1.2.1.
Les dépenses de consommation de ménage
Les dépenses de consommation du ménage
représentent la valeur des biens et services de consommation
acquis, utilisés par un ménage par des achats monétaires
directs, la production pour son propre compte, le troc en tant que revenu en
nature, pour la satisfaction des besoins personnels de ses membres.
La consommation finale d'un ménage est la somme de ses
dépenses de consommation et de la valeur des biens et services de
consommation acquis ou utilisés par le ménage au moyen des
transferts provenant d'administrations publiques, d'institutions à but
non lucratif ou d'autres ménages.
La dépense de Consommation finale des
ménages recouvre les dépenses consacrées par
les ménages résidents à l'acquisition de biens et
services utilisés pour la satisfaction directe des besoins humains«
individuels ». Alors que la dépense de consommation se limite aux
dépenses que les ménages supportent directement ; de ce fait
la consommation finale effective des ménages recouvre l'ensemble des
biens et services qu'ils utilisent effectivement(ou consomment) quelle que soit
la manière dont ils sont financés.
L'écart entre les deux notions, les « transferts
sociaux en nature des administrations », correspond aux remboursements de
sécurité sociale, aux aides aux logements, aux dépenses de
la collectivité en éducation, en santé, etc.), est
composée des biens et des services destinés à la
satisfaction directe des besoins, ainsi que de l'autoconsommation ;
c'est-à-dire de la consommation que les individus font de leur propre
production (produits des jardins, utilisation des logements dont ils sont
propriétaires...).
1.2.2.
Structure de la consommation
La structure de la consommation se définit comme
étant la part des différents types de dépenses au cours
d'une année donnée. Les dépenses sont réparties
par postes budgétaires, chaque poste correspondant à l'une des
grandes fonctions de consommation.
Il sied de souligner que la dépense de
consommation est globalement un meilleur indicateur monétaire
du bien-être que le revenu, parce que :
ð La consommation est naturellement
liée au bien-être des individus: la consommation
réelle est plus directement liée au bien- être d'une
personne que le revenu qui ne permet que d'accéder à
cette consommation. Le revenu ne préjuge donc pas du niveau du
bien-être de l'individu. La consommation est donc un meilleur indicateur
de résultat du bien-être des individus.
ð La consommation est plus stable dans le
temps que le revenu : un certain nombre d'arguments permettent
de soutenir ce point de vue. En effet, dans les milieux ruraux, les revenus
des ménages peuvent varier au cours de l'année en fonction du
cycle prévisible des récoltes ou même du fait de certains
facteurs imprévisibles (faible pluviométrie, invasion acridienne,
feu de brousse, etc.).
Dans ces conditions, les ménages peuvent par exemple
étaler leur consommation dans le temps et se procurer une assurance,
par exemple en constituant une épargne et en participant à des
systèmes de partage des risques établis à l'échelon
de la collectivité. De même, dans les milieux urbains, l'on
constate une nette propension des activités à se
développer dans le secteur informel, très marqué par une
instabilité et/ou une irrégularité des revenus et une
précarité des conditions de l'emploi.
Indépendamment de la situation de leur revenu, la
consommation des ménages pauvres reste au contraire relativement assez
stable. Elle présente certes ses propres difficultés mais peut
se révéler plus fiable si le module de consommation de
l'enquête auprès des ménages est bien conçu.
Ainsi, lorsque les disparités de revenus sont importantes, la
pauvreté est statistiquement mieux appréhendée par la
mesure du niveau de consommation.
ð La consommation est plus facilement
mesurable que le revenu : la volatilité des emplois
informels en milieu urbain ainsi que leur mode de gestion peut aussi expliquer
la difficulté qu'ont les opérateurs de ce secteur à
fournir des informations précises et fiables sur leurs revenus.
Le même problème se pose aux agriculteurs des
milieux ruraux quand il leur faut estimer leurs revenus à partir des
intrants achetés pour assurer leur production.
ð La consommation peut résumer la
capacité du ménage à couvrir ses besoins
fondamentaux : les dépenses de consommation ne
reflètent pas uniquement les biens et services qu'un ménage peut
obtenir sur la base de ses revenus actuels, mais aussi sa capacité
à accéder à d'autres stratégies de survie lorsque
ses revenus sont faibles (mauvaises récoltes, variations
saisonnières, autres raisons diverses). L'exemple typique est fourni par
l'autoconsommation agricole.
Malgré tous ces arguments qui militent pour retenir la
consommation comme un bien meilleur indicateur du bien-être des
individus que le revenu, il ne faut pas se fermer à l'idée
d'utiliser éventuellement le revenu pour mesurer la pauvreté. En
effet, l'utilisation du revenu présente également ses avantages
en permettant de caractériser ses différentes sources.
Lorsque de telles distinctions sont possibles ainsi qu'un
dispositif fiable de collecte des informations sur ses sources, l'utilisation
du revenu comme indicateur du bien-être est une alternative qui peut
être intéressante.
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