I.3. Gestion des AMPs
Les AMPs recouvrent moins de 1% de la superficie totale des
océans et moins de 10% de celles-ci atteignent leurs buts en
matière de gestion (Kelleher et al, 1995 IN Pomeroy, 2006). Aujourd'hui,
des engagements sont pris pour la création d'AMPs et leur nombre ne
cesse de se multiplier. Cependant, les AMPs ne pourront atteindre leurs buts
ambitieux d'utilisation durable des ressources halieutiques, de conservation de
la biodiversité et de meilleure qualité de vie pour les
populations côtières que si elles sont gérées de
manière efficace.
« Un processus de gestion comprend la planification, la
conception, la mise en oeuvre, la surveillance, l'évaluation, la
communication et l'adaptation » (Pomeroy, 2006). Lors de la mise en place
d'un processus de gestion, il est indispensable de commencer par définir
quels sont les buts généraux que l'AMP vise à atteindre.
Ceux-ci servent alors de base à l'élaboration d'une série
d'objectifs spécifiques, réalistes et mesurables qui permettront
de rendre compte des progrès dans l'AMP. L'idéal est que
l'établissement des buts et objectifs de l'AMP soit défini de
manière participative afin de refléter un équilibre entre
les besoins et les souhaits de toutes les parties prenantes8 et de
les associer au projet dès le départ. Ensuite, des actions sont
menées pour atteindre ces objectifs. On comprend aisément qu'il
est nécessaire qu'un processus de suivi et d'évaluation soit
inclus dans le processus de gestion afin de vérifier l'efficacité
des actions menées, c'est ce que nous verrons dans le chapitre
suivant.
8 "Les parties prenantes sont des individus,
des groupes ou des organisations de personnes qui sont
intéressées ou affectées (positivement ou
négativement) par l'AMP, ou impliqués dans l'AMP d'une quelconque
manière "(Pomeroy et al, 2006). Généralement on
considère principalement des groupes ou organisations de personnes
plutôt que des individus isolés.
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Notons que la gestion des AMPs peut être menée selon
trois modes principaux :
- la gestion centralisée qui
implique une faible participation des parties prenantes puisque la gestion est
conduite par une administration centrale ;
- la gestion communautaire ou locale
qui au contraire implique une forte participation des parties
prenantes et qui donne la responsabilité de la gestion aux
communautés locales ;
- la gestion collaborative ou cogestion
qui consiste à répartir la responsabilité et
l'autorité entre le gouvernement et les parties prenantes locales. Il
faut savoir que lorsque les acteurs locaux sont impliqués dans le
processus de gestion, ils ont un sentiment d'appropriation de l'AMP, ce qui
garantit leur soutien et la durabilité de la conservation (Pomeroy,
2006).
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