3.2.2.2 Un système
pas ou très peu méritocratique
En RDC, les nominations aux postes importants de
décision sont faites non sur base d'un système
méritocratique comme c'est le cas dans beaucoup de pays
émergents, mais plutôt sur base d'affinités politiques,
personnelles, parfois même confessionnelles. C'est un système qui
ne favorise pas le progrès, car ne récompensant pas toujours les
plus méritants.
La nécessité de surmonter cet obstacle s'inscrit
dans la poursuite de l'objectif d'émergence, car l'émergence
nécessite que l'action de l'Etat soit efficace. Le pragmatisme est de
rigueur si on veut atteindre l'émergence, il importe donc de s'entourer
de personnes efficaces dans leur travail. Comme disent les anglosaxons
«put the right person in the right place». Nous proposons donc que
les membres du gouvernement ainsi que ceux de l'administration publique soient
recrutés sur base de concours et évalués
régulièrement, en utilisant les méthodes de gestion des
ressources humaines et le système de notation des grandes entreprises
multinationales. Cela permettra d'avoir une meilleure justice sociale et au
service de l'Etat des personnes efficaces, l'efficacité étant un
élément important pour la conduite des politiques publiques.
3.2.2.3 Les
mentalités rétrogrades
La révolution des mentalités est un des plus
grands défis à surmonter en RDC, et qui conditionne
significativement la réalisation de l'émergence. En effet, nous
considérons qu'il est de l'obligation des politiques d'impulser le
changement dans le chef des mentalités, en menant le combat contre les
antivaleurs et toutes les pratiques qui ne favorisent pas le
développement. Les mentalités rétrogrades se traduisent au
niveau politique par les pratiques telles que la corruption, la concussion, les
détournements de fonds publics, qui sont des antivaleurs contre
lesquelles tout gouvernement qui vise l'émergence devrait
s'ériger. Dès lors qu'au plus haut niveau ces pratiques passent
sans que leurs auteurs ne soient punis, la base les considère comme
normales et elles deviennent la norme dans la société.
Il est donc important de punir sévèrement les
auteurs d'actes tels que la corruption, les détournements de fonds
publics. Il faut vaincre l'impunité régnante dans le pays. Le
défi de surmonter la barrière des mentalités
rétrogrades doit s'opérer dans toutes les sphères
sociales, depuis les politiciens jusqu'au petit peuple, en passant par
l'administration publique et le pouvoir judiciaire. Il faut donc promouvoir la
bonne gouvernance, la transparence dans la gestion des affaires publiques.
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