CHAPITRE I. CONSIDERATIONS THEORIQUES
Il sied de préciser que le présent chapitre
constitue un cadre conceptuel sur la consommation, afin de nous aider de mieux
appréhender les concepts de base. La première section analyse les
concepts de base et la seconde section présente l'approche
théorique.
Section 1. ANALYSE DES CONCEPTS
1.1.
CONSOMMATION
La notion de consommation est vaste, et mérite
d'être approfondie dans le but de rendre ce terme beaucoup plus
compréhensif. Le verbe « consommer » vient
du latin « consumare » qui
signifie « accomplir, mettre à son terme, à son
achèvement". La consommation a souvent été
assimilée au simple fait de détruire ou d'épuiser un objet
; elle est alors conçue comme une activité improductive par
opposition à la production censée construire le monde. La
consommation est un phénomène dont les dimensions sont à
la fois économique, sociale et psychologique, et pour comprendre la
consommation il faut étudier le comportement du consommateur. Elle peut
être conçue également comme l'opération
économique qui consiste à l'utilisation immédiate des
biens et services qui seront détruit dans ce processus (CAPUL ET
GARNIER, 2005)
Au sens économique, la consommation
caractérise l'acte d'un agent économique (le consommateur) qui
utilise (consommation finale) ou transforme (consommation intermédiaire)
des biens et services, dans le but de satisfaire un besoin. Cette utilisation
ou transformation provoque la destruction immédiate (biens non durables)
ou progressive (biens durables) des éléments consommés.
De ce fait, d'un point de vue général, la
consommation (destructrice de la valeur) s'oppose à la production
(créatrice de la valeur).
Ces actes de consommation sont conditionnés par
de nombreux paramètres, notamment:
· Pouvoir d'achat, niveau des prix, usages des groupes
sociaux, contraintes de la vie collective, accès au marché,
réglementation.
· Offre des fournisseurs, effets de la concurrence
(à l'échelon local ou dans le cadre de la mondialisation).
La consommation désigne en premier lieu l'achat mais
aussi un ensemble d'usages des biens, des interactions sociales autour de cet
article d'achat, généralement dans le but de satisfaire des
besoins ou des désirs. Elle est le fait des consommateurs, des
entreprises et de l'Etat.
Aussi, elle dépend des groupes sociaux, de la
contrainte de la vie collective, de la construction sociale du marché,
et des effets de la mondialisation.
A. Silem et M. Albertini
définissent la consommation comme étant un emploi d'un bien ou
d'un service en vue de sa formation dans la production (consommation
intermédiaire), soit pour sa formation dans la production (consommation
finale) impliquant la destruction immédiate ou progressive d'un bien.
(Silem A. et Albertini J. M., 1999)
L'INSEE définit la consommation de la manière
suivante : La consommation finale représente la valeur des biens et
services utilisés pour la satisfaction directe des besoins humains que
ceux-ci soient individuels (consommation finale des ménages) ou
collectifs (consommation finale des services non marchands par les
administrations publiques et privées).
Quand une entreprise consomme des matières
premières pour la production (la farine pour la boulangerie), la
consommation est dite intermédiaire.
Dans ce cas la destruction permet de fabriquer d'autres biens
(le pain).
Mais quand un ménage consomme (le pain), la destruction
est définitive : on y parle donc de la consommation
finale.
On peut classer les biens selon leur durée
d'utilisation. Elle est unique pour un bien non durable (produits
alimentaires), progressive pour les biens semi durables (habillement), à
long terme pour les biens durables (logement).
Quand le service est vendu au consommateur à un prix
qui permet au producteur de réaliser un profit, il s'agit d'un service
marchand. Mais certains services sont fournis gratuitement (éducation
nationale) ou quasi gratuitement (certains musées), il s'agit alors de
services non marchands.
La consommation individuelle est l'usage exclusif d'un bien ou
d'un service par une seule personne ou un seul ménage. Mais il existe
aussi des consommations collectives (cinéma, défense
nationale).
« Le but de l'économie n'est
pas le travail mais la consommation », dit Alfred
Sauvy. De ce fait, la consommation est un concept qui désigne
l'utilisation des objets produits pour satisfaire des besoins.
L'autoconsommation, dans le passé, était la
caractéristique principale de consommation des ménages.
L'industrialisation, l'urbanisation, l'augmentation des
salaires réels, la diversification des besoins a fait entrer la
société dans une ère de consommation de masse, multipliant
les produits.
Dans le programme de travail de l'OCDE sur la consommation
durable, le terme «consommation» désigne
l'utilisation de produits et /ou services par les ménages. Il ne
désigne ni la consommation du secteur public, ni la consommation de
biens et services intermédiaires dans le secteur productif.
Le terme renvoie en fait à une séquence de choix
et d'actions des ménages qui comprend «la sélection,
l'achat, l'utilisation, l'entretien, la réparation et
l'élimination de tout produit ou service».
Il va donc au-delà de la définition
économique classique de la consommation. Comme dans le cadre plus
général de l'économie du bien-être, la
«consommation» recouvre plus que les dépenses
en biens et services commercialisés.
La consommation des ménages occupe une place de
première importance parmi les grands agrégats économiques.
En effet, elle représente plus des deux tiers du PIB de l'UEMOA selon la
Perspective Monde. Elle est donc indispensable à la mise en
place des bonnes politiques économiques et à la stabilité
macroéconomique d'un pays.
De ce fait, dans des pays en voie de développement tel
que la RD Congo, la consommation des ménages constitue et/ou est
considérée comme étant l'un des moteurs de la
croissance.
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