22,35]
La grossesse modifie aussi la symptomatologie du paludisme en
accentuant les vomissements, la déshydratation et l'amaigrissement
surtout au premier trimestre de la grossesse. [18]
Dans le cadre de notre étude, la majorité des
gestantes recensées à l'hôpital général de
référence de Walungu présentant le paludisme sur grossesse
provenaient de milieux défavorisés ou la pauvreté
sévit en grande échelle, la périphérie du
territoire de Walungu, la population présente des conditions sanitaires
précaires, pas d'assainissement du milieu, des mares d'eau stagnante,
des maisons ne protégeant pas contre les moustiques, non usage des
moustiquaires et le non participation à la CPN suite a
inaccessibilité du centre spécialisé.
Le non respect de la consultation prénatale a
un impact sur la recrudescence du paludisme sur la grossesse dans notre
milieu.
De ces hypothèses découlent des
objectifs suivants :
Ø Déterminer les différentes
complications dues au paludisme pendant la grossesse et les nouveaux
nés.
Ø Mise en évidence des facteurs favorisants le
paludisme chez la femme enceinte.
Ø Faire un bilan du taux de prévalence, de
mortalité materno-foetale due au paludisme.
Notre travail est composé de 4 chapitres ;
à part l'introduction.
Le 1erparle de matériel et méthode, le
2ème présente les résultats, le
3ème sur la discussion et le quatrièmeconclusion et
recommandations.
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