L'Espagne en France. Les centres culturels espagnols dans l'hexagone au XXe siècle.( Télécharger le fichier original )par Julien JACQUES Université Paris I Panthéon-Sorbonne - Master 2 recherche Histoire des relations internationales et des mondes étrangers 2015 |
CHAPITRE IIILA PLACE DE L'ESPAGNOL DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS Dans ce troisième chapitre, nous allons étudier l'apprentissage de la langue espagnole dans le système éducatif français. Aujourd'hui dans le monde, l'espagnol est dans une forme insolente, la France n'échappe pas à la tendance et le nombre d'élèves ou d'étudiants qui apprennent cette langue ne fait que croître. Une première sous-partie dresse le bilan de l'espagnol dans le monde ; une deuxième sous-partie traite de la place de l'espagnol dans le secondaire ; une troisième sous-partie parle de l'espagnol dans le cadre universitaire français. Ce troisième chapitre termine l'analyse de l'image et de l'influence de l'Espagne en France. A) L'espagnol dans le monde En 2002, lors du IIe Congrès de la langue espagnole célébré à Valladolid, les économistes et entrepreneurs latino-américains qualifièrent l'espagnol de « notre pétrole1(*) ». Ainsi, par sa langue et sa culture, l'Espagne possède un softpower2(*) extraordinaire qui fait d'elle une puissance potentielle sur la scène internationale, comme l'a très bien observé Guillermo Adams3(*). Jean-Marc Delaunay fait remarquer que déjà au XIXe siècle, le castillan bénéficiait de l'accroissement démographique massif des pays latino-américains malgré la perte des colonies espagnoles en Amérique, en Asie ou en Océanie en 1898-18994(*). Il ajoute que, bien que le français soit encore utilisé dans les échanges diplomatiques entre l'Espagne et l'Amérique latine, il était aisé de deviner que l'espagnol « allait l'emporter sur un français trop élitiste ou trop peu diffusé dans les espaces à forte progression démographique5(*) ». En se recentrant sur l'Amérique latine, les migrations espagnoles permirent la diffusion rapide de la langue de Cervantès et évitèrent ainsi une trop grande dispersion ; contrairement au développement du français qui s'en révéla ralenti6(*). Ainsi, aujourd'hui, la langue espagnole connaît un véritable « âge d'or », d'après le classement établi par l'UNESCO, elle est la quatrième langue la plus parlée, par le nombre de locuteurs natifs ou non, après le mandarin, l'anglais et l'hindi et la seconde langue de communication7(*). Aujourd'hui, on estime à environ 495 millions d'hispanophones dans le monde, et d'ici 2030, 7,5% de la population parleront espagnol, soit environ 535 millions de personnes, alors que seulement 2,2% des habitants de la planète parleront russe, 1,4% français et 1,2% allemand8(*). L'espagnol est la langue officielle de 21 pays et aux États-Unis, le poids de l'espagnol ne cesse de croître. Depuis l'annexion de la Californie, du Nouveau-Mexique et du Texas après la guerre contre le Mexique en 1848-1849, le nombre d'hispanophones aux États-Unis ne fait qu'augmenter, en 2001, la communauté hispanophone représentait 10% de la population9(*) et on pense que d'ici 2050, 25% de la population totale des États-Unis seront hispanophones et qu'un quart de la population nord-américaine aura des origines latines, ce qui en ferait le premier pays hispanophone de la planète1(*)0. L'influence de l'espagnol est également en pleine croissance sur Internet où 7,8 % des utilisateurs communiquent en espagnol, ce qui fait d'elle est la troisième langue la plus utilisée sur la toile1(*)1. En 2000, dans Eurobaromètre 54 qui effectuait un sondage au niveau européen, à la question « à part votre langue propre quelles sont les deux langues que vous jugez les plus utiles de connaître ? », 75% des sondés ont répondu l'anglais, 40% le français, 23% l'allemand, 18% l'espagnol et 5% l'italien1(*)2. En prenant seulement les chiffres de la France, après la langue anglaise incontournable, nous nous apercevons que 36% des sondés pensent que l'espagnol est utile, ce qui est le plus haut pourcentage concernant la langue espagnole. En effet, elle est utile pour seulement 20% des Bataves, pour 22% des Britanniques et seulement 9% des Italiens ! De plus, 26% des Français auraient étudié l'espagnol au moins une fois dans leur vie contre seulement 4% des Allemands1(*)3. Cette première sous-partie a établi l'état de la langue espagnole dans le monde et l'importance de l'étudier. En France, les chiffres donnés montrent que nous sommes conscients du potentiel énorme de l'espagnol dans un futur proche. Comment ceci se perçoit-il dans le système éducatif français et d'abord dans le secondaire ? B) L'enseignement de l'espagnol dans le secondaire Au cours du XXe siècle, le développement de l'apprentissage de l'espagnol en France fut long mais « semblait assuré, malgré le poids jusqu'alors dominant des langues anglaise et allemande1(*)4 ». Les premiers décrets concernant l'apprentissage facultatif des langues étrangères, essentiellement l'anglais et l'allemand, datent de la fin du XVIIIe siècle et commença à se généraliser au XIXe siècle. Toutefois en 1863, le ministre de l'Instruction Victor Duruy, s'étonna d'exclure l'italien et l'espagnol qui étaient si utiles aux provinces du sud1(*)5 ; c'est par le décret du 24 juillet 1899 que l'espagnol et l'italien furent reconnues comme langues au baccalauréat, mais seulement dans les académies du Midi. En 1890, le castillan ne fut enseigné que dans dix-neuf lycées et collèges de France1(*)6, en 1900, seuls quelques lycées des régions frontalières à l'Espagne, de Paris ou encore de Saint-Nazaire, en raison de relations commerciales et migratoires, proposèrent des classes d'enseignement de l'espagnol1(*)7. En 1898, une agrégation conjointe d'espagnol et d'italien fut créée, dissociée en 1910. Entre sa première session en 1900 et le début de la Grande Guerre, vingt-six candidats furent agrégés face au jury présidé d'abord par Alfred Morel-Fatio jusqu'en 1906 puis par Ernest Mérimée1(*)8. Il faut attendre 1943 pour qu'Abel Bonnard, ministre de Vichy donne à l'espagnol son statut de première langue1(*)9 et en 1950, la création de cours officiels d'espagnol dans des communes du département de la Seine est signalée2(*)0. Mais la place de l'espagnol dans le système scolaire français ne fut pas toujours assurée, du moins à en croire la presse espagnole. En 1952, celle-ci s'inquiéta des mesures qui auraient été prises en France pour moderniser l'enseignement. Le journal La Vanguardia, dans l'édition du 10 avril 1952, protesta contre l'éventuelle suppression de l'espagnol des programmes officiels en écrivant que ces mesures étaient « dues soit à l'ignorance, soit à la jalousie devant les progrès que réalise l'enseignement de l'espagnol dans les Universités du monde entier2(*)1 ». Le 12 avril 1952, ces rumeurs furent reprises par le journal Ya qui affirma que l'espagnol allait être supprimé de l'épreuve du baccalauréat2(*)2. La circulaire n°16 du 1er mai 1952 de l'ambassade de France à Madrid mit fin à toutes ces affirmations erronées2(*)3. Dans les années 1960, les autorités espagnoles et latino-américaines s'alarmèrent de la diminution du nombre de postes prévus pour l'espagnol aux concours d'entrée des instituts de préparation d'enseignement du second degré (soixante en 1965, quarante en 1966, seulement dix en 19672(*)4). En 1970, les autorités espagnoles protestèrent de nouveau contre les réformes de l'enseignement en France qui pourraient porter préjudice à l'espagnol. Toutefois, suite à une visite d'interlocuteurs espagnols en France, il fut admis que ces réformes « se justifiaient [...] et ne portaient de façon certaine aucun préjudice à l'enseignement de l'espagnol2(*)5 ». En 1976 encore, lors de la IVe session de la Commission mixte tenue à Madrid les 15, 16 et 17 mars, les autorités espagnoles exprimèrent leur préoccupation quant à l'enseignement de l'espagnol en première langue en France2(*)6. La partie espagnole souhaita essentiellement que la France fasse plus d'efforts dans l'enseignement des langues latines et qu'elle révise l'équilibre de l'enseignement entre les différentes familles linguistiques. La partie française se défendit en précisant que l'enseignement de l'espagnol était de plus en plus répandu dans les écoles françaises2(*)7. Cette inquiétude se fit encore sentir en 1978, cette fois de la part de la Société des hispanistes français qui, avec l'Association française pour la diffusion de l'espagnol et la Société des langues néo-latines, adressa une lettre à l'Assemblée nationale pour témoigner du manque d'intérêt grandissant, dans le système éducatif français, pour l'espagnol et le portugais ; elle l'expliqua par le manque de moyens dans les rectorats et par l'absence de sanctions sérieuses pour ces langues (il n'y avait ni épreuves écrites au baccalauréat, ni possibilités de prendre ces langues aux concours de grandes écoles)2(*)8. Elle ajouta que ce manque de réciprocité ne permettait pas à la France de rayonner en Amérique du Sud qui aurait entraîné la fermeture de marché et un risque de colonisation culturelle grandissante du monolinguisme anglo-saxon. L'adoption en 2005 de la Loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'École favorisa nettement l'anglais et l'allemand2(*)9. De fait, la circulaire du 15 avril 2005 créa un déséquilibre dans l'apprentissage des langues étrangères car de nombreuses écoles changèrent leur offre de langues étrangères : avec la langue traditionnelle qu'est l'anglais, elles favorisèrent l'allemand au détriment de l'espagnol, illustré par les Sections européennes plus nombreuses à proposer anglais-allemand que anglais-espagnol3(*)0. Donc, l'étude de l'espagnol en première langue a souffert de la concurrence de l'anglais et de l'allemand. Pourtant, même si les accords franco-allemands semblent favoriser la langue germanique, cette dernière perd de sa popularité et s'il est très difficile de rivaliser avec la langue anglaise comme première langue, l'apprentissage de la langue espagnole n'a cessé de croître au cours des deux derniers tiers du XXe siècle illustré par le tableau suivant : Évolution du nombre d'élèves apprenant l'espagnol dans le cycle secondaire.
Fait par Julien Jacques. D'après AMAE La Courneuve, Série EU Europe, Sous-série Espagne, 187QO, n° 308 relatif aux relations culturelles avec la France entre 1966 et 1970 ; Olvido García Valdés, « El español en Francia », Cervantes, op.cit ; José Carlos Herreras Garcia, « La place de l'espagnol dans l'enseignement secondaire et supérieur en France », op.cit. Tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, la croissance du nombre d'élèves du secondaire apprenant l'espagnol a été très importante. Entre le début des années 1950 et celui de la décennie suivante, ce nombre a crû d'un peu plus de 370%, qui peut être expliqué, entre autres, par la reprise des relations franco-espagnoles dans les années 1950 suite à l'ouverture de l'Espagne sur le monde et son entrée dans les grandes organisations internationales (l'UNESCO en 1952 et l'ONU en 1955). Puis, durant ces quarante dernières années, ce nombre a augmenté de 525%, expliqué par l'ouverture démocratique de l'Espagne puis par la croissance fulgurante de l'espagnol dans le monde. Aujourd'hui, son statut de deuxième langue ne souffre d'aucune contestation. En effet, de nos jours, l'espagnol est la deuxième langue étrangère la plus étudiée en France, plus de 2,5 millions d'élèves l'apprennent, soit 40% du nombre total d'élèves du secondaire, grâce en particulier à l'existence d'une deuxième langue vivante obligatoire à partir de la classe de quatrième, derrière l'anglais (97%) et devant l'allemand (16 %) et l'italien (7 %)3(*)1. Pourcentage d'élèves de l'enseignement secondaire classés selon la langue étudiée en LV1, LV2 ou LV3.
Source : José Carlos Herreras Garcia, « La place de l'espagnol dans l'enseignement secondaire et supérieur en France », op.cit. p.20. A la rentrée 2013, seulement 1% d'entre eux, soit 59 428 élèves l'avait choisi comme première langue obligatoire (LV1), mais ils étaient 2 445 399, soit 69% d'entre eux, à l'apprendre en deuxième langue (LV2) et 16 122 (16%) en troisième langue facultative (LV3)3(*)2. Le choix de la langue en LV1 est un quasi-monopole de l'anglais mais l'espagnol a su s'imposer comme le premier choix en LV2. Pourcentage d'élèves de l'enseignement secondaire classés selon la langue étudiée en LV1 et en LV2.
Source : José Carlos Herreras Garcia, « La place de l'espagnol dans l'enseignement secondaire et supérieur en France », op.cit. p.22. Les chiffres ci-dessus sont des moyennes au niveau national mais il paraît évident que la présence des autres langues varie en fonction de l'aire géographique. Par exemple, c'est sans surprise que le pourcentage d'élèves apprenant l'allemand est plus élevé dans les académies du nord, que l'italien soit privilégié en Corse ou dans les académies de Nice et de Grenoble et que l'espagnol soit plus populaire dans les académies de Toulouse, de Montpellier, de Bordeaux et même en Martinique3(*)3. Cette seconde sous-partie nous a permis de constater que malgré plusieurs décennies de remise en question de la place de l'espagnol dans le cycle secondaire français, cette langue est aujourd'hui la deuxième langue étrangère étudiée en France, qui apparaît comme le pays européen où son enseignement est le plus développé. Qu'en est-il dans les universités ? C) L'enseignement de l'espagnol dans le supérieur
Les recherches de Jean-Marc Delaunay sur les relations bilatérales franco-espagnoles, primordiales pour connaître les racines de l'enseignement de l'espagnol en France, nous apprennent qu'entre 1844 et 1846, sous la Monarchie de Juillet, il existait déjà un certificat de langues méridionales qui fut établi de façon pérenne en 18683(*)4. Malgré le développement de l'enseignement des littératures étrangères dès les années 1830, notamment à l'université de Paris, la première chaire consacrée à l'espagnol fut celle d'Ernest Mérimée à Toulouse en 18863(*)5 et la licence-ès-lettres d'espagnol ne fut établie qu'en 1894. Le développement de l'enseignement de l'espagnol dans les universités françaises fut long et difficile, à la fin du XIXe siècle, des premiers cours d'espagnol furent organisés par la Chambre de Commerce de Paris à l'École des Hautes Études Commerciales, mais en 1914, seulement quatre universités françaises dispensèrent des cours d'espagnol : Toulouse depuis 1886, Bordeaux à partir de 1898, Montpellier dès 1900 et bien sûr Paris en 19063(*)6. Un accord en 1913 entre le ministère français de l'Instruction publique et son homologue espagnol voulut développer les relations entre les universités françaises et espagnoles mais la guerre empêcha l'application de cet accord. Cependant, cette idée avait déjà émergé dans les milieux universitaires de part et d'autre des Pyrénées, en décembre 1912, l'Université de Paris, avec le soutien de l'ambassade d'Espagne, inaugura un Centre d'études franco-hispaniques présidé par l'hispaniste Ernest Martinenche, récent fondateur du Groupement des Universités françaises avec l'Amérique latine3(*)7. Dans les années 1960, des cours de langue et de civilisation espagnoles furent organisés pour les étudiants de l'Université de Paris par le Collège d'Espagne à la Cité internationale universitaire3(*)8. De plus, des professeurs et des lecteurs, payés par le gouvernement espagnol donnèrent des cours dans les instituts français d'études espagnoles rattachées aux facultés de Lettres, notamment à Paris et Toulouse3(*)9. Il est difficile de présenter une étude exhaustive sur le nombre d'étudiants apprenant l'espagnol dans les universités françaises car aucune recherche n'a été entreprise et nous avons seulement à notre disposition les archives des Affaires étrangères qui possèdent un dossier sur cette question, étudiée dans les années 1960 lors des négociations de l'accord culturel franco-espagnol signé à Madrid le 7 février 19694(*)0, et les données récentes des organes du gouvernement français4(*)1. Néanmoins, nous pouvons affirmer que le nombre d'universités, en France métropolitaine, dispensant des cours d'espagnol n'a cessé d'augmenter. Au nombre de quatre en 19144(*)2, elles étaient onze en 19584(*)3, dix-huit en 19654(*)4 et soixante-quatorze en 2014, considérant qu'aujourd'hui toutes les universités françaises proposent des leçons d'espagnols. L'évolution précise du nombre d'étudiants apprenant l'espagnol ne peut être présentée par manque de sources mais le tableau ci-dessous, répertoriant seulement ceux inscrits dans les filières linguistiques, nous donne la tendance : Nombre d'étudiants apprenant l'espagnol dans les filières linguistiques dans les universités françaises.
Fait par Julien Jacques. D'après « Enseignement de la langue et des littératures espagnoles dans les facultés des lettres et sciences humaines », op.cit. ; Ambassade de France à Santiago du Chili. < http://www.ambafrance-cl.org/La-place-de-l-espagnol-dans-l> ; Jacques Bacsou, Rapport fait au nom de la Commission des Affaires étrangères. . ., op.cit. p.14. Cette tendance est parfaitement explicable par l'augmentation du nombre d'universités proposant des cours d'espagnols et par l'accès plus massif de personnes aux universités. Aux filières spécialisées, il faut ajouter que de très nombreux étudiants, parmi les 1,46 millions inscrits à l'université en 20144(*)5, bénéficient également d'un enseignement de l'espagnol dans leurs formations supérieures. Enfin, pour terminer sur l'enseignement de l'espagnol dans le supérieur, nous pouvons ajouter que le nombre de reçus au concours de l'agrégation ou du Capes connut un accroissement illustrant la demande d'espagnol dans le système éducatif français. Évolution du nombre de reçus à l'agrégation et au Capes d'espagnol.
Fait par Julien Jacques. D'après Jacques Bacsou, Rapport fait au nom de la Commission des Affaires étrangères. . ., op.cit. p.14 ; AMAE La Courneuve, Série EU Europe, Sous-série Espagne, 187QO, n° 308 relatif aux relations culturelles avec la France entre 1966 et 1970. Cette troisième sous-partie nous a permis de constater l'évolution de l'apprentissage de l'espagnol dans le milieu universitaire français, dont le cycle secondaire est le vivier. Il s'avère donc normal que l'un comme l'autre soient des marqueurs de la popularité de la langue espagnole en France. Dans ce troisième chapitre, nous avons insisté sur la place de l'espagnol dans le système éducatif français, qui illustre encore une fois l'intérêt de la France pour la culture espagnole. Toutefois, au sein du secondaire comme du supérieur, les professeurs font face à un niveau trop hétérogène des élèves car le système français met l'accent sur l'acquisition formelle et non sur la pratique de la langue4(*)6. L'Instituto Cervantes peut être un moyen de combler ces lacunes pour celui qui le souhaite. * 1 « nuestro petróleo » ; Javier Noya, Luces y sombras de la acción cultural exterior, ARI 66/2003, Real Instituto Elcano, Madrid, 2003, p.1. * 2 Capacité d'un État à influencer un autre État par des moyens non coercitifs (contrairement au hardpower qui utilise les moyens économiques ou militaires pour faire valoir les intérêts d'un État). * 3 Guillermo Adams, « España, una potentia en potencia », in BAUTISTA Eduardo, CORDÓN Antonio, ÁNGEL CORTÉS Miguel et autres, España potencia cultural?, Incipe-Política Exterior-Biblioteca Nueva, Madrid, 2001, p.79-112. * 4 Jean-Marc Delaunay, Méfiance cordiale, les relations franco-espagnoles de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale, volume 1, « Les relations métropolitaines », L'Harmattan, Paris, 2010, p.55. Dans les années 1890, l'Espagne, qui avait perdu de sa puissance, faisait face à des guérillas à Cuba et aux Philippines qui réclamaient leur indépendance. Les États-Unis, qui voyaient en Cuba une position stratégique et des avantages économiques pour le marché du sucre, déclara la guerre à l'Espagne en avril 1898 après l'explosion du navire USS Maine dans le port de La Havane. Les combats s'étendirent de Cuba aux Philippines ; l'Espagne, surpassée, signa le traité de paix de Paris en décembre 1898 reconnaissant l'indépendance de Cuba et cédant les Philippines et Porto Rico aux États-Unis. * 5 Ibid. p. 57. * 6 Ibid. p. 627. * 7 Jacques Bacsou, Rapport fait au nom de la Commission des Affaires étrangères sur le projet de loi, adopté par le Sénat, autorisant l'approbation de l'accord-cadre entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Royaume d'Espagne sur les dispositifs éducatifs, linguistiques et culturels dans les établissements de l'enseignement scolaire des deux États, enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 13 mai 2009. [en ligne] < http://www.assemblee-nationale.fr/13/rapports/r1667.asp> (consulté le 3 décembre 2014). * 8 « El español: una lengua viva. Informe 2012 », in El español en el mundo. Anuario del Instituto Cervantes 2012. [en ligne] < http://cvc.cervantes.es/lengua/anuario/anuario_12/default.htm> (consulté le 25 mars 2015). * 9 Guillermo Adams, « España, una potentia en potencia », op.cit. p.83. * 10 Juan Carlos Pereira (dir.), La política exterior de España (1800-2003). Historia, condicionantes y escenarios, Ariel, Barcelone, 2003, p.242. * 11 « El español: una lengua viva. Informe 2012 », op.cit. * 12 Javier Noya, Emilio Lamo de Espinosa, « El mercado de las lenguas : la demanda de espanol como lengua extranjera en Francia y Alemania », in El español en el mundo. Anuario del Instituto Cervantes 2002. [en ligne] < http://cvc.cervantes.es/lengua/anuario/anuario_02/default.htm> (consulté le 22 janvier 2015). * 13 Id. * 14 Jean-Marc Delaunay, Méfiance cordiale, les relations franco-espagnoles de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale, op.cit. p.627. * 15 José Carlos Herreras Garcia, « La place de l'espagnol dans l'enseignement secondaire et supérieur en France », in José Carlos Herreras Garcia (dir.), L'enseignement de l'espagnol en France : réalités et perspectives, Presses Universitaires de Valenciennes, Valenciennes, 2008, p. 11-26. * 16 Bartolomé Bennassar, « Panorama de l'hispanisme français », in SAGNES Jean (dir.), Images et Influences de l'Espagne dans la France contemporaine, Actes du colloque national d'histoire de Béziers du 5 juin 1993, Presses universitaires de Perpignan, Perpignan, 1994, p.27-33. * 17 Id. * 18 Ibid. p. 628. * 19 Id ; et ce, peut-être grâce à l'intervention de Philippe Pétain qui, en décembre 1941, lors de la réforme de l'enseignement des langues vivantes dans le secondaire, avait obligé le ministère de l'Éducation nationale de revenir sur sa décision de supprimer l'étude de l'espagnol dans le cycle secondaire, Michel Catala, Les relations franco-espagnoles pendant la deuxième guerre mondiale, rapprochement nécessaire, réconciliation impossible, 1939-1944, L'Harmattan, Paris, 1997, p.200. * 20 Fiche de renvoi, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1949-1955, Sous-série Espagne juillet 1949- décembre 1952, 187QO, n° 207 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles, 2 juin 1950. * 21 AMAE Nantes, Série F 1943-1978, 396PO/F, Sous-série VI OEuvres françaises en Espagne, n° 822 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles. * 22 Id. * 23 Id. * 24 AMAE La Courneuve, DGRCST, 236QO, Cabinet du Directeur général 1948-1968, n° 59 relatif aux négociations de l'accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé à Madrid le 7 février 1969. Notes sur les établissements français et les établissements espagnols. * 25 Télégramme de l'ambassade de France à Madrid au ministère des Affaires étrangères, AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1961-1970, Sous-série Espagne, 187QO, n° 308 relatif aux relations culturelles avec la France entre 1966 et 1970, 30 avril 1970. * 26 Procès-verbal de la IVe commission mixte franco-espagnole tenue à Madrid les 15, 16 et 17 mars 1976, AMAE Nantes, Série F 1943-1978, 396PO/F, Sous-série VI OEuvres françaises en Espagne, n° 832 relatif aux réunions de la Commission mixte et du Comité spécial prévus par l'accord culturel (1969-1978). * 27 Id. * 28 Lettre de la Société des hispanistes français, de l'Association française pour la diffusion de l'espagnol et la Société des langues néo-latines à l'Assemblée nationale, AMAE Nantes, Série F 1943-1978, 396PO/F, Sous-série VI OEuvres françaises en Espagne, n° 824 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles, 6 novembre 1978. * 29 Olvido García Valdés, « El español en Francia », Cervantes, novembre-décembre 2007, p.54-55. * 30 Id. * 31 Jacques Bacsou, Rapport fait au nom de la Commission des Affaires étrangères sur le projet de loi, adopté par le Sénat, autorisant l'approbation de l'accord-cadre entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Royaume d'Espagne sur les dispositifs éducatifs, linguistiques et culturels dans les établissements de l'enseignement scolaire des deux États, enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 13 mai 2009, p.14. [en ligne] < http://www.assemblee-nationale.fr/13/rapports/r1667.asp> (consulté le 3 décembre 2014). * 32 D'après les chiffres de l'Ambassade de France à Santiago du Chili. < http://www.ambafrance-cl.org/La-place-de-l-espagnol-dans-l> . * 33 Olvido García Valdés, « El español en Francia », Cervantes, op.cit, p.54. * 34 Jean-Marc Delaunay, Méfiance cordiale, les relations franco-espagnoles de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale, op.cit. p.628. * 35 Ibid. p.629. * 36 Id. * 37 Ibid. p.630. * 38 AMAE La Courneuve, DGRCST, Cabinet du Directeur général, 1948-1968, 236QO, n° 59 relatif aux négociations de l'accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé à Madrid le 7 février 1969. * 39 Id. * 40 AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1961-1970, Sous-série Espagne, 187QO, n° 307 et 308 relatifs aux relations culturelles avec la France entre 1966 et 1970. * 41 Ambassade de France à Santiago du Chili. < http://www.ambafrance-cl.org/La-place-de-l-espagnol-dans-l> ; Jacques Bacsou, Rapport fait au nom de la Commission des Affaires étrangères. . ., op.cit. p.14. * 42 Voir la page précédente et la note n° 35. * 43 Paris, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Aix-en-Provence, Poitiers, Montpellier, Rennes, Lyon, Clermont-Ferrand et Lille, nous pouvons noter aussi que l'Université d'Alger offrait également des cours d'espagnol. « Los Estudios Hispánicos en Francia », Amitié franco-espagnole, janvier 1958, AMAE Nantes, Série F 1943-1978, 396PO/F, Sous-série VI OEuvres françaises en Espagne, n° 822 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles. * 44 Les onze précédentes ajoutées à celle de Caen-Le Mans, Dijon, Grenoble, Nancy-Reims, Nantes, Nice et Rouen. « Enseignement de la langue et des littératures espagnoles dans les facultés des lettres et sciences humaines », AMAE La Courneuve, Série EU Europe 1961-1970, Sous-série Espagne, 187QO, n° 307 relatif aux relations culturelles avec la France entre 1966 et 1970, quatrième statistique, juin 1965. * 45 < http://etudiant.lefigaro.fr/stage-emploi/actu/detail/article/le-nombre-d-etudiants-a-atteint-un-niveau-record-en-france-4398/> * 46 Marcelo Tano, Retos de la enseñanza del español en Francia, présentation lors de la table ronde lors de la Ière Rencontre pratique des professeurs d'espagnol langue étrangère en France (I Encuentro práctico de profesores de ELE en Francia), Paris, 29-30 juin 2012. |
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