CHAP IV : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Notre étude
détient 40 gestantes hospitalisées pour paludisme sur grossesse
à l'hôpital général de référence de
Walungu dans le service de gynéco obstétrique durant une
période de 2ans allant du 1er janvier 2011 au 1 janvier
2013.
La présente étude
rétrospective couvre une période de 2ans. L'accouchement
constitue le motif principal de consultation dans le service avec 7200 cas
durant notre période d'étude allant du 1 janvier 2011 au 31
décembre 2012 soit 86,21 %, ici le paludisme sur grossesse ne
représente que 40 cas soit 0,47%,la majorité des gestantes
à walungu proviennent hors territoire de walungu avec 32 cas sur 40 soit
80%.La périphérie du territoire de Walungu, la population
présente des conditions précaires, pas d'assainissement du
milieu, des mares d'eau stagnante, l'âge moyen de gestantes était
de 28 ans avec des extrêmes de 17 ans et 39 ans. Les 67,5% de cas de
paludisme sur grossesse sont issus de mères dont l'âge est compris
entre 18 et 35 ans, .52, 5% des cas de paludisme sur grossesse sont issus des
grossesses à terme, il n`ya que le 47,5% des cas de paludisme sur
grossesse qui sont issus des grossesses inferieures à 37 semaines. Ici
les primipares sont les plus touchées par le paludisme au cours de la
grossesse avec 57,5 % suivis par les multipares avec 25% et la fréquence
basse pour les grandes multipares avec 17,5%,un grand nombre des gestantes
n'ont pas suivi la consultation prénatale avec un taux de
prévalence de 67,5% contre seulement 32,5% de gestantes qui ont suivi la
consultation prénatale,au vu de la répartition du paludisme chez
la femme enceinte en fonction des signes cliniques, y ressort qu'une grande
proportion des gestantes présentent une fièvre avec une incidence
de 90% suivi de la pâleur (anemie) à 45%, la
splénomégalie à 37,5%, céphalées
à 30%, hépatomégalie à 30% et enfin la
convulsion à 2,5%,dans 55% des cas de paludisme sur grossesse, les
nouveau-nés ont un poids inferieur à 2500gr et dans 45% des cas
restant les nouveau-nés ont un poids supérieur à 2500gr,
la mortalité foetale du paludisme sur grossesse est de 10%, l'avortement
est de 15% sur un effectif total de 40 cas75% des cas du paludisme sur
grossesse présentent une bonne évolution clinique contre
seulement 25% des cas présentant des complications, la menace
d'accouchement représente 37,5% de cas, suivi de la menace d'avortement
à 27,5% puis viens l'accouchement prématuré et
l'accouchement à terme tous le deux à 7,5%, suivi d'avortement en
cours à 15% enfin le dépassement de terme a 5%.
55% des nouveaux nés ont un faible poids de naissance
(hypotrophiques) ,35% des nouveaux nés sont des prématurés
et on enregistre un taux de 10% de mort foetal in utero enfin aucun cas de mort
néonatale n'a été enregistré.
La quinine est le médicament le plus utilisé au
cours du paludisme sur grossesse avec 67,7% des cas traités par cette
molécule suivi d'Artesunate amodiaquine avec 25% des cas, enfin la
Sulfadoxine pyriméthamine avec un taux de 7,5%.
Jusqu'a tant que les nouveaux outils soient
développés, les domaines prioritaires de contrôle de la
grossesse devraient encore nécessiter une approche multidimensionnelle
impliquant l'utilisation des médicaments, des moustiquaires
imprégnés aux insecticides, ainsi que les traitements
intermittents et précoces de l'infection au cours de la grossesse y
compris la supplémentation en fer. La conséquence clinique de
l'infection palustre chez les enfants d'Afrique dépend de plusieurs
facteurs. Dans notre tentative de comprendre la maladie, nous avons souvent
adopté une vision réductionniste. L'étude
compartimentalisée individuelle des composés du parasite et des
facteurs humains en vue d'essayer d'identifier les facteurs ayant un grand
impact sur les conséquences de la maladie. De tels facteurs pourraient
être des cibles d'intervention pour le développement de nouveaux
outils de lutte tels que les médicaments efficaces en attendant la mise
en oeuvre de vaccins.
Il est clair à présent que les
conséquences cliniques du paludisme dépendent tout à la
fois des facteurs liés aux parasites, des facteurs de l'hôte et
des facteurs géographiques et socio-économiques. Il n'est pas
vain de se rappeler que la quinine par exemple, a été un
médicament efficace pour le traitement du paludisme pendant plus de
trois siècles, jusque dans les années trente. Malheureusement,
à partir de ces années, les populations prenaient de la quinine
dès qu'ils pensaient avoir contracté le paludisme. La combinaison
des infections répétées avec l'automédication non
maîtrisée a conduit chez certains aux développements
d'hémolyse intravasculaire massive aiguë et de
l'hémoglobinurie. En outre, le développement de plus en plus
rapide de la résistance des parasites aux antimalariques devra
être traité à sa juste valeur. La réussite dans le
développement et l'accomplissement de nouveaux outils dépendront
des rapports entre les chercheurs. Les chercheurs des pays Africains en
général et de la république démocratique du Congo
en particulier où le paludisme est endémique et qui ont une
meilleure compréhension des us et coutumes et qui sont plus
expérimentés dans la communication avec les populations (femmes
enceintes) des régions endémiques devront jouer un rôle
essentiel à cet effet. Les populations(femmes enceintes) devront
elles-mêmes être au centre de nouvelles stratégies notamment
en terme de formation, d'information et d'éducation.
Au vu de ce qui précède, nous
recommandons :
Ø Que le diagnostic soit posé à temps
pour permettre une prise en charge correcte et urgente chez la gestante.
Ø Que les mesurent de préventions individuelles
et collectives soient vulgarisées en faisans dormir les femmes enceintes
et leurs nouveau-nés sous des moustiquaires imprégnées
d'insecticide.
Ø Que la prise en charge (traitement antipaludique)
soit préventive ,intermittent et efficace dans les régions de
transmission modérée à forte du paludisme à
plasmodium falciparum car est un moyen efficace et peu couteux d'éviter
le paludisme pendant la grossesse.
Ø Que le programme d'éducation, de consultations
prénatales et d'information soit coordonné et intensifié
par la zone de santé.
Ø Au gouvernement congolais d'encourager des
études sur la pharmaco résistance et s'assurer d'utilisation sure
et adaptée des différents médicaments antipaludiques
pendant la grossesse.
Ø Aux ONG de mettre en place un programme de clinique
mobile de consultation prénatales dans des zones des conflits non
accessible ou la femme enceinte n'a pas le moyen de se diriger dans les
services de soins prénatals suite atrocités de la guerre en
RDC.
Ø OMS : Que le paludisme sur grossesse soit une
priorité
Mais aussi chez les femmes ne voulant pas de leur propre
grés, que des nouvelles stratégies soient mise en place pour
inciter ces femmes de fréquenter régulièrement le service
de soins prénatal dès le début de leur grossesse.
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