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L'Espagne en France. Les centres culturels espagnols dans l'hexagone au XXe siècle.

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par Julien JACQUES
Université Paris I Panthéon-Sorbonne - Master 2 recherche Histoire des relations internationales et des mondes étrangers 2015
  

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CHAPITRE V

UNE INSTALLATION CULTURELLE DÉLICATE EN FRANCE

Après avoir examiné la politique culturelle extérieure de l'Espagne dans sa généralité, nous devons maintenant nous intéresser à son action en France et notamment à ses nombreuses tentatives pour installer des centres culturels en France. La première sous-partie se focalise sur les relations franco-espagnoles de l'entre-deux-guerres et sous la France de Vichy où les relations furent plutôt tendues et où il fut difficile pour l'Espagne d'obtenir une réciprocité identique dans le domaine culturel dans sa relation avec la France. Une seconde sous-partie se concentre sur les années 1950 au moment où l'Espagne revint dans les négociations internationales et où les relations culturelles avec la France se normalisèrent. Enfin, une dernière sous-partie est consacrée aux années 1960 et aux années 1970, années où la France et l'Espagne négocièrent des accords culturels entre les deux pays.

A) Les obstacles à des relations culturelles réciproques et égalitaires

Nous avions vu dans la première partie que les premiers centres culturels espagnols en France étaient nés d'initiatives privées notamment des nombreux exilés espagnols réfugiés en France au cours des XIXe et XXe siècles1(*). Depuis les premières années du XXe siècle, l'Espagne fut consciente du potentiel de sa langue et de la nécessité d'établir un réseau culturel à l'étranger principalement orienté vers l'éducation des émigrés2(*). Mais rien ne fut permanent à cause du manque de moyens et de l'éclatement de la Première Guerre mondiale.

Une première période importante dans les relations culturelles franco-espagnoles fut l'entre-deux-guerres lorsque plusieurs réalisations virent le jour de part et d'autre des Pyrénées. En effet, le palais de la Moncloa à Madrid, qui abrite, encore aujourd'hui, la Casa de Velázquez3(*), fut inauguré une première fois en 1928 en présence du roi Alphonse XIII4(*). La Seconde République espagnole inaugura une nouvelle fois la Casa de Velázquez en 1935 sous l'égide du président de la République espagnole Alcalá Zamora et du ministre français de l'Éducation nationale, André Mallarmé. La même année, à Paris cette fois-ci, le président de la République française Albert Lebrun, accompagné des intellectuels espagnols José Ortega y Gasset et Miguel de Unamuno, inaugura le Collège d'Espagne à la Cité universitaire internationale5(*), qui peut être considéré comme le premier véritable centre culturel espagnol en France. Par ces deux événements, Yves Denéchère voit une illustration de « l'esprit de réciprocité » des relations culturelles et intellectuelles que les deux pays avaient su tisser6(*).

Pourtant ce ne fut pas le cas, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la France était parvenue à établir un important réseau culturel en Espagne. D'abord, en 1923, il existait trente-deux écoles laïques et de nombreuses autres religieuses dispensant le programme scolaire français, des lycées français à Madrid et Barcelone7(*), ainsi que des collèges à Valence, Bilbao, Saragosse, Séville et Saint-Sébastien8(*). Puis l'Alliance française, depuis sa création en 1883, avait réussi à ouvrir de nombreux centres en Espagne, qui venaient compléter l'École des Hautes Études Hispaniques, inaugurée en 1909, l'institut français de Madrid ouvert en 1913, celui de Barcelone créé en 1922 comme le centre hispano-français de Saragosse9(*). Bien que la Guerre civile espagnole détruisît une grande partie de ces centres ou obligeât leur fermeture, grâce aux actions de Paul Guinard, directeur de l'institut français de Madrid et de Philippe Pétain, ministre plénipotentiaire envoyé en Espagne après les accords Bérard-Jordana de 1939, la France pu rétablir son réseau culturel dense1(*)0. De son côté, l'Espagne ne possédait pas un tel réseau en France quand bien même l'article 15 de la loi espagnole du 20 septembre 1938 précisait que « les établissements appartenant à des personnes ou à des sociétés étrangères feront l'objet d'accords spéciaux de réciprocité culturelle1(*)1 ». Toutefois, Pablo de Jevenois Acillona avance que, dans l'entre-deux-guerres, elle a pu y construire quelques écoles, notamment en 1932, à Bayonne, à Lyon, à Marseille, à Montpellier, à Béziers et à Saint-Denis1(*)2.

De ce fait, suite aux accords Bérard-Jordana1(*)3 signés à Burgos le 25 février 1939, qui reconnaissent la légitimité du pouvoir de Franco et la neutralité de celui-ci en cas de conflit ouvert avec l'Allemagne, l'Espagne demanda une réciprocité de traitement pour les établissements espagnols en France, autorisée par le ministère des Affaires étrangères en octobre 1939 à titre provisoire1(*)4. Son pouvoir légitimé, Franco souhaita réparer le déséquilibre culturel avec la France en installant des écoles en France et en Afrique du Nord1(*)5. Par une note verbale du 31 août 1940, le gouvernement français fut mis au courant du mécontentement des autorités espagnoles face aux incessantes difficultés rencontrées par les écoles espagnoles de Casablanca qui ne pouvaient fonctionner correctement car sans cesse harcelées par les autorités françaises1(*)6. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement franquiste Juan Luis Beigbeder et l'ambassadeur d'Espagne à Paris, José Félix de Lequerica, ordonnèrent la cessation immédiate de ces difficultés et en profitèrent pour demander la reconnaissance de la réciprocité dans les relations culturelles par le gouvernement français sous menace de la fermeture des établissements français en Espagne1(*)7. Face à cette menace, le gouvernement français répondit favorablement aux demandes espagnoles en septembre 1940 en autorisant l'ouverture, dans tous les territoires de souveraineté française, d'établissements d'enseignement espagnols en nombre égal aux établissements français en Espagne1(*)8. Toutefois, le gouvernement de Vichy dissocia la France métropolitaine et les possessions françaises en Afrique du Nord. Par ce stratagème, les autorités françaises auraient toléré l'ouverture d'un grand nombre d'écoles espagnoles en France mais seulement quatre en Afrique du Nord, correspondant au nombre d'écoles françaises sur le territoire espagnol du Maroc. Ainsi, la France conservait ses écoles en Espagne « sans alimenter les revendications de l'Espagne sur l'Afrique du Nord1(*)9 ». En 1941, le ministère espagnol de l'Éducation nationale présenta un premier projet d'inauguration de cinq écoles en France et quatre en Algérie mais le manque de moyens financiers et le refus catégorique des autorités d'Alger enterrèrent le projet. En 1942, un nouveau projet fut proposé avec la création de quatre écoles en métropole, quatre en Andorre, treize au Maroc et sept en Algérie, mais ce projet trop ambitieux resta à jamais inabouti face à l'intransigeance française sur le problème nord-africain2(*)0. Les relations culturelles entre l'Espagne franquiste et la France de Vichy furent sans relief et s'expirèrent définitivement en 1942 lorsque Maurice Legendre, directeur de la Casa de Velázquez, Paul Guinard, directeur de l'institut français de Madrid ainsi que les membres de l'institut français de Barcelone marquèrent leur ralliement aux autorités de la France libre d'Alger2(*)1.

Cette première sous-partie a permis de juger la différence entre l'installation culturelle de la France en Espagne et celle de l'Espagne en France. L'entre-deux-guerres fut le moment où le gouvernement espagnol initialisa le tissage d'un premier réseau culturel en France. « La parenté idéologique2(*)2 » entre Vichy et l'Espagne, mais aussi le Portugal, permit d'établir des relations culturelles privilégiées comme le prouve le Bulletin d'informations du ministère des Affaires étrangères de 1941 qui ne s'intéressait qu'aux seules activités culturelles des instituts français de Madrid et de Lisbonne2(*)3. Cependant, malgré cette bonne entente, l'Espagne franquiste ne parvint pas à établir une réciprocité numérique de centres culturels sur les territoires français à cause d'un manque de moyens financiers et d'une forte réticence des autorités françaises en Afrique du Nord. La Seconde Guerre mondiale terminée, quelles furent les relations entre Franco et la France libre ?

B) Des relations culturelles franco-espagnoles entre tensions et apaisements

Après la guerre, un fort sentiment anti-franquiste se fit sentir en Europe, les relations culturelles entre l'Espagne et la France, mais aussi avec l'Italie, furent compliquées2(*)4. L'action culturelle de l'Espagne en France se résuma à la rénovation du Collège d'Espagne à Paris. Au début de l'année 1946, les tensions franco-espagnoles atteignirent leur paroxysme lorsque les autorités espagnoles exécutèrent des opposants au régime franquiste ; en réponse à cet acte de barbarie, la France ferma la frontière pyrénéenne le 1er mars2(*)5. Toutes relations entre les deux côtés du massif montagnard furent interrompues jusqu'à la réouverture de la frontière en février 1948. Le contexte de Guerre froide et la volonté des États-Unis de négocier avec l'Espagne en qui ils voyaient un farouche opposant au communisme obligèrent la France à renouer le contact avec sa voisine2(*)6. Dès 1948, les instituts français en Espagne accueillirent des hispanistes et organisèrent des expositions et des tables rondes pour attirer le plus large public possible2(*)7. En 1949, la France envoya de nouveau des missions en Espagne et les écoles françaises de Madrid et de Barcelone redevinrent des centres d'examen affiliés à l'académie de Toulouse2(*)8 et en 1951, l'ambassade de France à Madrid fut rouverte2(*)9.

Les relations franco-espagnoles alternèrent entre tensions et apaisements ; après la phase de dégel de la fin des années 1940, la France et l'Espagne vécurent une crise diplomatique, en 1951, à cause d'un contentieux relatif à l'immeuble situé au 11, avenue Marceau à Paris. Ce fut l'une des préoccupations majeures du ministère des Affaires étrangères dans la relation avec l'Espagne puisqu'un dossier complet des archives diplomatiques de la Courneuve lui est consacré3(*)0. Pendant la Guerre civile espagnole, le « pseudo-gouvernement » d'Euskadi (du Pays basque) avait disposé durant son existence provisoire de fonds issus du Trésor espagnol. Ces derniers furent employés à l'achat de meubles et d'immeubles en France, dont l'immeuble de l'avenue Marceau, notamment sous le couvert d'une société de façade, Finances et Entreprises, qui avait disposé directement de ces fonds. Selon l'article premier de la loi espagnole du 30 janvier 1940, « sont propriétés de l'État espagnol tous les biens mobiliers, immobiliers, valeurs et titres qui, ayant appartenu à l'État, à des administrations, à des organismes privés ou à des particuliers, auraient fait l'objet d'expropriation, de spoliation, de confiscation, de vol, de larcin ou de perte dans la partie de l'Espagne qui avait été soumise à la domination marxiste après le 18 juillet 1936 et qui se trouve à l'étranger sans avoir été réclamés par leurs propriétaires ou ayant-droit3(*)1 ». Ainsi les fonds utilisés par la société Finances et Entreprises appartiendraient à l'État espagnol et en vertu des accords Bérard-Jordana de 1939, l'Espagne était en droit de revendiquer cet immeuble, du 11 avenue Marceau, acquis le 15 février 1939, ainsi qu'une propriété à Compans, en Seine et Marne, et l'Hôtel du Mont Renaud à Noyon dans l'Oise3(*)2. Le procès débuta le 21 juillet 1943 et accorda la victoire au gouvernement espagnol mais le contexte international et les aléas diplomatiques ne permirent pas l'exécution du verdict. En 1950, dans un contexte plus favorable aux relations franco-espagnoles, les autorités espagnoles demandèrent à la France de faire déguerpir les occupants basques, regroupés au sein de la Ligue internationale des Amis des Basques, toujours installés dans l'immeuble. Le 3 avril 1951, la Cour d'Appel de Paris donna raison à l'État espagnol et un commandement d'expulsion du Tribunal Civil de la Seine fut prononcé3(*)3. Face à la lenteur des autorités françaises, les autorités espagnoles menacèrent de fermer les instituts et lycées français en Espagne si l'immeuble ne leur était pas remis avant le 1er mai. L'ambassadeur de France en Espagne, Bernard Hardion, invita le ministre des Affaires étrangères Robert Schuman à ne pas perdre de vue l'importance du réseau culturel de la France en Espagne et que les dommages seraient lourds pendant plusieurs années si les autorités espagnoles mettaient leur menace à exécution3(*)4. En avril 1950, l'ambassadeur de France en Espagne avait déjà demandé aux autorités françaises d'interférer dans cette affaire car l'Espagne comptait « depuis longtemps sur la maison de l'avenue Marceau pour y installer les services de son attaché culturel ». Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Alberto Martin Artajo, comptait sur cet immeuble pour organiser des manifestations culturelles, des conférences, des expositions et observait que si les instituts français avaient toute liberté d'action en Espagne, la France devait comprendre que la Dirección General de Relaciones Culturales souhaitait avoir une « égale latitude » et que c'était la collaboration culturelle des deux pays qui était en jeu3(*)5. L'ultimatum lancé par l'Espagne déplut fortement à Robert Schuman mais, pragmatique, il concéda que la France avait trop d'intérêts en Espagne. Elle y possédait son plus grand réseau culturel à l'étranger avec quatre-vingts professeurs et plus de huit mille élèves et ne pouvait donc pas proférer de menaces économiques envers l'Espagne dans ces circonstances, d'autant plus que ceci allait à l'encontre du souhait des États-Unis et des Nations Unies de renouveler des relations diplomatiques normales avec l'Espagne3(*)6. Le 8 mai 1951, l'ultimatum dépassé, les autorités espagnoles envahirent l'institut français de Madrid et, de force, mirent fin à une conférence du spécialiste de la peinture espagnole et directeur de l'institut, Paul Guinard3(*)7. L'Espagne renouvela par deux fois son ultimatum jusqu'au 10 mai puis au 12 mai mais jamais plus les autorités espagnoles ne firent un coup de force dans cette affaire. Finalement, les autorités françaises intervinrent le 28 juin 1951 et expulsèrent les occupants de l'immeuble3(*)8. Par ailleurs, nous estimons intéressant de noter qu'un télégramme classé secret fait état de la lenteur des autorités françaises à appliquer le commandement d'expulsion des Basques de l'immeuble du 11, avenue Marceau. En effet, ce document précise que la France a volontairement retardé les échéances pour permettre aux exilés basques de déplacer et de mettre en lieu sûr leurs archives compromettantes en cas de mainmise des autorités espagnoles3(*)9. Quoi qu'il en soit, après avoir récupéré ce bien immobilier, l'Espagne respecta ses motivations premières et ouvrit la Bibliothèque espagnole de Paris en 19514(*)0.

Cet apaisement dans les relations avec l'Espagne fut généralisé, avec l'ouverture de la Bibliothèque espagnole à Paris, les centres culturels de Londres, Rome et Lisbonne furent rouverts, les échanges de professeurs et d'étudiants avec la France reprirent grâce à des bourses offertes spécialement par la Junta para Ampliación de Estudios e Investigaciones Científicas pour aller étudier en France4(*)1. Anne Dulphy souligne que ce retour à une relation cordiale entre les deux pays s'illustrait par la reconnaissance des autorités espagnoles de la propriété française de l'hôpital madrilène de Saint-Louis des Français, par la délivrance de statuts au collège international de Barcelone4(*)2 et par l'augmentation des expositions en France autour de la culture espagnole4(*)3. La seule fausse note dans cette entente cordiale était la situation de la Casa de Velázquez. Depuis 1936 et la Guerre civile espagnole, ce fleuron de la diplomatie culturelle française se trouvait dans un état délabré et en 1952, le gouvernement espagnol fit pression sur le gouvernement français pour réhabiliter le bâtiment sous peine de devoir quitter les lieux4(*)4. Quand bien même l'ambassadeur de France en Espagne, Jacques Meyrier, rappela que l'état de la Casa de Velázquez découlait de la Guerre civile espagnole, la France entreprit les travaux de reconstruction à partir de 1954 et inaugura de nouveau les lieux en 19594(*)5.

Cette seconde sous-partie a montré la normalisation progressive des relations culturelles franco-espagnoles. Dans un contexte mouvementé entre tensions et apaisements, l'Espagne parvint à réduire ce trop grand écart avec le réseau culturel de sa voisine en inaugurant, par son installation et sa collection de livres, un centre culturel remarquable dans la capitale française, la Bibliothèque espagnole de Paris. Les années 1960 et les décennies suivantes confirmèrent ce retour à une normalisation des relations culturelles entre la France et l'Espagne. Celles-ci furent donc des périodes propices à la négociation d'accords culturels entre les deux pays notamment sur le statut des centres culturels français en Espagne et des centres culturels espagnols en France.

C) La signature de l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique : un apaisement total ?

L'entrée de l'Espagne dans les grandes organisations internationales puis l'abandon du protectorat marocain par la France et l'Espagne, mettant fin aux relatives tensions entre les deux pays en Afrique du Nord, permirent aux relations franco-espagnoles d'être apaisées notamment sous la présidence de Charles De Gaulle. En effet ce dernier voyait en Franco un potentiel allié contre « les prétentions hégémoniques de l'OTAN, instrument des États-Unis en Europe4(*)6 ». Les visites diplomatiques de dirigeants français en Espagne se multiplièrent : en 1964, le ministre des Affaires étrangères Maurice Couve de Murville visita Madrid, puis en 1969, ce fut Michel Debré qui se rendit en Espagne4(*)7. En décembre 1967, lors d'une rencontre entre André Bettencourt, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, et Fernando Maria Castiella, ministre espagnol des Affaires étrangères, ce dernier exprima son entière satisfaction après son entrevue une semaine auparavant avec le général De Gaulle qui était au fait de tous les aspects des relations franco-espagnoles devenues plus étroites4(*)8. Ces relations bilatérales normalisées présentaient un contexte idéal à la négociation d'un accord culturel entre les deux pays.

L'idée d'établir un accord culturel entre la France et l'Espagne n'est pas née dans les années 1960 ; déjà en 1942 des négociations furent engagées dans le même but mais n'aboutirent jamais pour des raisons évidentes4(*)9. En 1958, les autorités françaises entamèrent un pourparler avec l'Espagne et présentèrent un premier projet en décembre 1960 mais le gouvernement espagnol ne donna pas suite à ces premiers échanges peut-être par crainte des avantages nets que la France obtiendrait en raison de son important réseau culturel en Espagne5(*)0. Pourtant, en 1964, les autorités espagnoles relancèrent les négociations avec la France. Le début de ces négociations avec la France fut assez tardif car, dans les années 1950, l'Espagne avait déjà signé plusieurs accords culturels avec d'autres pays, notamment avec le Liban le 7 mars 1950, avec le Brésil le 3 juin 1951, avec la Syrie le 18 avril 1952 ou encore avec la République fédérale d'Allemagne en décembre 19545(*)1. Commencées en 1964, les négociations durèrent jusqu'en 1969 et portèrent sur la place de l'espagnol en France et du français en Espagne, sur les moyens de favoriser leur apprentissage mais la partie épineuse des négociations fut la question de l'exonération fiscale des centres culturels5(*)2.

Cette question est des plus importantes pour notre sujet car, au cours des négociations, le ministère des Affaires étrangères demanda un récapitulatif des centres culturels espagnols en France. Une première demande fut adressée au ministère de l'Éducation nationale en 1966. Dans la réponse, mis à part le Collège d'Espagne à la Cité internationale universitaire, il y est mentionné un lycée espagnol au 51 rue de la Pompe à Paris et plusieurs écoles espagnoles du premier degré à La Plaine Saint-Denis, à Biarritz, à Béziers, à Marseille et à Toulouse5(*)3 bien que la plupart d'entre elles fussent déjà mentionnées dans les années 19305(*)4. Nous n'étudions pas plus en détail ces écoles dans ce chapitre mais nous y reviendrons dans le chapitre suivant consacré exclusivement à la création et aux activités culturelles de tous les centres espagnols en France. Ces écoles susmentionnées réapparurent dans une lettre de Jean Boisdevant, directeur de la coopération du ministère de l'Éducation nationale, à l'ambassade de France à Madrid5(*)5 où il fut précisé que le lycée espagnol de la rue de la Pompe avait été transféré à Neuilly en 1967. Enfin, lors des négociations, la France fut réticente à inscrire le collège religieux de Saint-Louis des Français à Madrid, sur la liste des établissements culturels français en Espagne susceptibles de bénéficier d'avantages fiscaux, car elle craignait que les autorités espagnoles puissent demander en retour l'obtention de ces mêmes avantages pour les « dépendances culturelles » de la Mission religieuse de la rue de la Pompe à Paris5(*)6. Néanmoins l'intervention des experts financiers du ministère des Finances ne voyant aucun inconvénient à ces inscriptions, ces deux centres culturels furent ajoutés sur la liste des établissements culturels susceptibles d'être exonérés d'impôts5(*)7. Après plusieurs années de négociation, la France et l'Espagne signèrent, à Madrid, l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique le 7 février 19695(*)8.

Composé de vingt-quatre articles, il entra en vigueur le 6 novembre 1969 avec pour objet de « resserrer les liens culturels et de développer la collaboration [des] deux pays dans les domaines de l'éducation, des lettres, des sciences et des arts5(*)9 ». En vertu de l'article 4, les deux pays doivent encourager et favoriser « l'installation et le fonctionnement sur leur territoire d'établissements culturels tels que instituts de hautes études, centres ou cercles d'études, centres de documentation et de recherche, bibliothèques, consacrés à la connaissance et à l'étude de la culture » de l'autre pays6(*)0. L'article 20 précise que « les parties contractantes facilitent, dans toute la mesure du possible, la solution des questions financières soulevées par l'action culturelle de l'autre partie sur son propre territoire. Ces questions pourront être réglées par voie d'échange de lettres ou de notes entre gouvernements6(*)1 ». Ainsi, par l'échange de lettres du 28 février 1974, la liste des établissements culturels et d'enseignement de chaque État bénéficiant d'avantages fiscaux fut établie. Du côté français, il s'agissait du lycée français de Madrid, des instituts français de Madrid et de Barcelone et de leurs délégations, du lycée français de Barcelone et du Collège Saint-Louis des Français situé sur la commune de Pozuelo. Du côté espagnol, ce furent le lycée espagnol de Paris, la bibliothèque espagnole de Paris, le Collège espagnol de la rue de la Pompe à Paris et le Collège hispano-français situé au Château de la Valette à Pressigny-les-Pins dans le Loiret6(*)2. Cette liste fut une nouvelle fois modifiée par l'échange de lettres du 19 janvier 1978 rajoutant à la liste espagnole l'immeuble situé au 7, rue Quentin-Bauchart à Paris, nouvellement acquis par l'État espagnol pour accueillir la Casa de España6(*)3.

A l'aube des années 1980, les relations culturelles franco-espagnoles furent plus que bonnes. L'accord de coopération culturelle du 7 février 1969 avait enfin permis à l'Espagne d'obtenir une réciprocité dans l'action culturelle avec la France. Malgré une légère crise, au début de la décennie, quant à la position réticente de la France face à l'entrée de l'Espagne dans la Communauté économique européenne6(*)4, le gouvernement espagnol continua à étendre son réseau culturel en France avec l'ouverture de la Casa de Goya à Bordeaux en 19816(*)5. La création de l'Instituto Cervantes en 1991 obligea un nouvel échange de lettres concernant les institutions culturelles bénéficiant des avantages fiscaux. Ce fut fait lors du sommet franco-espagnol de Malaga du 26 novembre 2002, dorénavant les établissements français en Espagne sont les instituts français de Barcelone, de Bilbao, de Madrid, de Saragosse, de Séville et de Valence, les trois établissements scolaires gérés par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger et leurs annexes, c'est-à-dire le lycée français de Barcelone et son annexe l'école Munner, le lycée français de Madrid et son annexe l'école Saint-Exupéry et le lycée français de Valence ainsi que le collège Saint-Louis des Français, oeuvre caritative fondée en 1610, et la Casa de Velázquez, sous tutelle du ministère de l'Éducation nationale6(*)6. Du côté espagnol, il s'agit des instituts Cervantès de Bordeaux, de Lyon, de Paris et de Toulouse, le collège espagnol Federico Garcia Lorca de Paris, le lycée espagnol de Paris et le Collège d'Espagne, situé dans la Cité universitaire internationale6(*)7. Avant de se focaliser sur l'Instituto Cervantes, il est important de revenir plus en détail sur tous les centres culturels espagnols qui ont émergé sur le sol français au cours du XXe siècle.

* 1 Voir le chapitre I de ce mémoire notamment la sous-partie consacrée aux associations espagnoles.

* 2 Nous rappelons la création en 1912 d'un Liga Cervantina Universal pour la scolarisation des enfants d'émigrés ; p.29 de ce mémoire.

* 3 Elle remplace l'École des Hautes Études Hispaniques créée en 1909 par l'hispaniste Pierre Paris ; Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne, l'École des Hautes Études Hispaniques et la Casa de Velázquez au coeur des relations franco-espagnoles du XXe siècle, 1909-1979, Madrid, 1994.

* 4 Bartolomé Bennassar, « Panorama de l'hispanisme français », in SAGNES Jean (dir.), Images et Influences de l'Espagne dans la France contemporaine, Actes du colloque national d'histoire de Béziers du 5 juin 1993, Presses universitaires de Perpignan, Perpignan, 1994, p.27-33.

* 5 Yves Denéchère, La politique espagnole de la France de 1931 à 1936, une pratique française de rapports inégaux, L'Harmattan, Paris, 1999, p.97.

* 6 Id.

* 7 Michel Catala, Les relations franco-espagnoles pendant la deuxième guerre mondiale, rapprochement nécessaire, réconciliation impossible, 1939-1944, L'Harmattan, Paris, 1997, p. 92.

* 8 Note sur le statut des établissements français en Espagne, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 207 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles, 20 novembre 1952.

* 9 Michel Catala, Les relations franco-espagnoles pendant la deuxième guerre mondiale..., op.cit., p.93.

* 10 Ibid. p.94-95.

* 11 Note sur le statut des établissements français en Espagne, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 207 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles, 20 novembre 1952.

* 12 Pablo de Jevenois Acillona, « Los Centros Culturales y Educativos en el exterior », in Pablo de Jevenois Acillona (coord.), La Dirección General de Relaciones Culturales y Científicas 1946-1996, Madrid, Ministerio de Asuntos Exteriores, 1996, p.184.

* 13 Des noms des deux négociateurs, Léon Bérard, côté français, et le général Francisco Jordana, côté espagnol. Michel Catala a réalisé une très bonne analyse de ces accords : Michel Catala, Les relations franco-espagnoles pendant la deuxième guerre mondiale, rapprochement nécessaire, réconciliation impossible, 1939-1944, L'Harmattan, Paris, 1997, p.21-39.

* 14 Mentionné par une lettre de Robert de Boisseson, ambassadeur de France à Madrid au ministère des Affaires étrangères concernant le statut juridique des établissements français en Espagne, AMAE La Courneuve, DGRCST, 236QO, Cabinet de Directeur Général 1948-1968, n° 59 relatif aux négociations de l'accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé à Madrid le 7 février 1969, 11 mai 1967.

* 15 Lorenzo Delgado Gómez-Escalonilla , Un siglo de diplomacia cultural española: de la Junta para Ampliación de Estudios al Instituto Cervantes, Real Instituto Elcano, DT 12/2014, Madrid, 2014, p.17.

* 16 Note verbale n° 447 du 31 août 1940 mentionnée par une lettre de Robert de Boisseson, ambassadeur de France à Madrid au ministère des Affaires étrangères concernant le statut juridique des établissements français en Espagne, AMAE La Courneuve, DGRCST, 236QO, Cabinet de Directeur Général 1948-1968, n° 59 relatif aux négociations de l'accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé à Madrid le 7 février 1969, 11 mai 1967.

* 17 Id.

* 18 Id ; Michel Catala, Les relations franco-espagnoles pendant la deuxième guerre mondiale..., op.cit., p.200.

* 19 Michel Catala, Les relations franco-espagnoles pendant la deuxième guerre mondiale..., op.cit., p.201. Suite au traité de Fès de 1912, le Maroc chérifien du sultan Moulay Hafid se plaça sous la dépendance et la protection de la France. Une concertation franco-espagnole accorda à l'Espagne une petite bande de terre au nord du Maroc (de Tanger à Melilla, le siège du protectorat espagnol étant à Tétouan) en raison de la proximité géographique et des possessions territoriales sur la côte marocaine (l'actuel Sahara occidental).

* 20 Id.

* 21 Ibid. p.278.

* 22 François Roche, Bernard Pigniau, Histoires de la diplomatie culturelle des origines à 1995, MAE/Documentation française, Paris, 1995, p.63.

* 23 Id.

* 24 Lorenzo Delgado Gómez-Escalonilla , Un siglo de diplomacia cultural española..., op.cit, p.23.

* 25 Jean-Marc Delaunay, « L'Espagne dans la politique générale française au XXe siècle. Une réflexion sur la bilatéralité entre les nations », in Jean Sagnes (dir.), Images et Influences de l'Espagne dans la France contemporaine, Actes du colloque national d'histoire de Béziers du 5 juin 1993, Presses universitaires de Perpignan, Perpignan, 1994, p.34-54.

* 26 Anne Dulphy, « La France et la défense atlantique : le pacte hispano-américain de septembre 1953 », Revue d'histoire moderne et contemporaine 4/2002 (no49-4) , p. 53-70. [en ligne] < www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2002-4-page-53.htm> (consulté le 18 mars 2015).

* 27 Anne Dulphy, La politique de la France à l'égard de l'Espagne de 1945 à 1955. Entre idéologie et réalisme, Direction des archives et de la Documentation, Ministère des Affaires étrangères, Paris, 2002, p.325.

* 28 Ibid. p.300.

* 29 Jean-Marc Delaunay, « L'Espagne dans la politique générale française au XXe siècle. Une réflexion sur la bilatéralité entre les nations », op.cit., p.34-54.

* 30 AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 212.

* 31 Compte-rendu du procès du 21 juillet 1943 entre le Gouvernement espagnol et la Société Finances et Entreprises, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 212 relatif au contentieux franco-espagnol au sujet de l'immeuble de l'avenue Marceau à Paris.

* 32 Id.

* 33 Verdict du Tribunal Civil de la Seine, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 212 relatif au contentieux franco-espagnol au sujet de l'immeuble de l'avenue Marceau à Paris, 6 juin 1951.

* 34 Lettre de Bernard Hardion, ambassadeur de France à Madrid, au ministre des Affaires étrangères, Robert Schuman, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 212 relatif au contentieux franco-espagnol au sujet de l'immeuble de l'avenue Marceau à Paris, 30 avril 1951.

* 35 Lettre de Bernard Hardion, ambassadeur de France à Madrid, au ministre des Affaires étrangères, Robert Schuman, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 212 relatif au contentieux franco-espagnol au sujet de l'immeuble de l'avenue Marceau à Paris, 19 avril 1950.

* 36 Note du 4 mai 1951, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 212 relatif au contentieux franco-espagnol au sujet de l'immeuble de l'avenue Marceau à Paris.

* 37 AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 207 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles.

* 38 AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 212 relatif au contentieux franco-espagnol au sujet de l'immeuble de l'avenue Marceau à Paris.

* 39 Télégramme secret de la Direction générale des Affaires politiques à l'ambassadeur de France en Espagne, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 212 relatif au contentieux franco-espagnol au sujet de l'immeuble de l'avenue Marceau à Paris, 8 juin 1951.

* 40 Pablo de Jevenois Acillona, « Los Centros Culturales y Educativos en el exterior », in Pablo de Jevenois Acillona Pablo (coord.), La Dirección General de Relaciones Culturales y Científicas 1946-1996, Madrid, Ministerio de Asuntos Exteriores, 1996, p.178.

* 41 Lorenzo Delgado Gómez-Escalonilla, Un siglo de diplomacia cultural española: de la Junta para Ampliación de Estudios al Instituto Cervantes, Real Instituto Elcano, DT 12/2014, Madrid, 2014, p.30-31.

* 42 Anne Dulphy, La politique de la France à l'égard de l'Espagne de 1945 à 1955... op.cit., p.563.

* 43 Par exemple, en 1955, le ministre espagnol de l'Éducation nationale, Joaquín Ruiz Giménez-Cortés, félicite l'initiative française d'avoir organisé, à Bordeaux, une exposition sur le siècle d'or puis sur le caravagisme ; ibid. p.564.

* 44 Communication du ministère de l'Éducation nationale au sujet de la Casa de Velázquez, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 207 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles.

* 45 Pablo de Jevenois Acillona, « Los Centros Culturales y Educativos en el exterior », op.cit., p.178.

* 46 Jean-Marc Delaunay, « L'Espagne dans la politique générale française au XXe siècle. Une réflexion sur la bilatéralité entre les nations », op.cit., p.34-54.

* 47 Id.

* 48 Résumé rédigé à Madrid de l'entretien entre André Bettencourt et Fernando Maria Castiella, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1961-1970, Sous-série Espagne, 187QO, n° 306 relatif aux relations culturelles avec la France, 15 décembre 1967.

* 49 AMAE La Courneuve, DGRCST, Cabinet du Directeur Général 1948-1968, 236QO, n° 59 relatif aux négociations de l'accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé à Madrid le 7 février 1969. Notes sur les établissements français et les établissements espagnols.

* 50 Id.

* 51 AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne, 187QO, n° 205 relatif aux questions culturelles.

* 52 Échanges de télégramme entre Robert de Boisseson, ambassadeur de France en Espagne, et Jean Basdevant, directeur de la Direction général des relations culturelles, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1961-1970, Sous-série Espagne, 187QO, n° 306 relatif aux relations culturelles avec la France, 3 au 12 février 1968 ; Lettre de Robert de Boisseson, ambassadeur de France en Espagne, au ministère des Affaires étrangères concernant le projet d'accord culturel franco-espagnol, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1961-1970, Sous-série Espagne, 187QO, n° 307 relatif aux relations culturelles avec la France entre 1966 et 1970, 21 mars 1968.

* 53 Lettre de Jean Auba, directeur de la coopération du ministère de l'Éducation nationale, au ministère des Affaires étrangères, concernant les établissements culturels appartenant à l'État espagnol, AMAE La Courneuve, DGRCST, Cabinet du Directeur Général 1948-1968, 236QO, n° 59 relatif aux négociations de l'accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé à Madrid le 7 février 1969. Notes sur les établissements français et les établissements espagnols, 21 juillet 1966.

* 54 Voir p. 79 de ce mémoire ; Pablo de Jevenois Acillona, « Los Centros Culturales y Educativos en el exterior », op.cit., p.184.

* 55 Lettre de Jean Boisdevant, directeur de la Direction générale des relations culturelles du ministère des Affaires étrangères, à l'ambassade de France à Madrid, AMAE Nantes, État de versement des archives rapatriées du Service Culturel à Madrid 1962-1980, 398PO/2004029, n° 59 relatif aux accords culturels et textes complémentaires 1946-1986, 19 octobre 1967.

* 56 Télégramme sur l'examen par les experts français et espagnols des clauses fiscales de l'accord culturel, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1961-1970, Sous-série Espagne, 187QO, n° 307 relatif aux relations culturelles avec la France entre 1966 et 1970, 11 octobre 1968.

* 57 Id.

* 58 L'intégralité de cet accord est disponible en annexe de ce mémoire.

* 59 Jean-Paul Dupré, Rapport fait au nom de la Commission des Affaires étrangères sur le projet de loi (n° 1014), autorisant l'approbation de l'accord sous forme d'échange de lettres concernant le statut fiscal et douanier des établissements culturels et d'enseignement complétant l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Royaume d'Espagne, enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 13 janvier 2004, mise en distribution le 20 janvier 2004, p.7. [en ligne] < http://www.assemblee-nationale.fr/12/rapports/r1340.asp> (consulté le 8 décembre 2014).

* 60 Article IV de l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de l'État espagnol, AMAE La Courneuve, DGRCST, Cabinet du Directeur Général 1948-1968, 236QO, n° 59 relatif aux négociations de l'accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé à Madrid le 7 février 1969, 7 février 1969.

* 61 Article XX de l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de l'État espagnol, AMAE La Courneuve, DGRCST, Cabinet du Directeur Général 1948-1968, 236QO, n° 59 relatif aux négociations de l'accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé à Madrid le 7 février 1969, 7 février 1969.

* 62 Jean-Paul Dupré, Rapport fait au nom de la Commission des Affaires étrangères..., op.cit., p.9-10.

* 63 Ibid. p.10.

* 64 Sur ce sujet : Matthieu Trouvé, L'Espagne et l'Europe. De la dictature de Franco à l'Union européenne, P.I.E Peter Lang, Bruxelles, 2009.

* 65 Amaro González de Mesa, « Algunos recuerdos de cinco años al frente de Culturales : 1977-1983 », in Pablo de Jevenois Acillona Pablo (coord.), La Dirección General de Relaciones Culturales y Científicas 1946-1996, Madrid, Ministerio de Asuntos Exteriores, 1996, p.53-67.

* 66 Jean-Paul Dupré, Rapport fait au nom de la Commission des Affaires étrangères..., op.cit., p.11.

* 67 Id.

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