I.2 La convection naturelle en cavité
differentiellement chauffée.
I.2.1 Les bases de la convection naturelle en
cavité
L'étude de la convection naturelle dans les enceintes a
fait l'objet d'un très grand nombre de travaux tant théoriques
qu'expérimentaux. L'intérêt de telles études
réside dans son implication dans de nombreuses applications
industrielles telles que le refroidissement des composants
électroniques, la thermique des bâtiments, l'industrie
métallurgique, la croissance des cristaux pour l'industrie des semi
conducteurs, et le cas d'une génération de chaleur accidentelle
due à un incendie dans un bâtiment pour réacteur
nucléaire, etc.... L'enceinte rectangulaire continue à être
la géométrie qui présente le plus
d'intérêt.
I.2.1.1 La cellule de
Rayleigh-Bénard
C'est Henri Bénard à la fin du XIXe
siècle fut l'un des premiers à mener une étude en
laboratoire sur les courants de convection. Dans son article intitulé
Les tourbillons cellulaires dans une nappe de liquide, (Bénard H.,
1901), étudie des couches minces de fluides (environ 1 mm)
chauffées en-dessous, la surface supérieure du liquide
étant libre. La cellule de Rayleigh-Bénard est plus proche de
celle définie théoriquement par Lord Rayleigh en 1916.
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En effet, contrairement au dispositif expérimental de
H. Bénard, il fait l'hypothèse dans son article que le fluide est
contenu entre deux plaques planes infiniment grandes. Lors du calcul du seuil
d'instabilité du fluide, c'est-à-dire la différence de
température pour laquelle le fluide se met en mouvement, l'auteur
introduit également une quantité qui deviendra par la suite le
nombre de Rayleigh (Rayleigh L., 1916). Rayleigh place lui même son
travail dans la continuité de celui de H. Bénard qu'il cite
dès la première phrase de son article. En réalité,
nous savons maintenant que la théorie développée par
Rayleigh ne s'applique pas à l'expérience de H. Bénard.
En 1900, H. Bénard commente son travail en ces termes :
« Je n'est pas la prétention d'avoir épuisé un sujet
aussi nouveau : bien des points restent à éclaircir, même
sans sortir du point de vue expérimental ; mais je serais heureux si mon
travail, tout incomplet qu'il est, contribuait à attirer l'attention des
expérimentateurs sur les domaines inexplorés de la Physique
moléculaire et de la Mécanique des fluides. ». Il semble que
son souhait ait été réalisé : la cellule de
Rayleigh-Bénard reste encore aujourd'hui un dispositif d'étude de
la convection thermique très utilisé. Il s'agit en effet d'une
géométrie simple avec peu de paramètres de contrôles
qui peuvent être ajustés indépendamment les uns des autres.
Cependant, malgré le grand nombre d'études sur ce sujet, des
zones d'ombre persistent, en particulier la compréhension du
mécanisme de transport de la chaleur par l'écoulement turbulent
à haut nombre de Rayleigh.
I.2.1.2 Problème posé par la convection
naturelle
Le problème de la convection naturelle dans les
cavités différentiellement chauffées a été
posé par Batchelor en 1954 (Djanna F., 2011), il fut le premier à
définir les régimes de conduction
et de couches limites. Il a examiné en détail
les cas de faibles nombres de Rayleigh (Ra < ) et a fait une analyse
qualitative pour des valeurs plus élevées du nombre de Rayleigh.
Il ressort de son étude que, lorsque l'on soumet les parois verticales
d'une cavité remplie d'air à un écart de
température constant, les paramètres principaux donc
dépend l'écoulement engendré sont :
? Le nombre de Rayleigh :
? le nombre de Prandtl:
? le rapport de forme vertical :
Les nombreuses publications de (Busse F., 1967)
témoignent de l'intérêt qu'il a porté à
l'étude des instabilités de Rayleigh-Bénard. Il a en effet
établi un diagramme qui donne les différentes instabilités
en fonction de trois paramètres, à savoir: le nombre d'onde, le
nombre de Prandtl et le nombre de Rayleigh.
Le cheminement principal du fluide dans une cavité
différentiellement chauffée avec parois en vis-à-vis est
donné ci-dessous : une fois l'écart de température
imposé, le fluide monte au niveau
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de la paroi chaude, rejoint la paroi froide en longeant le
plafond (jet pariétal), puis, redescend au niveau de la paroi froide,
enfin, rejoint la paroi chaude par le plancher. De plus, suivant les conditions
limites imposées, il se peut que des zones de recirculation
apparaissent. On peut également observer suivant les cas de figure, le
développement des couches limites le long des parois chaude et froide,
ainsi que la transition vers la turbulence ou même la turbulence
pleinement développée (Ra grand).
Figure 8 : Représentation
schématique de l'écoulement pour un nombre de Rayleigh
égal à 1,5×109 (Salat J., 2004)
Une question centrale est notamment de savoir comment
évolue l'efficacité du transfert thermique avec l'augmentation du
nombre de Rayleigh. Le nombre de Rayleigh (Ra) est un paramètre de
contrôle du système. Il peut être vu comme la
différence de température sans dimension, c'est-à-dire que
plus il est élevé, plus l'échange de chaleur est important
(Gautier F., 2008). Nous verrons que peu importe le régime, le Rayleigh
est le moteur de la modification de la stratification thermique de
l'écoulement, et qu'a une valeur dite Rayleigh critique (transition
entre le régime laminaire et le régime turbulent), il change
complètement l'allure de l'écoulement.
I.2.2 Paramètres influençant
l'écoulement de convection naturel en cavité
I.2.2.1 Influence du nombre de Rayleigh
Le nombre de Rayleigh (Ra) est le paramètre de
contrôle de la convection thermique. Plus le nombre de Rayleigh est
grand, plus la convection est intense. Il s'écrit sous la forme :
Où g est l'accélération
de la pesanteur, f.? le coefficient de dilatation thermique isobare,
h la hauteur de la cellule de convection, ?T la
différence de température entre le haut et le bas de la cellule,
á la diffusivité thermique et y
la viscosité cinématique du fluide. Le nombre de
Rayleigh
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peut s'interpréter comme une mesure de l'importance du
mécanisme responsable de l'instabilité du fluide (la
poussée d'Archimède) par rapport aux mécanismes de
freinage (la diffusivité thermique et la viscosité). Il est
également possible de voir le nombre de Rayleigh comme la
différence de température ?T adimensionnée (Djanna F.,
2011).
En général, les écoulements de convection
se présente sous forme de rouleaux contra-rotatifs bidimensionnels
d'axes parallèles qui apparaissent au seuil d'instabilité
correspondant à une valeur du nombre de Rayleigh critique (Rac) de
l'ordre de 1708. Au-dessous de cette valeur critique, on a un régime
conductif. En augmentant la valeur du nombre de Rayleigh au-delà de la
criticalité, des modifications dans la structure de l'écoulement
apparaissent. Dans ce sens, (Krisnamurti R., 1970) a effectué des
études sur le Rayleigh, et a constaté différentes
transitions vers le régime turbulent en fonction du nombre de Prandtl.
Il a montré que pour un fluide donné, en augmentant le nombre de
Rayleigh, l'écoulement, depuis l'état stationnaire, passe par
différents régimes; à savoir le régime
périodique, quasi-périodique et turbulent. Néanmoins, pour
les faibles valeurs du nombre de Prandtl (cas de l'air), la transition d'un
état stationnaire à la turbulence s'opère directement et
elle se fait pour une faible valeur du nombre de Rayleigh (Ra = 4,8 x
103). Dans le même ordre, (Revnic C. et al., 2009), fait des
expériences pour deux valeurs du nombre de Rayleigh (102 et
103) et fait le constat qu'effectivement, plus il augmente le nombre
de Rayleigh, plus les lignes des isothermes se déforment et tendent
à être parallèle au plafond, en tendant vers la turbulence.
Il en va de même pour le champ dynamique, qui tourne autour du centre de
la cavité et s'en rapproche en fonction de l'augmentation du nombre de
Rayleigh.
Lorsque le nombre de Rayleigh augmente, l'écoulement
horizontal à proximité du plafond (resp. planché) est
refroidi (resp. réchauffé) le long de son parcours, et lorsque le
gradient local excède celui que le fluide peut supporter, ce dernier
éjecte une perturbation thermique qui peut alors être
absorbée par la couche limite. Cette perturbation va ensuite être
amortie ou amplifiée par la couche limite verticale suivant un processus
de filtrage tel que décrit par (Gebhart B., 1973). Cette perturbation
est généralement amortie sur la première moitié de
la couche limite avant d'être amplifiée sur la deuxième
moitié. Ces perturbations thermiques ont un effet plus
déstabilisant sur l'écoulement que les perturbations d'origine
hydrodynamique rencontrées pour des cavités à parois
adiabatiques. En effet, pour une cavité carrée remplie d'air par
exemple, le nombre de Rayleigh critique pour lequel apparaissent les
premières instationnarités est de l'ordre de 2×108
(Le Quéré P., 1987), (Mergui S., 1993) dans le cas
adiabatique alors qu'il passe à 2×106 dans le cas
conducteur (Le Quéré P., 1987). On peut le voir sur la figure
ci-dessous qui présente la valeur du nombre de Rayleigh critique pour
des cavités de rapport de forme compris entre 1 et 10. Les valeurs du
nombre
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de Rayleigh critique ont été confirmées
numériquement par (Winters K., 1987), (Jones D. et Briggs D., 1989).
Figure 9 : Comparaison des courbes
correspondant à la transition à l'instationnarité pour
des parois addiabatiques (---) ou conductrices (-) en cavité remplie
d'air A= (H/l) (Le Quéré P., 1987)
(Ampofo F. et Karayiannis T., 2003) Ressortent les profils de
température au coeur de la cavité pour un nombre de Rayleigh de
1,5 x 109, et a les mêmes profils.
L'étude de la convection naturelle en régime
instationnaire obéit aux Hypothèses simplificatrices suivantes
(Aklouche S. et al., 2005) :
? le fluide doit être newtonien ;
? L'écoulement doit être laminaire et
bidimensionnelle ;
? les propriétés physiques du fluide doivent
être constantes hormis la masse volumique qui obéit à
l'approximation de Boussinesq ;
? Les échanges radiatifs entre les parois, la
dissipation visqueuse et le terme de pression dans l'équation de la
chaleur doivent également être négligeables.
Les calculs d'Aklouche S. et al. (2005) ont
été effectués pour trois valeurs du nombre de Rayleigh
thermique (103, 104, 105) et un nombre de
Prandtl de l'air pris égal à 0,71. Les résultats sont
présentés sous la forme de lignes de courant, d'isothermes et de
portrait de phase. Pour les nombres de Rayleigh égaux à 103
et 105, l'écoulement est caractérisé
respectivement par quatre et trois cellules. Les quatre cellules sont
assimilables à des tourbillons symétriques 2 à 2 par
rapport au plan médian aux parois horizontales figure 10a.
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Figure 10 : représentation
des lignes de courant. (Aklouche S. et al., 2005)
Les deux cellules localisées dans la partie
inférieure gauche de l'enceinte et celles situées dans la partie
supérieure droite tournent dans le sens trigonométrique tandis
que les deux autres cellules tournent dans le sens horaire. La
répartition des isothermes présente, comme les lignes de courant,
une symétrie par rapport au plan médian aux parois horizontales.
L'écoulement caractérisé par trois cellules résulte
de la fusion des deux cellules situées à gauche de la diagonale
de l'enceinte et la cellule du milieu tourne dans le sens
trigonométrique (fig.10b et 10c).
Figure 11 : représentation
des isothermes. (Aklouche S. et al., 2005)
Par contre, au milieu de l'enceinte, la forme des isothermes
varie au cours du temps. Il y a un resserrement d'autant plus prononcé
que le nombre de Rayleigh est élevé, des isothermes,
caractérisant la prédominance du transfert de chaleur par
conduction (fig.11b et 11.c).
On remarque que l'écoulement en régime chaotique
apparaît pour un nombre de Rayleigh égal à 7,5
105 et se manifeste jusqu'à un nombre de Rayleigh égal
à 3,10 6. Les différents portraits de phase
caractérisant l'état stationnaire (point limite), l'état
périodique (cycle limite), l'état quasi périodique
(dédoublement de période), (tore) et l'état chaotique
(chaos) montrent la mise en évidence de la multiplicité des
solutions lorsque le nombre de Rayleigh augmente. Des fenêtres laminaires
apparaissent pour un nombre de Rayleigh égal à 3,7 106
dont le portrait de phase est caractérisé par un tore. Le
dimensionnement des portraits de phase a révélé
l'existence d'attracteurs étranges.
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Ces résultats sont confirmés à une couche
de différence lors des campagnes de mesure de vitesse, par PIV-2D
effectué par (Benkhelifa A. et al., 2007), dans le plan vertical
médian à mi-profondeur d'une cavité, L'examen de son champ
moyen, montre que l'écoulement est caractérisé par un
arrangement sous forme de trois rouleaux contrarotatifs. Qui persiste
même à des écarts de température de l'ordre de
40°C pour un même nombre de Rayleigh. On observe également
deux petits tourbillons de coin respectivement au niveau du coin en haut
à gauche et en bas à droite. Il est intéressant de
constater que cette structure organisée fait apparaître trois
rouleaux, alors que l'on aurait pu s'attendre à trouver une structure
à quatre rouleaux comme présenté
précédemment.
Reprenons toujours un cas d'instationnarités en
ajoutant dans la cavité un linteau mais pour une valeur du nombre de
Rayleigh de 1,5.109 (Rouger N. et al., 2007). On observe
immédiatement que la circulation d'air se caractérise
essentiellement par des écoulements qui suivent les parois, sans aucun
décollement appréciable. En descendant le long de la paroi
froide, il fait apparaître un développement de couche limite qui
s'épaissit dans la partie basse. La partie inférieure de la
cavité devient le siège de l'épanouissement d'un jet
pariétal horizontal accompagné au-dessus, d'une recirculation
bien visible à travers les vecteurs. Le long de la paroi verticale
chaude, la couche limite montante se développe même au-delà
de Y = 0,7 (coté inférieure du linteau), sans que l'on puisse
distinguer un échappement horizontal important à cette même
cote, comme cela est observé dans les cas tests de simulations
numériques à plus haut nombre de Rayleigh.
Il n'y a donc apparemment pas de zone morte dans la partie
supérieure gauche de la cavité, l'écoulement principal
longe les parois et contourne sans décollement le linteau qui,
normalement, n'est qu'un obstacle passif (adiabatique). Le linteau introduit
des différences de température entre l'amont et l'aval car
l'alimentation de l'espace semi-confiné en aval du linteau se fait
principalement par de l'air à une température
adimensionnée de l'ordre de 0,15 et qu'il n'y a plus aucun apport de
chaleur en aval du linteau. Nous remarquons que le Linteau en fait ne modifie
vraiment pas l'allure de la stratification thermique de l'écoulement.
Elle est juste un obstacle passif pour l'écoulement qui reste
influencé par le nombre de Rayleigh.
On augmente cette fois ci d'une puissance (Rayleigh de
5,85x1010 (Lasfer K. et al., 2007) en introduisant une inclinaison
ô de la cavité sur l'intervalle comprises entre 70 et 110°.
La figure 12 illustre la distribution des lignes de courant, des isothermes et
des iso-lignes de l'énergie cinétique turbulente imposée
par le nombre de Rayleigh obtenu. Nous remarquons que l'écoulement
présente un aspect parallèle et une stratification thermique
prononcée au coeur de la cavité et que la majeure partie de
l'écoulement se déplace au niveau des parois latérales.
Ceci se traduit par la formation d'une couche limite aux proximités de
ces parois. On peut distinguer aussi que les lignes de courant
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deviennent de plus en plus distordues dans la partie
supérieure ou la partie inferieure de la cavité, respectivement
si on augmente ou on diminue l'inclinaison à partir de 90°. Cette
structure est accompagnée par des zones de recirculation dans le coin
inférieur droit et le coin supérieur gauche de la
cavité.
Figure 12 : a) lignes de
courants, b) Isothermes, c) Iso lignes de l'énergie cinétique
turbulente. (Lasfer K. et al., 2007)
Le modèle de turbulence utilisé est le k-w de
Peng-Davidson-Holmberg. Cette investigation
a permis de mettre en évidence les effets de
l'inclinaison sur l'intensité de l'écoulement dans la
cavité et sur le transfert de chaleur à travers les parois
latérales. Le profil reste le même que dans une cavité
rectangulaire avec le même nombre de Rayleigh sans inclinaison.
De Saury D. et al. (2008) on avance encore d'un cran
avec le nombre de Rayleigh (1,2.1011) sans inclinaisons et sans
obstacle dans la cavité, et on obtient les mêmes résultats.
Intéressons nous plutôt aux profils de vitesse dans la direction
normale et à proximité des parois chaude, Z = 0,7 (z = 2,69 m) et
froide, Z = 0,3 (AT = 20 °C) qu'ils présentent. On peut noter une
faible intensité du mouvement (le maximum de vitesse ne dépasse
pas 25 cm/s). Par contre, la couche limite montante est particulièrement
épaisse car elle atteint 145 mm à la cote Z = 0,7.
Figure 13 : Profil des composantes
verticale et horizontale de vitesse dans les couches limites montante et
descendante, à la position z = 2,69 m pour un écoulement de
convection naturelle. (Ra = 1,2.1011 ; å = 0,1 ; AT = 20
K). (Saury D. et al., 2008)
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Pour montrer que le paramètre principal qui gouverne la
convection thermique naturelle est le nombre de Rayleigh, qui représente
le rapport des forces de flottabilité (Poussée
d'Archimède) aux forces visqueuses, et est proportionnel au gradient de
température appliqué, Boutra A. et al (2011) sortent
l'évolution de la cartographie des isothermes pour différentes
valeurs du nombre de Rayleigh. Pour les faibles valeurs du nombre de Rayleigh,
il montre que la structure des isothermes reste parallèle à la
paroi verticale de la cavité ce qui signifie que le transfert thermique
est purement conductif dans cette zone. Remarquons que pour Ra =
106, les isothermes sont plus incurvées, indiquant ainsi des
gradients de température plus importants.
Figure 14 : Effets du nombre de Rayleigh en
régime stationnaire sur: (a) les isothermes, (b) le nombre de Nusselt
local relevé sur la paroi chaude, (c) le profil de température
relevée sur le plan médian horizontale. (Pr = 7, Bn = 5 et Ä
= 5.104). (Boutra A. et al., 2011)
La figure 14 (b) représente l'évolution du
nombre de Nusselt local le long de la paroi chaude (paroi verticale de gauche)
pour différents nombres de Rayleigh. Nous remarquons que l'augmentation
du nombre de Rayleigh augmente le nombre de Nusselt local. Les profils des
températures relevées sur le plan médian horizontal (Y =
0,5) pour les différents nombres de Rayleigh sont donnés sur la
figure 14(c). Pour Ra = 103, le profil de température est
linéaire étant donné que le transfert thermique est
purement conductif. Pour des valeurs élevées du nombre de
Rayleigh, les profils de températures se caractérisent par une
épaisseur de couche limite thermique (sur les deux faces verticales) qui
diminue avec l'augmentation de ce dernier.
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On peut donc conclure en disant que, le nombre de Rayleigh
permet de voir la stratification thermique de l'écoulement de convection
naturelle (Pour les faibles valeurs du nombre de Rayleigh, la structure des
isothermes reste parallèle à la paroi verticale de la
cavité et pour des Rayleigh élevé, elle est oblique et
forme des tourbillons dans l'enceinte). Et aussi que la présence d'un
élément dans la cavité, ou l'inclinaison de celle-ci
n'influe vraiment pas sur la stratification à un nombre de Rayleigh
donnée. Nous allons maintenant voir si la variation du rapport de forme
(rapport entre les dimensions de la cavité) influence sur cette
stratification.
I.2.2.2 Influence du rapport de forme
Dans le cas de parois horizontales adiabatiques, Le
Quéré (1987) identifie deux classes d'écoulement selon le
rapport de forme vertical de la cavité :
? Pour Av = 4, l'instationnarité résulte de
l'instabilité intrinsèque des couches limites verticales sous
forme d'ondes progressives se propageant dans le sens de l'écoulement.
La période associée à ces instabilités
évolue au voisinage de Rac comme Ra-1/2 ;
? Pour Av < 4, l'instationnarité est due à la
déstabilisation d'une zone à forte divergence dans les coins en
sortie de couche limite d'après Paolucci et Chenoweth en 1989. La
période relative à ces instabilités évolue au
voisinage de Rac comme Ra-1/2.
Si les conditions aux limites influent notablement sur
l'apparition des instabilités, elles agissent également sur la
structure de l'écoulement. La figure 15 (a)-(d), représentent les
lignes de courant correspondant au cas d'écoulement d'air dans une
cavité de rapport de forme égal à 2 ((a) et (b)) pour Ra =
2×106. On peut constater la présence de mouvements de
recirculation dans la partie haute et basse de la cavité dans le cas
conducteur (b), inexistants dans le cas adiabatique (a). En revanche, on
observe nettement la présence d'un ressaut hydraulique en aval des
couches limites verticales dans le cas adiabatique (c) à Ra =
1,7×108 tandis que pour le cas conducteur (d) à Ra =
1×106, l'écoulement est formé par deux zones de
couches limites prolongées par des écoulements horizontaux le
long du plafond et du plancher. On ne note plus ici la présence de la
zone décollée observée pour le cas adiabatique (c). Enfin
on constate que pour cette gamme de Rayleigh, la centro-symétrie de
l'écoulement est conservée aussi bien pour le cas de parois
horizontales adiabatiques que pour le cas de parois conductrices.
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Figure 15 : Comparaison de l'allure des
fonctions de courant. (a) et (b) : AH= 2, Ra = 2×106 (Le
Quéré P., 1987) ; (c) et (d) AH= 1, RaH = 1,7×108
(c) ; Ra = 1×106 (d) (Henkes W., 1990)
Prenons les travaux de (Benkhélifa A. et Pénot
F., 2005) effectués avec un rapport de forme vertical Av (Av = H/L) de
4. Afin de repérer les premières instationnarités pour une
inclinaison è donnée (è est l'angle formé par
l'horizontale et la paroi chaude de la cavité pouvant varier entre 0 et
180°), ils font varier graduellement l'écart de température
entre les parois. Les mesures de température locale, associées
aux visualisations par tomographie laser, lui ont permis de distinguer les
différentes situations suivantes :
? Pour les faibles inclinaisons, è = 40°, le
régime turbulent est atteint très tôt (dès un
écart de température ?T = 1,6°C pour è = 40° et
à partir de ?T = 1°C pour è = 15 et 0°). Pour è
= 40°, ils ont observé un écoulement de couche limite, le
long des parois actives, caractérisé par de grosses structures
tourbillonnaires qui affectent le reste de la cavité. Toutefois, pour
les faibles inclinaisons, l'examen attentif des visualisations fait ressortir
une tendance très nette avec l'existence d'une structure
cohérente organisée en trois rouleaux contrarotatifs de taille et
de formes irrégulières. Pour toutes ces inclinaisons, il y a par
moment, apparition de bouffées provenant de la 3ème
direction montré également par (Benkhelifa A. et al.,
2007). Ces cas correspondent à des situations du type convection de
Rayleigh-Bénard. On voit bien que le rapport de forme change l'instant
de la stratification et non la stratification ;
? Pour è = 60°, l'écoulement passe de
l'état stationnaire à deux états successifs, à
savoir l'état monopériodique à un écart de
température de 2°C et l'état chaotique à partir d'un
écart de
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température de 3,6°C. En effet, les visualisations
effectuées à ?T = 1°C montrent principalement un
écoulement de couche limite laminaire le long des parois
différentiellement chauffées. Cependant, pour un écart de
température de 6°C, de grosses structures tourbillonnaires
circulent le long de ces parois, provoquant des mouvements secondaires
très instables au coeur de la cavité ;
? Pour 60° < O = 100°, ont retrouve trois
régimes d'écoulement qui se succèdent depuis l'état
stationnaire ; à savoir, le régime monopériodique, le
régime quasi-périodique et le régime chaotique. La
différence réside uniquement dans les valeurs de l'écart
de température d'apparition de ces différents modes. Par
ailleurs, les visualisations effectuées pour chacun des régimes
font apparaître d'abord le régime de couche limite laminaire le
long des parois actives avec un coeur pratiquement au repos (mode
stationnaire), puis un régime oscillatoire en haut de la couche limite
chaude et en bas de la couche limite froide (mode monopériodique). En
augmentant l'écart de température, ces oscillations s'amplifient
avec l'apparition de temps en temps de structures tourbillonnaires ; c'est le
régime quasi-périodique qui s'installe. Si l'on se situe à
des écarts plus élevés, nous franchissons le seuil de
l'écoulement turbulent caractérisé par des structures
tourbillonnaires qui prennent naissance cette fois-ci en bas de la couche
limite chaude et en haut de la couche limite froide et se développent
tout le long vers l'aval. Pour ces différents régimes, ont
constate des écoulements secondaires caractérisés par deux
tourbillons co-rotatif et contrarotatif proches de chacun des planchers haut et
bas provoqués par les décharges des couches limites sur ces
parois ;
? Pour O = 120°, les analyses spectrales des fluctuations
de température en haut de la couche limite chaude révèlent
l'apparition successive, à des écarts de température ?T =
21,6, 26 et 31°C, de trois fréquences distinctes. Puis, deux
nouvelles fréquences accompagnées d'une multiplication de pics
secondaires sont perceptibles sur le spectre de puissance à partir de ?T
= 33°C. En effet, si le long des parois actives un écoulement de
couche limite laminaire perdure jusqu'à un écart de
température égal à 33°C (où l'on observe des
oscillations en haut de la couche limite chaude, et inversement en bas de la
couche limite froide), le reste de la cavité semble en revanche
être affecté par des bouffées 3D. Ces dernières
seraient dues à la présence d'ondes de gravité et seraient
à l'origine des trois premières fréquences
évoquées ci-dessus, les autres fréquences sont
causées par les instabilités de couche limite avec des ondes
progressives de Tolmien-Schlichting.
? Pour O = 140°, un seul mode monopériodique
dû aux instabilités d'ondes de gravité est observé
dès un écart de température égal à 29°C
et jusqu'à un écart de l'ordre de 40°C.
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? Au-delà de 140°, aucune fréquence n'est
perceptible sur les spectres, le régime conductif reste bien stable
même pour les grands écarts de température (?T =
42°C).
Figure 16 : écart de
température critique d'apparition des différents modes
d'instationnarité (Benkhélifa A. et Pénot F.,
2005)
Pour chacun de ces résultats, On voit bien que le
rapport de forme change et influence le temps d'initiation de la
stratification, mais en aucun cas ne change la stratification thermique
imposé par le nombre de Rayleigh. Un autre nombre adimensionnel modifie
cette stratification.
I.2.2.3 Influence du nombre de Prandtl
(Boutra A. et al., 2011), montre l'influence du nombre de
Prandtl sur l'évolution des isothermes dans une cavité
chauffée, en sortant la cartographie des isothermes pour
différentes valeurs du nombre de Prandtl. Pour les faible nombre de
Prandtl (Pr » 7), ces courbes mettent en évidence un transfert
convectif traduit par une forte distorsion des isothermes. En revanche, Pour
les grandes valeurs du nombre de Prandtl (Pr = 10 et 20), on assiste à
un comportement totalement différent du précédent,
caractérisant un transfert conductif représentatif des milieux
solides ou des milieux liquides pour lesquels une structure en forme de bouchon
apparaitrait et occuperait la région centrale de la cavité et
dont l'étendue augmenterait avec l'augmentation du nombre du Prandtl.
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Figure 17 : Effets du nombre de Prandtl en
régime stationnaire sur: (a) les isothermes; (b) le nombre de Nusselt
local relevé sur la paroi chaude; (c) le profil de température
relevée sur le plan médian horizontale. (Ra = 105; Bn
= 5 et Ä = 5 104). (Boutra A. et al., 2011)
(Aounallah M. et al., 2006), La résolution
numérique est basée sur la méthode de Boltzmann sur
réseau. Les présents résultats montrent que les
caractéristiques du transfert thermique sont fortement affectées
par la variation des nombres de Rayleigh et de Prandtl.
En fait, le Prandtl en soit ne modifie pas la stratification,
mais crée une forte distorsion des isothermes. Lesquels peuvent avoir
une structure en forme de bouchon, et occuperait la région centrale de
la cavité et dont l'étendue augmenterait avec l'augmentation du
nombre du Prandtl. Le dernier paramètre et non le moindre est le
couplage convection-rayonnement.
I.2.2.4 Influence du rayonnement sur la stratification
thermique et le nombre de Rayleigh
La convection naturelle en cavité carrée a fait
l'objet de nombreuses études numériques en tant que configuration
générique représentative des applications potentielles.
Mais rares sont des études qui tiennent compte du couplage de la
convection naturelle avec le rayonnement même si ce couplage est
inhérent en convection naturelle.
Afin d'enrichir la base de données en couplage
convection naturel et rayonnement de surfaces et comprendre l'effet du
rayonnement de surfaces sur la convection naturelle, un code numérique
2D a été mis en oeuvre par (Wang H. et al., 2006). Ils
réalisent des études en cavité carrée remplie d'air
dont les quatre parois ont la même émissivité å. En
faisant intervenir
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est la
conductivité de l'air, T est la température et
qr est la densité de flux net radiatif. qr est déterminée
par les systèmes d'équations.
Sur l'écoulement stationnaire, ils montrent que le
rayonnement fait varier jusqu'à 10 % le nombre de Nusselt convectif. Et
illustre à Ra = 106 l'influence du rayonnement de surfaces
sur la structure d'écoulement : les effets visibles se trouvent le long
des parois horizontales et dans le coeur de la cavité.
Figure 18 : influence de
l'émissivité sur l'écoulement à Ra = 106
avec (a) e = 0, (b) e = 0.1, (c) e = 0.4, (d) e = 0.8 et (e) e = 0 avec parois
horizontales conductrices. (Wang H. et al., 2006)
Par rapport au cas sans rayonnement (E = 0), les isothermes ne
sont plus normales aux parois horizontales du fait de l'échange net
radiatif, la stratification diminue au centre de la cavité, les couches
limites horizontales sont renforcées et enfin la paroi haute est
refroidie et la paroi basse est réchauffée. Ce comportement de la
température sur les paroi horizontales s'explique par le fait que la
paroi haute perd de la chaleur (flux net radiatif essentiellement positif) et
que la paroi basse reçoit de la chaleur (flux net radiatif
essentiellement négatif). De façon qualitative, le rayonnement de
surfaces a pour effet d'induire une structure d'écoulement qui ressemble
plus à celle dans une cavité avec parois horizontales
parfaitement conductrices (Fig. 18).
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Figure 19 : température
(à gauche) et densité de flux net radiatif (à droite) en
parois haute
et basse à Ra = 10 6. (Wang H. et al.,
2006)
Pour å = 0,2, le rayonnement de surfaces modifie le
transfert thermique global au moins à la hauteur de 20 % pour la gamme
du nombre de Rayleigh considéré. Il est à noter que pour
å fixe le nombre de Nusselt radiatif augmente non seulement avec le
nombre de Rayleigh mais aussi en proportion par rapport au nombre de Nusselt
convectif correspondant. Du fait que
( ) , ce qui est le cas dans ce travail à petit nombre de
Rayleigh,
et que la densité de flux conductif , est
utilisée pour définir Nur, le nombre de Nusselt radiatif n'est
plus qu'une fonction linéaire de H. Bien que le nombre de Nusselt
convectif soit proportionnel à , il reste constant à un nombre de
Rayleigh fixe. Comme Nur ~ H, pour un nombre de Rayleigh et les
émissivités fixes l'influence du rayonnement de surfaces est
d'autant plus importante que H est grand sur l'écoulement
instationnaire, à Ra = 1,82 X 108 pour les parois
horizontales adiabatiques et à Ra = 2,08 X 106 pour celles
parfaitement conductrices. Comme en présence du rayonnement de surfaces
la structure d'écoulement ressemble plutôt à celle dans une
cavité avec parois horizontales conductrices, on s'attend à un
nombre de Rayleigh critique intermédiaire. Ils ont procédé
de façon classique en augmentant progressivement le nombre de Rayleigh
en examinant pour chaque nombre de Rayleigh étudié le
comportement en temps des solutions numériques. Les premiers calculs ont
été faits pour H variant de 0,265 m à 0,420 m et å =
0,2. Comme un des premiers écoulements instationnaire a
été observé à Ra = 2,0 X 107 avec
T = 5 K et H = 0,333 m, H. Wang et al choisissent alors de
travailler avec H = 0,335 m et å = 0,2 et toute variation du nombre de
Rayleigh correspond à celle de T.
Par la suite ils ont diminué progressivement le nombre
de Rayleigh : 1,9 X 107, 1,8 X 107, 1,2 X 107
et ont obtenu des solutions périodiques
caractérisées par une période sans dimension de T = 5.
Lorsqu'ils partent avec la solution obtenue à Ra = 1,2 X 107
comme conditions initiales pour étudier Ra = 1,1 X107,
ils ont observé, après un long temps transitoire, une solution
périodique en temps caractérisée par une période
sans dimension de T = 6,5. Il s'agit d'une autre branche de solutions
périodiques. En continuant de diminuer le nombre de Rayleigh, des
solutions périodiques jusqu'à
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Ra = 9,4 × 106 sont obtenus. Repartant de Ra =
1,1 × 107 pour des nombres de Rayleigh plus
élevés des solutions périodiques avec T = 6,5
jusqu'à Ra = 1,3 × 107 sont obtenu. En faisant le
passage Ra = 1,3 × 107 ? 1,5 × 107, la solution
périodique finale a une période de T = 5 est découverte.
La Figure suivante résume les procédures suivies et les
résultats obtenus, notamment les deux branches de solutions
périodiques.
Par rapport aux études antérieures
réalisées en convection naturelle pure dans une cavité
carrée différentiellement chauffée avec parois
horizontales adiabatiques, on conclut en premier que la présence du
rayonnement de surfaces avec une émissivité des quatre parois
égale à å = 0,2, fait baisser le nombre de Rayleigh
critique. Comme vu ci-dessus, le rayonnement de surfaces fait tendre la
structure de l'écoulement vers celle d'une cavité avec parois
horizontales conductrices, il semble normal que le rayonnement de surfaces fait
baisser le nombre de Rayleigh critique. Il est vraisemblable que le nombre de
Rayleigh critique baissera d'avantage pour å plus grande.
(Djanna F., 2011) donne un meilleur éclaircissement en
sortant la stratification thermique de l'écoulement de convection
naturelle turbulente dans une cavité chauffée avec rayonnement de
parois passives important. Il analyse plusieurs cas de figure :
? Stratification dans la cavité avec
rayonnement de parois passives important : les parois
latérales, le plancher et le plafond sont laissés bruts. Des
profils verticaux de température au centre de la cavité ont
été obtenus pour plusieurs écarts de température,
et donc pour différents nombre de Rayleigh.
Figure 20 : Stratification
thermique avec des parois d'émissivité importante pour
différents AT
(Djanna F., 2011)
Cette figure donne l'évolution de la température
adimensionnée O (= (T - Tm)/AT) en fonction de la hauteur
adimensionnée Y (= y/H). On constate, sur cette figure que,
l'écart de température ne modifie pas de façon
significative l'évolution de la température au centre de la
cavité. Cette évolution est d'ailleurs relativement
linéaire au coeur de la cavité, et on retrouve la
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tendance centro-symétrique de ce type
d'écoulement. Cette linéarité disparaît lorsque l'on
s'approche du plafond ou du plancher et l'on observe une dispersion des
températures. Ceci s'explique en partie par un rayonnement de paroi non
négligeable.
Afin de mieux comparer, les phénomènes qui se
produisent au centre de la cavité, le paramètre de stratification
thermique S a été calculé pour chaque essai. Ce
paramètre traduit l'évolution du gradient vertical sans dimension
de température. Il est définit par
H0T 09
s= = I-3
L'évolution de ce paramètre, en fonction de la
différence de température entre les deux parois actives ou en
fonction du nombre de Rayleigh, est reportée dans le tableau 1.
Toutefois ce nombre reste quasiment constant égal à une valeur de
0,45 quelque soit la différence de température. L'étude de
l'incertitude sur S montre que la dispersion sur ce paramètre ne
dépasse pas 8 % avec peut être une tendance vers la diminution
avec l'augmentation (tendance régressive due à l'augmentation) du
nombre de Rayleigh.
Tableau 1 : Paramètre de
stratification mesuré avec rayonnement important des parois
passives.
(Djanna F., 2011)
LT(K)
|
10,0
|
15,0
|
17,4
|
20,0
|
Ra
|
5,8 x 1010
|
8,6 x 1010
|
1 x 1011
|
1,2 x 1011
|
S
|
0,47
|
0,44
|
0,44
|
0,41
|
? Stratification dans la cavité avec
émissivité faible des parois passives : Les parois avant
et arrière, le plancher et le plafond sont maintenant recouverts des
feuilles d'aluminium de très faible émissivité (å =
0,10#177; 0,05) et d'épaisseur 40 um. Comme précédemment,
des profils verticaux de température ont été obtenus pour
plusieurs différences de température, et donc pour
différents nombre de Rayleigh.
Figure 21 : Stratification
thermique obtenue avec des parois de faible émissivité pour
différents AT (Djanna F. et al., 2008).
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On constate, sur cette figure, que comme dans la configuration
précédente et quel que soit l'écart de température
entre les parois actives, l'évolution de la température reste
linéaire au coeur de la cavité. On note également la
centro-symétrie des profils de température caractéristique
de ce type de configuration. Les résultats obtenus sont reportés
dans le tableau ci-dessous. L'étude d'incertitude montre que l'erreur
commise sur ce paramètre ne dépasse pas 8 %. On peut donc
conclure que le paramètre de stratification thermique est
indépendant de l'écart de température.
Tableau 2 : Paramètre de
stratification avec rayonnement faible des parois passives. (Djanna F.
et
al., 2008)
LT(K)
|
10,0
|
15,0
|
17,4
|
20,0
|
Ra
|
5,8.1010
|
8,6.1010
|
1,0.1011
|
1,2.1011
|
S
|
0,59
|
0,57
|
0,56
|
0,54
|
En comparant les résultats, il ressort l'influence du
rayonnement des parois « passives » sur la stratification
thermique.
Figure 22 : Stratification
thermique pour ?T=10, 15, 17,4 et 20 K. (Djanna F. et al., 2008)
On peut remarquer que, dans tous les cas, l'augmentation de
l'émissivité fait baisser le paramètre de stratification.
Ceci peut s'expliquer par l'influence du rayonnement des parois actives qui
n'est pas négligeable et intensifie les écoulements secondaires.
Ainsi, l'augmentation du rayonnement à l'intérieur de la
cavité se traduit par des écoulements secondaires non
négligeables
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entraînant ainsi une homogénéisation de la
température dans toute la cavité (y compris au coeur) et
réduisant ainsi le gradient vertical de température. Ceci est
observé sur tous les essais réalisés par (Djanna F. et
al., 2008), puisque le paramètre de stratification passe de 0,57 dans le
cas où le rayonnement des parois passives est faible (E = 0,10 #177;
0,05) à 0,45 lorsque ce rayonnement devient plus important (E = 0,60
#177; 0,02) soit une diminution d'environs 22%. Ces résultats sont
à rapprocher de ceux obtenus par Salat J. [2008], qui
présente une diminution de l'ordre de 30 % lorsque
l'émissivité passe de 0,10 à 0,95 (0,72 Ô 0,54) avec
un rapport de forme horizontal proche du cas étudié ici.
Le tableau suivant rassemble les résultats
expérimentaux obtenus pour différentes configurations. Ce tableau
confirme les observations précédentes, à savoir que pour
une configuration géométrique donnée, la stratification
diminue lorsque l'émissivité des parois passives augmente.
L'étude des écoulements devrait permettre de confirmer les
résultats thermiques, c'est-à-dire la présence
d'écoulements secondaires non négligeables lorsque
l'émissivité des parois passives augmente. On note
également l'influence des rapports de forme. En effet, il apparait dans
ces travaux que si le rapport de forme vertical Av n'influence pas de
manière significative le paramètre de stratification thermique,
le rapport de forme horizontal Ah a quant à lui une influence notable
sur la stratification en température. Ceci peut s'expliquer par un effet
de confinement et des écoulements secondaires tridimensionnels qui ne
sont plus du second ordre lorsque la géométrie de la
cavité varie. Ces conclusions sont à modérer étant
donné que les cavités étudiées ne sont pas de
géométrie « atypique » (cavité aplatie par
exemple).
Tableau 3 : récapitulatif de
quelques configurations étudiées (Djanna F. et al., 2008)
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Le rayonnement de paroi induit une modification des
écoulements secondaires qui conduit à une modification de la
stratification thermique de la cavité. La centrosymétrie qui
traduit, en grande partie, la validité des hypothèses de
Boussinesq est cependant bien conservée.
En somme, que ce soit le nombre de Rayleigh, le nombre de
Prandtl, le rapport de forme ou le couplage convection-rayonnement,
l?écoulement se trouve soit transformer soit modifier. Sans oublier une
interdépendance entre les différents paramètres.
Maintenant que nous avons montré cette influence nous pouvons aborder
plus en profondeur les configurations les plus utilisé dans la
littérature.
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CHAPiTRE II. DESCRIPTION DU PROBLEME ET
FORMULATION MATHEMATIQUE
Dans ce chapitre nous allons faire une description succincte
et précise du problème que nous nous proposons de
résoudre, dans le cadre de ce mémoire de master. En
présentant le model expérimental sur lequel nous allons nous
basé pour validé notre étude numérique (sachant
pertinemment que le numérique ne peut se faire sans
l?expérimentale). Ensuite nous allons poser les équations
mathématiques (adimensionnelles et non adimensionnelles) qui
régissent le système. Et enfin présenter la méthode
de résolution numérique utilisée par le logiciel FLUENT
pour déterminer cette évolution de température.
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II.1 Description du problème physique
Le modèle physique considéré est
présenté sur la figure 23. Il s'agit d'une cavité
carrée
différentiellement chauffée dont les quatre
parois internes sont supposées grises, diffuses, opaques et les surfaces
sont supposées adiabatiques et ont la même valeur
d'émissivité, å. Les parois
verticales sont isothermes et maintenues à un
écart de température constante (Tc pour la
paroi chaude, et Tf pour la paroi froide). Les parois hautes, basse avant et
arrière sont isolées. La cavité 2D est remplie d'un fluide
transparent de l'air (Pr = 0,71), et le mouvement d'air est gouverné par
les équations de Navier Stokes sous l'hypothèse de Boussinesq.
De manière classique, sans rayonnement de surfaces, la
condition adiabatique implique que le gradient de température normal
à ces parois est nul. En présence du rayonnement elle est
traduite par l'équilibre entre les flux convectif et radiatif. Il s'est
avéré que le rayonnement de surfaces ne modifie pas les
équations gouvernant le mouvement du fluide mais altère seulement
les conditions aux limites thermiques. Le couplage de la convection naturelle
avec le rayonnement de surfaces se fait uniquement à travers les
conditions aux limites thermiques.
Figure 23 : représentation
de la cavité différentiellement chauffée avec conditions
aux limites thermiquesde 0,335 x 0,335 m (Wang H. et al., 2006)
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II.2 Mise en équation
II.2.1 Formulation mathématique II.2.1.1
Hypothèses simplificatrices
Les équations présentées dans cette partie
sont basées sur des hypothèses qu'il convient de rappeler :
> l'écoulement est stationnaire ;
> le fluide est supposé newtonien ;
> la variation de la masse volumique n'est
considérée que dans le terme de la poussée thermique
d'Archimède et elle est supposée constante (égale à
ñ0) pour les autres termes des équations : c'est
l'hypothèse de Boussinesq ;
> le volume reste constant sous l'action d'une pression
externe (fluide isovolume), alors que sa masse volumique varie
linéairement telle que p = po[ 1 -- fJ(T -- To)] où
fJ est le coefficient d'expansion thermique et po la masse
volumique à la température de référence To
définie par :
;
> la seule source interne d'énergie est celle issue
du bilan local entre l'absorption et l'émission volumique du rayonnement
au sein du fluide.
Nous avons --A +qr= et A +qr= en z = H,
où ë = 0.025 W/ (K m) est la
conductivité de l'air, T est la température et
qr est la densité de flux net radiatif. qr est
déterminée par les systèmes d'équations : qr
=E1 E (6T 4 -- J) et AJ = b où æ est la constante
de Stefan- Boltzmann, J représente le vecteur radiosité, A la
matrice dont ALS = 8 , -- (1 -- e)F11 avec Fij le
facteur de forme et b (b1 = ea Th le vecteur
émission propre.
En convection naturelle les équations sont
classiquement rendues sans dimension. Pour cela nous utilisons l'écart
de température entre les parois actives OT et la
température moyenne T0 pour définir une température
réduite 0 = (T -- To)/OTT et, comme longueur et
vitesse de référence, respectivement la hauteur H et
áRa1/2/H avec á la diffusivité thermique de
l'air et Rah =
3
(gfJ T H )/(v ) le nombre de Rayleigh. Nous
poursuivons cette logique pour rendre sans dimension les équations du
problème avec rayonnement, à savoir que qr et J sont
rendues sans dimension par AOT /H, comme la définition du
nombre de Nusselt en convection naturelle pure. Notons que le problème
avec rayonnement fait apparaître conventionnellement deux
paramètres sans dimension additionnels, outre Ra et Pr, le rapport de
température, Bo = To/OT , et le nombre de
rayonnement, Nr = ea Tô H/(AOT ) (ou son inverse le nombre de
Planck). Comme il est difficile de faire varier un nombre sans dimension en
maintenant constants les trois autres en
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une enceinte à paroi chauffé »
couplage convection naturelle-rayonnement, nous n'avons pas
jugé nécessaire de faire apparaître è0 et Nr dans
cette étude outre la mention de T0, T et H.
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