2.1.2- Politique de sécurité alimentaire
Cette section aborde dans un premier temps l'historique de la
politique de sécurité alimentaire et dans un second temps la
politique de sécurité alimentaire au Bénin.
2.1.2.1- Historique de la politique de sécurité
alimentaire
Le concept de sécurité alimentaire tire ses
origines des diverses concertations au plan mondial destinées à
éliminer la faim et la malnutrition. Au rang de ces concertations,
rappelons les consultations de 1979 organisée sous l'égide du
Conseil Mondial de l'Alimentation (CMA) et qui a donné corps à la
notion de "Stratégie alimentaire". Le thème central de ces
consultations était de « recenser les principaux obstacles à
l'accroissement de la production et de la consommation alimentaires, et de
formuler des propositions précises quant aux moyens de les surmonter
» Ces consultations ont fait ressortir la nécessité
d'accorder davantage de place aux politiques alimentaires nationales dans le
cadre d'une nouvelle structure d'aide internationale coordonnée. Une
stratégie alimentaire nationale bien conçue répondait
à ce type de nécessité car elle amènerait à
établir des priorités d'investissements qui placeraient au coeur
du processus de développement, la satisfaction des besoins alimentaires
des populations. La finalité des stratégies alimentaires
nationales est d'amener les pays en développement à atteindre un
degré d'autosuffisance alimentaire supérieur. L'objectif des
Nations Unies de voir la faim éliminée dans le monde avant la fin
du siècle dernier, amena la Communauté Internationale à
organiser la Conférence Internationale sur la Nutrition en
décembre 1992 et les Sommets Mondiaux de l'Alimentation (SMA et SMA + 5)
respectivement en 1996 et 2002 à Rome. Ces fora internationaux ont
permis d'explorer d'autres pistes pour aborder la résolution des
problèmes d'alimentation et de nutrition aux plans national,
régional et mondial. A ces occasions, les Chefs d'Etat et de
Gouvernement se sont engagés individuellement et collectivement à
réduire de moitié le nombre de sous-alimentés et de
malnutris à l'échéance de 2015. Ce que vinrent
entériner plus tard les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) dont le tout premier vise expressément
l'élimination de l'extrême pauvreté et de la faim, alors
que six (6) des huit (8) objectifs se préoccupent directement ou
indirectement de la lutte contre la malnutrition.
La Déclaration du Sommet mondial de l'Alimentation et
le Plan d'Action qui en découla ont mis l'accent sur la «
sécurité alimentaire » et mirent en exergue les sept
engagements pris par les Dirigeants et Plénipotentiaires du monde.
L'engagement n° 3 est à ce titre édifiant et précise
ce qui suit : «Nous poursuivrons des politiques et méthodes
participatives et durables de développement alimentaire, agricole,
halieutique, forestier et rural dans les régions à potentiel
élevé comme dans celles à faible potentiel, qui sont
essentielles pour assurer des approvisionnements alimentaires adéquats
et fiables au niveau des ménages ainsi qu'aux échelons national,
régional et mondial, et lutterons contre les ravageurs, la
sécheresse et la désertification, considérant le
caractère multifonctionnel de l'agriculture»
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