III.1. CARACTERISTIQUES DES MENAGES
a. Caractéristiques
socio-économiques
Le tableau 2 présente les différentes
caractéristiques socio-économiques des chefs des ménages
rencontrés dans le territoire de Kalehe.
Tableau 2 : Les caractéristiques
socio-économiques des répondants.
Variables
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Genre
|
% Fem.
|
50,0
|
60,0
|
55,0
|
55,0
|
50,0
|
75,0
|
50,0
|
58,3
|
56,6
|
Age (année)
|
Moyenne
#177;Ecart type
|
33,4
#177;10,8
|
34,8
#177;14,2
|
34,6
#177;12,5
|
34,2
#177;12,5
|
34,0
#177;11,3
|
36,9
#177;10,9
|
36,7
#177;10,3
|
35,8
#177;10,8
|
35,0
#177;11,6
|
Etat civil
|
% Célibataire
|
5,0
|
00
|
00
|
1,6
|
5,0
|
00
|
10,0
|
5,0
|
3,3
|
% Mariés
|
70,0
|
90,0
|
90,0
|
83,3
|
90,0
|
95,0
|
75,0
|
86,6
|
84,9
|
% Polygames
|
25,0
|
10,0
|
10,0
|
15,0
|
5,0
|
5,0
|
15,0
|
8,3
|
11,6
|
Accès à l'
éducation
|
% Prim.
|
65,0
|
40,0
|
45,0
|
50,0
|
55,0
|
35,0
|
25,0
|
38,3
|
44,1
|
% Sec.
|
20,0
|
40,0
|
15,0
|
25,0
|
25,0
|
15,0
|
25,0
|
21,6
|
23,3
|
% Aucun
|
15,0
|
20,0
|
40,0
|
25,0
|
20,0
|
50,0
|
50,0
|
40,0
|
32,5
|
Nombres d'enfants
|
Moyenne
#177;Ecart type
|
4,7
#177;3,5
|
4,3
#177;2,6
|
5,5
#177;3,0
|
4,8
#177;3,0
|
4,4
#177;2,8
|
5,1
#177;2,2
|
4,8
#177;2,3
|
4,7
#177;2,4
|
4,7
#177;2,7
|
Taille du ménage
|
Moyenne
#177;Ecart type
|
6,1 #177;4,7
|
6,4 #177;3,5
|
7,3 #177;3,6
|
6,6
#177;3,9
|
5,9
#177;2,9
|
6,4
#177;3,0
|
6,9 #177;3,3
|
6,4
#177;3,0
|
6,5
#177;3,4
|
Du tableau 2, il ressort que pour les deux chefferies les
personnes qui ont été le plus rencontrées sont des femmes
(56,6%). Celles-ci représentaient les chefs des ménages à
leur absence. C'est au niveau des groupements de Mulonge et Mubuku où
elles ont été beaucoup plus rencontrées, soit 75% et 60%
de l'échantillon.
Cela s'explique par le fait que pour les deux groupements, la
plupart des hommes se sont lancés dans des activités autres que
l'agriculture et cela fait qu'ils soient souvent absents de leurs champs ou de
leurs domiciles. Dans le groupement de Mulonge, ils se sont beaucoup plus
intéressés de la scierie des planches de construction alors que
dans le groupement de Mubuku, ils se sont beaucoup plus penchés dans le
raffinage de l'huile de palme. De ce fait, ils se réveillent très
tôt pour vaquer à leurs activités et ne retournent à
leurs domiciles qu'à des heures tardives.
Du tableau 2, il ressort aussi que la moyenne d'âge des
personnes enquêtées est de 35 ans. La moyenne d'âge la plus
élevée s'observe à Mulonge (37 ans) et celle la plus basse
à Kalima (33,4 ans).
Ceci peut s'expliquer par le fait que dans l'ensemble du
territoire, la répartition d'âge pour la majorité de la
population n'est pas encore avancée. Cette population encore jeune fait
partie de la population active mais qui ne produit pas de bons fruits pour
soulever l'économie de son milieu. Selon le PNUD (2009), elle constitue
une main d'oeuvre importante qui souffre d'un manque d'emploi, d'encadrement
socio-éducatif et professionnel ; cela contribue au mouvement des
populations vers les villes de Goma et de Bukavu par l'exode rural et vers les
carrés miniers. Les jeunes ayant quitté l'école secondaire
déjà diplômés ne s'intéressent pas souvent
à l'agriculture, ils se lancent le plus souvent dans l'enseignement
primaire pour certains et secondaire pour les autres.
Du même tableau, on constate que le taux de
scolarité des responsables des ménages rencontrés dans le
milieu d'étude est de 67,4%. Le taux le plus élevé se
rencontre dans le groupement de Kalima (85%) suivi de ceux de Mubuku et Bitale
(80%). Dans ce milieu, moins de la moitié des personnes
interviewées ont eu accès à l'école primaire
(44,1%), certaines ont fréquenté l'école secondaire
(23,3%), aucune personne n'a eu accès à l'enseignement
supérieur ou universitaire et un nombre important (32,5%)
d'enquêtés n'a pas eu accès à une quelconque forme
d'éducation scolaire. La grande proportion de personnes ayant
fréquenté l'école secondaire se retrouve dans les
groupements de Bitale et Ndando, soit 25% des personnes enquêtées
pour chaque groupement ; celle ayant fréquenté
l'école primaire à Kalima et Kalonge, soit 65% et 45% des
personnes enquêtées pour chacun et celle n'ayant pas eu la
grâce d'être scolarisée à Mulonge et Ndando, soit 50%
des personnes enquêtées pour chaque groupement.
Cet état de lieu, se vérifie par le fait que la
scolarisation des enfants est comprise et soutenue par les parents bien que la
prime pèse sur leurs dos depuis plusieurs années. On constate
également que les écoles primaires sont nombreuses que celles du
secondaire. Les écoles qui fonctionnent sont souvent affectées
par le manque d'enseignants qualifiés. Quelques institutions
supérieures viennent d'être agréées et certaines
commencent à fonctionner mais n'ont pas encore produit suffisamment de
cadres pouvant être visibles dans le milieu. D'après le PNUD
(2009), l'alphabétisation commence à être organisée
par certaines ONGD locales et Eglises en faveur des jeunes et des adultes qui
n'ont pas eu la chance d'étudier. Notons que cette activité se
pratique à petite échelle surtout par manque d'appui. Mais le
besoin est trop grand à voir le taux d'analphabétisme dans ce
territoire avoisinant 95 % de la couche féminine. Admettons ici que le
niveau d'instruction joue un rôle important dans l'appropriation des
nouvelles technologies par les agriculteurs.
De ce tableau, il ressort également que le nombre moyen
d'enfants par ménage varie entre 4,3 et 5,5 et la taille moyenne des
ménages varie entre 5,9 et 7,3. Le nombre moyen d'enfants les plus
élevés se rencontrent dans les groupements de Kalonge et Mulonge,
avec respectivement 5,5 et 5,1 enfants et les tailles moyennes des
ménages les plus hautes se retrouvent dans les groupements de Kalonge et
Ndando, avec respectivement 7,3 et 6,9 individus par ménage.
Ce nombre d'enfants et la taille des ménages alors que
la moyenne d'âge des parents varie entre 30-40 ans, s'explique soit par
la pratique du mariage précoce que ce soit chez les hommes que chez les
femmes ou soit par le taux de procréation prononcé et de
fertilité élevés chez les femmes. L'adoption de certains
enfants de la famille élargie est aussi à l'origine de
l'élévation de la taille du ménage. La taille
élargie des ménages constitue une main d'oeuvre surtout pour les
travaux champêtres.
b. Caractéristiques agronomiques
Le tableau 3 présente les différentes
caractéristiques agronomiques des ménages visités dans le
territoire.
Tableau 3 : Les caractéristiques
agronomiques des ménages des répondants.
Variables
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Membre de l'association
|
Pourcentage
|
45%
|
35%
|
45%
|
41,6%
|
30%
|
10%
|
20%
|
20%
|
30,8%
|
Nombre de champs
|
Moyenne
#177;Ecart type
|
2,2
#177;0,8
|
1,7
#177;0,5
|
1,8
#177;0,5
|
1,9
#177;0,6
|
2,1
#177;1,0
|
1,8
#177;0,9
|
1,9
#177;0,9
|
1,9
#177;0,9
|
1,9
#177;0,7
|
Taille des champs (ha)
|
Moyenne
#177;Ecart type
|
0,64
#177;0,5
|
0,36
#177;0,3
|
0,47
#177;0,2
|
0,49
#177;0,3
|
0,37
#177;0,2
|
0,36
#177;0,3
|
0,37
#177;0,3
|
0,36
#177;0,3
|
0,42
#177;0,3
|
Nbr d'outils aratoires
|
Moyenne #177;Ecart type
|
3,6
#177;1,7
|
3,2
#177;1,0
|
2,8
#177;1,3
|
3,2
#177;1,3
|
3,2
#177;1,9
|
2,3
#177;0,5
|
3,1
#177;1,4
|
2,8
#177;1,2
|
3
#177;1,2
|
Cultures de base pratiquées
|
% Manioc
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
% Bananier
|
20
|
00
|
40
|
20
|
25
|
5,0
|
15
|
15
|
17,5
|
% Maïs
|
70
|
75
|
45
|
63,3
|
50
|
35
|
45
|
43,3
|
53,3
|
% Patate d.
|
05
|
5,0
|
60
|
23,3
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
14,1
|
% Haricot
|
30
|
85
|
35
|
50
|
45
|
25
|
45
|
38,3
|
44,1
|
Mode d'
acquisition des champs
|
% Achat
|
25
|
25
|
60
|
36,6
|
25
|
45
|
15
|
28,3
|
32,4
|
% Location
|
75
|
45
|
40
|
53,3
|
50
|
15
|
20
|
28,3
|
40,8
|
% Héritage
|
30
|
25
|
25
|
26,6
|
35
|
35
|
50
|
40
|
33,3
|
% Don
|
15
|
15
|
20
|
16,6
|
15
|
10
|
20
|
15
|
15,8
|
Distance du marché (h)
|
Moyenne #177;Ecart type
|
1,0 #177;0,1
|
1,9 #177;1,0
|
2,5 #177;0,4
|
1,8
#177;0,5
|
2,4 #177;1,6
|
2,4 #177;0,4
|
1,8 #177;0,3
|
2,2
#177;0,7
|
2,0
#177;0,6
|
Les résultats du tableau 3, rapportent que dans
l'ensemble du territoire de Kalehe moins de la moitié (30,8%) des
paysans enquêtés font partie des associations de
développement. La proportion la plus importante de personnes
adhérant à une association se retrouve dans les groupements de
Kalima et celui de Kalonge, avec 45% de personnes interviewées pour
chacun ; les proportions les plus faibles se retrouvent à Mulonge
et Ndando, avec respectivement 10% et 20% de personnes interviewées.
Cet état de lieu se fait comprendre par le fait que la
plupart d'associations dans le territoire naissent suite à la
présence des acteurs de développement et d'assistance qui
viennent oeuvrer dans le territoire, il s'agit particulièrement des ONG
et ONGD. Les groupements de Mulonge et Ndando, se trouvent presque
oubliés suite à leur enclavement, ce qui fait que ces
organisations n'y arrivent pas ou y arrivent presque timidement. Le faible
encadrement des paysans par les associations de développement est une
contrainte au développement agricole car peu de nouvelles technologies
sont apportées aux paysans.
Du même tableau, il ressort que le nombre moyen de
champs des agriculteurs du territoire de Kalehe est de plus ou moins 2 par
ménage ; la superficie moyenne de l'ensemble de terres
cultivées par un agriculteur est d'environ 0,42 ha. La plus grande
moyenne se retrouve dans les groupements de Kalima, suivi de celui de Kalonge,
avec respectivement 0,64 ha et 0,47 ha.
Le fait que les superficies arables utilisées par les
paysans soient aussi moins importantes alors que la démographie dans le
territoire est basse (5707 Km² pour seulement 485320 habitants),
s'explique par l'occupation de certains terrains favorables pour l'agriculture
par des bandes armées qui créent l'insécurité
conduisant à l'abandon de grands champs par les paysans et à des
mouvements des populations. Suite à ces contraintes, les paysans jugent
bon de cultiver les champs qui sont parfois moins fertiles ou non loin des
domiciles. Les groupements de Kalima, Kalonge et Bitale ne connaissent pas
d'importants troubles d'insécurité et accueillent certains
déplacés des groupements voisins qui constituent également
une main d'oeuvre de plus pour les travaux champêtres.
Du tableau 3, les résultats indiquent que le nombre
moyen d'outils aratoires par ménage est de 3 dans l'ensemble du milieu
d'étude. La moyenne d'outils aratoires la plus élevée se
rencontre dans le groupement de Kalima (3,6). Ces outils sont essentiellement
des houes.
Le nombre moyen d'outils aratoires le plus élevé
se retrouve dans les groupement de Kalima par la simple raison que c'est dans
ce groupement où l'on retrouve le nombre moyen des champs le plus
élevé (2,2) et la taille moyenne des champs la plus
élevée (0,64 ha). Le fait que ces outils soient essentiellement
des houes se justifie par la présence dans le milieu des terres
agricoles de nature légère. De ce fait les agriculteurs n'ont pas
besoin de recourir à d'autres outils (bêche, pelle, pioche,
trident,...) pour travailler le sol.
Il ressort des résultats du tableau 3 sur les cultures
de base pratiquées que dans tous les groupements enquêtés,
la totalité d'agriculteurs pratiquent la culture du manioc, soit 100%
des personnes interviewées. La culture du maïs vient en
deuxième position (53,3%), suivie du haricot (44,1%), du bananier
(17,5%) et de la patate douce (14,1%) en dernière position. Le maïs
a été beaucoup plus rencontré dans la chefferie de Buhavu,
chez une moyenne de 63,3% des personnes interviewées. Le haricot est
représenté valablement dans le groupement de Mubuku chez 85% des
personnes interviewées et avec une faible proportion dans les
groupements de Bitale et Ndando, soit avec 45% des personnes
interviewées pour chacun. La culture du bananier est faiblement
représentée mais les grands scores sont obtenus dans les
groupements de Kalonge et Bitale, soit chez 40% et 25% des personnes
interviewées. La culture de la patate douce est négligée
dans tous les groupements enquêtés sauf celui de Kalonge où
elle est valablement représentée chez 60% des personnes
interviewées.
La dominance de la culture du manioc dans l'ensemble du
territoire s'explique par le fait qu'elle constitue l'aliment principal
rencontré dans la ration quotidienne des ménages, non seulement
dans le milieu d'étude mais aussi dans l'ensemble de la province
(ANONNYME, 2005). Elle constitue une source importante de revenus pour les
agriculteurs. Le manioc frais ou sec est surtout vendu pour la scolarisation
des enfants et les soins médicaux de la famille. Il est également
utilisé dans l'agro-transformation artisanale pour préparer la
chikwangue qui constitue une source non négligeable de revenus pour les
familles paysannes.
Le maïs est beaucoup plus cultivé dans les
groupements de Kalima et Mubuku car ces deux milieux présentent des
conditions écologiques favorables pour la culture. Des
températures élevées et des sols riches en matière
organique caractérisent ces milieux, qui selon RISTANOVIC (2001) sont
des conditions préférables pour la réussite de la culture.
ANONYME (2005), pense que la population commence à comprendre la valeur
nutritive de la pâte à base de la farine de maïs
malgré sa production qui reste faible à cause des semences
locales peu performantes utilisées par la majorité de
producteurs.
La culture du haricot est presque négligée dans
tous les groupements car la culture est sujette à de nombreuses maladies
et ravageurs, que ce soit pour les variétés locales que
améliorées. Néanmoins, malgré la présence de
multiples maladies et ennemis de la culture, le haricot est quand même
cultivé dans le groupement de Mubuku.
Le bananier est devenu de moins en moins cultivé suite
à la présence du wilt bactérien qui le décime.
Jusqu'ici, les paysans n'ont pas de mesures pouvant faire face à la
progression de la maladie qui tend à gagner tout le territoire.
En dépit des conditions favorables pour la culture de
la patate douce, celle-ci est négligée du fait qu'elle ne fait
pas partie des habitudes alimentaires dans l'ensemble du milieu occupé
par les communautés Batembo. Néanmoins, la culture est visible
dans le groupement de Kalonge, milieu peuplé par les communautés
Bashi qui accordent un privilège à la patate douce. La patate
douce est un aliment de base traditionnel chez les Bashi.
Il ressort aussi du tableau 3 que la forme du mode
d'acquisition des champs par les agriculteurs est surtout la location (40,8%)
suivie par l'héritage (33,3%). L'achat (32,4%), suivi du don (15,8%)
viennent en dernier lieu. La location des champs est prononcée dans la
chefferie Buhavu chez une moyenne de 53,3% d'agriculteurs interviewés.
L'héritage des champs s'observe mieux seulement dans le groupement de
Ndando, avec 50% d'agriculteurs interviewés. L'achat des champs se
retrouve bien dans le groupement de Kalonge, avec 60% d'agriculteurs
interviewés. Le mode d'obtention des champs par don est moins
prononcé dans l'ensemble de groupements du territoire.
Le fait que la location des champs s'observe de plus en plus
dans les groupements de Kalima et Bitale, l'achat dans celui de Kalonge, peut
être expliqué par la présence de la route nationale
N°3 qui relie Bukavu à Kisangani et traverse la partie Ouest du
territoire. Cette route constitue un objet de désenclavement de cette
contrée. De ce fait, les agriculteurs sont motivés de prendre des
champs en location et d'en acheter d'autres car ils ont la facilité
d'écouler les produits de leurs récoltes vers les grands centres
de consommation.
Les résultats du tableau 3 relatent que le temps moyen
effectué entre la distance qui sépare les agriculteurs des
marchés les plus proches est compris entre 1-2,5 heures de marche
à pieds. Les agriculteurs les plus proches du marché se
retrouvent dans le groupement de Kalima où ils effectuent une ou moins
d'une heure de marche à pieds pour atteindre le marché.
Le rapprochement des paysans de Kalima par rapport au
marché peut être justifié par la présence dans ce
milieu d'un grand marché central (Bulambika) qui ravitaille les autres
groupements du territoire. Ce marché est un grand centre où
transitent un nombre important de commerçants en provenance de Bukavu et
d'autres coins. Le temps à effectuer en route pour se rendre au
marché joue une influence directement sur l'écoulement des
produits agricoles et indirectement sur l'augmentation de la production
agricole.
III.2. ADOPTION DES VARIETES AMELIOREES
a. Organisations de diffusion
Le tableau 4 présente les organisations de diffusion
des variétés améliorées ayant un rayon d'action
dans le territoire de Kalehe.
Tableau 4 : Les organisations de diffusion des
variétés améliorées.
Organisations
|
CULTURES
|
Manioc
|
Bananier
|
Maïs
|
Patate d.
|
Haricot
|
Autres
|
ADI-KIVU
|
|
|
|
|
|
|
CARITAS
|
|
|
|
|
|
|
ACF
|
|
|
|
|
|
|
CIALCA
|
|
|
|
|
|
|
CICR
|
|
|
|
|
|
|
PADEBU
|
|
|
|
|
|
|
INERA/Mulungu
|
|
|
|
|
|
|
Des résultats du tableau 4 indiquent que les
organisations de diffusion de semences améliorées
enquêtées ayant le territoire de Kalehe comme rayon d'action,
diffusent à 100% les variétés de manioc, à 71,4%
celles de haricot, à 57,1% celles de maïs, à 42,8% celles de
bananier et à 28,5% celles de patate douce. Seul l'INERA/Mulungu met en
diffusion toutes les cultures faisant objet d'étude.
Ces organisations privilégient la diffusion des
variétés améliorées de manioc dans ce territoire
suite à l'importance de sa production et de son rendement par rapport
aux autres territoires de la province du Sud-Kivu. Selon l'IPAPEL (2011), le
rendement du manioc à Kalehe est de 16,8 tonnes à l'hectare et
seul le territoire a pu produire 1179092 tonnes sur 4070469 tonnes produites
dans la province du Sud-Kivu au cours de l'année 2011. A l'instar de
l'INERA, en général les variétés diffusées
par ces organisations ne sont pas sélectionnées par celles-ci,
elles sont obtenues des institutions de recherche nationales (INERA),
internationales (CIAT, IITA,...) ou des pays voisins (ISAR, ISABU,...).
L'INERA/Mulungu a la possibilité de mettre en diffusion
toutes les cultures de base pratiquées dans le territoire en particulier
et dans la province du Sud-Kivu en général suite au fait qu'il
est la principale institution de recherche agronomique qui s'occupe de la
sélection et de l'amélioration des cultures. Les autres maisons
ne diffusent que les cultures qu'elles ont choisies dans l'objectif de leur
intervention.
b. Niveau d'adoption
Le tableau 5 présente le pourcentage d'agriculteurs
utilisant les variétés améliorées dans l'ensemble
du milieu d'étude.
Tableau 5 : Pourcentage d'agriculteurs adoptant
les variétés améliorées.
Cultures
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
%
|
%
|
Manioc
|
11
|
55
|
05
|
25
|
07
|
35
|
38,3
|
04
|
20
|
00
|
00
|
00
|
00
|
6,6
|
44,9
|
Banane
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Maïs
|
04
|
20
|
00
|
00
|
05
|
25
|
15
|
03
|
15
|
01
|
05
|
00
|
00
|
6,6
|
10,8
|
Patate d.
|
01
|
05
|
00
|
00
|
13
|
65
|
23,3
|
01
|
05
|
00
|
00
|
01
|
05
|
3,3
|
13,3
|
Haricot
|
05
|
25
|
12
|
60
|
06
|
30
|
38,3
|
01
|
05
|
01
|
05
|
00
|
00
|
3,3
|
20,8
|
Les résultats du tableau 5 permettent de constater que
moins de la moitié d'agriculteurs enquêtés dans le milieu
d'étude adoptent les variétés améliorées des
cultures. Le taux d'adoption des variétés
améliorées s'élève à 44,9% pour le manioc,
20,8% pour le haricot, 13,3% pour la patate douce et 10,8% pour le maïs.
Aucune variété améliorée de bananier n'a
été de récence. La grande proportion d'usagers de ces
variétés se retrouve dans la collectivité chefferie de
Buhavu.
Le taux d'adoption des variétés
améliorées de ces cultures confirme l'importance accordée
à chacune d'elle par les agriculteurs dans ce milieu. Selon les
agriculteurs, le manioc et le haricot sont les produits les plus
consommés suivis de la patate douce et du maïs.
La présence d'un nombre un peu plus élevé
d'usagers des variétés améliorées dans la
collectivité chefferie de Buhavu se justifie par l'existence dans ce
milieu de plusieurs bureaux de maisons diffusant les variétés
améliorées. Dans la chefferie de Buloho, les effectifs sont bas
car les groupements de Mulonge et Ndando sont frappés d'un enclavement.
Dans le territoire, il n'ya aucune route qui chemine dans les deux
groupements.
III.3. ADOPTION DES VARIETES DE MANIOC
a. Les variétés
utilisées
Le tableau 6 illustre le pourcentage d'agriculteurs utilisant
les différentes variétés de manioc cultivées dans
le territoire de Kalehe en différenciant celles qui sont
améliorées de celles qui sont locales.
Tableau 6 : Pourcentage d'agriculteurs cultivant
les variétés de manioc.
Variétés
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
% Variétés améliorées
|
Liyayi
|
55
|
25
|
30
|
36,6
|
15
|
00
|
00
|
5,0
|
20,8
|
Sawasawa
|
55
|
25
|
35
|
38,3
|
20
|
00
|
00
|
6,6
|
22,5
|
% Variétés
locales
|
Lukeka
|
00
|
00
|
30
|
10
|
25
|
35
|
45
|
35
|
22,5
|
Mushukuzi
|
00
|
20
|
00
|
6,6
|
10
|
00
|
00
|
3,3
|
5,0
|
Nambiombio
|
95
|
95
|
100
|
96,6
|
100
|
100
|
100
|
100
|
98,3
|
Nakalabo
|
5,0
|
00
|
10
|
5,0
|
00
|
5,0
|
00
|
1,7
|
3,4
|
Namulibwa
|
20
|
20
|
10
|
16,7
|
15
|
10
|
15
|
13,3
|
15
|
Nakasasanya
|
15
|
00
|
00
|
5,0
|
15
|
00
|
5,0
|
6,7
|
5,9
|
Il ressort des résultats du tableau 6 que très
peu de variétés améliorées du manioc sont
utilisées dans le milieu d'étude malgré que la culture
soit rencontrée chez 100% des personnes interviewées dans
l'ensemble du territoire (cfr tableau 3). Les variétés
nouvellement introduites sont Sawasawa (22,5%) et Liyayi (20,8%). Elles sont
plus rencontrées dans le groupement de Kalima chez 55% de personnes
enquêtées pour chacune de variété. Parmi les
variétés locales, Nambiombio occupe le premier rang, car
cultivée chez 98,3% d'agriculteurs enquêtés dans tout le
territoire.
La présence d'un petit nombre d'adoptants de
variétés améliorées dans l'ensemble des groupements
visités se justifie par le fait que les organisations qui ont
diffusé les nouvelles variétés de la culture dans ces
contrées n'ont simultanément apporté aux paysans que les
deux variétés de manioc (Liyayi et Sawasawa) ; selon ANONYME
(2008b) Liyayi est une variété douce et Sawasawa est une
variété amère ayant une teneur en acide cyanhydrique
élevée.
De ce fait les paysans accordent une préférence
à leurs variétés qu'ils ont cultivées depuis lors
tel que Nambiombio caractérisée par la durée de
végétation courte et son rendement appréciable. La plupart
de ces variétés ont l'avantage d'être moins volées
au champ car offrant une saveur très amère lorsque les racines
tubéreuses sont encore fraiches.
Les variétés améliorées de manioc
ne se retrouvent pas à Mulonge et Ndando car ces deux groupements sont
sujets d'un enclavement strict. Aucune route ne relie ces deux groupements aux
autres du territoire. Seule les variétés locales Nambiombio et
Lukeka sont largement cultivées dans ces milieux.
b. Facteurs influençant l'adoption des
variétés améliorées
Le tableau 7 indique les facteurs sociaux-économiques
et agronomiques qui entrent en corrélation avec l'adoption des
variétés améliorées de la culture du manioc chez
les agriculteurs.
Tableau 7 : Facteurs de corrélation avec
l'adoption.
Facteurs
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Age
|
-0,296
|
0,296
|
-0,273
|
0,297
|
-0,113
|
0,089
|
Niveau d'éducation
|
0,068
|
-0,101
|
0,063
|
0,322
|
0,220
|
0,064
|
Source de revenus
|
0,540
|
-0,090
|
-0,086
|
0,279
|
-0,321
|
0,165
|
Taille du ménage
|
-0,245
|
0,168
|
-0,143
|
0,104
|
-0,043
|
0,122
|
Etre mbr. d'une association
|
0,212
|
0,302
|
0,389
|
0,490
|
0,076
|
0,114
|
Nombre de champs
|
0,222
|
-0,103
|
0,192
|
0,172
|
0,197
|
0,232
|
Taille des champs
|
0,205
|
-0,115
|
-0,017
|
0,114
|
0,070
|
0,097
|
Nbr. d'outils aratoires
|
-0,035
|
0,053
|
0,126
|
-0,053
|
0,140
|
0,174
|
Les résultats du tableau 7 renseignent qu'aucun facteur
socio-économique et agronomique connu n'entre en relation avec
l'adoption des boutures des variétés améliorées du
manioc chez les agriculteurs sur toute l'étendue du milieu
d'étude.
Le fait que dans ce milieu l'adoption des boutures de
variétés améliorées de manioc ne soit pas
liée aux caractéristiques socio-économiques et
agronomiques s'explique par la prédominance dans le milieu d'une bonne
partie de personnes enquêtées analphabètes et une
majorité de personnes ayant été scolarisées
seulement au niveau du primaire.
Ceci constitue une limite pour les organisations qui
s'occupent de la diffusion de ces variétés dans l'accomplissement
de leur mission : elles sont d'abord obligées de convaincre en
premier lieu les personnes ayant reçu une éducation scolaire
suffisante puis celles-ci pourront passer le message à d'autres couches
de la population. Ces genres des personnes sont souvent leaders d'associations
de développement. On a d'ailleurs vu qu'il n'ya en que 20% en moyenne
d'adoptants de variétés améliorées de manioc.
c. Motivations de l'adoption
Le tableau 8 renseigne sur le pourcentage d'agriculteurs
influencés par les différentes causes les motivant d'adopter les
variétés améliorées de la culture du manioc.
Tableau 8 : Pourcentage d'agriculteurs
influencés par les motivations d'adoption.
Motivations
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Rendement
|
72,7
|
100
|
83,3
|
85,3
|
50
|
00
|
00
|
16,7
|
51
|
Précocité
|
45,4
|
20
|
00
|
21,8
|
25
|
00
|
00
|
8,3
|
15
|
Adaptées au climat
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Le bon goût
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
La résistance aux ravageurs
|
72,7
|
100
|
100
|
90,9
|
100
|
00
|
00
|
33,3
|
62,1
|
La résistance aux maladies
|
72,7
|
100
|
100
|
90,9
|
100
|
00
|
00
|
33,3
|
62,1
|
Moins de main d'oeuvre utilisé
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
L'influence d'un ami
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Distribution par une association
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Les résultats du tableau 8 permettent de constater que
les causes principales liées à l'adoption des nouvelles
variétés de manioc chez les paysans les utilisant (cfr tableau 5)
dans le milieu d'étude sont la résistance aux maladies et aux
ravageurs (62,1%), suivie du rendement (51%).
Ces résultats s'expliquent par la
caractéristique de ces variétés à offrir une
résistance moyenne aux maladies telles que l'anthracnose et la
mosaïque africaine du manioc et sa tolérance à l'acarien
vert du manioc qui, selon WALANGULULU (communication personnelle, 2010), peut
réduire de 20-80% le rendement de la culture du manioc.
Ces variétés sont également
appréciées par le fait qu'elles donnent des rendements
légèrement supérieurs aux variétés locales
du milieu. ANONYME (2008b), estime que ces variétés peuvent
atteindre en milieu paysan des rendements en racines tubéreuses compris
entre 15-18 T/ha.
d. Contraintes nées de l'adoption
Le tableau 9 fait connaître le pourcentage
d'agriculteurs qui renseignent sur les différentes contraintes dont les
variétés améliorées de manioc font face
après leur adoption.
Tableau 9 : Pourcentage d'agriculteurs
rencontrant des contraintes après adoption.
Contraintes
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Exigence d'engrais
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Sensibilité aux ravageurs
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Sensibilité aux maladies
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Mauvaise qualité de la pate
|
81,8
|
80
|
66,7
|
76,2
|
50
|
00
|
00
|
16,7
|
46,4
|
Abondance de main d'oeuvre
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Mauvaise qualité de farine
|
54,4
|
80
|
100
|
78,2
|
100
|
00
|
00
|
33,3
|
55,7
|
Demande trop de suivi
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Cossettes de mauvaise qualité
|
54,4
|
100
|
83,3
|
79,3
|
100
|
00
|
00
|
33,3
|
56,3
|
Sont moins productifs
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Pourriture des tubercules
|
100
|
80
|
100
|
93,3
|
100
|
00
|
00
|
33,3
|
63,3
|
La récolte est tardive
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Il découle des résultats du tableau 9 que les
contraintes connues par les agriculteurs après adoption des
variétés améliorées de manioc sont la pourriture
des tubercules au champ à la maturité de la culture chez
63,3% de personnes enquêtées utilisant les variétés
améliorées, l'obtention de cossettes de mauvaise qualité
après séchage de la récolte chez 56,3% de personnes
utilisant ces variétés dans la zone d'étude et l'obtention
d'une farine de mauvaise qualité chez 55,7% de personnes
interviewées. Le grand nombre de personnes qui connaissent ces
contraintes se retrouvent dans la collectivité chefferie de Buhavu,
chefferie où les variétés améliorées de
manioc sont beaucoup plus utilisées (cfr tableau 5).
Cela est bien évidemment dû aux
caractéristiques variétales qu'offrent les variétés
améliorées (Liyayi et Sawasawa) cultivées dans ce milieu.
Malgré les rendements légèrement supérieurs
à ceux des variétés locales en milieu paysan, leur
diffusion en milieu paysan se heurte aux mêmes problèmes
rencontrés en Afrique pour d'autres variétés
améliorées par POSON et SPENCER, cités par RAFFAILLAC et
GERARD (2000). Il s'agit de l'acceptabilité dans de nombreuses
régions. La qualité des tubercules était
généralement mise en cause : leur teneur en eau et en acide
cyanhydrique étaient trop élevée et leur aspect
n'était pas conforme aux variétés traditionnelles. De
plus, l'augmentation de l'indice de récolte (supérieur à
0,60), obtenue chez ces variétés, s'accompagnait d'une faible
capacité de conservation des tubercules au champ (récolte quand
on en a besoin).
De ce fait, les paysans préfèrent cultiver les
variétés locales qui sont bien adaptées au milieu et se
conservent bien dans le sol pendant longtemps après la maturité
sans se dégrader, car la récolte par les paysans se fait au fur
et à mesure des besoins ; ces qualités ne sont pas offertes
par les variétés améliorées, qui doivent être
récoltées à temps.
Ces résultats viennent contredire l'affirmation
d'ANONYME (2008b), selon laquelle la variété Liyayi donne une
bonne qualité de farine et la qualité de la farine de Sawasawa
est très appréciée.
III.4. ADOPTION DES VARIETES DE BANANIER
a. Les variétés
utilisées
Le tableau 10 illustre le pourcentage d'agriculteurs utilisant
les différentes variétés de bananier cultivées dans
le territoire de Kalehe.
Tableau 10 : Pourcentage d'agriculteurs cultivant
les variétés de bananier.
Variétés
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
% Variétés
locales
|
Barabesha
|
20
|
00
|
00
|
6,7
|
10
|
00
|
00
|
3,3
|
5,0
|
Ndizi
|
30
|
00
|
40
|
23,3
|
30
|
10
|
15
|
18,3
|
20,8
|
Kisamunyu
|
30
|
00
|
25
|
18,3
|
25
|
5,0
|
5,0
|
11,7
|
15
|
Misheba
|
00
|
00
|
15
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
10
|
6,7
|
5,8
|
Kamela
|
10
|
00
|
35
|
15
|
20
|
10
|
15
|
15
|
15
|
G. Michel
|
5,0
|
00
|
10
|
5,0
|
00
|
5,0
|
10
|
5,0
|
5,0
|
Des résultats du tableau 10, il ressort que la culture
du bananier devient de plus en plus abandonnée dans le territoire de
Kalehe. Seules les variétés locales font objet de culture dans ce
milieu. Les résultats plus ou moins remarquables sont rencontrés
dans les groupements de Kalonge, Kalima et Bitale, chez l'ensemble de
variétés locales. Malgré la faible attirance de la
culture, les variétés telles que Ndizi et Kisamunyu sont
cultivées chez une moyenne de 20,8% et 15% des personnes
interviewées dans l'ensemble du territoire. La variété
Ndizi est beaucoup plus cultivée dans le groupement de Kalonge chez 40%
d'agriculteurs de ce milieu.
De ces résultats, il ya lieu de constater qu'aucune
variété améliorée nouvellement introduite n'a
été rencontrée dans le milieu d'étude. Dans ce
milieu, le wilt bactérien qui décime la culture cause des
dommages importants sur le revenu des ménages. Jusqu'ici, les paysans
cherchent des mesures (cultivars) pouvant faire face à la maladie qui a
presque gagné l'ensemble du territoire.
Néanmoins, malgré la présence de la
maladie, certaines variétés locales telles que Ndizi et
Kisamunyu continuent à marquer leur présence grâce à
leur grande importance économique. Les deux variétés sont
plus utilisées pour l'alimentation des familles paysannes autochtones et
constituent une source importante de calories. Elles sont également une
source considérable de revenus pouvant contribuer à la
scolarisation des enfants et aux soins médicaux des ménages
paysans. La production est vendue dans les milieux urbains voisins du
territoire, tel que les villes de Bukavu et Goma.
III.5. ADOPTION DES VARIETES DE MAÏS
a. Les variétés
utilisées
Le tableau 11 illustre le pourcentage d'agriculteurs utilisant
les différentes variétés de maïs cultivées
dans le territoire de Kalehe en différenciant celles qui sont
améliorées de celles qui sont locales.
Tableau 11 : Pourcentage d'agriculteurs cultivant
les variétés de maïs.
Variétés
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
% Variétés améliorées
|
Majone
|
20
|
00
|
5,0
|
8,3
|
15
|
00
|
00
|
5,0
|
6,7
|
INERA
|
00
|
00
|
20
|
6,6
|
00
|
5,0
|
00
|
1,6
|
4,1
|
M'Roma
|
00
|
00
|
10
|
3,3
|
00
|
5,0
|
00
|
1,6
|
2,5
|
% Variétés
locales
|
Nalubengera
|
45
|
30
|
00
|
25
|
10
|
15
|
00
|
8,3
|
16,6
|
Marondo
|
20
|
50
|
5,0
|
25
|
20
|
5,0
|
5,0
|
10
|
17,5
|
Kabwende
|
00
|
00
|
20
|
6,6
|
15
|
15
|
40
|
23,3
|
15
|
Les résultats ressortis par le tableau 11, indiquent
que les variétés améliorées de maïs sont
cultivées sur une faible échelle dans le territoire de Kalehe.
Celles rencontrées sont Majone (6,7%), INERA (4,1%) et M'Roma (2,5%).
Toutes ces variétés sont plus rencontrées dans la
collectivité chefferie de Buhavu. Parmi les variétés
locales, celle les plus préférées dans le rayon
d'étude sont Marondo (17,5%) et Nalubengera (16,6%).
Malgré des conditions écologiques favorables
qu'offre le milieu pour la réussite de la culture, les
variétés améliorées du maïs y sont de moins en
moins utilisées suite au fait que celles-ci sont souvent sujettes
à des maladies et ravageurs présents dans le milieu.
Ceci fait en sorte que les paysans soient contraints
d'utiliser les variétés locales qu'ils ont toujours
utilisé, qui sont tolérantes aux maladies de la contrée et
déjà adaptées à certains caprices du milieu.
b. Facteurs influençant l'adoption des
variétés améliorées
Le tableau 12 indique les facteurs sociaux-économiques
et agronomiques qui entrent en corrélation avec l'adoption des
variétés améliorées de la culture du maïs chez
les agriculteurs.
Tableau 12 : Facteurs de corrélation avec
l'adoption.
Facteurs
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Age
|
0,244
|
-0,414
|
-0,209
|
0,509
|
-0,322
|
0,089
|
Niveau d'éducation
|
0,186
|
0,309
|
-0,135
|
-0,126
|
0,486
|
0,064
|
Source de revenus
|
-0,022
|
0,089
|
0,066
|
0,300
|
0,379
|
0,165
|
Taille du ménage
|
0,297
|
-0,052
|
-0,309
|
0,456
|
0,023
|
0,122
|
Etre mbr. d'une association
|
0,301
|
-0,312
|
0,560
|
0,385
|
0,943
|
0,114
|
Nombre de champs
|
0,338
|
0,288
|
-0,054
|
0,135
|
-0,271
|
0,232
|
Taille des champs
|
-0,116
|
-0,672
|
0,342
|
-0,021
|
0,266
|
0,097
|
Nbr. d'outils aratoires
|
0,267
|
0,046
|
-0,233
|
0,379
|
-0,192
|
0,174
|
Les résultats présentés dans le tableau
12 démontrent que le principal facteur qui est en corrélation
avec l'adoption des variétés améliorées du
maïs est l'appartenance à une association à Mulonge (0,9)
seulement.
Dans le groupement de Mulonge, la majorité
d'agriculteurs utilisant les variétés améliorées du
maïs sont membres d'une association. De ce fait, l'adhésion
à une association donne aux paysans le privilège d'être
bénéficiaires des nouvelles variétés de maïs
dès que celles-ci sont introduites dans le milieu pour la vulgarisation.
Ils rendent disponibles leurs champs pour qu'ils soient utilisés comme
champs pilotes pendant l'époque de démonstration d'une
variété par les associations de développement.
c. Motivations de l'adoption
Le tableau 13 renseigne sur le pourcentage d'agriculteurs
influencés par les différentes causes les motivant d'adopter les
variétés améliorées de la culture du maïs.
Tableau 13 : Pourcentage d'agriculteurs
influencés par les motivations d'adoption.
Motivations
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Rendement
|
100
|
00
|
100
|
66,7
|
100
|
100
|
00
|
66,7
|
66,7
|
Précocité
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Adaptées au climat
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Le bon goût
|
75
|
00
|
80
|
51,7
|
33,3
|
00
|
00
|
11,1
|
31,4
|
La résistance aux ravageurs
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
La résistance aux maladies
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Moins de main d'oeuvre utilisé
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
L'influence d'un ami
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Distribution par une association
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Des résultats du tableau 13, il ressort que les
principales motivations d'utiliser les variétés
améliorées de maïs sont les bons rendements chez 66,7% de
personnes interviewées et usagers de ces variétés (cfr
tableau 5), et les qualités organoleptiques qu'offrent ces
variétés chez une bonne fraction de personnes
enquêtées (31,4%).
Ces résultats s'expliquent par le fait que la plupart
de variétés améliorées sélectionnées
ou obtenues de l'INERA/Mulungu et diffusées dans les zones d'altitude de
l'Est de la RDC donnent de bons rendements en milieu paysan (1800-3000 Kg/ha)
selon ANONYME (2009c). Etant donné que le territoire de Kalehe est
voisin de ce centre de recherche, les paysans font partie des premiers
bénéficiaires des résultats de la recherche sur cette
culture.
A côté du rendement, ces variétés
offrent des qualités gustatives très appréciées par
l'ensemble de consommateurs de maïs frais (grillé ou bouilli) ou
déjà transformé (sous forme de farine) rencontrés
dans toutes les couches sociales tant du milieu rural que du milieu urbain.
d. Contraintes nées de l'adoption
Le tableau 14 fait connaître le pourcentage
d'agriculteurs qui renseignent sur les différentes contraintes dont les
variétés améliorées de maïs font face
après leur adoption.
Tableau 14 : Pourcentage d'agriculteurs
rencontrant des contraintes après adoption.
Contraintes
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Exigence d'engrais
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Sensibilité aux ravageurs
|
50
|
00
|
80
|
43,3
|
100
|
100
|
00
|
66,7
|
55
|
Sensibilité aux maladies
|
50
|
00
|
80
|
43,3
|
100
|
100
|
00
|
66,7
|
55
|
Abondance de main d'oeuvre
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Demande trop de suivi
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Mauvais goût
|
25
|
00
|
00
|
8,3
|
00
|
00
|
00
|
00
|
4,1
|
Sont moins productifs
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
La récolte est tardive
|
50
|
00
|
40
|
30
|
00
|
00
|
00
|
00
|
15
|
Les résultats qui découlent du tableau 14 sur
les contraintes dont font face les utilisateurs des variétés
améliorées de maïs, indiquent que la principale contrainte
de la culture est la sensibilité aux ravageurs et aux maladies chez plus
de la moitié (55%) de personnes interviewées utilisant les
variétés améliorées (cfr tableau 5). Cette
contrainte est suivie par la durée prolongée de ces
variétés en culture (140-160 jours) chez une moyenne de 15% de
personnes enquêtées. Cette dernière contrainte est surtout
observée dans les groupements de Kalima (50%) et Kalonge (40%) où
les variétés améliorées de maïs sont beaucoup
plus répandues.
Ces résultats peuvent être expliqués par
les caractéristiques variétales qu'offrent certaines
variétés améliorées de maïs qui peuvent les
rendre susceptibles à certaines maladies ou ravageurs de la culture et
la non vulgarisation des méthodes de lutte contre les ravageurs de la
culture par les organisations ayant diffusé les variétés
améliorées de maïs.
Les conditions agro-écologiques inadaptées
à une variété améliorée, infligées
à celle-ci, peuvent aussi l'exposer à des aléas
climatiques pouvant perturber son cycle vital.
III.6. ADOPTION DES VARIETES DE PATATE
DOUCE
a. Les variétés
utilisées
Le tableau 15 illustre le pourcentage d'agriculteurs utilisant
les différentes variétés de patate douce cultivées
dans le territoire de Kalehe en différenciant celles qui sont
améliorées de celles qui sont locales.
Tableau 15 : Pourcentage d'agriculteurs cultivant
les variétés de patate douce.
Variétés
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
% Variétés améliorées
|
M'Mboge
(Mugande)
|
5,0
|
00
|
65
|
23,3
|
5,0
|
00
|
5,0
|
3,3
|
13,3
|
% Variétés
locales
|
Itembo
|
5,0
|
10
|
00
|
5,0
|
00
|
00
|
00
|
00
|
2,5
|
Karandazizi
|
00
|
00
|
5,0
|
1,7
|
00
|
5,0
|
00
|
1,7
|
1,7
|
Muzege
|
00
|
00
|
15
|
5,0
|
00
|
00
|
00
|
00
|
2,5
|
Il se dégage des résultats du tableau 15 que
seulement quatre variétés de patate douce ont été
identifiées dans le milieu d'étude, la culture étant
négligée dans presque tous les groupements enquêtés.
La seule variété nouvellement introduite est Mugande (13,3%),
connue sous le nom de M'Mboge qui est beaucoup cultivée dans le
groupement de Kalonge chez 65% de personnes interviewées.
La présence d'une seule variété
améliorée de patate douce dans l'ensemble du milieu
d'étude se justifie par le peu d'importance accordée à la
culture sur le plan alimentaire. Il pourrait bien y avoir plusieurs
variétés sélectionnées par l'INERA/Mulungu qui
s'adapteraient aux conditions écologiques du milieu mais vu que la
patate douce est moins ou presque pas consommée dans le milieu, les
paysans s'abstiennent de les utiliser.
Néanmoins, la culture est visiblement rencontrée
dans le groupement de Kalonge, milieu où la patate douce est
privilégiée dans les habitudes alimentaires.
b. Facteurs influençant l'adoption des
variétés améliorées
Le tableau 16 indique les facteurs sociaux-économiques
et agronomiques qui entrent en corrélation avec l'adoption des
variétés améliorées de la culture de patate douce
chez les agriculteurs.
Tableau16 : Facteurs de corrélation avec
l'adoption.
Facteurs
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Age
|
-0,561
|
-0,414
|
-0,170
|
-0,323
|
-0,113
|
-0,222
|
Niveau d'éducation
|
0,014
|
0,309
|
0,320
|
0,296
|
0,220
|
-0,232
|
Source de revenus
|
-0,010
|
0,089
|
0,086
|
-0,346
|
-0,321
|
0,370
|
Taille du ménage
|
0,091
|
-0,052
|
-0,183
|
-0,390
|
-0,043
|
-0,270
|
Etre mbr. d'une association
|
0,253
|
-0,312
|
0,642
|
-0,150
|
0,076
|
0,140
|
Nombre de champs
|
0,108
|
0,288
|
-0,192
|
0,192
|
0,197
|
-0,425
|
Taille des champs
|
-0,048
|
-0,672
|
0,349
|
0,040
|
0,070
|
-0,120
|
Nbr. d'outils aratoires
|
0,098
|
0,046
|
0,126
|
-0,024
|
0,140
|
0,164
|
Les résultats du tableau 16 traduisent qu'il n'existe
aucune cause déterminante qui influence les paysans à adopter les
boutures des variétés améliorées de patate douce
sur l'ensemble de l'étendue du milieu d'étude.
Ces résultats s'expliquent par le fait que dans le
milieu d'étude, une faible proportion (30,8%) d'enquêtés
sont membres d'une association et pourtant les associations sont les
premières à expérimenter les variétés
nouvellement introduites dans les groupements car elles travaillent en
étroite collaboration (partenariat) avec les ONG ou institutions qui se
sont occupées de la diffusion de cette variété.
Seul est le groupement de Kalonge où la
variété améliorée de la patate douce est
cultivée chez 65% de personnes enquêtées. La majeure partie
de ces enquêtés sont membres des différentes associations
et certains reconnaissent avoir obtenu les boutures de la variété
Mugande des amis ou familiers qui sont membres de l'une ou l'autre
association.
c. Motivations de l'adoption
Le tableau 17 renseigne sur le pourcentage d'agriculteurs
influencés par les différentes causes les motivant d'adopter les
variétés améliorées de la culture de patate
douce.
Tableau 17 : Pourcentage d'agriculteurs
influencés par les motivations d'adoption.
Motivations
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Rendement
|
100
|
00
|
100
|
66,7
|
100
|
00
|
100
|
66,7
|
66,7
|
Précocité
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Adaptées au climat
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
La résistance aux ravageurs
|
00
|
00
|
38,5
|
12,8
|
00
|
00
|
100
|
33,3
|
23
|
La résistance aux maladies
|
100
|
00
|
38,5
|
46,2
|
100
|
00
|
00
|
33,3
|
39,7
|
Moins de main d'oeuvre utilisé
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Le bon goût
|
100
|
00
|
100
|
66,7
|
100
|
00
|
100
|
66,7
|
66,7
|
L'influence d'un ami
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Distribution par une association
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Du tableau 17, découlent les résultats selon
lesquels les principales motivations d'utiliser la variété
améliorée de patate douce (Mugande) sont les bons rendements et
les bonnes qualités gustatives chez 66,7% de personnes
interviewées utilisant cette variété (cfr tableau 5). La
variété présente également l'avantage d'être
résistante aux maladies et aux ravageurs tel que le témoignent
respectivement 39,7% et 23% de personnes enquêtées pour chacun des
cas.
Ces résultats s'expliquent par la
caractéristique principale de la variété Mugande à
être tolérante aux viroses et aux charançons qui
s'attaquent aux tubercules dont les dégâts selon WALANGULULU
(communication personnelle, 2010), peuvent causer des pertes de 12 à
90% du rendement.
La variété est aussi beaucoup
appréciée par le fait qu'elle donne des rendements nettement
supérieurs aux variétés locales du milieu. ANONYME
(2009c), présume que cette variété peut atteindre en
milieu paysan, dans des conditions moyennes, des rendements en tubercule
supérieurs à 15-25 T/ha, qui sont jugés bons par rapport
à ceux des variétés locales qui donnent dans les
mêmes conditions des rendements inférieurs ou égale
à 8 T/ha.
A côté du rendement, la variété
Mugande offre des qualités gustatives très
appréciées par tous les consommateurs de ses tubercules frais,
grillés ou cuits. La fermeté des tubercules après cuisson
lui fait aussi une caractéristique particulière d'attraction.
d. Contraintes nées de l'adoption
Le tableau 18 fait connaître le pourcentage
d'agriculteurs qui renseignent sur les différentes contraintes dont les
variétés améliorées de patate douce font face
après leur adoption.
Tableau 18 : Pourcentage d'agriculteurs
rencontrant des contraintes après adoption.
Contraintes
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Exigence d'engrais
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Sensibilité aux ravageurs
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Sensibilité aux maladies
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Demande trop de suivi
|
100
|
00
|
100
|
66,7
|
100
|
00
|
100
|
66,7
|
66,7
|
Mauvais goût
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Sont moins productifs
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
La récolte est tardive
|
100
|
00
|
100
|
66,7
|
100
|
00
|
100
|
66,7
|
66,7
|
Les résultats du tableau 18 montrent qu'il existe deux
principales contraintes auxquelles font face les agriculteurs
enquêtés dans le milieu d'étude et utilisant la
variété améliorée de patate douce. Ces contraintes
sont la demande d'un suivi permanent au cours de la culture et le cycle
végétatif prolongé conduisant à une récolte
tardive des tubercules chez 66,7% d'utilisateurs de la variété
améliorée dans l'ensemble du milieu d'étude.
La demande d'un suivi permanent est évaluée en
fonction du nombre de sarclages et de buttages qu'exige la plante au cours de
la culture. Cette variété de patate douce exige qu'elle soit
cultivée sur buttes ou billons et ceux-ci soient bien entretenus au
cours de la saison culturale, ce qui majore le coût d'entretien et donc
la main d'oeuvre. Un apport de la fumure organique favorise aussi la croissance
des rendements pour cette variété.
La tardivité de la récolte est due à un
caractère variétal incontournable. Selon ANONYME (2008b), cette
variété a un cycle végétatif de 130-150 jours
à des altitudes allant de 1400-1800 m.
III.7. ADOPTION DES VARIETES DE HARICOT
a. Les variétés
utilisées
Le tableau 19 illustre le pourcentage d'agriculteurs utilisant
les différentes variétés de haricot cultivées dans
le territoire de Kalehe en différenciant celles qui sont
améliorées de celles qui sont locales.
Tableau 19 : Pourcentage d'agriculteurs cultivant
les variétés de haricot.
Variétés
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
% Variétés améliorées
|
M'Sole
|
15
|
25
|
25
|
21,7
|
5,0
|
00
|
00
|
1,7
|
11,7
|
D6
|
15
|
55
|
10
|
26,7
|
00
|
5,0
|
00
|
1,7
|
14,2
|
Nabulangeti
|
5,0
|
00
|
00
|
1,7
|
00
|
00
|
00
|
00
|
0,8
|
% Variétés
locales
|
Kangokora
|
20
|
60
|
00
|
26,7
|
00
|
00
|
00
|
00
|
13,3
|
Namushosho
|
25
|
50
|
00
|
25
|
10
|
5,0
|
5,0
|
6,7
|
15,8
|
Matembo
|
15
|
10
|
15
|
13,3
|
30
|
15
|
40
|
28,3
|
20,8
|
Nakamuiri
|
00
|
5,0
|
00
|
1,7
|
00
|
00
|
00
|
00
|
0,8
|
Kabenga
|
00
|
5,0
|
00
|
1,7
|
00
|
00
|
00
|
00
|
0,8
|
Marembu
|
00
|
00
|
10
|
3,3
|
00
|
00
|
00
|
00
|
1,7
|
Nabusiro
|
00
|
00
|
5,0
|
1,7
|
00
|
5,0
|
00
|
1,7
|
1,7
|
Njwijwi
|
00
|
00
|
5,0
|
1,7
|
00
|
5,0
|
00
|
1,7
|
1,7
|
Bwinyi
|
00
|
00
|
00
|
00
|
10
|
5,0
|
00
|
5,0
|
2,5
|
Il découle des résultats du tableau 19 que les
variétés améliorées de haricot sont beaucoup
cultivées dans la collectivité chefferie de Buhavu. Les
préférées sont D6 (26,7%) et M'Sole (21,7%).
Les variétés locales préférées dans
l'ensemble du milieu d'étude sont Matembo (20,8%), Namushosho (15,8%)
et Kangokora (13,3%).
Ces résultats traduisent la préférence
des paysans de cultiver les variétés améliorées de
haricot qui sont du type nain et qui donnent de bons rendements par rapport aux
variétés locales de même type. Ces variétés
n'ont pas beaucoup d'exigences selon les paysans car ne demandent pas de
tuteurs pendant leur période de culture.
La plupart de variétés locales cultivées
dans ce milieu sont des volubiles. Elles sont préférées
chez certains paysans car elles offrent des rendements supérieurs aux
variétés de type nain et tolèrent la présence des
ravageurs de la culture.
b. Facteurs influençant l'adoption des
variétés améliorées
Le tableau 20 indique les facteurs sociaux-économiques
et agronomiques qui entrent en corrélation avec l'adoption des
variétés améliorées de la culture du haricot chez
les agriculteurs.
Tableau 20 : Facteurs de corrélation avec
l'adoption.
Facteurs
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Age
|
0,415
|
0,280
|
0,191
|
0,172
|
0,338
|
-0,050
|
Niveau d'éducation
|
0,223
|
-0,426
|
-0,032
|
0,069
|
0,223
|
0,183
|
Source de revenus
|
0,321
|
-0,194
|
0,318
|
0,262
|
-0,293
|
-0,338
|
Taille du ménage
|
-0,506
|
-0,033
|
0,098
|
0,097
|
0,310
|
0,192
|
Etre mbr. d'une association
|
-0,591
|
0,436
|
-0,443
|
-0,136
|
-0,104
|
-0,234
|
Nombre de champs
|
0,121
|
-0,033
|
-0,084
|
0,392
|
0,406
|
0,316
|
Taille des champs
|
0,230
|
0,312
|
0,718
|
0,002
|
-0,186
|
-0,082
|
Nbr. d'outils aratoires
|
0,217
|
0,012
|
0,157
|
0,285
|
-0,009
|
-0,032
|
Les résultats du tableau 20 donnent des renseignements
sur les facteurs qui entrent en corrélation avec l'adoption des
variétés améliorées du haricot. Le principal
facteur est surtout la taille des champs rencontré à Kalonge
(0,7).
La superficie moyenne cultivable par ménage dans le
groupement de Kalonge donne une influence sur l'adoption des nouvelles
variétés de haricot suite au fait que dans ce groupement il
existe encore des espaces agricoles libres qui ne peuvent être
utilisés que pour le haricot. De ce fait les paysans adoptent les
variétés améliorées et les cultivent en monoculture
le plus souvent avant d'envisager une éventuelle rotation. La faible
démographie dans ce groupement serait aussi une raison de la
disponibilité des espaces arables.
c. Motivations de l'adoption
Le tableau 21 renseigne sur le pourcentage d'agriculteurs
influencés par les différentes causes les motivant d'adopter les
variétés améliorées de la culture du haricot.
Tableau 21 : Pourcentage d'agriculteurs
influencés par les motivations d'adoption.
Motivations
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Rendement
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
00
|
66,7
|
83,3
|
Adaptées au climat
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Précocité
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
00
|
66,7
|
83,3
|
La résistance aux ravageurs
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
La résistance aux maladies
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Moins de main d'oeuvre utilisé
|
00
|
16,7
|
00
|
5,6
|
00
|
00
|
00
|
00
|
2,8
|
L'influence d'un ami
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Le bon goût
|
100
|
100
|
83,3
|
94,4
|
00
|
00
|
00
|
00
|
47,2
|
Distribution par une association
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Les résultats du tableau 21 traduisent que les causes
déterminantes des paysans à recourir aux variétés
améliorées sont le bon rendement et la précocité en
premier lieu chez la majorité (83,3%) de personnes interviewées
utilisant les variétés améliorées de haricot (cfr
tableau 5) et en second lieu les bonnes qualités gustatives de ces
variétés chez 47,2% de personnes enquêtées.
Ces résultats se font comprendre par le fait que les
deux principales variétés améliorées (D6 et M'Sole)
rencontrées dans le milieu peuvent donner des rendements encourageants
en milieu paysan (supérieur à 500-2000 Kg/ha) lorsque les
conditions climatiques (pluies) sont équilibrées. La
précocité de ces variétés est un
élément très important qui par ailleurs influence leur
adoption. Selon ANONYME (2008b), leur durée semis-maturité varie
entre 80 à 90 jours.
A l'instar du rendement et de la précocité, ces
variétés ont des qualités gustatives très
appréciables. Leur couleur et la durée de cuisson réduite
sont des éléments qui leur octroient ces qualités.
d. Contraintes nées de l'adoption
Le tableau 22 fait connaître le pourcentage
d'agriculteurs qui renseignent sur les différentes contraintes dont les
variétés améliorées de haricot font face
après leur adoption.
Tableau 22 : Pourcentage d'agriculteurs
rencontrant des contraintes après adoption.
Contraintes
|
BUHAVU
|
BULOHO
|
Moyenne générale
|
Kalima
|
Mubuku
|
Kalonge
|
Moyenne
|
Bitale
|
Mulonge
|
Ndando
|
Moyenne
|
Exigence d'engrais
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Sensibilité aux ravageurs
|
100
|
83,3
|
100
|
94,4
|
100
|
100
|
00
|
66,7
|
80,5
|
Sensibilité aux maladies
|
100
|
83,3
|
100
|
94,4
|
100
|
100
|
00
|
66,7
|
80,5
|
Mauvais goût
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Abondance de main d'oeuvre
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Demande trop de suivi
|
60
|
58,3
|
16,7
|
45
|
00
|
00
|
00
|
00
|
22,5
|
Sont moins productifs
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
La récolte est tardive
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Du tableau 22 découlent les résultats qui
présentent les contraintes auxquelles les paysans utilisant les
variétés améliorées de haricot font face pendant la
période de la campagne. Ces contraintes sont la sensibilité
avérée aux ravageurs et aux maladies chez 80,5% d'utilisateurs
des variétés améliorées de haricot dans l'ensemble
du milieu d'étude et la demande d'un suivi rapproché au cours de
la culture auprès de seulement 22,5% de personnes interviewées
utilisant ces variétés améliorées.
Les paysans utilisateurs de ces variétés
améliorées soutiennent la thèse selon laquelle ces
variétés sont sujettes aux insectes nuisibles et à des
maladies lorsqu'il y a abondance de pluies au cours de la saison culturale.
Cette pensée soutient l'idée de ANONYME (2008b), qui demande que
les variétés D6 et M'Sole soient cultivées en Moyenne et
haute altitude (1000-2000 m).
De ce fait, comme l'Ouest du territoire de Kalehe est un
milieu rapproché à la forêt équatoriale (basse
altitude), il est impérieux qu'après chaque grande pluie,
d'effectuer des visites au champ pour un contrôle des plants.
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