Section II. Les suggestions pour une meilleure gestion
des localités
frontalières
Dans la perspective d'une gestion efficace et efficiente des
espaces frontaliers du Burkina, il est envisagé un certain nombre de
mesures visant à l'amélioration de la gestion interne de ces
espaces (Paragraphe I.) et à celle de la
coopération avec l'Etat voisin, le Mali (Paragraphe
II.).
Paragraphe I. Des suggestions pour
améliorer la gestion interne des localités
frontalières
Pour une amélioration de la gestion administrative des
localités frontalières au Burkina Faso, nos suggestions
consistent au plan interne à :
1. Renforcer la visibilité et l'image de
l'Etat dans les localités frontalières
Pour ce faire, il convient de doter les administrations
frontalières de moyens conséquents en ressources humaines et
matérielles pour redorer l'image de l'Etat et dynamiser le rôle
des Chefs de circonscription administrative.
2. Renforcer les capacités et la participation
des acteurs locaux
Ce renforcement doit se faire à travers la formation
des responsables de collectivités territoriales, des chefs de
circonscriptions administratives et de leurs personnels en : planification,
gestion des espaces frontaliers, suivi et évaluation, coopération
transfrontalière, etc. Il convient également d'impliquer
activement les comités villageois de développement des
localités concernées et d'approfondir les interrelations entre
populations et autorités frontalières.
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3. Mettre en place des systèmes locaux
d'entretien des infrastructures
4. Renforcer le personnel et capitaliser
l'expérience des agents des services sociaux de base.
5. Mettre en place des cantines scolaires et
renforcer la dotation des différents services en matériel de
bureau.
6. Initier des cadres de concertation locale
(semestriel de préférence) entre autorités administratives
frontalières et responsables de service des divers secteurs
d'activité afin de faciliter l'évaluation des
besoins en personnel, en formation, en matériel et la coordination des
stratégies de gestion.
7. Renforcer l'autonomie et les pouvoirs du
SP-CNF.
Au regard du caractère très sensible des
questions relatives aux espaces frontaliers, qui requièrent anticipation
et promptitude dans la prise de décision, et la grandeur des enjeux et
objectifs à atteindre, le Secrétariat permanent de la Commission
nationale des frontières doit changer de statut pour devenir une
structure aussi bien stratégique qu'opérationnelle : plus
d'autonomie administrative et financière pour plus de dynamisme dans le
fonctionnement.
8. Assurer une coordination efficace de la mise en
oeuvre de la SNF aux niveaux central et
décentralisé.
Ainsi, il est souhaitable de mettre en place une
stratégie de communication sociale autour des grandes orientations de la
SNF : informer et sensibiliser tous les acteurs frontaliers afin que chacun
puisse s'en approprier et agir en conséquence. De plus, les
différentes collectivités frontalières doivent adapter les
Plans régionaux et communaux de développement afin de prendre en
compte les orientations de la SNF.
9. Mettre en place un comité (central et local)
de suivi évaluation de la mise en oeuvre de la Stratégie
nationale des frontières.
Le suivi de proximité sera assuré par les
comités locaux tenus de rendre compte périodiquement (trimestre
ou semestre) au comité central. Ce mécanisme permettra
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d'apprécier et d'évaluer l'exécution de
ces documents et d'y apporter des corrections éventuelles.
Même si nous estimons que ces suggestions contribueront
à améliorer la gestion administrative des localités
frontalières, il est important de remarquer qu'en général,
cette gestion est liée à l'interaction entre au moins deux (02)
Etats. En effet, si la gestion des frontières est
améliorée dans un seul Etat, cela n'aura qu'une incidence minime
sur la question dans son ensemble, d'où la nécessité
d'encourager la mise en oeuvre de la coopération
transfrontalière.
Paragraphe II. Des suggestions pour
améliorer la
coopération transfrontalière
A ce niveau, nous suggérons de :
1. Initier et négocier avec le Mali,
l'adoption d'une convention cadre régissant la coopération
transfrontalière de façon globale
Cette convention devra servir de référentiel
pour les accords sectoriels (régissant les divers domaines
d'activité) pouvant être signés entre les entités et
les communautés frontalières (de base).
2. Encourager la mise en place et la promotion des
associations transfrontalières
La coopération transfrontalière n'atteindra les
résultats escomptés que si, les premiers acteurs, les populations
vivant dans les localités frontalières, jouent un rôle
primordial dans sa mise en oeuvre.
3. Promouvoir et dynamiser la Coopération
transfrontalière
La coopération transfrontalière doit
intégrer la formalisation des rencontres périodiques de travail
entre administrations et services sociaux de part et d'autre de la
frontière. Aussi, doit-elle permettre aux populations
frontalières d'avoir un cadre d'échanges et de coordination des
activités sur la bande frontalière. En outre, la mise en place
d'un fonds commun de coopération transfrontalière facilitera la
concrétisation des actions.
4. Associer fortement les collectivités
territoriales aux circonscriptions administratives pour la mise en oeuvre de la
coopération transfrontalière
Les deux entités doivent créer et gérer
un cadre unifié de promotion de la coopération administrative
transfrontalière.
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5. Renforcer la coopération
transfrontalière par la coopération
interservices
Le brassage des populations dans notre zone d'étude est
de nature à favoriser la mise en place des postes juxtaposés de
services reposant sur une base juridique suffisante (prioritairement dans le
domaine de la santé et d'approvisionnement en eau). Aussi, la mise en
place d'un fonds commun de gestion va-t-elle permettre de faciliter son
organisation et son fonctionnement.
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