Introduction générale
Au cours de ces dernières années l'environnement
économique et financier a connu de perpétuels changements
stratégiques. En grande partie marqué par la mondialisation et
les crises économiques, le système bancaire Mauritanien doit
faire face à de nombreux changements. C'est pourquoi il est question
d'évoquer la notion du risque qui impacte la survie de l'entreprise.
Les évolutions technologiques et économiques ont
influé sur la pratique de l'audit interne qui doit évaluer
l'efficacité des dispositifs du management du risque. La priorité
des entreprises aujourd'hui est, d'améliorer le contrôle interne
sous une surveillance permanente, pour maîtriser les risques liés
à l'activité. Si un problème échappe au
contrôle, l'entreprise devient l'ennemi de ses clients, des citoyens ;
elle risque donc une faillite. Malgré la mise en place de ces
stratégies, plus de la moitié des banques ont disparu ces vingt
dernières années dans le monde. Ces faits montrent clairement
l'importance des risques que subissent les établissements de
crédit au quotidien
De nos jours, une nouvelle variable s'est introduite dans la
prise de décision : il s'agit du risque qui, désormais, reste la
préoccupation majeure des dirigeants. Vu mon orientation
professionnelle, notre choix porte sur l'étude d'un thème d'audit
traitant la gestion du risque opérationnel par le contrôle interne
au sein du secteur bancaire. Car tout simplement le contrôle interne est
l'outil le mieux indiqué puisqu'elle représente un moyen
d'évaluation et de maîtrise des risques.
Le risque bancaire est l'un des causes majeures de la
volatilité des résultats de l'établissement de
crédit qui sont exposés à des multitudes de
dysfonctionnements qui peuvent entraîner leur défaillance et leur
position sur le marché. Ainsi le référentiel comptable
international dit COSO définit un risque comme un
événement pouvant affecter la bonne marche des entreprises.
Au sein du milieu bancaire cette notion de risque est
omniprésente et à toujours exister. En cela il y' a une multitude
de dangers pouvant nuire à l'activité d'une banque et certains
analystes distinguent huit classes de risque comme suit :
« Le risque commercial, le risque informatique, le
risque opératoire, le risque juridique et fiscal, le risque politique,
le risque de concurrence, le risque d'environnement et le risque des
ressources ».
Ces derniers peuvent se regrouper en deux grands types de
risques tels que les risques financiers et ceux non financiers dit
« Risques opérationnels ». Le premier regroupe trois
aspects tels que les risques de liquidité, de marché (taux de
change, perte de valeur sur les instruments financiers), et de crédit
(incapacité des clients ou autres acteurs de la banque à
respecter leurs engagements sur les sommes empruntées).
Le second lui, inclut les risques de pertes ou de sanctions
du fait de fraudes, de défaillances de procédures, de faiblesse
dans le système d'information, d'évènement externe
à l'entreprise ou encore à de mauvaises exécutions
d'opérations.
Les risques étant multiples et variés, nous
limiterons notre analyse au risque opérationnel. Celui-ci est à
l'origine de lourdes pertes estimées à des centaines de milliards
de dollars sur les 10 dernières années. A cet effet, et pour
faire face aux exigences règlementaires, les autorités
prudentielles imposent à tous les établissements bancaires depuis
1997 (CRBF)1(*), de mettre
en place un service de contrôle interne.
Malgré ces mesures, le contrôle interne est
très souvent contredit du fait de ces quelques défaillances. Pour
un grand nombre de cas, ces derniers sont relatifs aux risques
opérationnels remettant ainsi en cause l'efficacité de ce
dispositif et nous amènes à nous poser la question
suivante :
Comment le contrôle interne permet-il de
gérer efficacement le risque opérationnel au sein du secteur
bancaire ?
Notre question de recherche, comme nous l'avons
présenté est d'un intérêt certain puisque celle-ci
s'inscrit en plein coeur de notre formation (master audit et contrôle de
gestion) qui conduit aux métiers d'auditeurs et de contrôleurs de
gestion. Le stage de fin d'étude s'effectuant à la Direction du
Secrétariat Général et plus précisément au
sein du service de la surveillance permanente est pour moi un véritable
atout pour répondre à cette problématique.
Pour répondre à cette interrogation, nous
consacrerons dans une première partie une présentation
détaillant théoriquement le concept du contrôle interne et
la notion du risque opérationnel. La seconde partie exposera la
réponse de la problématique, les déficiences que
rencontre le contrôle interne pour une meilleure gestion du risque
opérationnel en passant par les limites qu'il rencontre. La
troisième partie de ce mémoire concernera le cadre pratique au
sein de la Société Générale Mauritanie.
Chapitre I : Concepts de contrôle interne et
du risque opérationnel
Introduction :
L'essor du contrôle interne dans les entreprises en
général et dans la Banque en particulier est récent. De
même que le concept de risque opérationnel qui vient d'être
consacré par la réglementation bancaire internationale, qui
induit ipso facto une nouvelle cartographie quasi standard des risques
bancaires. Cette circonstance a obligé les régulateurs à
redéfinir les outils de surveillances de risques et attribuer les
responsabilités tant des membres du gouvernement d'entreprise que du
personnel tout entier. C'est le début de la normalisation du
système de contrôle interne consacrée dans le 14è
principe de contrôle bancaire efficace de Bâle II2(*) en ces
termes : « Les autorités de contrôle bancaire
doivent s'assurer que les banques sont dotées de contrôles
internes adaptés à la nature et à l'ampleur de leurs
activités et recouvrant plusieurs aspects : dispositions claires de
délégation de pouvoirs et de responsabilités,
séparation des fonctions impliquant un engagement de la banque, une
libération de ses capitaux et la comptabilisation de ses actifs et
passifs ; vérification de concordance de ces processus
préservation des actifs ; audit indépendant approprié,
interne ou externe ; fonctions de contrôle de conformité à
ces dispositions ainsi qu'aux lois et réglementations
applicables.
Section 1 : Notion de contrôle interne :
Historique, définitions, principes fondamentaux et enjeux
La compréhension et l'évaluation du dispositif
de contrôle de la SGM est tributaire de l'acception fondamentale du
contrôle interne et la réglementation relative.
A. Historique, définition, et principes
fondamentaux
1. Historique et définitions
L'émergence du contrôle interne quoique timide
date de la fin de la première moitié du 20 siècle. Elle
est essentiellement expliquée par la montée de la fraude, la
mauvaise performance et le manque de sincérité des comptes
annuels des entreprises. Par ailleurs, la montée des risques, la
complexité des systèmes d'informations et les dérives
observées dans le management des organisations ont favorisé la
prise de conscience de la nécessité de disposer d'un
système de surveillance. Les scandales financiers de la décennie
passée (Enron3(*),
Vivendi4(*) en 2001...),
l'affaire de la Société Générale et surtout le cas
Bernard Madoff5(*) en 2008
qui ont défrayé la chronique en sont des parfaites illustrations.
En réaction face à ces scandales, plusieurs lois notamment la
sarbanes-Oxley6(*) act aux
USA ou encore la loi de la sécurité financière en France
vont être adoptées.
Selon le COSO report (1994):
« Le contrôle interne est un processus
intégré mis en oeuvre par le conseil d'administration, les
dirigeants et le personnel d'une organisation, destinés à traiter
les risques et à fournir une assurance raisonnable quant à la
réalisation des objectifs suivants :
- La réalisation et l'optimisation des
opérations
- La fiabilité des informations financières
- La conformité aux lois et réglementation en
vigueur »
La définition citée ci-dessus pose les bases de
la fonction du contrôle interne au sein d'une entité
financière. On y retrouve ainsi les grands rôles que joue le
contrôle interne dans la gestion du risque opérationnel. Deux
aspects essentiels sont à souligner dans cette définition. Tout
d'abord le contrôle interne intervient en tant que processus mobilisant
tous les acteurs de la banque : « Le contrôle interne n'est pas un
ensemble statique» (Jacques Renard, 2013).
Celui-ci se limite à un ensemble de procédures et
à une accumulation de vérifications ou d'actions de
contrôle.
Ce processus permanent fait donc partie intégrante de
l'ensemble des activités bancaires. Celui-ci ne remet pas en cause le
dispositif existant mais s'attache à l'améliorer en mieux
structurant l'organisation et en déterminant ses composantes à
partir des risques et des enjeux. Ainsi pour être efficace le
contrôle interne doit faire l'objet d'une implication de toutes les
équipes de directions afin d'impulser la dynamique, promouvoir,
accompagner et coordonner ses actions au sein de l'établissement.
Cependant il est important de souligner que le processus de
contrôle interne doit être accepté par l'ensemble des
collaborateurs pour ensuite être mis en oeuvre plus facilement.
De ce fait, ce processus nécessite l'implication de
l'ensemble des acteurs de l'établissement bancaire.
En effet, comme le montre le schéma de J. Renard dans
la page suivante, le contrôle interne agit à trois niveaux de
l'organisation:
Niveau1 :
Le niveau opérationnel animé par la
réalisation des objectifs de l'organisation:
Il concerne les contrôles effectués par les
unités opérationnelles et destinés à garantir en
permanence la bonne gestion et la bonne maîtrise des risques.
Concrètement, il peut s'agir d'un autocontrôle par le
collaborateur lui-même ou bien d'un contrôle du respect des
procédures par le niveau hiérarchique supérieur. (Exemple
: manager de l'unité).
Niveau2 :
Il s'agit de la fonction à proprement parler du
contrôle interne:
Des contrôles sont réalisés par des
équipes encadrant le contrôle permanent et destinés
à garantir une bonne gestion et maîtrise de l'ensemble des risques
des entités opérationnelles. Autrement dit il permet de s'assurer
que les contrôles de niveau1 soient conforme.
Niveau3 :
Il entoure le dispositif de contrôle assuré par
un audit interne ou externe (Commissaire aux Comptes). Les contrôles qui
lui sont destinés ont pour but d'évaluer périodiquement
l'adéquation et le bon fonctionnement des contrôles permanents
(premier et deuxième niveau). A ce titre on parle aussi de
contrôle périodique, puisque l'audit n'intervient pas de
manière continue à la différence du contrôle
permanent.
Source : J. Renard
2. Les principes fondamentaux
Les Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire
efficace constituent la norme minimale de facto en matière de
réglementation et de contrôle prudentiels des banques et des
systèmes bancaires. Initialement publiés en 1997 par le
Comité de Bâle sur le contrôle bancaire7(*) (« le Comité
»), ils servent de référence aux pays pour évaluer la
qualité de leur système de contrôle et définir les
travaux à mener en vue d'atteindre un niveau de base en matière
de saines pratiques de contrôles. La dernière révision des
Principes fondamentaux réalisée par le Comité, en
coopération avec des autorités de contrôle du monde entier,
date d'octobre 2006.
La présente révision des Principes fondamentaux
définit les 29 principes considérés comme
nécessaires à l'efficacité d'un système de
contrôle.
Ces principes sont regroupés en deux grandes
catégories : la première (Principes 1 à 13) porte sur les
pouvoirs, les responsabilités et les fonctions des autorités de
contrôles, tandis que la seconde (Principes 14 à 29) se concentre
sur la réglementation prudentielle et les obligations faites aux
banques. Cependant vu le nombre de ces principes, nous allons en citer
quelques-uns à titre d'exemple.
Principe 1 - Responsabilités, objectifs
et pouvoirs : Un système de contrôle bancaire
efficace assigne des responsabilités et objectifs clairs à chaque
autorité participant à la surveillance des établissements
et groupes bancaires. Un cadre juridique approprié confère
à chaque autorité responsable le pouvoir légal
d'agréer les établissements bancaires, d'assurer leur
contrôle permanent, de vérifier leur conformité avec la
législation et de prendre en temps opportun des mesures correctrices
pour remédier aux problèmes de sécurité et de
solidité.
Principe 17 - Risque de crédit :
L'autorité de contrôle établit que les
banques ont mis en place un dispositif adéquat de gestion du risque de
crédit, qui tient compte du degré d'acceptation du risque et du
profil de risque de l'établissement ainsi que des conditions de
marché et macroéconomiques.
Principe 21 - Risque-pays et risque de
transfert : L'autorité de contrôle
établit que les banques disposent de politiques et procédures
appropriées, qui permettent, en temps opportun, de détecter, de
mesurer, d'évaluer, de suivre et de maîtriser, ou
d'atténuer, le risque-pays et le risque de transfert liés
à leurs activités de prêt et d'investissement, et d'en
rendre compte.
Principe 22 - Risques de marché :
L'autorité de contrôle établit que les
banques ont mis en place un dispositif adéquat de gestion des risques de
marché, qui tient compte du degré d'acceptation du risque et du
profil de risque de l'établissement, des conditions de marché et
macroéconomiques, et du risque d'une dégradation significative de
la liquidité du marché.
Principe 23 - Risque de taux
d'intérêt dans le portefeuille bancaire :
L'autorité de contrôle établit que les
banques disposent de systèmes appropriés permettant, en temps
opportun, de détecter, de mesurer, d'évaluer, de suivre et de
maîtriser, ou d'atténuer, le risque de taux d'intérêt
de leur portefeuille bancaire, et d'en rendre compte.
Principe 25 - Risque opérationnel :
L'autorité de contrôle établit que les
banques disposent d'un cadre de gestion du risque opérationnel qui tient
compte du degré d'acceptation du risque et du profil de risque de
l'établissement ainsi que des conditions de marché et
macroéconomiques.
Principe 26 - Contrôles internes et audit
: L'autorité de contrôle établit que les
banques disposent d'un cadre de contrôle interne adéquat,
permettant d'instaurer et de maintenir un environnement opérationnel
correctement maîtrisé pour l'exercice de leurs activités,
compte tenu de leur profil de risque. Ce cadre comprend des dispositions
claires en matière de délégation des pouvoirs et des
responsabilités ; une séparation des fonctions d'engagement de la
banque, de versement des fonds etc.
Principe 28 - Information financière et
transparence : L'autorité de contrôle
établit que les établissements et groupes bancaires publient
régulièrement des informations sur une base consolidée et,
le cas échéant, sur une base individuelle, qui soient facilement
accessibles et qui reflètent fidèlement leur situation
financière.
B. Les enjeux du contrôle interne
Les objectifs du contrôle interne s'imprègnent de
la vision de l'AMF8(*).
Ainsi la contribution du contrôle interne peut s'entendre comme la
maîtrise des activités, l'efficacité des opérations
et l'utilisation efficiente des ressources.
Ces dispositifs ont pour rôle d'assurer :
ü La fiabilité des informations financières
et opérationnelles.
ü La conformité aux lois, aux règlements et
aux instructions fixées par les équipes dirigeantes,
ü Le bon fonctionnement des processus internes de la
société, notamment ceux concourant à la sauvegarde de ses
actifs.
Nous détaillerons ainsi ces trois points afin de
constater l'importance que porte le contrôle interne dans la gestion du
risque opérationnel.
1. Le contrôle interne comme outil de
fiabilité de l'information
La fiabilité des informations, quel que soit leur
nature, est l'un des objectifs principaux du contrôle interne. En effet,
en 2008 Jean Tirole prix Nobel d'économie 2014, conçoit dans
une conférence que l'entreprise est une énorme base de
données, qui reçoit et stocke de l'information, et qui en
génère également.
Pour obtenir une bonne gestion de son activité, une
banque doit s'assurer de la qualité des informations qu'elle
reçoit, afin de l'utiliser dans ses décisions à la fois
stratégiques et de production.
Cela dit, la complexité de l'information ne rend pas ce
travail facile pour une banque.
Selon le Moigne (1994), il existe 3 types d'informations
distinctes :
D'une part, les informations primaires qui regroupent les
informations courantes générées par l'entreprise à
chacune de ses transactions. Plus précisément il s'agit des
informations qui rentrent dans les indicateurs de gestion et entourent
également les besoins légaux (impôts...). On parle
d'informations intra- organisationnelles.
D'autre part, les informations extérieures que
l'entreprise se procure pour éclairer ses décisions de gestion.
Elles concernent de manière générale tout ce qui peut
avoir trait à l'étude de marché dans sa globalité,
et notamment les taux de croissance d'un secteur d'activité, les parts
de marché, l'inflation, le niveau de concurrence.
Enfin, les informations liées au fonctionnement interne
de l'entreprise qui recouvre les échanges d'informations entre
différents services, et sites géographiques. En ce sens on parle
d'informations inter-organisationnelles.
Ace stade de réflexion, l'objectif est d'obtenir
l'assurance que l'information transmise permette de tirer des conclusions
favorables. Sans information fiable, on navigue à l'aveugle, le risque
est ici interne et bien opérationnel.
Il est donc important de juger de la fiabilité de ces
informations. A cet effet, Jacques Renard (2013) énonce le fait qu'une
information est crédible si elle répond aux trois
critères:
ü Exhaustivité
Il est nécessaire d'avoir à disposition au sein
de l'entreprise toutes les informations et chaque information doit être
complète. Le contrôle interne doit donc garantir la qualité
des enregistrements des informations et faire en sorte que tous les
éléments soient pris en compte.
ü Pertinence
Le contrôle interne doit permettre de définir
quelles sont les informations importantes et nécessaires, que l'on
classe selon un degré de précision. Il n'est pas question de
garder toutes les informations mais seulement celles qui sont
nécessaires pour atteindre les objectifs. Il doit donc être
capable d'éliminer les informations jugées
«superflues», qui ne feraient qu'alourdir les bases de données
et qui n'améliore en rien la connaissance nécessaire à une
bonne gestion du risque opérationnel.
ü Disponibilité.
Il est impératif que l'information soit accessible, au
bon endroit et au bon moment. Cela rentre en compte dans l'objectif de
transparence des organisations. Ceci est facilité par le
développement du système d'informations.
Cependant pour pouvoir juger d'une information comme
étant correcte (une fois un niveau de fiabilité défini),
il faut pouvoir rapporter un élément de preuve.
A ce titre les procédures de contrôle interne
jouent un rôle majeur dans la fiabilité de ces informations et
notamment dans la prévention du risque de nature opérationnel
Ce dispositif doit être capable de saisir et enregistrer
toutes les transactions que l'organisation réalise tant au niveau
interne qu'au niveau externe. Autrement dit, on ne se limite plus aux
informations purement financières et comptables, on s'intéresse
d'avantage aux effets environnementaux.
De plus le contrôle interne, à travers la
formalisation qu'il met en place, permet ainsi de reconstituer un ordre logique
et chronologique des informations présentes au sein de l'organisation,
pour permettre ainsi de justifier chacune d'entre elles en remontant jusqu'
à la pièce originale. Ainsi, un contrôleur qui souhaitera
évaluer l'efficacité des dispositifs du contrôle interne
suivra cette piste, pour s'assurer ainsi de l'intégrité et du bon
fonctionnement du dispositif.
2. Le contrôle interne comme outil de respect des
lois, règlements et contrats
L'entreprise est au quotidien confrontée à un
certain nombre de contraintes issues de son environnement direct. Ces
contraintes sont à la fois nombreuses et variées (comptables,
fiscales, qualité...). L'entreprise est tenue de les respecter si elle
ne veut pas être sujette à des pénalités.
Dans ce contexte, le contrôle interne doit permettre de
faire respecter les règles du jeu en instaurant des vérifications
régulières afin de dissuader « les mauvaises
intentions». En effet, le contrôle interne ne doit en aucun cas
permettre de passer outre la législation en vigueur. Par exemple dans la
gestion du risque opérationnel, l'organe de contrôle d'une banque
doit s'assurer que les ratios imposés par le comité de Bâle
soient bien respectées. Le contrôle interne doit aussi permettre
de suivre des règles qu'elle a elle-même mis en place, comme des
chartes d'éthiques.
Il faut donc s'assurer que les agents de tous niveaux soient
informés des règles qui leur sont applicables et des
éventuelles modifications qui pourraient intervenir.
Cette nouvelle dimension, dont est issue la
Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), doit être
prise en compte par les banque car l'image et les valeurs morales qu'elle
diffuse peuvent être porteuse d'une véritable valeur
ajoutée. En effet la mise en place d'un dispositif de contrôle
interne efficace permet de rassurer les investisseurs grâce aux valeurs
déontologiques qu'il suscite. Un exemple simple serait de citer la chute
du cours boursier de la Société générale
après la révélation au grand public de la fraude d'un de
leurs traders.
3. Le contrôle interne comme outil de
fonctionnement des processus internes
Le processus de contrôle interne a pour but d'optimiser
les opérations en permettant d'identifier des insuffisances dans
l'organisation et dans l'exécution des différentes
activités de l'entreprise.
Ainsi, l'analyse du processus met en évidence des
tâches non effectuées, des activités effectuées par
des personnes ne disposant pas de la compétence ou des informations
nécessaires à l'accomplissement correct de ces tâches, ces
constatations peuvent ainsi conduire à réorganiser certaines
fonctions, et à automatiser certains contrôles.
En effet, les dispositifs de contrôle interne doivent
permettre d'assurer dans une logique de conformité que chaque processus
concoure à l'atteinte d'un objectif stratégique décrit par
le plan d'audit9(*).
Ces dispositifs de contrôles visent notamment à
s'assurer que les processus liés à la production des états
financiers sont mis sous contrôle et que les dysfonctionnements
associés à ces derniers ne peuvent altérer la
sincérité des comptes.
Section 2 : Risque opérationnel dans le
secteur bancaire
Le risque opérationnel occupe actuellement un
intérêt croissant au niveau des établissements de
crédits, ceci peut être attribué à des incidents
récents ayant entraîné des pertes importantes et une prise
de conscience des directions générales.
A. Le management du risque
1. La notion du risque bancaire
Les risques bancaires sont multiples et multidimensionnels. Il
faut les classifier et les définir le mieux possible en vue de les
mesurer et de les maîtriser.
ü Le risque lié aux mouvements des marchés
est spécifiquement financier.
ü Le risque de crédit, considéré
comme commercial, est celui qui provoque des pertes en cas de défaut des
contreparties.
ü Le risque opérationnel, désigne le risque
de dysfonctionnement, de défaillances attribuables à des
procédures, à des personnels, à des systèmes
internes ou à des événements extérieurs.
ü Les autres risques que l'on ne peut
catégoriser.
Pour plus de compréhension, nous détaillons ces
trois types de risque dans une partie dédiée.
2. Typologie des risques bancaires
1.1. Le risque de crédit
C'est le risque de perte sur une créance ou plus
généralement celui d'un tiers qui ne paie pas sa dette à
temps. Dans un sens plus large ce risque de contrepartie désigne aussi
le risque de dégradation de la santé financière de
l'emprunteur qui réduit les probabilités de remboursement. Cette
dégradation accroît la probabilité de défaut
(défaillance, le fait qu'il n'arrive pas à rembourser) même
si le défaut proprement dit ne survient pas nécessairement. Il
est naturellement fonction de trois paramètres : le montant de la
créance, la probabilité de défaut, et la proportion de la
créance qui sera recouvrée en cas de défaut.
1.2. Le risque de marché
Le risque de marché représente le risque de
variation du prix d'une grandeur économique constatée sur un
marché, se traduisant par une perte ou comme le risque financier
dû à l'incertitude quant à la valeur future d'un
portefeuille d'avoirs ou de dettes. On distingue généralement
trois catégories de risques de marché : le risque de taux
d'intérêt, le risque de change, le risque de
solvabilité.
v Le risque de taux d'intérêt
Il est défini comme l'éventualité pour un
établissement de crédit de voir sa rentabilité
affectée par l'évolution des taux d'intérêts. Il
conduit à la vulnérabilité de la situation
financière d'une banque. Dans le cas de l'appréhension de ce
risque, il s'agit, généralement à travers des
représentations graphiques, de mettre en exergue un risque de
financement ou d'investissement afin de réaliser des prévisions
annuelles.
v Le risque de change
C'est le risque lié à la possession par la
banque d'actifs ou de contrats en monnaie étrangère et
résulte des variations des cours des devises.
v Le risque de solvabilité
C'est le risque pour un créancier de perdre
définitivement sa créance dans la mesure où le
débiteur ne peut pas, même en liquidant l'ensemble de ses avoirs,
rembourser la totalité de ses engagements. Les traders parlent
de risque de contrepartie.
1.3. Le risque opérationnel
Plusieurs auteurs et institutions réglementaires sont
venus apporter leurs propres conceptions du risque opérationnel:
Le comité de Bâle définit en 1974 le
risque opérationnel comme le « risque de pertes directes et
indirectes résultant de l'inadéquation ou de la
défaillance de procédures, de personnes et de systèmes ou
résultant d'événements extérieurs».
Jugé comme incomplète, Vanini, en 2002
définit « le risque opérationnel comme le risque de
déviation associé à la production d'un service et les
attentes de la planification managériale ». A cette même
date Kuritzkes confirme que « le risque opérationnel agit comme
un risque non financier ayant 3 ressources : le risque interne, le risque
externe et le risque stratégique ». Par l'explication de ces 3
risques, ce dernier pointe du doigt les risques de pertes relatives à un
dysfonctionnement des systèmes d'informations, du contrôle interne
ou d'une erreur humaine.
En 2004, le comité de Bâle tient compte de
toutes ces critiques, suscitant de vifs débats et modifie le
périmètre du risque opérationnel au travers d'une
définition précise et applicable à l'ensemble de
l'environnement bancaire
« Le risque opérationnel se définit
comme le risque de perte résultant de carences ou de défaillances
attribuables à des procédures, personnes et systèmes
internes ou à des événements extérieures. La
définition inclut le risque juridique, mais exclut le risque
stratégique et d'atteinte à la réputation»
(Comité de Bâle ,2004).
B. Composantes et différentes formes du risque
opérationnel
Le risque opérationnel englobe deux parties, d'une part
on a les composantes du risque opérationnel regroupant (le risque de
défaillance et le risque de stratégie) ; nous avons d'autre
part la diversité des formes que peut prendre le risque
opérationnel.
1. Composantes du risque opérationnel
Le risque opérationnel peut être divisé en
deux types : le risque de défaillance opérationnel et le risque opérationnel stratégique.
1.1. Le risque de défaillance
opérationnelle
C'est le risque de perte directe ou indirecte provenant de
défaillances potentielles de personnes employées, de processus
engagés et de technologies utilisées. Ceux-ci peuvent
résulter par exemple d'une destruction de données, d'erreurs de
traitements, de fraudes humaines, d'une défaillance informatique, etc.
De ce fait, ce risque est interne aux banques, et peut résulter
d'un :
ü Risque de transaction causé par des erreurs
pouvant survenir dans les opérations telles que : transferts,
virements, encaissements, paiements et déblocage des fonds.
ü Risque de contrôle opérationnel
provenant d'un manque de contrôle dans les activités
de Front office, Middle-Office et Back-office
ü Risque de système dû à des
erreurs ou des défauts pouvant survenir dans le maintien du
système informatique et de l'organisation.
Les défaillances opérationnelles ne se
produisent pas souvent mais leur impact et leur fréquence sont
incertains. C'est pourquoi leur anticipation est fondamentale pour
l'atténuation de leurs conséquences.
1.2. Le risque opérationnel
stratégique
Ce risque est lié à des évènements
extérieurs non maîtrisables comme : des perturbations
politiques, la concurrence d'un nouveau venu sur le marché capable de
changer les règles du jeu, des catastrophes naturelles ou d'autres
facteurs non contrôlables par l'établissement bancaire. Le risque
opérationnel stratégique appelé aussi « risque
de dépendance extérieure » est un risque non
négligeable pour les banques. Toutefois, et en tenant compte de notre
réflexion, on va s'intéresser seulement au risque de
défaillance opérationnelle, lequel est interne et peut être
quantifié, voire maîtrisé par les banques.
2. Les différentes formes du risque
opérationnel
Les risques opérationnels proviennent de l'ensemble des
métiers bancaires, qu'il s'agisse des activités
d'intermédiation, des activités de marché ou encore des
prestations de service pour le compte de tiers. Ceci comprend notamment les
risques suivants :
v Le risque juridique
Le règlement CRBF 97-0210(*) définit ce risque comme le risque de tout
litige avec une contrepartie résultant de toute imprécision,
lacune ou insuffisance de nature quelconque susceptible d'être imputable
à l'établissement au titre de ses opérations. Ce risque
peut se manifester dans de nombreux domaines et manières
diverses ;
§ Mauvaise rédaction ou insuffisance de
documentation de contrat qui rend leur exécution impossible ou
difficile ;
§ Des garanties qui ne peuvent être mises en oeuvre
du fait de l'incertitude juridique ;
§ Des procès intentés par des clients ayant
subi des pertes
§ Risque réglementation
La réglementation bancaire est extrêmement
complexe et impose des contraintes sévères aux
établissements de crédit. Leur non-respect peut se traduire par
des amendes ou sanctions imposées par les autorités juridiques ou
de contrôle. Des infractions commises parfois en toute bonne foi peuvent
s'avérer couteuse.
v Risque de blanchiment
Le système bancaire peut servir consciemment ou
inconsciemment à blanchir les énormes profits tirés des
activités criminelles, notamment ceux de la drogue. La confiance du
public dans les banques peut être ébranlée par une
publicité défavorable résultant d'une association
involontaire des banques avec des criminels. De plus, les banques peuvent
s'exposer elles-mêmes à des pertes directes dues à la
fraude, en acceptant des clients indésirables et par la compromission
des certains employés avec des criminels.
v Risque de fraude
La banque peut être comparée à un immense
coffre-fort contenant non seulement des espèces, mais également
des valeurs sous forme de papiers (effets, chèques, titres...) ou
magnétique (système de paiement tels que carte de paiement).
Cette situation a, de tout temps, attisé les convoitises. Ainsi, aux
risques traditionnels liés aux agressions externes est venu s'ajouter le
risque de fraude sur les moyens de paiement, dont le cout est encore plus
considérable.
v Risque comptable
Les particularités de la fonction comptable dans un
établissement de crédit sont très fortes :
Flux comptables et nombre de comptes considérables,
décentralisation des enregistrements dans les nombreuses applications
informatiques, complexité pour traduire dans les comptes annuels une
image fidèle.
Deux risques sont inhérents : Perte de la piste
d'audit qui se manifeste par l'absence ou l'insuffisance de la justification
des comptes et la traduction d'une image fidèle dans les comptes annuels
du fait de mauvaises normes comptables ou de la fourniture d'informations non
pertinentes.
v Risque sur les systèmes d'information
Les systèmes d'information bancaire deviennent de plus
en plus complexes pour répondre à des besoins, internes ou
externes, de plus en plus contraignants.
Information sur les risques, information sur la
rentabilité, comptes annuels, déclarations fiscales. Ces
informations doivent être fiables et rapidement disponibles.
L'opacité des résultats et des risques, due aux faiblesses des
systèmes d'information, peut avoir de graves conséquences.
v Risque informatique
L'informatique est un véritable outil de production
dans une banque. Son efficacité est un facteur dans la bataille de la
rentabilité et de l'adaptation à un environnement de plus en plus
difficile et concurrentiel. Les erreurs de conceptions ou de
réalisations, les retards dans la mise en oeuvre des technologies
nouvelles, l'insuffisance de maitrise de systèmes de plus en plus
complexes, constituent des risques importants avec des conséquences
directes sur la rentabilité et la qualité des services. L'absence
ou la faiblesse des procédures de sauvegarde ou de back-up peut
entrainer des pertes significatives.
3. Conséquences et exemples du risque
opérationnel
Bien qu'il ne soit pas toujours apparent ou directement
identifiable, le risque opérationnel est responsable de nombreuses
défaillances dans les établissements de crédit. Dans ce
qui suit, on énoncera quelques exemples de catastrophes
financières.
1.3. Conséquences du risque
opérationnel
La notion de risque opérationnel apparaît de
prime abord comme peu novatrice, dans la mesure où les banques n'ont pas
attendu le comité de Bâle pour organiser leurs activités
sous forme de procédures, et pour se doter de départements
d'audit interne chargés de vérifier la bonne application de ces
procédures. Toutefois, des défaillances spectaculaires, comme
celle de la Barings, ont attiré l'attention des autorités de
tutelle sur la nécessité de doter les banques de mécanisme
de prévention et de couverture via la constitution de fonds propres
dédiés contre les risques opérationnels. La mise en
pratique prônée par le nombre croissant de réflexions
consacrées à ce sujet consiste à considérer comme
réalisation d'un risque opérationnel :
· Tout événement qui perturbe le
déroulement normal des processus métier;
· Et qui génère des pertes
financières ou une dégradation de l'image de la banque bien que
cette dernière conséquence ait été explicitement
exclue de la définition du comité de Bâle, elle n'en reste
pas moins au centre des préoccupations.
Une gestion proactive du risque opérationnel, outre
qu'elle permette de se conformer aux exigences du comité de Bâle,
aboutit nécessairement à une amélioration des conditions
de production : rationalisation des processus d'où gain de
productivité, amélioration de la qualité d'où
meilleure image de marque. En particulier une telle démarche permet de
mettre en place des outils quantitatifs permettant de fixer aux équipes
opérationnelles des objectifs mesurables en termes de réduction
des risques opérationnels.
D'autre part la complexité et la technicité
croissante des opérations, l'augmentation des volumes et le
développement du temps réel réduisent de plus en plus
le droit à l'erreur, quand le coût de l'erreur
peut rapidement se chiffrer en centaines de milliers voire en millions d'Euros.
Le contexte est favorable à une prise de conscience car les risques
opérationnels deviennent, comme le risque de crédit et le risque
de marché, une composante intrinsèque du métier
bancaire.
La mise en place d'une méthode de suivi des risques
opérationnels se heurte pourtant à de nombreux obstacles d'ordre
psychologique ou organisationnel en interne. Enfin la direction elle-même
peut avoir tendance à minimiser l'impact des risques
opérationnels, car il y a toujours dans le risque opérationnel un
côté défaillance
humaine, ce qui peut impliquer l'engagement des responsabilités des
cadres dirigeants, tous aspects que l'on préfère occulter.
1.4. Exemples du risque
opérationnel
v Cas du blanchiment
Le blanchiment a des effets défavorables pour les
établissements de crédits du fait de l'instabilité des
fonds provenant du crime organisé. Ainsi, de grosses sommes d'argent
blanchi peuvent parvenir à une institution financière puis
disparaître soudainement. Ce qui risque de poser des problèmes de
liquidité par des retraits de fonds massifs de certaines banques. Le
risque de blanchiment est d'autant plus fort que les opérations
financières utilisées à cet effet s'effectuent dans un
processus entièrement automatisé avec des opérateurs
fictifs. Dans ce contexte, certains clients peuvent profiter de la
dépersonnalisation de leurs relations avec l'établissement teneur
de leur compte pour effectuer des opérations de blanchiment. Ce risque
peut pourtant provoquer également une atteinte à la
réputation, en effet des dysfonctionnements constatés dans une
banque ou des incidents rencontrés peuvent ternir sa réputation
et la déstabiliser. Tout ceci peut amener à un risque de
contagion à l'encontre de la communauté bancaire et
financière dans son ensemble, et avoir pour résultat un
ralentissement du développement et de la croissance
économique.
v L'affaire Société Générale
( ...) Le public, et lafinancepourtous.com comme les
autres, n'en savait pas encore grand-chose. On sait juste qu'un trader aurait
pris des positions extravagantes sur le marché des futures et que, quand
la banque s'en est aperçue, elle a dû déboucler ses
positions, ce qui a entraîné la perte de 5 milliards d'euros. Un
trader c'est une personne qui intervient sur les marchés
financiers, qui passe des ordres pour le compte de la banque pour laquelle il
travaille. Dans un service d'arbitrage11(*), comme celui auquel appartenait le
trader Jérôme Kerviel, on cherche à profiter des
imperfections du marché. Si la loi de l'offre et de la demande joue
à plein et si le marché est transparent, le prix d'un même
bien, une action, par exemple, doit être le même partout.
Toutefois, pendant une période intermédiaire, il y a des
décalages entre le prix sur une bourse et le prix sur une autre bourse,
dont profite l'arbitragiste. La différence entre les deux est souvent
infime, il faut donc des volumes importants pour que l'activité soit
rentable. Mais elle n'est pas en soi trop risquée dès lors que
des achats compensent des ventes. Les arbitragistes n'ont pas normalement une
position dite « directionnelle » (on mise sur la hausse ou
la baisse d'un actif). Or, c'est précisément ce qui est,
semble-t-il, reproché à Jérôme Kerviel : il
aurait pris des positions à l'achat sur des montants très
élevés (50 milliards d'euros), sans qu'elles soient
compensées par une intervention de sens contraire. Le marché
des futures, c'est le marché des contrats à terme. On fixe
aujourd'hui le prix auquel on achètera demain, on parie sur
l'évolution du prix d'une action ou d'un indice. En l'occurrence, le
trader, semble n'avoir pris des positions que dans un sens et avoir
parié sur la hausse de l'indice. L'évolution depuis le
début de l'année ne lui avait pas donné raison !
Petite précision : les « futures » sont une des
deux catégories principales de ce que l'on appelle les
« dérivés », les
« options » formant l'autre catégorie. Cependant,
prendre une position, c'est prendre un engagement à l'achat ou à
la vente. On est « long » (acheteur) ou
« short » (vendeur) et par conséquent,
déboucler sa position, ça veut dire vendre si on
était acheteur jusque-là ou acheter si on était vendeur.
En début de semaine, la Société Générale,
constatant que son trader avait pris d'énormes positions acheteuses, a
pris des positions inverses à la vente. Vendre en trois jours de telles
quantités dans un marché en crise, c'était
nécessairement perdre beaucoup d'argent. La perte aurait pu être
encore plus grande si le marché avait connu la situation. Et
réduite si la Société Générale avait mis
plus de temps pour vendre et attendu que le marché remonte.
Conclusion
Cette première partie de notre travail nous a permis de
situer et d'analyser les concepts théoriques du contrôle interne
et du risque opérationnel. L'analyse ainsi faite nous permettra dans la
suite de mettre en parallèle le dispositif de contrôle interne
afin de relever les manquements.
Chapitre II : Contraintes au contrôle
interne dans la maitrise du risque opérationnel
Introduction
Avant d'exposer les limites du contrôle interne, nous
tenterons de mettre en exergue les défaillances que rencontre le
contrôle interne.
Section 1 : Présentation du cadre
opérationnel du marché bancaire
Le cadre opérationnel du marché bancaire
comprend trois institutions telles que le middle, le front et le back-office et
il convient ici de définir chacune d'entre-elles.
Le back-office a pour rôle d'effectuer les
procédures administratives des opérations de marché
passées par les traders.
En opposition à ce dernier, le Front Office comprend
l'ensemble des tâches liées à la vente ou à la
gestion qui se font par l'intermédiaire des clients de la banque.
Concernant le middle-office comme son nom l'indique, il a pour
mission de faire le lien entre le back-office et le front-office.
L'employé du middle-office se charge de gérer les
différentes opérations bancaires mais également de
vérifier que les transactions soient effectuées dans le respect
des procédures internes.
Les définitions du front, middle et back-office
étant posées, il convient de rappeler un principe fondamental du
contrôle interne mentionné dans le règlement numéro
97/02 du 21 février 1997 du comité de la règlementation
bancaire et financière à savoir celui de l'importance d'assurer
une réelle séparation des pouvoirs de ces trois institutions.
A. Les déficiences au contrôle interne
De parle cas Kerviel et l'ensemble des facteurs ou
événements ne lui permettant pas de garantir la
réalisation des objectifs de l'entreprise, le système de
contrôle interne présente de nombreuses limites.
1. Les limites au contrôle interne
A ce titre l'efficacité d'un système de
contrôle interne nécessite de minimiser l'éventuelle
survenance de la non atteinte des objectifs, cependant il n'en demeure pas
moins que persiste toujours le risque de complications dans son
déroulement. De ce fait chaque établissement de crédit
doit de manière impérative prendre conscience des
réelles limites du contrôle interne dans la gestion du risque
opérationnel.
Ces limites résultent de nombreux facteurs dont
l'existence même a été clairement abordée depuis le
cas Kerviel; il s'agit des facteurs humains, de la résistance aux
changements en passant par la fraude organisée.
D'une part, les facteurs humains:
En effet, l'homme est à la fois le principal acteur du
contrôle interne même si ce dernier est un facteur difficile
à mesurer et souvent source de dysfonctionnement.
A cet effet on distingue différentes hypothèses
dans lesquelles l'homme peut être amené à se tromper.
ü Erreur de jugement:
Le risque d'erreur humaine lors de la prise de
décisions ayant un impact sur les processus peut limiter
l'efficacité des contrôles. Les personnes responsables sont
souvent appelées à prendre des décisions dans un temps
limité, en se basant sur les informations disponibles mais parfois
incomplètes et en supportant de surcroît la pression liée
à la conduite des activités.
ü Les dysfonctionnements:
Même les systèmes de contrôle
bien conçus peuvent faire l'objet de dysfonctionnements,
notamment dans les situations où les collaborateurs interprète
les instructions de manières erronées.
ü La collusion
La séparation des fonctions constitue souvent un
instrument privilégié du contrôle interne.
Dans la pratique, ce type de contrôle a ses limites:
deux ou plusieurs individus agissant collectivement pour accomplir et
dissimuler une action peuvent fausser les informations
financières ou de gestion d'une manière qui ne puisse être
prévenue par la séparation des fonctions.
Un employé chargé d'effectuer des
contrôles peut réduire ceux-ci à néant en agissant
en collusion avec d'autres membres du personnel ou des tiers.
D'autre part, la résistance aux
changements:
Sur ce point il faut comprendre qu'à chaque
échelon d'activités, le personnel qu'il soit en bas ou en haut du
système bancaire peut être réfractaire au système de
contrôle. En effet, le cadre qui par péché d'orgueil
s'abstient dans un souci de simplification de la lourdeur des tâches
administratives de procéder au contrôle, ou que ce soit les
administrateurs et collaborateurs de la banque qui par un défaut de
formation considèrent le contrôle interne comme une punition, au
lieu de l'envisager comme une source de valeur ajoutée pour la
banque.
En outre, la fraude organisée :
Elle anéantit littéralement le système du
contrôle interne, car tout d'abord c'est le système de direction
lui-même en passant par les cadres ou encore les experts qui peuvent en
être l'origine. De ce fait, les manoeuvres dolosives
caractérisées par l'entente entre les différents organes
entourant le contrôle empêche toute découverte de la
fraude.
Et enfin, une autre limitation tient à une conception
purement économique à savoir le rapport cout/ avantages
attendus.
En effet, il est important de rappeler que la conception du
système de contrôle interne doit tenir compte des contraintes en
matière de ressources.
Le contrôle interne doit ainsi être à la
mesure du risque qu'il doit couvrir. On doit ainsi souligner que si le risque
encouru est faible, la mise en place d'une procédure dont le coût
serait supérieur au risque encouru deviendrait une faiblesse dans
l'optique du rapport coût/efficacité.
Cependant, la décision prise parla direction quant
à l'affectation des moyens et ressources attribué au
contrôle interne restera toujours partiellement basée sur des
critères subjectifs. Toute la difficulté consistant à
définir le risque résiduel tolérable.
Par ailleurs, il est à craindre que l'accumulation des
règles enferme les acteurs de l'organisation dans une sorte de
conformisme qui se traduit par l'absence d'initiatives, toutes leurs actions
étant d'ores et déjà guidées par des processus.
Dans cette optique l'organisation dynamique serait enfermée dans un
immobilisme non performant.
De plus une annexe détaillant les procédures de
contrôle interne de la production financière de la
société générale démontre le peu de
dispositif mis en place. En effet, la série de contrôle
définis par les procédures de la banque employant
Jérôme Kerviel reposait uniquement sur deux tests à savoir
:
· « vérification quotidienne de la
réalité économique de l'ensemble des informations
reportées »
· «Réconciliation dans les délais
impartis entre les données comptable et les données de gestion
selon des procédures spécifiques».
Les limites du contrôle interne se juxtaposent avec la
règlementation bâloise expliquée ci-dessous.
2. Les limites de la règlementation baloise
Il est constant que les banques reconnaissent unanimement
qu'il est indispensable de renforcer les mesures préventives et plus
particulièrement en matière d'exigences en capital, qu'il y'a
lieu de revoir au niveau du montant exigé de l'instauration du ratio
levier sources de mécontentement.
Aujourd'hui avec Bale 3, les banques considèrent que la
règlementation imposant de trop lourds contrôles aura un impact
direct sur le système financier économique mais aussi de
manière pragmatique sur le nombre et le cout du crédit.
De ce contexte, le contrôle interne risque d'être
non efficace et rejoint la limite évoquée
précédemment sur les résistances au changement.
Les banques pensent à juste titre que les investisseurs
vont se désintéresser de leurs services en raison de la
diminution de la distribution des dividendes nécessaire à
l'augmentation du niveau de fonds propres.
Il faudra attendre 2018 pour pouvoir faire un point sur
l'évaluation du ratio bale 3 et envisager son impact sur la
rentabilité des banques.
3. Une réponse à ces limites
Le contexte réglementaire relatif aux contrôles
s'est considérablement modifié ces dernières
années, du fait de l'augmentation de pertes liées aux risques
opérationnels. L'arrêté du 4 novembre 2014 est venu
remplacer le règlement du comité de la réglementation
bancaire n°97/02 du 21 février1997.
A cet effet, l'article 14 a pour objectif
« d'assurer une stricte indépendance entre, d'une part,
les unités chargées de l'engagement des opérations et,
d'autre part, les unités chargées de leur validation, notamment
comptable, de leur règlement ainsi que du suivi des diligences
liées aux missions de la fonction de gestion des
risques ». Cette indépendance est assurée par un
rattachement hiérarchique différent de ces unités
jusqu'à un niveau suffisamment élevé ou par une
organisation qui garantit une séparation claire des fonctions ou
encore par des procédures, éventuellement informatiques,
conçues dans ce but et dont l'entreprise est en mesure de justifier
l'adéquation.
Cet arrêté fait bien référence
à la fraude perpétrée par l'Affaire Kerviel suite à
une mauvaise séparation des pouvoirs.
Cette législation permet ainsi de fixer un cadre de
référence stricte afin que cette dernière ne se reproduise
plus.
Au-delà de ces mutations, des
référentiels internationaux de contrôles internes,
réunissant les compétences de différents professionnels,
de grandes entreprises et de cabinets d'audits peuvent être
proposés aux banques afin de répondre aux défaillances du
contrôle interne dans la gestion du risque opérationnel.
Le coso report s'inscrit dans cette démarche
générale depuis plus de 20 ans et permet de comprendre comment
relier:
§ Les risques et leurs couvertures,
§ Les procédures métiers et les points de
contrôles métiers,
§ Le système comptable et les points de
contrôles comptables,
§ L'audit interne et les points de contrôle
associés à ce dernier,
§ Les démarches de qualité et les
processus.
L'évolution rapide de l'environnement et des moyens
technologiques ne permettent pas de répondre aux objectifs de
manière efficace.
De ce fait, le référentiel a donné
naissance à un nouveau cube dit COSO 2 dont les trois faces visibles
donnent la base des évaluations à réaliser de
manière plus précise. Celui-ci est constitué de 8
composantes comme on peut le voir sur la face centrale du cube ci-dessous du
schéma numéro 2.
Le cube COSO 1
Le cube COSO 2
Ainsi après un simple constat on peut voir qu'en
l'espace de 10 ans celui-ci s'est enrichi de deux nouveaux points, à
savoir la définition des objectifs et l'évaluation des risques
(Cf.schémas)
A la différence du COSO 1 qui était un cadre de
référence pour le contrôle interne, le COSO 2 lui permet de
fixer le cadre de référence du management des risques. Ce
dernier permet d'apporter une certaine rigueur dans l'identification et
l'évaluation du risque opérationnel. Ce référentiel
a connu de nouveaux changements, lui aussi peu de temps après le cas
Kerviel.
Cependant ce dispositif ne tient pas compte du facteur humain,
celui-ci étant jugé comme impossible à mesurer. Il indique
en revanche différentes méthodes permettant soit de le
prévenir à l'avance, soit d'arrêter la fraude avant qu'elle
engage de fortes pertes.
Ce nouveau dispositif ne consiste pas à ajouter de
nouvelles procédures là où celles-ci sont
déjà existantes. Ce référentiel permet
d'éviter les mêmes erreurs produites liées aux risques
opérationnels.
En effet décliné sous 17 principes, ce nouveau
référentiel a pour rôle de renforcer l'ensemble des
contrôles sur «les opérations, le reporting et les objectifs
de conformité». (COSO, 2013, p11)
Ainsi en multipliant ces contrôles, une banque pourrait
ainsi « identifier de nouveaux risques et définir des dispositifs
de maitrise appropriés» après avoir ciblé les
contrôles pour mieux répondre aux évolutions de
l'environnement (COSO, 2013, p13).
En attendant un nouveau référentiel toujours
plus performant le COSO semble être le dispositif le plus adapté
pour répondre à l'ensemble des limites évoquées
ci-dessus et ainsi gérer de manière efficace le risque
opérationnel.
Section 2 : La difficile prise en compte du risque
opérationnel à tous les niveaux de la banque
On parle de difficile prise en compte des risques
opérationnels car il avait toujours été
préférable de privilégier les risques liés à
l'activité bancaire (risque de taux, de liquidité, de
marché...) faisant parties de la culture de gestion des risques.
A l'inverse, les risques opérationnels étaient
moins formalisés et gérés de façon moins
structurée et spontanée par les différentes entités
de la banque.
A. Evolution organisationnelle des banques par rapport au
risque opérationnel
La mise en oeuvre organisationnelle d'un dispositif de
maîtrise de risques opérationnels nécessite et fait
intervenir de nombreux acteurs de l'entreprise. Ces risques se retrouvent
à tous les niveaux et dans toutes les fonctions de l'entreprise.
D'où la nécessité de mettre en place une
approche transversale à l'échelle de la banque, et non par «
étage » car les différents acteurs de la banque vont tour
à tour jouer des rôles opérationnels, de contrôle et
de validation et ce, de manière itérative avec une implication
forte non seulement de la Direction Générale, mais aussi des
fonctions de Contrôle interne (Permanent et Périodique).
1. Les lignes métiers et les
opérationnels
La gestion des risques opérationnels nécessite
une déclinaison dans les lignes métiers selon des partages de
responsabilité.
L'un des enjeux majeurs d'une politique de gestion des risques
opérationnels concerne la formation et la mobilisation des
équipes aux risques existants et à la bonne gestion des
incidents.
Sur les fonctions opérationnelles, il est
fréquent de retrouver deux niveaux de fonctions qui ont une
responsabilité différente dans le dispositif.
Au premier niveau, on retrouve le « Risk Management ou
gestion des risques ». Un Risk Management se retrouve dans tous les
secteurs d'activités. Cependant, dans le domaine bancaire, il a un
caractère particulier, en ce sens où le Risk Management
évolue dans une dimension réglementaire très forte, ce qui
se répercute sur la gestion des risques dans ce domaine.
La gestion des risques signifie mesurer les risques encourus
dans le cadre d'une activité c'est à dire évaluer le
risque pour savoir s'il est possible de le supporter.
Il s'agit notamment d'appréhender le risque et d'y
apporter des solutions concrètes, notamment par le biais d'actions
correctrices.
Les fonctions du Risk Management relèvent à la
fois de l'opérationnel et du domaine de la surveillance12(*) au même titre que la
direction de la fonction opérationnelle.
En effet, cette fonction assure entre autre, la gestion des
risques opérationnels13(*), c'est - à - dire la mise en place d'outils
d'évaluation et de reportages ; le Risk management propose des mesures
de prévention des risques en s'assurant de la remontée
d'informations fiables et exhaustives dans le dispositif de suivi des incidents
et valide ces informations ;
Il définit des plans d'actions nécessaires
à la maîtrise des risques, ou encore, assure une transparence du
dispositif.
Ses décisions peuvent porter sur un renforcement du
contrôle interne pour une application stricte des politiques et
procédures, sur le développement de nouveaux outils de gestion,
un changement de politique commerciale et sur la mise en place de nouvelles
procédures de contrôles.
Enfin, au deuxième niveau se trouve les collaborateurs.
Ils assurent la gestion des risques opérationnels en passant
nécessairement par la détection et l'enregistrement des
incidents, et, à leur niveau, à la mise en place des mesures
correctives (par des plans d'actions) et conservatoires.
2. Les métiers transversaux face aux risques
opérationnels
Les métiers transverses sont en général
en charge de risques particuliers (système d'information,
déclarations réglementaires...) ou ont des contraintes
spécifiques (confidentialité des informations pour les ressources
humaines) qui impliquent parfois des traitements particuliers.
Ces métiers transversaux regroupent les systèmes
d'information, la sécurité de l'information, les ressources
humaines, la logistique ou encore les services juridiques.
Les métiers transversaux jouent un rôle majeur
dans le dispositif de maîtrise des risques opérationnels et ce,
à tous les niveaux.
Ainsi, la réforme de Bâle II, a induit les
banques à modifier leur organisation interne même si en France
cette évolution avait déjà été entreprise
par le Règlement CRBF 97/02, qui prévoyait déjà une
réorganisation pyramidale des banques avec des contrôles de
premier, second et troisième niveau, notamment dans la lutte des
établissements bancaires contre le blanchiment des capitaux ou contre le
financement du terrorisme.
Ainsi la gestion des risques opérationnels suppose une
organisation des lignes métiers associant les fonctions
opérationnelles.
3. La conception d'un modèle de mesure du risque
opérationnel
Plusieurs points de départ sont possibles lorsqu'il
s'agit de développer un modèle de mesure du risque
opérationnel. Tous ne conduisent pas au même point
d'arrivée. Il est donc toujours préférable d'avoir
d'emblée une vision claire du résultat final, et de
réfléchir ensuite aux différentes composantes qui vont
permettre de l'atteindre.
1.1. L'assurance de l'apport du
modèle
Les responsables du risque dans les banques ont des exigences
bien précises concernant l'apport d'un modèle de risque
opérationnel. Pour être véritablement efficace à des
fins de gestion, un tel modèle doit être en mesure d'apporter une
réponse concrète aux questions suivantes :
Quels sont les risques opérationnels les plus
importants ?
Comment dimensionner le portefeuille de la banque par rapport
à ces facteurs de risque ?
Quel impact le risque opérationnel le plus important
peut-il avoir sur le Profit&Loss ?
Quels sont les pires scénarios pour la banque ?
Que peut-on faire pour limiter les pertes si telle situation
de crise se produit ?
Il est bien entendu possible d'étendre la liste
à d'autres aspects de la gestion du risque opérationnel, pour peu
qu'ils s'articulent autour de ceux mentionnés précédemment
:
Identification des risques, impact de ces risques sur le
P&L et sur la charge en capital, benchmarking. Cependant, il vaut mieux
marquer un temps d'arrêt à ce stade, construire le modèle
de mesure permettant de répondre à ces questions, le tester,
procéder aux nécessaires et inévitables ajustements
(paramètres, choix de la distribution, hypothèses, etc.) afin
d'obtenir des estimations plus crédibles, et voir comment le
modèle de mesure fonctionne en pratique14(*). Observer en quoi le modèle modifie ou fait
évoluer les pratiques de gestion du risque opérationnel fournit
un test intéressant de ces étapes successives.
Ce n'est qu'après avoir éprouvé un
modèle de mesure que l'on peut envisager de la perfectionner. Pour que
ce travail soit véritablement efficace, il faut se fixer une ligne de
conduite. Les améliorations apportées doivent répondre
avant tout à une préoccupation réelle du risk management,
et non pas être un alibi pour toujours plus de sophistication
stérile. En d'autres termes, l'objectif ultime doit rester une gestion
du risque opérationnel plus performante. On peut très bien
gérer les risques opérationnels sans avoir un très bon
modèle qui mesure ces risques, même s'il faut bien admettre que
cela est de moins en moins le cas, surtout pour les banques de premier plan.
Quoi qu'il en soit, il serait faux de croire que la gestion du risque
opérationnel, c'est avant tout des modèles mathématiques
réservés aux seuls quants15(*). On reproche souvent aux quants de
réduire la gestion des risques à des modèles
mathématiques. Or, la gestion des risques, c'est d'abord une
organisation, un système d'information, des reportings, des
règles de décision et un ensemble de procédures et de
normes. De nombreux professionnels considèrent d'ailleurs que l'on peut
très bien gérer les risques financiers sans avoir un très
bon modèle (mathématique) pour les mesurer. Sans doute, mais cela
est de moins en moins le cas, car la gestion des risques bancaires et
financiers s'est considérablement sophistiquée ces
dernières années.
1.2. Les écueils à éviter lors de
l'implantation
Une fois qu'il est spécifié dans ses grandes
lignes, le modèle de mesure - indépendamment de sa forme et de
son degré de technicité - doit impérativement s'ancrer
dans un système intégré de gestion du risque
opérationnel. Cela permet de se sentir « confortable » sur
deux points. Au fur et à mesure du développement du modèle
de mesure, on est assuré que les différentes hypothèses,
modifications et aménagements divers sont envisagés en
cohérence avec la ligne directrice fixée par le risk management
(très vraisemblablement, améliorer la gestion du risque
opérationnel). Et c'est aussi une garantie que ces ajustements
successifs s'alignent sur les processus de gestion déjà en place
dans l'institution.
Là encore, Bâle II constitue un point de
départ commode. Un système intégré de gestion du
risque opérationnel se décompose en cinq étapes :
É Étape 1 : identification ;
É Étape 2 : mesure ;
É Étape 3 : surveillance
(monitoring) ;
É Étape 4 : exigence de fonds propres
;
É Étape 5 : contrôle.
Cette figure ci-dessous représente ce système
intégré, et met en exergue trois propriétés
essentielles de ce dernier : (1) il s'applique à toutes lignes de
métier au sein de l'institution, que celles-ci soient ou non incluses
dans la classification proposée par Bâle II ; et (2) il s'applique
à tous les nouveaux produits bancaires et nouvelles initiatives en amont
de leur lancement.
Source : Balle II
Cette figure illustre également la
nécessité d'améliorer en permanence le système. Ce
principe de gestion du risque opérationnel mérite d'ailleurs
d'être élevé au rang de règle d'or.
Sans ce processus d'amélioration à cycle
continu, le système représenté sur la Figure peut
facilement et rapidement se déliter. Plus exactement, il est facile de
tomber dans une spirale incessante de pseudo-perfectionnements dans l'espoir
totalement vain de définir un système « parfait » sans
jamais pour autant en retirer quelque chose de vraiment utile sur un plan
pratique. Certes, il est tentant de chercher à spécifier de prime
abord un modèle de mesure dont on espère qu'il intègre
tous les facteurs de risque susceptibles d'influer sur le niveau de risque
opérationnel. Le problème est que cela rallonge inutilement le
délai de mise à disposition du modèle. En outre, les
raffinements méthodologiques peuvent parfois atteindre un tel
degré de sophistication, que le modèle de mesure devient de fait
difficilement compréhensible pour le senior management de la banque. Nul
doute que l'utilité d'un tel modèle s'en trouve
particulièrement réduite, et qu'il y a de fortes chances pour que
le projet ne soit pas soutenu par ces cadres expérimentés.
4. Suggestions pour une meilleure maitrise du risque
opérationnel
L'intérêt de cette approche est de faire
apparaitre un enchainement logique des différentes phases
d'activités de la banque afin de mieux gérer les risques
opérationnels. Pour ce faire, les contrôles doivent être
axés surtout au niveau permanent c'est à dire, au premier et au
deuxième niveau pour un premier contrôle, ainsi que leur
hiérarchie immédiate. Les évolutions défavorables
doivent pouvoir être détectées rapidement afin de permettre
l'adoption de mesures appropriées. Il faut noter que le contrôle
permanent permet la détection des dysfonctionnements et vérifie
la qualité des opérations avec une dimension de
prévention. Sans doute, cela n'exclut pas l'importance du contrôle
périodique (troisième et quatrième niveau).
Conclusion
La maîtrise des risques opérationnels constitue
une innovation non négligeable pour la profession bancaire. Les pertes
et les faillites bancaires afférents aux risques opérationnels,
ne sont pas passés inaperçus et sont restés dans les
esprits, notamment dans ceux des régulateurs.
Dans ce chapitre, nous avons principalement abordé le
problème de la mesure de ce risque. Il faut souhaiter que les
modèles de risque opérationnel offrent dans un avenir proche le
même niveau de transparence et d'accessibilité que ceux
utilisés en risque de marché ou de crédit.
C'est un passage obligé si l'on veut intégrer
efficacement le risque opérationnel dans un système global de
gestion des risques. Bien évidemment, il est toujours possible
d'améliorer un modèle de mesure, qu'il s'agisse ou non de risque
opérationnel. Cependant, il faut rester prudent face à la course
à l'armement méthodologique de ces dernières
années. Il n'est pas question de nier que le niveau de technicité
exigé d'un risk manager s'est fortement élevé. Simplement,
il faut se rappeler qu'un bon modèle est avant tout un modèle
utile en pratique.
Chapitre III : Environnement de la banque
Société Générale Mauritanie, prise de connaissance
et diagnostic du système de contrôle
§ Historique du Groupe
Société Générale
Le Groupe Société Générale est une
des principales banques françaises et une des plus anciennes. Elle est
fondée par un groupe d'industriels le 4 mai 1864 pour favoriser
le développement du commerce et de l'industrie en France. Au fil du
temps la banque s'est beaucoup développée suivant les
évolutions des métiers de la banque. Mais ce sont au cours des 20
dernières années que les mutations structurelles induites par une
déréglementation du secteur bancaire et des marchés
financiers ont beaucoup contribué à de profonds bouleversements.
A partir de 1894, la banque se structure comme un grand
établissement de crédit moderne. Le groupe ne se contente plus de
la collecte des dépôts des entreprises et de particuliers, mais
s'oriente de manière importante vers les crédits d'exploitation
à court termes destinés aux industriels et négociants,
ainsi que vers le placements des titres dans le grand public, les emprunts
privés etc. Dans les années 90- 2000, la banque se
développe autour de trois grands pôles : banque de
détails, gestion d'actifs et banque de financement et d'investissement.
L'entreprise est présente dans 85 pays et emploie
157 000 collaborateurs de 120 nationalités, dont une
majorité hors France métropolitaine. Le groupe accompagne
quotidiennement plus de 33 millions de clients à travers le monde.
La société générale est le
3e groupe bancaire français. C'est un acteur dit
`'universel'' dans le secteur bancaire car elle présente la
particularité d'être sur tous les métiers de la banque. On
peut aussi décomposer l'activité en trois grands
métiers :
Ø La banque de détails : Son
activité est essentiellement centrée sur la clientèle
particulière
Ø La banque d'investissement et de
financement : Son activité est centrée sur la
clientèle professionnelle.
Ø La gestion d'actifs : Activité
centrée sur la clientèle professionnelle que celle privée
L'organisation de la SG est axée sur trois valeurs
phares chères : le professionnalisme, l'esprit d'équipe et
l'innovation. Sa structure est de type fonctionnel en réseau dans ce
sens que d'une part, elle fait la distinction entre les grandes fonctions
opérationnelles du cycle d'exploitation et d'autre part elle conserve un
lien en réseau entre ses services centraux et les différentes
agences.
Le Groupe Société Générale est
désormais une banque ou la diversité des métiers est un
défi permanent et doit accompagner les évolutions majeures d'un
groupe en croissance constante sur l'ensemble de la planète et prendre
en compte les problématiques propres à chacun de ses
métiers, tout en étant porteuse de cohésion.
§ Présentation de la
Société Générale Mauritanie
Née de la réorganisation ayant suivi le rachat
de la BII par la Société Générale en 2007, la
Société Générale Mauritanie fait partie des
premières banques de la place en termes d'effectif. Toutefois, elle fait
face à un marché local actuellement très concurrentiel
avec l'arrivée de nouvelles banques. En effet, la Mauritanie
compte aujourd'hui 18 banques dont 5 nouvellement implantées pour un
total de 3,5 millions d'habitants.
En janvier 2007 la Société
Générale Mauritanie, Société Anonyme au capital de
6 000 000 000 d'Ouguiyas s'implante en Mauritanie. Depuis c'est
avec la force d'un groupe international comptant plus de 157 000
salariés que la Société Générale
déploie en Mauritanie son modèle de banque universelle.
Chaque jour, la Société Générale
Mauritanie rend possible les projets des particuliers, accompagne le
développement des entreprises dans plusieurs ville du pays.
La Société Générale Mauritanie
accompagne au quotidien 2 000 entreprises dans différents secteurs.
Près de 200 personnes travaillent chaque jour pour satisfaire les
exigences de nos 30 000 clients. Elle compte actuellement treize agences
au service de ces clients
Organigramme de la Société
Générale Mauritanie
Sur la page suivante l'organigramme de la
Société Générale Mauritanie. Elle compte cinq
grandes directions et le secrétariat général:
direction d'exploitation, la direction des risques, la direction des ressources
humaines, la direction financière et la direction de la logistique.
Introduction
Apres les indépendances, le système bancaire
Mauritanien va connaître une période de relative stabilité
jusqu'à la profonde crise des années 1980 dont les mesures de
résorption vont consacrer la nouvelle banque. La
réforme du système et la redéfinition des rôles
aussi bien des acteurs que des autorités de tutelle aboutissent à
l'émergence des banques nouvelles notamment la Société
Générale Mauritanie.
C'est dans ce contexte qu'une direction connue sous une
direction du contrôle permanent été mise en place.
§ Bref aperçue de la direction de
contrôle permanent
La direction du contrôle permanent de la SGM est
supervisée par le SG. Cette direction regroupe les pôles
d'activités suivants : Le contrôle de la surveillance
permanente, la LAB_FT, la Surveillance Permanente, les Risques
Opérationnels, Le Plan de Continuité d'Activité et le
Juridique et la Conformité.
Elle a pour but d'animer le dispositif de la SP sur un
périmètre défini en collaboration avec le responsable pour
la filiale du pilotage et de l'animation des activités de Surveillance
Permanente, du contrôle des risques opérationnels (incluant le
continuité d'activité), de la conformité et de la lutte
anti blanchiment dans le but d'identifier et d'évaluer les risques, de
proposer et mettre en place des mesures correctrices et de vérifier
l'amélioration de ce dispositif.
En effet, ce dispositif bien défini, permet à la
SGM de se prémunir contre la survenance des risques
opérationnels, d'accompagner tous les collaborateurs de la filiale dans
la réalisation de la surveillance permanente et dans la conquête
de la culture du risque. Ainsi, le contrôle doit mettre en place un suivi
formalisé à la réalisation des plans correcteurs.
Section 1 : Présentation du back
office : Contrôle de la Surveillance Permanente
A. Contrôle de la Surveillance Permanente
1. Définition
Le Contrôle de la Surveillance Permanente est une
entité responsable du contrôle de la qualité de la
Surveillance Permanente et de l'animation du dispositif de la Surveillance
Permanente sur un périmètre défini. Il est, en
collaboration avec les Responsables de Service, son responsable
hiérarchique et le Contrôle Permanent. Il oeuvre à
l'amélioration continue du dispositif de la Surveillance Permanente et
à la réduction des risques opérationnels.
2. Description du Contrôle de la Surveillance
Permanente
1.1. Organigramme du CSP
Ci-dessous l'organigramme du CSP. Le CSP est rattaché
hiérarchiquement au Secrétariat Général,
fonctionnellement à la direction du contrôle permanent.
Secrétariat Général
Service Contrôle de la Surveillance Permanente
Responsable de CSP
Assistant 1
Assistant 2
Source : Nos travaux
Section 2 : Rôles et missions du
CSP
A. Rôles
Le Contrôleur de la Surveillance Permanente joue
succinctement plusieurs rôles et ce, comme suit :
Ä Définir en liaison avec le Responsable de la
Surveillance Permanente, le Responsable des Risques Opérationnels et en
cas de besoin le Responsable de la conformité, les contrôles de
Surveillance Permanente permettant de prémunir la filiale contre la
survenance de risques opérationnels, de risque d'image et de risque de
non-conformité.
Ä Accompagner les Responsables de services et les
délégataires de la Surveillance Permanente dans la
réalisation de la Surveillance Permanente et dans l'acquisition de la
culture Risques opérationnels
Ä Réceptionner et centraliser les travaux et les
faits validés par le responsable de département, assure les
relances pour le respect des délais
Ä Élaborer le calendrier et le
périmètre de missions de vérification en collaboration
avec le Contrôle Permanent en s'appuyant sur sa connaissance terrain
Ä Effectuer des missions de vérification
inopinées par sondage, en sélectionnant des contrôles
réalisés par les responsables de services.
Ä Surveillance formalisée des
procédures : vérifier la pertinence de l'échantillon,
vérifier la pertinence/exhaustivité des anomalies
détectées et s'assurer de la pertinence des plans d'actions et de
la correcte clôture des anomalies.
Ä Surveillance Permanente des comptes :
vérifier la correcte revue des comptes sensibles et l'apurement des
anomalies.
Ä Synthétiser les travaux de vérification
de la qualité de la Surveillance Permanente.
Ä Effectuer avec le Responsable d'agence une restitution
des travaux de vérification afin d'identifier les actions correctrices.
Ä Organiser avec le Responsable d'exploitation ou de
l'Unité Commerciale une réunion trimestrielle de restitution, de
mise au point et de validation des actions correctrices.
Ä Alerter sur les risques éventuels.
Ä Tenir des rencontres périodiques avec le
Contrôle Permanent.
Ä Être force de proposition auprès du
Contrôle Permanent pour faire évoluer le dispositif SP du
réseau.
B. Missions
Le Contrôle de la Surveillance Permanente a pour mission
de contrôler et garantir la sécurité et la validité
pour la bonne démarche des opérations. Il assiste les acteurs
pour faire face aux risques opérationnels.
1. Calendrier de missions
Un calendrier trimestriel est recommandé. Ce calendrier
est défini et adapté en fonction des ressources de
l'entité affectées au contrôle de la SP. A minima, les
missions de vérifications de la SP doivent être conduites une
fois par trimestre dans chaque agence ou département du siège. Il
convient d'envoyer des contrôleurs différents dans chaque agence
ou service du siège chaque trimestre (roulement des
périmètres des contrôleurs de SP à mettre en place).
Le contrôleur élabore son plan de mission et le valide avec le
Contrôle Permanent de SP (quelles seront les thèmes des futures
missions).
Ce plan de mission n'est pas communiqué aux
Responsables d'agence ou aux Responsables de services.
C. Durée d'une mission
Une mission dure normalement une semaine (1 jour de
préparation, 3 jours de mission, 1 jour de synthèse). La mission
doit intervenir lorsque le Responsable d'agence / Responsable de
département ou leurs adjoints sont là, d'où l'importance
de connaître les congés prévisionnels.
1.1 Différentes étapes de la mission
La mission du Contrôleur de SP se décompose en
quatre étapes:
a. Phase de préparation :
Toute intervention dans une agence/ un département
nécessite une phase de préparation avec le département
contrôle permanent de l'entité qui représente environ 1
journée.
Au cours de cette préparation, les
éléments suivant sont identifiés :
· Production de l'agence ou du département du
dernier trimestre et de la période en cours (si disponible) _ cette
information permettra de rapidement vérifier que le sizing des
échantillons est cohérent avec ce qui a été
prévu au départ
· Liste des comptes sensibles et mode de suivi de ces
comptes ainsi que la personne qui en est en charge
Le programme de contrôle peut s'élaborer de la
façon suivante :
Ä Sur les comptes sensibles, reprendre les comptes dont
le sens du solde est anormal par rapport au sens attendu
NB : Le Contrôleur de SP effectue
une extraction dans un outil des contrôles non effectués pour
demander les justifications de non réalisation aux responsables du
contrôle au cours de sa mission.
b. Mission de vérification
Dans le cadre des missions de vérification, le
contrôleur de SP se rend dans les agences, avant l'ouverture au public,
ou services concernés, sans s'annoncer. Il présente sa
pièce d'identité ainsi que son ordre de mission au Responsable
d'agence ou de département.
Il remet la liste des contrôles qu'il a
préparée au Responsable d'agence ou responsable de
département (ou leurs adjoints) qui doit lui transmettre l'ensemble des
dossiers de base afférents à ces dossiers pour procéder
ensuite aux contrôles. Les pièces à contrôler doivent
comporter :
- la date
- l'agence/le service
- la référence du contrôle et la
période contrôlée
- Les constats des anomalies
- référence des pièces
contrôlées (numéro dossier, numéro de pièce
comptable, etc.)
c. Phase de rédaction et
synthèse
Le contrôleur de SP reprend les éléments
sur la fiche et établit son dossier de synthèse.
Dans ce rapport il fait d'abord un commentaire sur les actions
sur lesquelles le responsable d'agence ou de département s'engageait
lors du dernier passage et leur statut. Par ailleurs, il met ensuite en
évidence les problématiques les plus importantes en
matière de qualité de SP.
Ä Contrôles déclarés inapplicables
alors que des opérations relevant de ce processus ont été
traitées sur la période
Ä Échantillons non conformes à la fiche de
contrôle etc.
d. Phase de restitution
A la fin de chaque mission, une réunion est
prévue sur place entre le contrôleur de SP et le Responsable
d'Agence ou de département pour restituer les constats de la mission
(cf. dossier de synthèse) et établir un état complet sur
la qualité de la Surveillance Permanente. Ils définissent
ensemble les plans d'actions qui doivent être mis en place pour corriger
les anomalies détectées et plus largement, pour
améliorer la qualité de la SP.
D. Acteurs de la surveillance permanente
1.1. Les agents
La sécurité au quotidien des agents leur permet
de faire face aux risques engendrés par leurs activités. Ils
doivent s'assurer que les contrôles sont faits au quotidien et en cas
d'anomalies de le faire parvenir à leur responsable.
1.2. Le responsable de service
Le responsable de service a pour missions de sensibiliser les
agents sur le respect des procédures des opérations.
Il fait une mise à jour périodique des comptes
sensibles et l'échantillonnage des contrôles à
réaliser, identifie les anomalies et les dysfonctionnements afin de les
corrigés et ce, souvent avec le responsable de la surveillance
permanente.
1.3. Le responsable de la surveillance
permanente
Celui-ci a pour rôle de vérifier l'ensemble des
activités liées au risque sur la surveillance permanente.
Section 3 : Dispositif de la surveillance
permanente
A la SGM, plusieurs procédures ont étés
mise en place afin qu'il y'ait une souplesse au niveau des risques.
Le but étant de situer les enjeux et les étapes
pour mettre en oeuvre la surveillance permanente et d'identifier le rôle
de chacun dans la maitrise des risques au quotidien et la surveillance
permanente.
§ Les procédures sensibles :
Les procédures sensibles sont des procédures
qui, si elles ne sont pas respecter font courir à la banque des pertes
financières, de dysfonctionnements etc.
§ Les comptes sensibles :
Les comptes sensibles sont des comptes qui, s'ils ne sont pas
surveiller entrainent des pertes ou peuvent utiliser pour y affecter des
fraudes.
1. Exemple de procédure
Pour une procédure, il y'a des acteurs qui sont
impliqués et chacun a son propre rôle à jouer, et ce comme
suit :
2. Supérieur hiérarchique
1. Le responsable de service
Celui-ci procède à une vérification et
valide la liste des procédures et comptes sensibles et l'organigramme
détaillé de la surveillance permanente et l'envoie au responsable
de la surveillance permanente.
Le responsable de service établit une liste des
procédures sensibles et une liste de comptes sensibles par
échantillonnage. Il établit l'organigramme détaillé
et le transmet au supérieur hiérarchique.
Le responsable de la surveillance permanente procède
à une validation au deuxième niveau des procédures et
comptes sensibles ainsi que l'organigramme.
Il crée souvent des organigrammes de la surveillance
permanente définissant le rôle de chacun pour chaque service.
Il joue aussi le rôle de formateur pour les acteurs.
Jadis, les contrôles se faisaient sur papiers. Mais, de
nos jours, avec l'évolution de la technologie, SGM utilise un logiciel
très performant pour réaliser les contrôles.
3. Le responsable de la surveillance
permanente
Source : Procédure élaborée par
Diallo Oumar Sileye
1.4. Outil de déclaration des contrôles
SGM utilise est un outil de déclaration
intégré pour réaliser les contrôles affectés
pour chaque services/ départements/ agences. Il y'a une fréquence
à définir, c'est à dire mensuelle, trimestrielle,
semestrielle ou annuelle.
En effet, c'est le manager qui assure les contrôles qui
doivent être fait ou en cas d'absence, le déléguer à
son assistant (déclarant) qui, après pourra enregistrer le
travail sans le soumettre. La soumission ne revient qu'au manager.
Dans le cadre du contrôle, une description
synthétique de l'échantillon à contrôler doit
être faite, c'est à dire, décrire l'échantillon
global et sur cette base l'échantillon effectué.
Pour clôturer le tout, il doit joindre un fichier comme
preuve du contrôle effectué.
Cependant, il faut noter que, le contrôleur de la SP, ne
peut effectuer aucune modification sur les déclarations faite sur cet
outil, il bénéficie d'un profil de superviseur.
1.5. Missions effectuées
Dans le cadre des contrôles, on a procédé
à une extraction de tous les contrôles effectués par agence
afin d'avoir une aperçue sur :
- Nombre de déclarations
attendus :
Ceci concerne le total des contrôles qu'une agence va
opérer sur une périodicité donnée, trimestriel
à titre d'exemple.
- Nombre de contrôles
réalisés :
Il s'agit des contrôles effectué, non
effectués, des contrôles sans opérations, incompatible et
ceux qui sont en cours de traitement. Tout ceci rentre dans le cadre du total
des contrôles à réalisés.
- Pourcentage des contrôles
déclarés :
Pour avoir le résultat du pourcentage des
contrôles déclarés, il suffit de multiplier le nombre de
contrôles réalisés par le nombre de contrôles
attendus divisé par 100.
Il arrive souvent dans une agence que les contrôles ne
se soient pas exécutés, dans ce cas, le pourcentage sera nul.
- Nombre de contrôles non_
réalisés :
N'entre dans le cadre seulement que les contrôles non
réalisés.
- Pourcentage des contrôles non
réalisés :
- Fréquence attendue
C'est la nature du contrôle. C'est à dire si le
contrôle est fait mensuellement ou trimestriellement.
- Nombre d'anomalies
déclarés :
Il s'agit des anomalies qui sont définies ou non.
Source : Tableau élaboré d'après
nos travaux
v Autres tâches réalisées par
le contrôleur de la surveillance permanente :
Le contrôleur de la surveillance permanente peut
être amené à effectuer d'autres missions dans d'autres
directions, telles que le suivi des erreurs de caisse, ou des cas de fraude,
etc....
Nous avons pu assister lors du stage, a des missions hors
contrôle de la SP, telles que :
· Erreur de caisse : une erreur de caisse
correspond, à une erreur d'exécution du caissier au moment de
versement ou de retrait d'espèces. Le contrôleur intervient, dans
la vérification en effectuant des rapprochements avec les états
de caisse et les dossiers des pièces de caisse afin de s'assurer que
toutes les pièces ont été correctement passées dans
le système.
· Inventaire des clés de la banque : d'autre
part, le Contrôle de la Surveillance Permanente a aussi pour mission de
faire l'inventaire des clés à dispositions des agents dans les
différentes agences et dans tous les services de la banque. Ceci a pour
objectif de répertorier les locaux ayant les doubles des clés que
ça soit les bureaux, les coffres, les portes d'entrées, les DAB
et de savoir le comment de l'accès, c'est à dire si c'est
à accès biométrique ou badge ; D'inventorier les
doubles que détient l'agent, le nombre total des clés avec
références ou sans références et les anomalies qui
en découlent.
Tout ce travail a pour but de minimiser autant que possible
les impacts d'éventuels risques sur la banque afin de garantir la
sécurité des opérations.
Section 4 : Les autres services du contrôle
permanent
Le contrôle permanent est composé d'autres
services tels que, les risques opérationnels (incluant la
continuité d'activité), de la conformité et de la lutte
anti blanchiment dans le but d'identifier et d'évaluer les risques, de
proposer et mettre en place des mesures correctrices et de vérifier
l'amélioration de ce dispositif.
A. Structure organisationnelle
1. Lutte anti blanchiment & le financement du
terrorisme (lab_ft)
1.1. Définition
Le blanchiment des capitaux consiste à rendre licite
l'argent provenant d'activités illégales. Le financement du
terrorisme est le fait de fournir ou de réunir des fonds dans
l'intention de les voir utilisés pour commettre un acte terroriste.
1.2. Objectifs
Au-delà d'une réglementation, ce dispositif
permet à la SGM de lutter contre le blanchiment d'argent et de faire
face aux risques financiers. Mais, aussi de lutter contre le financement du
terrorisme. Cela nécessite de la part de la banque plus
précisément du service de LAB - FT une attention
particulière, notamment des listes officielles des personnes suspectes
mais aussi des pays sous embargos. Sur cette base, ce service utilise un
logiciel très performant détaillé ci-dessous :
NB : Pour des raisons de secret
bancaire, j'ai choisie d'appeler l'outil utilisé par OMEGA
1.3. OMEGA
C'est un outil de détection des transactions suspectes
effectuées sur la base de données à la
Société Générale à hauteur d'un seuil. Une
fois ce dernier atteint, on parle de transactions pertinentes.
Ä Transactions Pertinentes :
On dit qu'une transaction est pertinente, lorsque le client
n'a pas l'habitude d'opérer certaines transactions. Suivant cette
transaction, l'équipe d'AMLO a mis en place un système de suivi
à savoir :
o Etude du dossier client
o Justificatif relatif à la transaction (toutes
renseignements relatif au retrait/ versement espèces)
o La provenance du montant et sa destination
La durée du traitement du dossier ne doit pas
dépasser 72 heures et une fois que les transactions deviennent
habituelles, la Commission d'Analyse des Informations Financières
(CANIF) devra être saisie.
Ä Transactions non Pertinentes
Ce sont des transactions non suspectes, habituelles
correspondant au profil du client, à son patrimoine et/ou à
l'activité qu'il opère.
Ä Les Personnes Politiquement Exposés (PPE)
Les personnes politiquement exposées (PPE), sont des
personnalités (inclus leur entourage) qui occupent ou qui ont
occupé des fonctions importantes dans le secteur privé ou
public.
Une fois l'ouverture du compte validé par AMLO, il
procède à la surveillance de toutes les transactions
effectuées par les personnes sensibles avec une vigilance très
renforcée.
2. Le service juridique et conformité
1.4. Le service juridique
Le service juridique effectue des taches de saisies et de
réquisitions. Ils traitent des dossiers de clients
décédés et procède à l'étude des
contrats soumis la validation, des cautions et conseils etc....
1.4.1. Saisies et réquisition
Pour ce qui est du domaine du service juridique, les saisies
sont une procédure civile par laquelle un créancier peut mettre
sous-main de justice les biens de son débiteurs par exemple les saisies
conservatoires, Du salaire etc.
Les réquisitions qui sont des conclusions
présentées par le représentant du ministère public
devant toutes les catégories de juridiction de l'ordre judiciaire ;
Lorsqu'une affaire lui est communiquée ou qu'il estime devoir le devoir
de faire connaitre son avis. Il faut noter que les saisies sont toujours en
arabe et requièrent la nécessité de les traduire en
français par une personne habilitée.
1.4.2. Gestion des dossiers de succession
Dès lors nous distinguerons 3 formes de clients
décédés à savoir :
- Le client engagé assuré
- Le client engagé non assuré
- Le client non engagé
1.4.2.1. Le client engagé
assuré
Il s'agit du client qui avait souscrit un prêt de leur
vivant et qui avait adhère à une police d'assurance.
S'agissant des clients décédés
engagés assurés, il est nécessaire de ressortir les
dossiers de crédit pour savoir le montant restant dû au moment du
décès. Ces clients étant assurés, leurs encours
seront remboursés par la police d'assurance auprès de la
banque.
1.4.2.2. Le client engagé non
assuré
Il s'agit du client qui avait souscrit un prêt de leur
vivant sans être assuré.
S'agissant du client décédé engagé
non assuré, le remboursement de l'encours du au moment de son
décès, est réclamé auprès de sa famille.
1.4.2.3. Le client non engagé
Il s'agit du client qui n'avait pas souscrit à un
prêt (aucun engagement) de leur vivant.
Enfin, le client décédé non
engagé, la banque doit remettre à la famille du défunt
(ses héritiers) tout le montant disponible sur son compte et
procédé à la fermeture
1.4.3. Validation des contrats, cautions et
conseils
Ce volet concerne la vérification de la
conformité des dossiers des prêts aux modèles disponibles
dans le répertoire des contrats standards.
Une fois cette vérification faite et qu'aucune anomalie
découverte, les dossiers de prêts seront ensuite
validés.
1.5. Conformité
Le suivi légal des instructions est assuré parle
service de la conformité du moment que celui-ci dispose de tous les
documents émis par la BCM.
C'est dans ce sens, qu'un rapport est établi pour
vérifier toute réserve qui pourrait être à
l'encontre de l'activité de la banque et une veille réglementaire
pour suivre l'évolution des règlements, lois de la BCM est
remontés en temps réel au prés de tous les
départements concernés.
A titre d'exemple, la diffusion d'une nouvelle
réglementation par la BCM concernant l'octroi des crédits.
Section 5 : Risque opérationnel
1. Définition
Le risque opérationnel désigne le risque de
perte résultant d'une inadaptation, d'une défaillance, de
dysfonctionnement de système interne et d'événements
externes.
1.6. Objectifs
Le risque opérationnel est présent à tous
les activités de la banque. En effet, il repose sur l'organisation des
organes du contrôle interne comprenant ainsi la surveillance permanente.
Celui-ci vise à optimiser l'efficacité dans le cadre du respect
de la gestion des procédures et des méthodes.
En outre, l'objectif majeur des risques opérationnels
concerne l'indentification du risque et la mise en place des plans d'actions
afin de contrôler et minimiser les risques inopinés.
1.7. Classification des événements de
risque opérationnel retenue par le groupe Société
Générale
Source : Société
Générale
Cependant, dans le cadre de prévention du risque
opérationnel, j'ai eu à effectuer un travail sur les indicateurs
clés de risque (IR) pour minimiser les pertes potentielles.
1.8. Gestion des indicateurs de risque
Les indicateurs de risque ont pour but de nous alerter sur
d'éventuelles pertes à venir. Ses indicateurs doivent être
prévisibles, c'est à dire qu'ils doivent permettre à la
banque de faire apparaitre des sources de risques résultant de
dysfonctionnement par exemple le lancement d'un nouveau produit, la rotation
des employés, panne de systèmes, suivi des comptes etc.
En effet, pour ce faire, ces indicateurs comportent un seuil
minimum, et lorsque celui-ci est atteint ou est en alerte, un plan de suivi
devrait être mis en place afin d'identifier les risques et de minimiser
leur impacts et aussi mettre en place un plan d'action pour améliorer
les opérations à réaliser.
1.9. Cas pratique : Suivi des indicateurs de
risque
Sous la supervision du responsable de la surveillance
permanente, j'ai eu à faire un suivi et une analyse des indicateurs de
risque au niveau de chaque agence. Ce travail s'est déroulé comme
suit :
- Vérification de la qualité des
données des IR :
Il s'agit de s'assurer de la conformité entre le nombre
de la dernière valeur et les données de la valeur trimestrielle
et de vérifier la correspondance des dates de fin de trimestres pour
chaque IR donné à savoir le nombre de clients par conseiller
à la clientèle entreprises, le nombre de clients par conseiller
clientèle professionnels, le nombre de clients par conseiller
clientèles particuliers, le suivi des comptes dormants, les performances
atypiques des chargés à la clientèle.
Ensuite, vérifier si le seuil n'est pas atteint. Dans
le cas ou, les données de la valeur De l'IR dépasse le seuil,
cela nécessite de mettre un plan d'action pour corriger les
faiblesses.
NB : Il arrive qu'on ne
trouve aucun renseignement sur un IR donné
- Calcul de la valeur des IR
Il s'agit de d'additionner toutes les valeurs sur le nombre
total des agences pour trouver le total de valeur pour chaque IR
AGENCES
|
ANOMALIES
|
A
|
* IR c_c : Conformité entre dernier
valeur et donnes valeur trimestriels. Pas de correspondance entre les dates
(30/10/2015 _30/092015)
* IR_A2_1 : Donnée IR trimestrielle non
renseigné
|
B
|
* IR a_a Incohérence au niveau des dates
*IR_b_b Incohérence au niveau des dates
* IR c_c: Dernière valeur et date non actualisée
*IR_A2_1: Aucun renseignement
* IR Z1: Aucun
renseignement
* IR_A2: Mal renseigné
* IR_A2_1: La date et la dernière valeur
ne sont pas cohérent avec les données trimestrielles
|
C
|
* IR_a1 : Aucun renseignement IR_a2 : Aucun
renseignement
|
D
|
* IR c_c : date de valeur ne correspond pas au
donnée trimestrielle (valeur IR) également pour la date (30/09/15
et 30/06/15)
* IR a_a : Aucun renseignement
* IR b_b : Aucun renseignement
|
E
|
* IR_A2: Incohérence entre la
dernière valeur et les données de la valeur de l'IR, de
même que la date
|
F
|
* IR c_c : Mal renseigné
(dernière valeur et donnée trimestrielle ne sont pas conformes)
de même que la date (31/03/2015 et 30/09/15)
* IR z1 : Aucun
renseignement
* IR_A2_1 : Pas de renseignement au niveau de la
dernière valeur et de la date
|
G
|
* IR z1 : Aucun renseignement
|
H
|
* IR_a_a: Les données trimestrielles n'ont
renseignées
* IR Z1: Aucun renseignement
* IR_A2_1: Incohérence de la dernière valeur avec
les données trimestrielles
|
I
|
* IR c_c : Absence de plan d'action
* IR_A2 : donnée de la valeur de l'IR dépasse le
seuil (Pas de plan d'action)
* IR z2 : Absence de plan d'action
|
J
|
* IR Z1 : Aucun renseignement
* IR_A2_1 : Cohérent mais absence de pourcentage
|
Source : Tableau élaboré d'après
nos travaux
NB : Pour des raisons de secret
professionnel, j'ai décidé de renommer les IR autrement et
classifier les noms des agences par lettre alphabet.
2. Mise en place d'un plan de continuité
d'activité
1.10. Objectifs
Le plan de continuité d'activité a pour
objectifs de :
- Maintenir les activités de la banque en cas
d'arrêts des activités
- Protéger son personnel, ses actifs et donc son groupe
et continuer à délivrer à ses clients un service de
qualité
1.11. Description du plan de continuité
d'activité
L'objectif étant de Minimiser autant que possible les
impacts d'éventuels sinistres sur les clients, le personnel et donc le
groupe.
En effet, il y'a plusieurs phases à suivre pour mettre
en place un plan de continuité d'activité. Cependant, nous
essayerons juste d'expliciter la première phase qui est
subdivisée en trois étapes pour décrire un plan de reprise
pour les activités à secourir
L'objectif étant de Minimiser autant que possible les
impacts d'éventuels sinistres sur les clients, le personnel et donc le
groupe.
En effet, il y'a plusieurs phases à suivre pour mettre
en place un plan de continuité d'activité. Cependant, nous
essayerons juste d'expliciter la première phase qui est
subdivisée en trois étapes pour décrire un plan de reprise
pour les activités à secourir
Ä Etape 1 : Identification des points
critiques
Celle-ci varie selon leur nature et la
périodicité. Elles peuvent être quotidiennes par exemple la
clôture de fin de journée, mensuelles à l'instar des
versements de paies aux salariés, client etc., trimestrielles, annuelles
et ponctuelles comme l'acquisition d'une filiale.
Ä Etape 2 : Analyse des impacts
C'est la démarche utilisée pour suivre
l'évolution des sinistres. Tout responsable opérationnel est
responsable de son périmètre.
L'analyse de ses impacts s'effectue selon une grille d'analyse
avec les catégories d'impacts, des marques d'impacts etc.
Ä Etape 3 : Evaluation de la criticité
C'est le niveau de l'impact d'une activé pour voir si
le niveau de l'arrêt est vital c'est à dire que si l'arrêt
est inacceptable et quelles en seront les conséquences, secondaire voir
non prioritaire.
Apres cela, il est nécessaire de définir une
stratégie de continuité d'activité en sélectionnant
les activités à reprendre, en définissant les objectifs
à atteindre, et l'expression des besoins liées au besoin. Pour
faire face à d'éventuels arrêts d'activités, la
banque a mis en place un site de replis pour sauvegarder ces données
ainsi continué de satisfaire les exigences de sa clientèle face
à un quelconque sinistre.
En outre, dans le cadre de la continuité
d'activité, j'ai eu à remplir une procédure de
l'activation de l'annuaire PCA en cas de rotation du personnel pour chaque
agence et cela pour un réseau donné (Nord/Sud).Cette
procédure concerne tous le personnel exerçant au sein de la
Société Générale Mauritanie.
Conclusion
Le risque opérationnel représente un enjeu
auquel l'ensemble des acteurs bancaires doivent prendre en
considération notamment dans le pays comme la Mauritanie, qui a fait
l'adoption de plusieurs programmes fondés émanent de la BCM.
Par ailleurs, pour qu'un contrôle soit performant, il
faut l'appropriation de l'ensemble des procédures du contrôle de
la surveillance permanente afin qu'il soit compris par le personnel tout
entier.
Chacune de ces taches, utiles au service et au bon
fonctionnement de l'activité du risque opérationnel de la SGM, se
sont inscrites dans la stratégie de celle-ci et plus
précisément celle su service CP.
Conclusion générale
Quoi qu'il en soit, un risque opérationnel mal
apprécié peut entraîner des conséquences gravement
préjudiciables pour toute institution financière. Les effets de
la globalisation, de l'instabilité climatique, de la montée du
terrorisme, de la crise financière, de la multiplication des nouvelles
technologies ont provoqué un accroissement relatif du risque
opérationnel.
Une fois qu'il est spécifié dans ses grandes
lignes, un modèle de mesure, indépendamment de sa forme et de son
degré de technicité, doit impérativement s'ancrer dans un
système intégré de gestion du risque opérationnel.
Cela permet de se sentir confortable sur deux points. Au fur et à mesure
du développement du modèle de mesure, on est assuré que
les différentes hypothèses, modifications et aménagements
divers sont envisagés en cohérence avec la ligne directrice
fixée par le Risk management. Et c'est aussi une garantie que ces
ajustements successifs s'alignent sur les processus de gestion
déjà en place dans l'institution.
La réforme de Bâle II contraint les institutions
bancaires européennes à mieux comprendre, quantifier et
maîtriser le risque opérationnel. Il est clair cependant, qu'il
n'existe pas, et qu'il n'existera probablement jamais, de solution
«clés en main» face à ce type de risque. Simplement, il
est indéniable qu'en actionnant une infrastructure de support et en
réduisant leur temps de réaction, les banques font un premier pas
de géant vers une stratégie globale plus performante.
Références bibliographiques
Ouvrages
[1]. Analyse et impact du risque
opérationnel dans le secteur bancaire (2009). Mourad, A.
(2011).
[2]. La gestion des risques pour les
systèmes d'information. Mayer N & Humbert J.P (2006)
[3]. Revue de la littérature: Risque
Opérationnel Jezzini. M. (2005).
[4]. La réévaluation du risque
de solvabilité et de liquidité : le point de vue du superviseur.
Revue d'économie financière, 117-128. Nouy, D. (2011).
[5]. La théorie du système
général: Théorie de la modélisation. Jean louis le
moigne-a emcx. Le Moigne, J. L. (1994).
[6]. Théorie et pratique de l'audit
interne. Jacques Renard (2010)
[7]. Les développements récents
de la mesure du risque opérationnel, Frantz Maurer
[8]. Basel Committee on Banking Supervision,
Working Paper on the Regulatory Treatment of Operational Risk,
September 2001.
[9]. Basel Committee on Banking Supervision,
the New Basel Capital Accord - Third Consultative Paper,
April 2003.
[10]. Principes fondamentaux pour un
contrôle bancaire efficace. Par Comité de bale sur le
contrôle bancaire, septembre 2012
Articles
[1]. Les métiers du risque et du
contrôle dans la banque. Dan Chelly & Stéphane
Sébéloué (Mars 2014)
[2] .Libération : La faillite de la banque
d'affaires britannique Baring Brothers menace les marchés
financiers ; Par Renaud de LA BAUME 27 février
1995
[3]. Le Parisien : 1988-2008 : les dix plus grands
scandales financiers
Mémoires
[1]. Conception d'une cartographie des
risques opérationnels liés à la gestion des stocks :
cas du magasin central de l'ASECNA Dakar (Sénégal). Saidou
Dominique Yoda 2009
[2]. Gestion des risques bancaires :
Définition, mesures, gestion, déterminants et impacts sur la
performance. Par Med Slilm Ben Mahfoudh Maalej Bilel, 2007
[3]. Contribution du contrôle interne
à la gestion des risques opérationnels d'une banque : Cas de
la CBC. Par Daris Nasere Nanseu, 2011
[4]. Le contrôle interne, un outil de
sécurisation des opérations bancaires. Par Gerard Edon, 2008
[5].Le dispositif de maitrise des risques
& le contrôle interne au sein des établissements de
crédit. Par Hicham Zmarrou, thèse professionnelle 2005-2006
Sites web
[1].
http://www.sgm.mr/
[2].
http://www.lafinancepourtous.com/
[3].
http://www.edubourse.com/
[4].
https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_financi%C3%A8re_de_janvier_2008
Table des matières
Introduction
générale......................................................................................1
Chapitre I : Concept de contrôle interne et
du risque opérationnel...........................5
Introduction................................................................................................6
Section 1 : Notion de contrôle interne :
Historique, définitions, principes fondamentaux et enjeux
.......................................................................................................7
A. Historique, définition, et principes
fondamentaux............................................7
1. Historique et
définitions..........................................................................7
2. Principes fondamentaux
........................................................................10
B. Les enjeux du contrôle
interne.................................................................12
1. Le contrôle interne comme outil de fiabilité
de l'information............................12
2. Le contrôle interne comme outil de respect des lois,
règlements et contrats............14
3. Le contrôle interne comme outil de fonctionnement
des processus internes............15
Section 2 : Risque opérationnel dans le secteur
bancaire...........................................15
A. Le management du
risque................................................... ..................15
1. La notion du risque
bancaire...................................................................15
2. Typologie des risques
bancaires...............................................................16
2.1. Le risque de
crédit..............................................................................16
2.2. Le risque de
marché............................................................................16
2.3. Le risque
opérationnel..........................................................................17
B. Composantes et différentes formes du risque
opérationnel................................18
1. Composantes du risque
opérationnel.........................................................18
1.1. Le risque de défaillance
opérationnelle......................................................18
1.2. Le risque opérationnel
stratégique............................................................18
2. Les différentes formes du risque
opérationnel...............................................19
3. Conséquences et exemples du risque
opérationnel..........................................20
3.1. Conséquences du risque
opérationnel........................................................21
3.2. Exemples du risque
opérationnel.............................................................22
Conclusion................................................................................................23
Chapitre II : Contraintes au contrôle
interne dans la maitrise du risque opérationnel...24
Introduction................................................................................................25
Section 1 : Présentation du cadre opérationnel
du marché bancaire.................................25
A. Les déficiences au contrôle
interne............................................................25
1. Les limites du contrôle
interne.................................................................25
2. Les limites de la règlementation
baloise......................................................28
3. Une réponse à ces
limites.......................................................................28
Section 2 : La difficile prise en compte du risque
opérationnel à tous les niveaux de la
banque......................................................................................................31
B. Evolution organisationnelle des banques par rapport au
risque opérationnel............31
1. Les lignes métiers et les
opérationnels........................................................32
2. Les métiers transversaux face aux risques
opérationnels...................................33
3. La conception d'un modèle de mesure du risque
opérationnel............................33
3.1. L'assurance de l'apport du
modèle...........................................................34
3.2. Les écueils à éviter lors de
l'implantation...................................................35
4. Suggestions pour une meilleure maitrise du risque
opérationnel..........................37
Conclusion............................................................................................37
Chapitre III : Environnement de la banque
Société Générale Mauritanie, prise de connaissance
et diagnostic du système de
contrôle...............................................38
Historique du Groupe Société
Générale...............................................................39
Introduction............................................................................................. ..43
Section 1 : Présentation du back office :
Contrôle de la Surveillance Permanente..............43
A. Contrôle de la Surveillance
Permanente......................................................43
1.
Définition.........................................................................................43
2. Description du Contrôle de la Surveillance
Permanente...................................44
2.1. Organigramme du
CSP.....................................................................44
Section 2 : Rôles et missions du
CSP..................................................................44
3.
Rôles...................................................................................................44
3.1.
Missions......................................................................................45
4. Calendrier de
missions..............................................................................45
4.1. Durée d'une
mission........................................................................46
4.2. Différentes étapes de la
mission..........................................................46
a. Phase de
préparation :..........................................................................46
b. Mission de
vérification........................................................................46
c. Phase de rédaction et
synthèse................................................................47
d. Phase de
restitution ............................................................................47
5. Acteurs de la surveillance
permanente............................................................47
5.1. Les
agents....................................................................................47
5.2. Le responsable de
service......................................................................48
5.3. Le responsable de la surveillance
permanente...............................................48
Section 3 : Dispositif de la surveillance
permanente................................................48
6. Exemple de
procédure...............................................................................48
6.1. Outil de déclaration des
contrôles.........................................................49
6.2. Missions
effectuées.............................................................................50
Section 4 : Les autres services du contrôle
permanent..............................................52
B. Structure
organisationnelle.....................................................................52
1. Lutte anti blanchiment & le financement du terrorisme
(lab_ ft)........................52
1.1.
Définition........................................................................................52
1.2.
Objectifs..........................................................................................52
1.3.
OMEGA..........................................................................................53
2. Le service juridique et
conformité ................................................................53
2.1. Le service
juridique..............................................................................53
2.1.1. Saisies et
réquisition.............................................................................54
2.1.2. Gestion des dossiers de
succession............................................................54
2.1.2.1. Le client engagé
assuré.....................................................................54
2.1.2.2. Le client engagé non
assuré...............................................................54
2.1.2.3. Le client non
engagé........................................................................54
2.1.3. Validation des contrats, cautions et
conseils ................................................55
2.2. Conformité
.......................................................................................55
Section 5 : Risque
opérationnel........................................................................55
3.
Définition..............................................................................................55
3.1.
Objectifs..........................................................................................55
3.2. Classification des événements de risque
opérationnel retenue par le groupe Société
Générale..........................................................................................56
3.3. Gestion des indicateurs de
risque..............................................................56
3.4. Cas pratique : Suivi des indicateurs de
risque................................................56
4. Mise en place d'un plan de continuité
d'activité................................................59
4.1.
Objectifs..........................................................................................59
4.2. Description du plan de continuité
d'activité................................................59
Conclusion.................................................................................................59
Conclusion
générale.....................................................................................61
Figure
1.......................................................................................9
Figure
2.......................................................................................30
Figure
3.......................................................................................30
Figure
4.......................................................................................36
Figure
5.......................................................................................49
Tableau
1......................................................................................51
Tableau
2......................................................................................58
Références
bibliographiques...............................................................63
* 1Comité de la
Règlementation Bancaire et Financière est une institution fixant
des prescriptions au secteur bancaire en suivant les orientations
définies par le gouvernement. Ce comité fixe notamment les normes
en matière de prudence, ou encore organise le marché
interbancaire.
* 2Le 14e principe
(gouvernance d'entreprise) de contrôle bancaire fait partie des principes
fondamentaux pour un contrôle interne efficace établit par le
comité de bale sur le contrôle bancaire lequel est un forum ou
sont traités de manière régulière (quatre fois par
an) les sujets relatifs à la supervision bancaire.
* 3 Enron, groupe
d'énergie texan a créé 3000 sociétés
offshore pour dissimuler ses pertes, contrôler le prix de
l'énergie.
* 4 Vivendi est une
multinationale française spécialisée dans la communication
et le divertissement.
* 5 Bernard Madoff est un
financier américain condamné pour escroquerie.
* 6 Sarbanes-Oxley est une
loi visant à protéger les investisseurs en améliorant
l'exactitude et la fiabilité des publications des entreprises
conformément aux lois sur les valeurs mobilières, ainsi
qu'à d'autres fins apparentées
* 7Le Comité de
Bâle sur le contrôle bancaire se compose de représentants
des autorités de contrôle bancaire et des banques centrales de
pays suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine,
Australie, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Corée, Espagne,
États-Unis, France, Hong-Kong RAS, Inde, Indonésie, Italie,
Japon, Luxembourg, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Singapour,
Suède, Suisse et Turquie.
* 8 L'Autorité des Marchés
Financiers (AMF) est une autorité publique française
indépendante créée en 2003, dotée de la
personnalité morale et disposant d'une autonomie financière, qui
a pour missions de veiller à la protection de l'épargne investie
dans les instruments financiers, à l'information des investisseurs, au
bon fonctionnement des marchés d'instruments financiers.
* 9 Description et planification
des missions d'audit sur une période variant selon
l'établissement bancaire
* 10 Le règlement 97-02
est relatif au système de contrôle interne des
établissements de crédit.
* 11 Arbitrage : C'est une
opération financière assurant un gain positif ou nul de
manière certaine. Il s'agit de profiter d'inefficiences temporaires de
prix entre différents titres ou contrats.
* 12La surveillance des risques
et des limites est une composante essentielle du management des risques, elle
est dévolue aux contrôles de premier et de deuxième
niveau.
* 13 Mais son
périmètre de compétence s'étend à tous les
risques, et plus particulièrement aux risques opérationnels.
* 14A ce propos, il n'est
jamais inutile de rappeler qu'un modèle n'est rien d'autre qu'une
représentation simplifiée de la réalité, autrement
dit du risque véritable encouru. Par conséquent, il ne faut
jamais perdre de vue qu'un modèle de mesure ne produit qu'une estimation
du risque réel, et rien de plus.
* 15Les quants ou analystes
quantitatifs sont des matheux qui font des "maths durs" afin de
développer de nouveaux modèles de pricing (tarification), de
mesure des risques...
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