Contribution à la ptrotection du lac tanganyika par ses riverains, cas de la population de la presqu'àŪle d'Ubwari en territoire de Fizi/Sud-Kivu( Télécharger le fichier original )par JYS JEAN-PIERRE YUSUFU SUNGWE ISDR/Goma/RDC - Licence 2016 |
Tableau N°II. Quelques espèces de poissons majoritaires dans le lac Tanganyika
Sources : M.FERNAND.L.POLL et al24(*) De ce tableau,les noms commerciaux et vernaculaires des poissons sont pris selon les sites de pêche, lesstholotrissatanganyikae, lesluciolatesstapersii, latesangustifrons, boulengerochromis et limnotrissamiodon,sont les poissons beaucoup ciblés par les pêcheurs et on estime une production annuelle de « 165.000 à 20.000tonnes des poissons repartis selon la surface totale du lac que chaque pays riverain occupe »25(*). Cette productivité étant dépendante d'une région à l'autre, elle est plus forte dans les eaux côtières et dans la zone de l'upwelling (zone de remonté d'eaux profondes). D'une manière claire, le groupement et les causes d'évolution de la biocénose sont fonctions des caractéristiques du milieu et de leur dynamisme(l'action : influence exercée par le biotope sur la biocénose, la réaction : influence exercée par la biocénose sur son biotope, la coaction : influence que les organismes exercent les uns sur les autres. Pour conclure à ce volet, il sied de signaler que les animaux et les plantes d'un milieu sont tous plus ou moins dépendants des uns des autres. Alors, la raréfaction ou la disparition d'une espèce a des répercussions sur l'ensemble de l'écosystème auquel elle appartient. b). LA PRESQU'ILE D'UBWARI La presqu'île d'UBWARI est une entité dirigée par le MWAMIde la tribu BAMBWARI issu de la famille « KISESA » originaire de BURUNDI (selon les traditions du milieu).Chaque MWAMI porte le titre honoraire de KISESA.Tout UBWARI est une chaîne de montagnes à terres fertiles qui s'étendent de RASI à KARAMBA où le seul moyen de transport estlacustre.Elle connaît une forte immigration d'unités de pêches en provenance de différentes contrés telles le BURUNDI (RUMONGE, KIGWENA), la TANZANIE (KAZINGA, MTANGA), UVIRA,BARAKA, LWEBA,... et on y trouve pas moins de 450unités de pêches dont la rive Est bat record de cette multiplicité en raison de son voisinage avec plusieurs sites de pêche et marchés tant nationaux qu'internationaux. Au lac Tanganyika, particulièrement en presqu'ile d'UBWARI, la pêche principale porte sur le ndakala (stolotrhrissatanganikae) et le lumbu (limnothrissamiodon), clupéidés de la taille d'une petite sardine : 8cm/8g pour le ndakala et 15 à 17cm/30g pour le lumbu. Elle porte aussi sur quelques voraces : le Lates (sangara), le Lutiolates (mukeke), le Bathybates (mubangabanga), le Bulangtrochromis (kuwe), et les siluridés. Le ndakala est exploité par 90% de pêcheurs. Cette pêche n'est possible que par les nuits calmes et sans lune ; il se capture au moyen d'une immense épuisette (lusenga) à l'aide d'une lumière placée à l'avant de la pirogue (kitato) qui attire et concentre les poissons au tour de l'embarcation. Cette pêche est dépendante des phases lunaires, des vents violents saisonnières (mois de juillet et septembre : Sabasaba, Kaskasi, Mwera, ...appellations du milieu), affectée par l'usage des engins de pêche prohibés ou illicites (senne de plage, filet maillant, filets de petites mailles, pêche à la moustiquaire, pêche dans les zones de frayère, pêche aux alevins,...).Les jeunes garçons de 12 à 15ans cherchent à manger pour leurs familles et pendant l'abondance des captures ils ne partent pas à l'école, ce qui les handicape à la bonne scolarité. Pour s'échapper à ce malheur, bon nombre de familles, envoient et scolarisent leurs enfants hors la presqu'île. Les femmes s'occupent plus de l'agriculture et souvent, elles pêchent par moustiquaires et les hommes sont les grands pêcheurs de toute type et technique de pêche.Les plages de pêches servent à 95%des marchés et les lieux quotidiens de vente et traitement des poissons frais en utilisant trois méthodes. - Le séchage au soleil, principal procédé employé pour le stholotrissatanganikae et le lumnotrissamiodon.Les poissons sont étalés dans un terrain aménagé sur le calcaire extrait dans le lac (rubuga), sur les étalagesou sur les grillages dans une durée de 3 jours pendant la saison sèche et 5 jours pendant la saison de pluie. - Le fumage ou la fumaison, procédé employé surtout pour les lutiolatesstapersii (mkeke),latesniloticus (singa), et autres poisons. Ce fumage se fait à chaud, soit sur un four ouvert, soit sur un étalage placé au-dessus du feu (kahala, lùtalo) à l'aide des bois comme combustibles, placé au moins à une distance de 1m entre le feu et l'étalage pendant 1ou 2 jours selon les espèces à traiter. Ce procédé est dangereux du fait qu'il est une cause de la disparition des forêts d'UBWARI et provoque les maladies respiratoires et pulmonairespar la fumée. - Lasalaison ou le salage, utilisé pour tout grand poisson. On coupe les poissons avec le couteau en commençant sur les nageoires pectorales (du dos) vers le ventre en enlevant les intestins puis on les sale et on les étale sous soleil ou sur le feu. Le stockage et la conservation des poissons déjà traités se font dans des maisons parfois,non ventilés servant en même temps d'habitation humaine et animale. Ces poissons sont emmagasinés aussi dans des huttes et hangars de fortune, déposés par terre (cas de pêches migratoires). Par manque des lieux de stockage appropriés, les pêcheurs vendent les poissons à tout prix possible (cas d'abondances des captures et poissons mouillés par la pluie après leur traitement.Plusieurs investisseurs, commerçants, bûcherons, fabricants d'embarcations, réparateurs, couturiers et autres y viennent s'installer.Ces étrangers viennent avec des autorisations de l'exploitation et de production signées par les autorités hiérarchiques.L'élévation des demandes en ressources naturelles amplifie la surexploitation des R.N d'UBWARI. Selon les données de COMESA « en 2006, 64% du bois de la RDC, particulièrement de la presqu'île d'UBWARI ont été importé au BURUNDI en passant par RUMONGE et NYANZA »26(*).Dans l'optique réelle, c'est la demande qui détermine le niveau d'activités et, par suite le niveau d'emploi.Selon les études entreprises par les chercheurs japonais sous supervision de l'IRSAC/UVIRA, dans les eaux de FIZI à PEMBA/MUNENE, à LWEBA, à SOMBWE et tout axe DINE-YUNGU, le lac Tanganyika vers ses abords, héberge des espèces aquatiques très recherchées pour l'élevage en bols d'aquarium dans tous les hauts lieux (parlais royaux, résidences présidentielles, hôtels et maisons d'exposition scientifique, culturelle et touristique) à travers le monde.Il se vérifie aussi que certaines espèces aquatiques d'UBWARI contiennent de substances médicales permettant les traitements des maladies délicates.Les poissons comme lekowé, le mbanga et le walùbao sont parmi les poissons qui ont longtemps séduit les colonisateurs Belges séjournant dans le territoire de FIZI. Dans plupart de villages d'UBWARI, les bois se trouvaient à une distance de 10 à 50m desmaisons. Aujourd'hui, ces bois sont cherchés à une distance de plus de 5km des maisons. Egalement, les captures de Ndakala et Mikeke étaient de 5 caisses en moyenne par jour. Contrairement à l'heure actuelle, les captures sont de 10 caisses pour le Ndakala et 5 caisses pour le Mikeke en moyenne par mois. Les riverains semblent ignorés les causes de cette décroissances des captures et la rareté des bois de chauffage. * 24 MAX FERNAND LEON POLL, Genre des poissons d'eau douce d'Afrique, annales zoologiques de musée royal du Congo belge, in-8, 54, éd Tervuren, Bruxelles, 1957, p78 * 25Yves FERMON, étude de l'état des lieux de la partie Nord du lac Tanganyika dans le cadre d'un programme pêche de l'ACF en RDC, Décembre 2006-Mai 2007, p22 * 26 Forest monitoring, commerce du bois et réduction de la pauvreté, région de grands lacs, Juin 2007, p51 |
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