SECTION II : REVUE DE
LA LITTERATURE THEORIQUE
Dans cette section, il est question de passer en revue les
notions de base de notre étude, il s'agit notamment de la notion de
l'investissement, de l'étude de marché et celle de la
viabilité d'un projet d'investissement.
II.1. Notions sur
l'investissement
II.1.1. Définition
Simon & Trabelsi (2005, p.10), pensent que le terme
investissement peut être appréhendé par deux
éléments :
Ø L'acquisition des moyens de production ou de
commercialisation dont la durée de vie est supérieure au cycle
d'exploitation ;
Ø La recherche caractérisée par une
dépense en vue de résultats futurs (maintien ou
développement du chiffre d'affaires et/ou économies de
moyens).
De leur côté, Barreau & De La Haye (2003,
p.329), définissent « l'investissement comme étant
l'engagement d'un capital dans une opération pour laquelle on attend des
gains futurs, étalés dans le temps, avec un objectif de
création de valeur ».
Ainsi, selon De La Villeguérin (2005,
p.803), « l'investissement appliqué à
l'entreprise, est un engagement de fonds, dont l'entreprise escompte, à
terme et pendant une certaine période, une rentabilité mais avec
un certain risque ».
En fin de compte, comme souligne Cohen (2001, p.205),
« la définition la plus cohérente, susceptible
d'être proposée consiste à caractériser
l'investissement, comme une avance immédiate de ressources
monétaires destinées à susciter des revenus ou des
réductions de charges monétaires dans le futur ».
Dans le cadre du présent travail, nous allons
définir l'investissement comme une dépense engagée
aujourd'hui dans une activité en vue de répondre à un
besoin non satisfait et/ou mal satisfait existant sur un marché, dans le
but d'obtenir des flux de revenus futurs d'une façon rentable, avec un
certain risque.
II.1.2. Critères de
choix pour les investissements
D'après De La Villeguérin (2005, p.p. 804-805),
« les investissements d'expansion ou de productivité doivent
satisfaire aux normes de rentabilité économique et
d'équilibre financier propres à l'entreprise
concernée ».
Ø Mesure de la rentabilité
économique : elle se fait par la mise en rapport du montant de
l'investissement avec les recettes futures entendues de l'investissement. La
meilleure mesure de ces recettes est le cash-flow ou flux net de
trésorerie après impôts :
Cash-flow = [(produits encaissables - charges
décaissables - impôts sur les sociétés
(calculé sur la totalité du résultat)]
L'actualisation des cash-flows sur la durée de vie de
l'investissement permet de tenir compte :
- De la répartition des dépenses versées
et des recettes encaissées sur la durée de vie de
l'investissement ou sur la période d'observation choisie ;
- De la dépréciation des sommes dans le temps et
du risque attaché au futur par rapport au présent.
Il est à préciser que le taux d'actualisation
appliqué lors de l'évaluation est le coût du capital. En
effet, selon Vernimmen (2002), le coût du capital est le taux de
rentabilité minimum que doivent dégager les investissements de
l'entreprise afin que celle-ci puisse satisfaire à la fois l'exigence de
rentabilité des actionnaires (propriétaires) et de l'entreprise
(qui est le coût des capitaux propres) et l'exigence de
rentabilité des créanciers (qui est le coût de
l'endettement net). Il faut préciser que lorsqu'une entreprise est
totalement financée par les propriétaires (actionnaires), le
coût du capital est égal au coût des capitaux propres.
Il faut noter que l'évaluation financière d'un
projet d'investissement se fait selon que nous sommes dans un univers certain
ou incertain, mais dans le cadre de la présente étude, nous
allons nous focaliser au premier cas, c'est-à-dire à l'univers
certain. En effet, selon Mbangala (2011), c'est une hypothèse de travail
qui suppose que tous les flux futurs sont connus avec certitude. En d'autres
mots, le raisonnement est construit en supposant que toutes les perspectives
seront réalisées et que le risque lié aux flux futurs est
nul.
Cela étant, nous distinguons généralement
quatre critères de choix pour les investissements productifs, à
savoir :
Ø La Valeur Actuelle Nette (Net Present value) :
elle est égale à la somme algébrique de dépenses
liées à l'investissement et des cash-flows attendus de
l'investissement sur sa durée de vie, actualisés. En clair, comme
le souligne Mbangala (2011, p.62), « il s'agit de
répondre à la question suivante : recevoir une somme
d'argent aujourd'hui a-t-il la même valeur que recevoir cette somme dans
un an? ». En effet, on obtient la Valeur Actualisée Nette
en calculant la différence entre la valeur actualisée des
produits et celle des coûts ou encore en calculant la valeur
actualisée des flux nets liés au projet. Il faut noter que la VAN
doit être positive et le plus élevée possible.
Ø Le Taux de Rentabilité Interne (Internal
Rate of Return) : le taux de rentabilité interne est le taux
d'actualisation qui égalise les dépenses et les recettes
engendrées par l'investissement, c'est-à-dire le taux
d'actualisation pour lequel il faudrait placer le capital investi pour
engendrer les mêmes cash-flows. Il y a donc lieu de tendre vers une
maximisation du taux de rentabilité interne, d'après De La
Villeguerin (2005). Un projet est acceptable lorsque son TRI est
supérieur au taux d'actualisation appliqué (coût du
capital).
Ø Le Délai de Récupération (Pay
Back Period) : le délai de récupération est le temps
nécessaire pour que les flux nets du projet équilibrent le
montant du coût d'investissement. Selon ce critère, un projet est
financièrement intéressant lorsque sa dépense
d'investissement est récupérée à l'intérieur
d'un délai critique donné, celui-ci étant d'autant plus
cours que le projet est risqué.
Ø L'Indice de Profitabilité (Index of
Profitability) : l'indice de profitabilité mesure l'avantage induit
par un franc de capital investi en terme relatif. Son calcul consiste à
rapporter les cash-flows actualisés générés par le
projet d'investissement au montant de l'investissement lui-même
(éventuellement actualisés). Il faut noter qu'un projet est
accepté lorsque l'indice est supérieur à 1. C'est la
valeur actualisée par unité de la dépense d'investissement
initial.
Néanmoins, Mbangala (2011) en distingue cinq, outre les
critères cités ci-haut, il ajoute celui de « Taux
de Rentabilité Comptable ». Cependant, sa portée est
très limitée du fait qu'elle n'intègre pas le coût
d'opportunité dans son analyse et ne prend pas en compte les flux de
trésorerie générés.
Ainsi, la littérature financière (Barreau et De
La Haye, 2003) précise que tous les critères d'évaluation
précités ne correspondent pas au même objectif et donc, ne
donnent pas forcément le même classement, comme le démontre
le tableau ci-dessous :
Tableau n°1.2 : les objectifs des critères
d'évaluation des investissements
CRITERES
|
OBJECTIFS
|
Valeur Actuelle Nette
(VAN)
|
Maximisation de l'avantage absolu global
|
Indice de Profitabilité
(IP)
|
Maximisation de l'avantage relatif
|
Taux de Rentabilité Interne (TRI)
|
Maximisation de la rentabilité globale
|
Délai de Récupération du Capital Investi
(DRCI)
|
Considération du risque au détriment de la
rentabilité (parfois).
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Source : Barreau et De La Haye (2003, p. 343).
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