CHAPITRE III. Les crédits
à long terme accordés aux entreprises
Les crédits à moyen terme (entre 24 et 120
mois), ne représentent qu'environ 24% en moyenne des crédits
octroyés sur la période. Ils concernent
généralement les investissements dont le retour financier
s'étale sur une période relativement longue. Ce qui n'est pas la
meilleure option pour le banquier soucieux de la sécurité de ses
ressources. Les crédits long terme (plus de 120 mois), concernent eux,
environ 5% du total des crédits accordés chaque année en
Côte d'Ivoire. Leur domaine de sollicitation couvre
généralement la réalisation d'ouvrages importants tels que
les infrastructures économiques ou des programmes immobiliers. Les
divers pouvant interférer au cours du contrat qui dure dans le temps,
est le principal vice que traîne le crédit à long terme
d'où le peu d'empressement des banquiers à s'y engager.
D'une durée de 7 à 10 ans, il est accordé
par les institutions financières spécialisées. Pour ce
type de financement, la banque ne joue, la plupart du temps qu'un rôle
d'intermédiaire avec toutefois, dans certains cas, une participation en
risque avec l'établissement préteur. Ces institutions
financières spécialisées assurent le financement de ces
crédits sur les sources provenant principalement d'emprunt
obligataire.
En guise d'exemple de crédit à long terme nous
pouvons citer : le crédit d'investissement et le
crédit-bail.
Section 1 : Le crédit
d'investissement
C'est un crédit qui peut être à moyen ou
à long terme. Mais le plus souvent il est utilisé pour le long
terme. Et ses caractéristiques sont :
1) Définition : Un crédit
d'investissement est un crédit ou un prêt à moyen ou
à long terme dont le taux d'intérêt, les
modalités d'utilisation et le plan de remboursement sont fixés
par contrat.
2) But : il peut servir à
financer des investissements en actifs fixes comme des bâtiments, des
machines, de l'équipement, etc.
Un crédit d'investissement peut aussi financer la
reprise ou la création d'un commerce.
Enfin, ce type de crédit sert aussi souvent
à reconstituer le fonds de roulement afin de conférer
à l'entreprise une structure financière saine.
3) Fonctionnement : Supposons
qu'une entreprise souhaite effectuer un investissement mais ne dispose pas des
fonds nécessaires ou ne souhaite pas y affecter les fonds dont elle
dispose. Elle s'adressera alors à une banque avec laquelle elle
négociera les différentes modalités du crédit.
Le résultat de ces négociations est alors
établi dans un contrat.
Suivant l'objet de l'investissement, le crédit
peut être utilisé en une fois (par exemple pour le
financement d'une machine, du fonds de roulement) ou par
tranches (par exemple pour la construction d'un
hangar).
A chaque utilisation, la banque exigera toutefois des
documents prouvant l'authenticité des investissements, comme des
factures, des états d'avancement, etc.
Une fois le crédit entièrement utilisé,
l'entreprise procédera au remboursement suivant un plan
d'amortissement convenu, par le biais de versements périodiques. On peut
opter pour un amortissement fixe ou un amortissement dégressif.
Dans tous les cas, l'amortissement se fait en deux
parties, d'une part l'amortissement du capital et d'autre part l'amortissement
de l'intérêt.
4) Durée : elle est fonction de
l'objet financé et correspondra en principe toujours à sa
durée de vie économique.
La durée d'un crédit d'investissement ne peut
cependant jamais être inférieure à trois ans
ni supérieure à vingt ans.
5) Coût : Comme nous l'avons
signifié plus haut, des intérêts sont
imputés sur l'encours du crédit. Pour calculer ces
intérêts, l'on part du taux de base pour les crédits
d'investissement, majoré d'une marge donnée. Cette marge est
fonction de la "qualité" de l'entreprise (plus précisément
sa capacité de remboursement, les perspectives de revenus, etc.), de la
durée du crédit et du risque inhérent à l'objet
financé.
Le taux d'intérêt peut être fixe ou
variable. En cas de taux variable, une clause de révision
périodique est prévue. En fonction de l'évolution du taux
du marché, le taux d'intérêt est adapté à la
hausse ou à la baisse.
Les intérêts peuvent être payables
mensuellement, trimestriellement ou, exceptionnellement, semestriellement ou
annuellement. Le mode de calcul et de paiement des
intérêts a une grande influence sur le coût global du
crédit.
6) Risque : Le risque
est qu'à l'échéance l'entreprise ne soit pas en mesure de
rembourser.
Ce risque est d'autant plus grand que l'investissement
financé s'avère peu rentable et ne génère
dès lors pas suffisamment de revenus au regard des obligations
financières supplémentaires.
C'est pourquoi la banque effectuera une analyse approfondie de
l'impact du nouvel investissement sur la gestion globale de l'entreprise.
Dans le cadre de son analyse, elle se concentrera
principalement sur la capacité de remboursement
7) Traitement comptable scission amortissement capital
- intérêt :
La partie amortissement de
capital suppose la diminution de la dette. Cette dette est
comptabilisée au passif du
bilan. L'intérêt par contre est une
rémunération en faveur de la banque et fait partie des
coûts financiers au compte de résultats.
De plus, la dette en cours est divisée en deux chaque
année au bilan final :
Une partie de la dette qui devra être apurée au
cours de l'exercice suivant et l'autre partie de la dette qui devra être
apurée plus tard.
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